SOURCE: https://www.librairie-tropiques.fr/2025/09/pinpin-au-tibet.html
par André Lacroix
On nous annonce la diffusion sur Arte, le mardi 5 mars 2024, d’un documentaire d’1 h 30, déjà visible sur Youtube, intitulé « le Tibet face à la Chine, le dernier souffle ? », réalisé par François Reinhardt (1), qui ne cache même pas son intention de refléter le point de vue revanchard des exilés tibétains, sans la moindre considération pour les 6 millions de Tibétains restés au Tibet qui voient leurs conditions de vie s’améliorer d’année en année.
Pourquoi cette diffusion en mars 2024 ?
Le 27 septembre 2023, en préouverture du Festival des Écrans de Chine à Paris, le réalisateur Jean-Michel Carré, auteur d’une quarantaine de films et couronné par une vingtaine de prix (dont Cannes, Berlin, ainsi qu’une nomination aux Emmy Awards), y projetait son dernier opus : « Tibet, un autre regard », fruit de nombreux contacts sur le terrain et d’une impressionnante collection d’archives. (2)
La RTBF avait programmé pour le 11 novembre 2023 la diffusion de ce documentaire (en version raccourcie). Mais cette diffusion n’a jamais eu lieu. Arte non plus n’a jamais diffusé le documentaire. Pourquoi ce silence ? Comment expliquer la déprogrammation de la RTBF et la non-diffusion d’Arte ? Seule explication possible : des pressions auxquelles Arte, et par ricochet la RTBF, n’ont pas eu le cran de résister.
Jean-Michel Carré s’était déjà plaint de pressions subies en cours de réalisation de son film. Il faut écouter – ça ne dure que 3 min 49 l’interview qu’il a donnée à CGTN France le 01/03/2022 : https://www.facebook.com/watch/?v=481348356802595. Tant bien que mal, il a quand même réussi à ficeler son projet et à y intégrer tous les aspects importants de la « Question tibétaine », des réalités mal connues des Occidentaux biberonnés aux mantras de la tendance « Free Tibet ». Mais la simple présentation de certaines vérités historiques et de constatations sur le Tibet actuel a suffi à faire écumer de rage certain(e)s adeptes inconditionnel(le)s du dalaï-lama et de son entourage. Ainsi, après la projection du film à Paris, a-t-on entendu la sinologue Marie Holzman (arrivée en retard) accuser violemment le film d’être: « partial », « prochinois », « antiaméricain », de « ne pas donner la parole aux Tibétains » et de « ridiculiser le dalaï-lama », toutes accusations fausses auxquelles Jean-Michel Carré n’a eu aucune peine à répondre calmement.
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Mais ce réquisitoire de Marie Holzman et consorts a dû faire mouche sur la rédaction d’Arte, toujours prête à prêter une oreille attentive aux contempteurs de la Chine et aux adorateurs du dalaï-lama. (3)
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LaDepeche.fr
Tout nous porte à croire – qu’on nous prouve le contraire ! – qu’Arte, dont le Conseil de surveillance est dirigé par un certain Bernard Henri-Lévy, s’est complaisamment inclinée devant les pressions des ennemi(e)s de la République populaire de Chine, obtenant ainsi le remplacement du documentaire exemplaire de Jean-Michel Carré « Tibet, un autre regard » par un ersatz partial, signé François Reinhardt « Le Tibet face à la Chine, le dernier souffle ? ».
Notre intime conviction se base notamment sur la personnalité de celles et ceux auxquel(le)s Reinhardt adresse ses remerciements dans le générique de fin de son « documentaire » :
- Katia Buffetrille, co-autrice de Le Tibet est-il chinois ?, un ouvrage, prétendument scientifique, mais en réalité partisan, regorgeant d’omissions, de distorsions et d’interprétations abusives (4) ; elle est aussi co-autrice d’un article publié dans Libération, faisant preuve de révisionnisme, voire de négationnisme, à propos des liens entre les dignitaires tibétains amis du dalaï-lama et les explorateurs nazis au Tibet (5)
- Robert Barnett, un des fondateurs et ancien dirigeant du TIN (Tibet Information Network), qui a été longtemps financé par le NED (National Endowment for Democracy), branche civile de la CIA ;
- Jean-Pierre (?) Donnet, auteur de Tibet mort ou vif, un grand classique, vieux de trente ans, de la littérature de propagande « pro-tibétaine », qui a connu plusieurs rééditions et qui est toujours brandi par les adeptes d’un « Tibet libre » malgré ses partis-pris et ses indigences patentes (6) ; à noter ici un indice supplémentaire de la désinvolture des auteurs du « reportage », qui attribuent à Donnet un prénom qui n’est pas le sien : en fait, il s’agit de Pierre-Antoine Donnet ;
- Vincent Metten directeur des politiques européennes pour l’ICT (International Campaign for Tibet), en Belgique. Rappelons que l’ICT est une ONG enregistrée auprès du département de la Justice des États-Unis et possédant des bureaux à Washington, Amsterdam, Bruxelles et Berlin ; elle est financée par des dons privés et par … le NED ; Vincent Metten est un porte-parole, parmi d’autres, du Congrès des États-Unis (7) ;
- Mélanie Blondelle, chargée de politiques et de plaidoyer au sein de cette même ICT ;
- Marie Holzman, la passionaria antichinoise qui a témoigné publiquement son dévouement au culte du dalaï-lama.
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