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jeudi 7 août 2025

Boris Taslitzky, la guerre d'Indochine et celles d'aujourd'hui

En 1946, la guerre en Indochine française éclate. Les artistes et les intellectuels, qui sortent à peine de la seconde guerre mondiale, s'insurgent.

Entre 1950 et 1956, ils produisent des oeuvres dénonçant la guerre et prônant la Paix et la défense de la dignité humaine.

Parmi la richesse des productions de l'époque:

Boris Vian écrira la chanson " le déserteur "

Paul Carpita tournera « Le rendez-vous des quais » à Marseille

et Boris Taslitzky peindra le tableau « Riposte » en 1951. Il expose cette année-là au Salon d'Automne sous le pseudonyme de Julien Sorel « Le Prisonnier » qui représente Henri Martin dans sa cellule et sous son nom « Riposte » qui représente la répression d'une manifestation de dockers à Port-de-Bouc. Ces dockers refusaient de charger des armes destinées à la guerre d'Indochine.

Ces tableaux sont décrochés du Salon sur ordre du préfet Baylot, car jugés « politiquement incorrects »

Dessinateur, peintre et ancien résistant communiste, ce " messager de la Paix " a cotoyé l'enfer concentrationnaire de Buchenwald.

Le peintre a voulu apporter un symbole à cette lutte en ajoutant une Marianne brandissant le drapeau républicain

Taslitzky s'est éteint à l'âge de 94 ans. Il était le dernier peintre à faire parti du courant artistique du réalisme socialiste de l'après guerre.

 Riposte (1951) de Boris Taslitzky (©Guy Boyer). 

Le tableau est exposé à la Tate Gallery de Londres. 

Pourquoi ce genre de tableau n'est pas exposé dans un grand musée français? 

Pourquoi les artistes français ne produisent plus ce genre d'oeuvres aujourd'hui (les raisons ne manquent pas)?

Pourquoi les ouvriers, les syndicats, ne réagissent plus de la sorte (les raisons ne manquent pas: ce sont les mêmes)? 

 

Le mieux, c'est d'y répondre par un exemple pris dans l'actualité espagnole: 

Donald Trump vient de déclarer : « Les dirigeants de l’OTAN font ce que je leur dis de faire. »

Inutile de le jurer. Au-delà du spectacle que Pedro Sánchez a monté au sommet de l'OTAN – pour finalement signer le même accord que tout le monde –, l'entreprise espagnole Indra (avec participation de l'État) va verser 13 millions d'euros à General Dynamics . Cet argent servira à « former » les ouvriers de « El Tallerón » de Gijón, en les « recyclant » dans la construction de véhicules blindés.

General Dynamics est le principal fournisseur de chars d'Israël et a été l'un des bailleurs de fonds de la campagne présidentielle de Donald Trump.


Au début du génocide à Gaza, des syndicats palestiniens ont lancé un appel pour le 1er mai, adressé à tous les syndicats de ce côté-ci du mur de l'OTAN et appelant à une solidarité de classe internationaliste. Parmi leurs revendications figurait une revendication cruciale : dénoncer les entreprises d'armement complices du génocide. Quels syndicats des Asturies ont obtempéré ? Aucun.

Indra va maintenant donner 13 millions à General Dynamics, qui possède une usine dans les Asturies depuis des années.

Non seulement l’engagement internationaliste envers le peuple palestinien a été rompu, mais plus encore : au lieu d’une usine d’armement, désormais il y en aura deux.

Et rien de ce qui est fabriqué dans les Asturies ne servira à défendre le peuple palestinien contre un génocide télévisé. L'Espagne est membre de l'OTAN, et les armes seront envoyées là où l'OTAN  leur ordonnera d'aller.

   

 Les syndicats européens sont couchés,  parce que payés par l'UE (l'OTAN civile) --> Les artistes? Eux aussi font la planche --> OCCIDENT TERMINAL --> RESTER DANS LE CAMP DU BIEN, CELUI DES HERBIVORES DU JARDIN FACE À LA JUNGLE DES BARBARES ---> NE SURTOUT PAS REMETTRE EN QUESTION L'IMPÉRIALISME.

Il faut lire et voir Taslitzky, cela remet les idées en place et on se redresse. 

dimanche 27 juillet 2025

The Lancet: 434.800 asesinados en Gaza

 "Los últimos datos, actualizados (21 de julio), según un modelo estadístico desarrollado por la prestigiosa revista médica The Lancet, indican que Israel ha matado a aproximadamente 434.800 personas en Gaza desde que el ejército israelí comenzó a atacar el territorio el 8 de octubre de 2023. Esto representa el 20,7 % de la población de Gaza antes del conflicto. Más de la mitad son mujeres y niños."

 

https://stevendonziger.substack.com/p/shock-israel-has-killed-207-of-gazas?utm_source=share&utm_medium=android&r=4aiktl&triedRedirect=true 

lundi 21 juillet 2025

Le zombisionisme, stade ultime de l'impérialisme?

SOURCE: https://www.librairie-tropiques.fr/2025/07/bienveillance-occidentale-le-zombisionisme


La forme zombie du sionisme
augure-t-elle de celle que va prendre le libéralisme capitaliste
au sein de l'occident collectif ?

C'est en tout cas la leçon que tire Shir Ever, activiste de BDS, des récents évènements auxquels il a assisté en Palestine et qu'il a analysé et commenté avec beaucoup de perspicacité pour l'Intifada numérique :


 

et pour contextualiser tout ça :

L'enfer humanitaire 
l'extermination des Palestiniens se fait passer pour de l'aide

Israël et l'Amérique veulent placer « par bienveillance » la population de Gaza dans ce qui équivaut à un camp de concentration.
Aide humanitaire de l'enfer : l'extermination des Palestiniens se fait passer pour de l'aide

Pour consulter :

Le rapport de Francesca Albanese   

   

Le génocide en cours à Gaza et en Palestine est particulier, non pas à un, mais à deux égards. Comme on l'a souvent observé, il s'agit du premier génocide de l'histoire retransmis en direct. Aucun génocide n'avait jamais été commis sous les yeux du monde comme celui-ci. Deuxièmement, le génocide de Gaza sape et, de fait, dévaste des ordres moraux et juridiques entiers – ou du moins des revendications de longue date sur ceux-ci – d'une manière tout aussi inédite.

Ces deux particularités sont liées : la seule façon pour le monde entier de tolérer le génocide à Gaza, compulsif depuis 8 décennies et explicite depuis près de trois ans, est de faire fi obstinément des normes fondamentales, écrites et tacites. Par exemple, presque aucun État – à l’exception du Yémen (sous le contrôle de facto du mouvement Ansar Allah ou des Houthis) – n’a même tenté de se conformer à ses obligations contraignantes et claires au titre de la Convention des Nations Unies sur le génocide de 1948, à savoir « prévenir et punir » le crime de génocide. Personne parmi celles et ceux qui ont le pouvoir – seul ou avec d’autres – de le faire, ni au Moyen-Orient, ni au-delà, n’est venu sauver les victimes palestiniennes du génocide de Gaza de la seule manière efficace : en arrêtant leurs meurtriers israéliens par la force massive.

Pourtant, la petite partie du monde, pourtant disproportionnellement influente, qui se définit comme l'Occident, est allée au-delà de la simple inaction. Car, que l'Occident soit une civilisation autrefois façonnée par le christianisme ou non, son véritable fondement est depuis longtemps l'hypocrisie. Et pendant le génocide de Gaza, le besoin compulsif de l'Occident de rationaliser même ses actes les plus vicieux en actes de vertu propagateurs de « valeurs » prétendument civilisationnelles, a conduit à un nouveau sommet de perversion morale et intellectuelle : précisément parce que l'Occident a non seulement abandonné les victimes palestiniennes, mais qu'il co-perpétue activement ce génocide avec Israël, ses élites – politiques, culturelles, médiatiques, policières et judiciaires – ont déployé un effort soutenu et obstiné pour modifier radicalement notre conception du bien et du mal, des normes juridiques spécifiques à notre compréhension intuitive et largement partagée des limites à ne jamais franchir.

Mener, par exemple, une prétendue « guerre » en tuant ou en blessant –  souvent en les mutilant à vie  –  plus de 50 000 enfants  (en mai 2025). Une « guerre » dont nous recevons des témoignages fiables multiples et répétés les uns après les autres  selon lesquels nombre de ces enfants sont délibérément ciblés, notamment par des opérateurs de drones et des tireurs d'élite. Une « guerre » où la famine, la privation médicale et la propagation d'épidémies ont toutes été déployées de manière tout aussi délibérée.

En effet, on nous demande – avec une grande insistance, c’est le moins qu’on puisse dire – de croire que cette forme d’« autodéfense » meurtrière et infanticide de masse est quelque chose dont on peut être fier, même par procuration : le maire de Berlin, Kai Wegner, par exemple – connu pour sa répression de tout signe de résistance au génocide israélien – vient de déclarer que la mairie continuerait à arborer le drapeau israélien .

Dans le même esprit dépravé, les institutions occidentales infligent des châtiments – des brutalités policières aux guerres juridiques paralysantes , en passant par les sanctions internationales – non pas aux auteurs et complices du génocide de Gaza, en Israël et ailleurs, mais à ceux qui y résistent en solidarité avec ses victimes palestiniennes. Des manifestants , des journalistes de valeur et même un rapporteur spécial de l'ONU sont traités comme des criminels, voire des terroristes, pour avoir dénoncé le crime de génocide, comme – hier encore, semble-t-il – nous étions tous officiellement censés le faire. Mais le « plus jamais ça » s'est transformé en « définitivement, et aussi longtemps que les meurtriers le voudront, puisqu'ils sont Israéliens et nos amis ».

C'est dans ce contexte de renversement de la morale, du droit et du sens, si complet que le terme galvaudé « orwellien » s'applique pour une fois réellement, que nous pouvons comprendre ce qui arrive aujourd'hui au concept d'action « humanitaire ».

Selon la définition fondamentale de l'Encyclopédie Britannica, un humanitaire est une « personne qui œuvre pour améliorer la vie d'autrui », par exemple en s'efforçant de mettre fin à la faim dans le monde. L'humanitarisme moderne ayant déjà deux siècles d'histoire, des historiens, comme Michael Barnett dans son « Empire de l'humanité », ont livré des récits plus complexes. Les critiques dénoncent depuis longtemps les limites, voire les failles, de l'humanitarisme. Pour le sociologue français Jean Baudrillard, c'est ce qui reste lorsqu'un humanisme plus optimiste s'effondre : une sorte de réponse d'urgence morose, signe que la situation mondiale a encore empiré.

En particulier, durant les décennies d'orgueil américain de l'après-Guerre froide – appelées à tort « moment unipolaire » –, l'humanitarisme s'est souvent allié à l'impérialisme occidental. Lors de la guerre d'agression contre l'Irak qui a débuté en 2003, par exemple, les organisations humanitaires sont devenues les serviteurs des agresseurs, des envahisseurs et des occupants.

Pourtant, quelle que soit votre vision de l'humanitarisme, il y a des choses que ce concept ne peut accepter que pour des actes complètement dérangés et infiniment pervers, comme le massacre de civils affamés et les camps de concentration. Et pourtant, à Gaza, ces deux pratiques ont été qualifiées d'humanitaires. La prétendue Fondation humanitaire pour Gaza, une organisation américano-israélienne douteuse, a promu un système où des miettes de nourriture servent d'appât pour des pièges mortels : des Palestiniens délibérément bloqués par Israël ont été attirés vers quatre zones de mort, déguisées en points de distribution d'aide.

En savoir plus   Un État palestinien totalement indépendant constituerait une menace pour Israël, selon Netanyahu

Au cours du dernier mois et demi, les forces israéliennes et les mercenaires occidentaux ont tué au moins 789 victimes et en ont blessé des milliers – dans ou à proximité de ces pièges sataniques. De toute évidence, tuer des personnes non armées à une telle échelle n'est pas un dommage collatéral, mais un acte délibéré. L'intention meurtrière derrière ce projet a désormais été confirmée par diverses sources , y compris israéliennes . Il n'est donc pas étonnant que 170 véritables organisations humanitaires et de défense des droits humains aient signé une protestation contre cette fausse aide et ce véritable projet de massacre.

Et puis il y a le plan du camp de concentration : les dirigeants israéliens ont déjà chassé les habitants survivants de Gaza – l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète avant même le génocide – dans une zone ne représentant que 20 % de la surface dévastée de Gaza.

Mais cela ne leur suffit pas : en route vers ce qui semble être leur idée d’une solution finale à la question de Gaza, ils ont maintenant présenté un nouveau plan à leurs alliés américains, à savoir regrouper les survivants dans une zone encore plus restreinte. Ce camp de concentration de facto, ils le présentent comme une « ville humanitaire ». De là, les Palestiniens n’auraient que deux issues : la mort ou le départ de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, veut nous vendre cela comme un « volontariat ». Ironie de l’histoire, les génocidaires israéliens rivalisent désormais non seulement avec les crimes des nazis, mais aussi avec les horribles abus de langage des Allemands.

Où se trouve cette station de transit meurtrière, témoin d'un nettoyage ethnique ? Les ruines de Rafah. Vous vous souvenez peut-être de Rafah, autrefois une ville animée du sud de Gaza, comme du lieu que les alliés occidentaux d'Israël ont prétendu protéger , en quelque sorte, pendant un temps. Ces avertissements n'ont servi à rien, bien sûr. Rafah a été rasée, et la zone est désormais vouée à accueillir le camp de concentration qui mettra fin à tout cela.

Ce projet est tellement scandaleux – mais c'est le mode opératoire habituel d'Israël – que même ses détracteurs peinent à en mesurer la perversité. Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA – l'organisation de distribution d'aide humanitaire efficace qu'Israël a fermée pour poursuivre sa stratégie de famine, tuant près de 400 de ses employés locaux – a déclaré sur X que la « ville humanitaire » équivaudrait à une seconde Nakba et « créerait d'immenses camps de concentration pour les Palestiniens à la frontière avec l'Égypte ».

En savoir plus    Le Hamas se dit prêt à « mettre fin complètement à la guerre » – AP

La Nakba fut le nettoyage ethnique sioniste, entrecoupé de massacres, d'environ 750 000 Palestiniens en 1948. Mais Lazzarini se trompe s'il croit que la première Nakba a pris fin : pour les victimes palestiniennes de la violence israélienne, elle n'a fait qu'amorcer un processus continu de vol, d'apartheid et, souvent, de meurtres. Un processus qui a aujourd'hui abouti à un génocide, comme le reconnaissent de nombreux experts internationaux, dont l'éminent historien d'Oxford Avi Shlaim . Il ne s'agit pas d'une seconde Nakba, mais de la tentative israélienne d'achever la première.

L'observation de Lazzarini selon laquelle le projet de ville humanitaire créerait des camps de concentration à la frontière avec l'Égypte est, bien sûr, tout aussi vraie dans une certaine mesure. Pourtant, Gaza tout entière est depuis longtemps ce que le sociologue israélien Baruch Kimmerling appelait (dès 2003) « le plus grand camp de concentration du monde ». Il ne s'agit pas d'être pédant. Ce que la protestation de Lazzarini – aussi bienvenue soit-elle – oublie, c'est que ce qu'Israël inflige actuellement aux Palestiniens crée un nouvel enfer au sein d'un enfer bien plus ancien.

Mais Israël n'est pas le seul. L'Occident est, comme toujours, profondément impliqué. Laissons de côté le fait que les sionistes de l'entre-deux-guerres ont appris auprès des autorités du mandat britannique comment utiliser les camps de concentration contre les Palestiniens , ainsi que d'autres méthodes de répression brutale. Aujourd'hui aussi, diverses personnalités et agences occidentales se sont impliquées dans les projets israéliens de réinstallation qui sous-tendent le plan de ville humanitaire. La fondation de Tony Blair – en réalité une société de conseil et de trafic d'influence travaillant systématiquement pour le côté obscur partout où cela rapporte – et le prestigieux et puissant Boston Consulting Group ont tous deux été surpris en train de contribuer à la planification du nettoyage ethnique israélien. Et derrière cela se cache la volonté déclarée de nul autre que Donald Trump, le président des États-Unis , qui a depuis longtemps exprimé explicitement son souhait de voir Gaza reconstruite comme un vaste Trumpistan fastueux, sans Palestiniens.

Depuis le début du génocide de Gaza, celui-ci a été à la fois un crime brutal et une tentative constante de redéfinir le bien et le mal, afin de le rendre nécessaire, justifiable, voire même une occasion légitime de tirer profit. Et les élites occidentales – à de trop rares exceptions près – ont rejoint Israël dans cette perversion absolue de l'éthique et de la raison fondamentales, tout comme dans les massacres. Si Israël et l'Occident ne sont pas enfin arrêtés, ils utiliseront le génocide de Gaza pour transformer une grande partie du monde en un enfer où tout ce que nous avons appris à mépriser chez les nazis deviendra la nouvelle norme.

En savoir plus   L'aide humanitaire comme embuscade : le nouveau visage terrifiant de la guerre israélienne à Gaza


La technologie et la finance américaines sont devenues les plus grands alliés d’Israël

 

La libéralisation des marchés de capitaux israéliens dans les années 1980 a créé des liens étroits entre la finance américaine et l’État israélien. Ces liens ont donné naissance à une coalition de capitaux dans les deux pays qui ont intérêt à poursuivre le génocide.

Source : Jacobin, Colin Powers
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou donne une conférence de presse pour le lancement du « Campus TLV », un centre technologique pour les start-ups, les entrepreneurs et les développeurs israéliens dans les nouveaux bureaux de Google, le 10 décembre 2012, à Tel Aviv. (Jack Guez / AFP via Getty Images)

Lors d’un discours enthousiaste devant le Congrès en 1986, le jeune Joe Biden a fait un aveu d’une franchise surprenante. Non seulement Israël était vital pour les intérêts américains, mais si « Israël n’existait pas, les États-Unis devraient l’inventer. » Peu après le 7 octobre, Joe Biden a réitéré cette déclaration en recevant le président israélien Isaac Herzog à la Maison Blanche.

Une façon d’interpréter les commentaires de Biden est de confirmer l’utilité militaire d’Israël pour les États-Unis. En tant qu’avant-poste de la puissance occidentale au Moyen-Orient, Israël a empêché la formation d’un bloc arabe fort et indépendant et a veillé, aux côtés des monarchies du Golfe, à ce que les combustibles fossiles circulent de manière ordonnée et prévisible. Ce service rend le pays essentiel à l’extraction de valeur en périphérie par l’Amérique et sous-tend le soutien indéfectible de Washington à Tel-Aviv.

Mais les considérations géostratégiques ne sont pas les seules à lier les États-Unis et Israël. Le lobbying intérieur, tel que le décrivent John Mearsheimer et Stephen Walt dans leur livre sur le sujet [The Israel Lobby and US Foreign Policy, 2008 – Le lobbye israélien et la politique étrangère des Etats-Unis, NdT ], joue certainement un rôle. Mais en plus de promouvoir les intérêts impériaux de l’Amérique, Israël entretient également des liens économiques profonds avec les États-Unis. Ces liens expliquent pourquoi, lorsqu’il s’agit de la sécurité d’Israël, il n’y a le moindre décalage entre Washington et Tel-Aviv, et pourquoi tant d’entreprises américaines sont complices du génocide israélien en cours à Gaza.

L’économie de l’intégration d’Israël dans l’Empire américain

L’imbrication de l’économie israélienne avec celle de l’Amérique a commencé sérieusement au milieu des années 1980. À l’époque, Israël a adopté une politique d’austérité préconisée par l’économiste Stanley Fischer comme solution à l’hyperinflation qui sévissait dans le pays. (Fischer a ensuite été le huitième gouverneur de la Banque d’Israël et vice-président de la Réserve fédérale américaine. Il est décédé le 31 mai de cette année). Washington a récompensé Tel-Aviv en lui accordant un accord de libre-échange, en lui injectant une aide financière et en renonçant à ses prétentions sur les dettes israéliennes. Cette aide a permis à Israël d’établir des relations plus étroites avec les marchés financiers américains, ce qui a été fait après le lancement du « processus de paix » qui a abouti aux accords d’Oslo au début des années 1990. Dans les années qui ont suivi, les flux d’investissement entre les deux pays ont augmenté de manière significative.

Stimulé par l’afflux de travailleurs qualifiés en provenance des États-Unis et de l’Union soviétique, Israël s’est également taillé, dans les années 1990, un rôle de laboratoire de R&D à faible coût dans le cadre de la division du travail élargie du capital américain. Les secteurs israéliens des technologies de l’information et de la communication (TIC), de la cybersécurité, de la défense et de la biotechnologie sont devenus particulièrement robustes grâce à ces liens. Avec le temps, les mouvements de personnel entre les deux pays sont devenus de plus en plus bidirectionnels. La migration d’Israéliens nés en Union soviétique, comme Ilya Sutskever, vers la Silicon Valley – où il est devenu le scientifique en chef d’OpenAI – est symptomatique de cette dernière évolution.

Environ 75 à 80 % du capital-risque soutenant le secteur technologique israélien provient des États-Unis.

Cela a créé des liens économiques durables entre les capitaux israéliens et américains. Par exemple, la société Intel de Santa Clara est depuis longtemps le plus grand employeur privé en Israël, où elle emploie environ 10 % de sa main-d’œuvre globale et contribue à hauteur de 2 % par an au PIB israélien. En souscrivant et en achetant les euro-obligations d’Israël (c’est-à-dire les dettes souveraines libellées dans une devise étrangère), les établissements financiers occidentaux ont également longtemps joué un rôle essentiel dans les finances publiques et la stabilité macroéconomique du pays.

Cette situation s’est encore accentuée après le 7 octobre 2023. Depuis cette date, Bank of America, Citi, Goldman Sachs, JPMorgan, Deutsche Bank, BNP Paribas et Barclays ont collectivement mis sur le marché des euro-obligations israéliennes d’une valeur de 19,4 milliards de dollars. Leur succès dans la commercialisation de 5 milliards de dollars d’euro-obligations en février dernier a permis aux taux d’intérêt attachés aux dettes de rester raisonnables (+1,2 % dans le cas des obligations à cinq ans et +1,35 % dans le cas des obligations à dix ans) des bons du Trésor américain d’échéances équivalentes. De plus, ces mêmes institutions se classent également parmi les principaux souscripteurs de bons du Trésor israéliens libellés en shekels et parmi les investisseurs les plus actifs sur le marché secondaire où ces dettes sont négociées.

Environ 75 à 80 % du capital-risque soutenant le secteur technologique israélien provient des États-Unis. À la fin du printemps 2025, 108 entreprises israéliennes étaient cotées en bourse aux États-Unis. Elbit Systems, l’un des plus grands fabricants d’armes israéliens, est l’une des sociétés qui émet ses actions. Depuis près de vingt ans, la filiale locale de l’entreprise bénéficie du capital patient offert par les fonds communs de placement et les gestionnaires d’actifs américains tels que le groupe Vanguard. En mai dernier, Elbit a levé 512 millions de dollars supplémentaires auprès d’investisseurs américains par le biais d’une nouvelle émission d’actions.

La technologie, l’État et le militarisme

Le secteur technologique américain a également joué un rôle majeur dans le génocide en cours. Amazon et Google, par exemple, ont tous deux fourni à l’armée israélienne et aux principaux fabricants d’armes des services en cloud au cours des vingt derniers mois.

Depuis octobre 2023, Google et Microsoft ont également fourni à l’armée israélienne leurs principaux modèles d’IA, ce qui leur a valu les félicitations publiques du colonel Racheli Dembinsky, commandant de l’unité du centre de calcul et des systèmes d’information de l’armée israélienne. En outre, les capitaux de la Silicon Valley ont servi à renforcer la stabilité macroéconomique de l’économie israélienne. L’acquisition en mars 2025 d’une société israélienne de sécurité informatique (Wiz) pour 32 milliards de dollars par Alphabet, la société mère de Google, a été la plus grande acquisition de l’histoire de la société et une bouée de sauvetage importante pour l’économie israélienne.

Mais l’implication de la technologie dans le génocide n’est pas seulement le résultat des liens sous-jacents entre les économies américaine et israélienne. Il s’agit également d’un produit du modèle d’entreprise des sociétés technologiques du XXIe siècle.

Ces dernières années, la technologie est devenue de plus en plus dépendante des États plutôt que des consommateurs privés pour réaliser des profits. À des degrés divers, les mastodontes de la Silicon Valley luttent tous contre trois problèmes interdépendants : la concurrence des entreprises chinoises, les inquiétudes quant à la viabilité à long terme de la publicité et des revenus tirés de l’informatique dématérialisée, et la crainte que leurs énormes dépenses d’investissement dans l’infrastructure de l’intelligence artificielle ne portent pas leurs fruits.

Dans ces conditions, la plupart des grandes entreprises ont reconnu que l’obtention de contrats gouvernementaux constituait une protection essentielle face à l’insécurité. Inquiète des perspectives de rentabilité dans l’économie civile, l’industrie technologique américaine, à l’instar des industries américaines de capital-investissement et de capital-risque, en est venue à considérer la défense et la sécurité comme des marchés de croissance particulièrement prometteurs.

En passant des contrats avec l’État israélien, ces entreprises technologiques sont en mesure d’obtenir une source de revenus, une opportunité pour des services d’essais sur le terrain et des applications de services publicitaires, ainsi qu’un moyen de rester dans les bonnes grâces du Pentagone. Comme l’a fait remarquer l’économiste marxiste Rosa Luxemburg il y a un siècle, le militarisme contribue à lier la bourgeoisie à l’État capitaliste. À Gaza, le militarisme attire le capital financier par le biais des commandes de milliards de dollars passées par Israël à General Dynamics, Lockheed Martin et Northrop Grumman, qui appartiennent à Wall Street. Mais il bénéficie également du soutien d’une industrie technologique dont le mantra, il y a dix ans à peine, était « Don’t Be Evil » (Ne soyez pas diabolique).

*

Colin Powers est chercheur principal et rédacteur en chef du programme MENA de Noria Research.


Dionísio Pereira: “A represión adopta un carácter de clase nas Frieiras”

 


Dionisio Pereira (A Coruña,1953) é un das grandes referencias nos estudos da memoria na Galiza. Autor dunha abondosa bibliografía arredor dos movementos sociais e político no período republicano e sobre a represión franquista, achegámonos nesta conversa a súa investigación sobre os vitimarios na comarca das Frieiras.
Pereira Verín

A dinámica da etapa republicana remata condicionando o proceso represivo após o golpe militar de 18 de xullo de 1936, cal era a realidade social e política das terras das Frieiras nos anos anteriores ao levantamento franquista?

As obras do camiño de ferro Zamora-Ourense, coa conseguinte concentración de milleiros de “carrilanos” procedentes quer da contorna galaico-portuguesa, quer doutras zonas do Estado, deron lugar a unha importante conflitividade sociolaboral na zona. Neste contexto, no eido municipal a presión dos traballadores da vía conforme avanzaba o mandato da Fronte Popular, comezou a mudar tanto a composición dos concellos como a súa orientación ao servizo das elites locais, tradicionalmente debedoras de vellas reminiscencias caciquís a penas agachadas tras o 14 de Abril por unha aparencia de republicanismo. A conflitividade laboral, asemade, tomou outra dimensión a partir da frustrada Revolución de Outubro de 1934, tras a cal os “destajistas” das obras pretenderon substituír cadros sindicais por obreiros afíns ás dereitas. Un mes antes do golpe militar, a totalidade dos sindicatos operativos na vía entre A Pobra de Seabra e Vilar de Barrio, con maioría da CNT e presenza destacada do PCE, declararon a folga xeral para acadar a readmisión dos despedidos en 1934, incremento do xornal, semana de 44 horas, roupa de traballo a cargo da empresa, horas extras valoradas un 25% máis, despedimentos indemnizados e o recoñecemento dos delegados sindicais por parte dos contratistas. No transcurso do conflito, a empresa concesionaria MZOV considerará como revolucionarias unhas peticións tan sinxelas, apostando por converter un conflito laboral nun de orde pública. Daquela, a intervención da Garda Civil tivo unha resposta contundente por parte dos “carrilanos”, chegándose á confrontación armada. Neste clima, ten lugar o golpe de Estado de xullo de 1936.

As Frieiras é unha das comarcas da Galiza que máis tarda en caer en mans dos franquistas, cales son as razóns que explican esa capacidade de resistencia?

Penso que é a que máis tarda. A columna de soldados, gardas civís e de asalto, carabineiros e milicianos ao mando do capitán da Garda Civil Juan Ros, entra na Vilavella o 29 de xullo: é a última localidade galega de certa importancia en caer en mans dos facciosos. E a columna do comandante Reyna, que avanzaba na parte zamorana das Portelas, aínda é tiroteada no Padornelo ao día seguinte. A capacidade de resistencia estivo baseada na multitudinaria concentración operaria e a súa organización nunha ducia de sindicatos entre Requeixo de Seabra, Campobecerros e Portocamba, xa no municipio de Castrelo do Val; daquela, os “carrilanos” tiveron acceso á dinamita empregada a eito nas obras do tendido e ás camionetas de servizo que aseguraron a coordinación dos resistentes deste amplo territorio. Mais tamén foron determinantes a lealdade á República por parte dos carabineiros de A Gudiña, A Mezquita e Padornelo e a actitude dalgunhas autoridades municipais, caso dos alcaldes de A Gudiña e da localidade zamorana de Lubián, Felicísimo Pérez Ortega e Emilio Silva, respectivamente, que tentaron organizar a defensa dende os concellos.

Sinala no seu traballo que algúns dos responsábeis das milicias fascistas foron encargados das obras do camiño de ferro, até que punto isto non é un síntoma do carácter de clase que toma a represión?

Na Gudiña, os primeiros xefes de Falanxe e os responsábeis das milicias que se crean de contado por parte da Garda Civil, adoitan ser contratistas, capataces e, mesmo, responsábeis da empresa concesionaria das obras. Logo, as milicias teñen un aporte moi significativo de “carrilanos” de dereitas recrutados en outubro de 1934 e, logo, despedidos dos traballos tras a Fronte Popular. Todo isto tamén acontece noutros lugares do tendido ourensán, caso de Amoeiro ou Campobecerros. Semella claro que estamos diante dunha consecuencia da loita de clases que, conforme avanzaba a República, foi a máis debido á combatividade e organización dunha boa parte dos “carrilanos”. Coa súa participación directa e singularmente cruel na represión, cuxas principais vítimas foron os protagonistas tanto das loitas societarias como da resistencia ao golpe, capataces e “carrilanos” de dereitas amosaban ás claras as motivacións que os asimilaban á patronal e, ao tempo, os confrontaban cos seus compañeiros de clase. Sobre isto, quixera facer unha reflexión. Hai quen critica os traballos que, maiormente fora da Universidade, se están a facer no eido dos vitimarios, presentando aqueles como simples listaxes de individuos cuxas prácticas noxentas se explican botando man tan só de argumentos morais. Se acaso, esta visión reducionista puido primar nun primeiro intre, debido, máis que nada, ás propias dificultades que este tipo de investigacións levaban de seu nos anos 80 e 90 do século pasado. Grande parte dos traballos que compoñen este coleccionábel d´Os Nomes do Terror demostran que esa fase ficou superada, pois presentan os verdugos como “suxeitos históricos” inseridos nun contexto sociopolítico determinado, actuando en defensa de intereses moi concretos mediante mecánicas represivas pautadas. O cal non exclúe, ás veces, un descontrol máis aparente que real, onde imperan os abismos da condición humana.

Un dos actores da represión que aparece no seu traballo é a Falanxe de Verín, que destacaría da súa actuación nas terras das Frieiras pero tamén noutras comarcas galegas e do Estado?

Eu non investiguei as actividades dos verdugos falanxistas de Verín, tan só dou fe da súa presenza nas Frieiras en diversas accións de inhumana brutalidade, caso do asasinato do mestre alaricán José Luis Bouzas, cuxo cadáver foi queimado en Pentes, ou do estarrecedor calvario que debeu pasar Anuncia Casado nas Reverdeitas de Viana. Nestes e noutros episodios acontecidos na contorna das Frieiras, repítense os nomes de Fernando Salgueiro, fillo dos propietarios de Cabreiroá e a quen no exilio mexicano se lle atribuían oitenta asasinatos, Antonio Sanguino médico daquel Balneario, ou de Antonio Aguirre “O Churro” de Vilaza, axustizado mediados os anos 40 pola guerrilla. A crueldade da Falanxe de Verín espallouse, polo que se pode saber, por Monterrei, polas Terras de Viana, por Valdeorras, polas Frieiras e, mesmo, por Villablino, onde Verín esperta aínda lembranzas desgraciadas. É urxente unha investigación a fondo sobre a Falanxe de Verín, cuxa pegada chega até os nosos días; de feito, o actual estadio de fútbol da vila do Támega leva, de xeito incomprensíbel, o nome de José Arjiz Salgado, “camisa vieja”, alcalde na Ditadura de Franco e director en 1936 do periódico da Falange local “España Nueva”, onde se describen algunhas daquelas atrocidades.

Sinala un crego, José Fernández Rivada como organizador da milicia falanxista de Campobecerros en Castrelo de Val, cos dados dos que dispón que panorámica fai sobre a participación da igrexa no operativo do terror das Frieiras?

Aínda que de pouca importancia, durante a Fronte Popular as axitacións operarias no tendido do camiño de ferro tamén deron lugar a algún episodio antirrelixioso. Por exemplo na Gudiña e Requeixo, respectivamente, onde a igrexa parroquial e a capela da Guadalupe foron asaltadas polos “carrilanos” coa pretensión de convertelas en locais para os sindicatos, ou en Campobecerros onde a parroquial foi obxecto dun atentado. No intre do golpe militar o crego Rivada estaba perto da capital ourensá, en Palmés concretamente, visitando a un seu tío que era o párroco da localidade. E alí ambos salvaron a vida debido á intervención do mestre anarquista Luis Bazal. Aos poucos, cando a columna Ros controlou Campobecerros, Rivada retornou á súa parroquia, onde organizou con permiso de autoridades civís e militares unha garda de protección persoal, que pronto se converteu en milicia de acompañamento á devandita columna nas tarefas de “limpeza” que, con resultados sanguentos, se levaron a cabo polos montes do Invernadoiro e proximidades. En diante, a ascendencia de Rivada na contorna de Campobecerros, converteuno en peza esencial para o control social dos seus habitantes, algo que a memoria colectiva conserva aínda hoxe con singular énfase. Aparte de Rivada, houbo outros cregos nas Frieiras comprometidos coa represión, caso do párroco de Chaguazoso, Francisco Pérez Anta, primeiro xefe da Falanxe local e destacado polo seu aquel delator. Mesmo entre a manda salvaxe de falanxistas procedentes de Amoeiro que durante tres días de agosto matou, roubou e violou con total impunidade na Gudiña, figurou un sacerdote. Pola contra, malia as tirapuxas que tivo cos “carrilanos”, o párroco da Gudiña, Primitivo San Román, defendeu varios veciños que foron obxecto de consellos de guerra, algo que tamén fixo o crego de Tameirón. En definitiva, o “lusco fusco” do clero non xerárquico verbo da represión franquista, fica mais unha vez ás claras.

"Os que mataban, que eran falanxistas todos, non sei si eran mandados por ese da Gudiña"

 FONTE: https://www.nosdiario.gal/articulo/memoria/que-mataban-que-eran-falanxistas-todos-non-sei-eran-mandados-da-gudina-polo-camba

Ponte Arandos
Ponte dos Arandos, no concello da Mezquita, na comarca de Viana, onde as milicias falanxistas da Gudiña asasinaron a Francisco Sánchez Guerra. (Foto: Adriansito Estévez Iglesias)

O 29 de agosto de 1936 un grupo de falanxistas da Gudiña (comarca da Viana) paraban o seu coche da morte nas proximidades da Ponte dos Arandos, no concello da Mezquita, na comarca de Viana, co obxectivo de asasinar mediante a aplicación da Lei de fugas a dous militantes de esquerda.

Un deles, o veciño da Gudiña e obreiro dos camiños de ferro, Francisco Sánchez Guerra, rematou morto alí mesmo polos milicianos fascistas. O outro, tamén residente na Gudiña, operario do ferrocarril e dirixente da CNT, José Martínez Saquete, popularmente coñecido como Jacinto, logrou librarse dos falanxistas e fuxir.

Unha testemuña daqueles feitos, Josefa Pérez, parella durante toda unha vida do guerrilleiro Cándido Losada Malvavisco, contou, canda o seu compañeiro, décadas despois  ao etnógrafo José Rodríguez Cruz  o acontecido naquela xornada. Precisamente, o historiador Dioniso Pereira divulgou esta semana parte das conversas nas súas redes sociais.

Josefa e Cándido lembraron que "trouxérono a matar aquí, nun camión. Que din, que aínda dicían que o puidera salvar o chofer, e o chofer aínda lle axudou. O Jacinto escapou e o outro, se non é polo chofer, creo que tamén escapaba, pero o chofer axudoulle aos outros. Iso foi aí, entre a Canda" (concello da Mezquita) "e a "Vilavella" (concello da Mezquita), "pero máis cerca da Vilavella ca da Canda, aí mesmo onde vai o cruce para Vilanova, nas Hortas".

"Ese que mataron aquí", continuaron Josefa e Cándido, "me parece que lle chamaban Paco aínda sería noviño, tiña unha camisa branca, levaba... e se coñece que lle andaron e levábaa toda rota; nós estabamos na estrada..., subimos á camioneta, e despois a Garda Civil rifounos. Eles engarráronse cos que ían a matalos e si o tal Jacinto puido escapar, pero o outro como ía preso non puido,...non sei que pasou".

A parella sinalou que "hai quen di que foi o chofer o que lle pegou un tiro, o que o matou. El ao que o levaba, dominábao. Iso foi aí, onde aparta a estrada para Pías, ao lado de abaixo da estrada....., e os que  mataban, que eran falanxistas todos, non sei si eran mandados por ese da Gudiña, polo Camba. O Camba foi un asasino...".

"Os Rebidos"

Dioniso Pereira, un dos pioneiros na investigación dos vitimarios na Galiza e o mellor coñecedor do aparato represor na comarca de Viana, explica a Nós Diario que "Manuel Camba Peñuelas, comerciante de A Gudiña, fixo parte segundo a documentación que chegou da época da partida falanxista dos Rebidos".

A acción deste grupo represor chegou mesmo a Portugal. A este respecto, Pereira recuperou un documento en decembro de 2020 do gobernador civil de Bragança que advertía que este grupo "fora quen de invadir territorio portugués, entre O Seixo e Cisterna, e andar a tiros con algún cidadán lusitano simpatizante das esquerdas". Precisamente, o informe sinala a "Manuel Camba, Carlos e Carlos (sic), coñecidos pelos Rebidos, residentes na Gudiña".

Pereira, partindo da información que custodian os arquivos portugueses, sitúa entre os membros da partida fascista da Gudiña que actuou en Portugal ao "propietario Manuel Camba Peñuelas, ao estudante Carlos Pliego, ao dono dunha ferraría na Barxa e xefe local da Falanxe da Gudiña, Pedro Barxa e, se acaso, ao fillo do sarxento da Garda Civil de Erosa, Graciano Barxa Vázquez".

"As milicias da Falanxe Española da Gudiña, nas que salientou algún capataz do camiño de ferro", sinala Pereira, "tiveron tamén a súa participación nos asasinatos e abusos padecidos na vila e na súa contorna". A este respecto, o historiador significa o asasinato en Pentes (A Gudiña) o 21 de agosto de 1936 do mestre nacionalista de Flariz en Monterrei, José Luis Bouzas.  

"Tras atalo a un poste e pegarlle un tiro, queimaron o cadáver"

"No caso de Bouzas", continúa Pereira, "si acreditamos no protagonismo do somatén daquela pequena localidade encabezado por dous veciños apelidados Ameneiro e Feixoo, que o detiveron diante dos seus alumnos, o ingresaron na cadea de Verín  e, ao cabo, conducírono até Pentes, onde tras atalo a un poste e pegarlle un tiro, queimaron o cadáver".

mercredi 25 juin 2025

Palestina. Un estudio de Harvard revela que Israel hizo desaparecer a casi 400.000 palestinos en Gaza, la mitad de ellos niños

 

Resumen de Medio Oriente, 24 de junio de 2025.

(Crédito de la foto: AA)

El estudio utiliza análisis basados ​​en datos y mapeo espacial para resaltar una severa disminución en la población de Gaza debido a los ataques indiscriminados y el asedio de Israel.

Un nuevo informe publicado por la base de datos de Harvard revela que Israel ha “hecho desaparecer” al menos 377.000 palestinos desde el inicio de su campaña genocida contra la Franja de Gaza en 2023. 

Se cree que la mitad de este número son niños palestinos.

ARTÍCULO COMPLETO 

mardi 18 mars 2025

Lattaquié - Butcha, comparaison de l’information

 Contexte "spectaculaire" à la mi-mars 2025 au Proche-orient:

En quelques jours 7000 personnes ont été tuées en Syrie par les égorgeurs inclusifs. Que répond Bruxelles? Lundi 17 mars, le coeur du jardin mondial des saints herbivores européens versus la jungle de carnivores du monde extérieur (pour reprendre les éléments de langage de Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères de 2019 à 2024) annonce un aide de 2.500 millions d'euros pour l'égorgeur en chef (qui sait bien tailler sa barbe et mettre une cravate, pas comme Zelenski!). De quoi le tenir en laisse tout en lui lâchant suffisament la bride pour continuer.

Israel vient aujourd'hui d'assassiner 400 palestiniens, visés dans leurs voitures, tirés comme des lapins. Hier, l'US army faisait de même au Yemen (depuis le Quatar): 50 femmes et enfants versus missiles.

🇺🇦⚡🇸🇾

🔸Sur l'exemple de Lattaquié, on peut voir à quoi ressemblent les véritables massacres de masse à l'ère de l'hyper-information : tout est pratiquement en direct, et un jour ou deux plus tard, on trouve des centaines de photos et de vidéos de cadavres défigurés et de rivières de sang.

🔸Et ce, alors que les djihadistes contrôlent Lattaquié.

🔸Comparez avec Bucha : les informations indiquant qu'il s'y passait quelque chose ont commencé à arriver seulement deux ou trois jours après l'entrée des FAU dans la ville.

🔸Une semaine plus tard, les premières vidéos obscures, des photos fragmentaires, avec des cadavres anonymes soigneusement disposés, sans visages visibles.

🔸La situation en 2025 est la suivante : Les bases militaires russes abritent des citoyens syriens qui sont tués par des djihadistes soutenus par l'UE en raison de leurs croyances religieuses ou appartenance ethnique.



PS: la mission d'enquête de gendarmes français dépêchée à Butcha n'a toujours pas remis son rapport sur le dit "massacre" qui occasionna la rupture des négociations de paix entre ukrainiens (un des négociateurs reçut à une balle dans la tête, trop pro-russe) et russes en avril 2023, après que Boris Johnson vint mettre son grain de sel pour les faire capoter.

dimanche 16 mars 2025

Des soldats israéliens admettent écraser des Palestiniens morts ou vivants avec leurs bulldozers, selon CNN

 SOURCE: https://www.les-crises.fr/des-soldats-israeliens-admettent-ecraser-des-palestiniens-morts-ou-vivants-avec-leurs-bulldozers-selon-cnn/

Le réserviste de l’armée israélienne est revenu différent, traumatisé par ce qu’il avait vu dans la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré sa famille à CNN. Six mois après avoir été envoyé au combat, il luttait contre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) une fois rentré chez lui. Avant son redéploiement, il s’est suicidé. « Il est sorti de Gaza, mais Gaza n’est pas sortie de lui. Et il en est mort, à cause du post-traumatisme », a déclaré sa mère, Jenny Mizrahi.

Source : CNN, Nadeen Ebrahim, Mike Schwartz
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Eliran Mizrahi, qui s’est suicidé en juin, photographié à Gaza. Famille d’Eliran Mizrachi

Note de la rédaction : cette histoire contient des détails sur le suicide et la violence qui pourraient déranger certains lecteurs.

Tel Aviv et Ma’ale Adumim (CNN) – Eliran Mizrahi, 40 ans et père de quatre enfants, a été déployé à Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Le réserviste de l’armée israélienne est revenu différent, traumatisé par ce qu’il avait vu dans la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré sa famille à CNN. Six mois après avoir été envoyé au combat, il luttait contre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) une fois rentré chez lui. Avant son redéploiement, il s’est suicidé. « Il est sorti de Gaza, mais Gaza n’est pas sortie de lui. Et il en est mort, à cause du post-traumatisme », a déclaré sa mère, Jenny Mizrahi.

L’armée israélienne a déclaré qu’elle fournissait des soins à des milliers de soldats souffrant de SSPT ou de maladies mentales causées par les traumatismes subis pendant la guerre. Le nombre de ceux qui se sont suicidés n’est pas clair, car les Forces de défense israéliennes (FDI) n’ont pas fourni de chiffres officiels.

La tombe d’Eliran Mizrahi est ornée de fleurs et du drapeau israélien lors de son enterrement militaire à Jérusalem le 13 juin 2024. Famille d’Eliran Mizrachi

Un an après, la guerre d’Israël à Gaza a fait plus de 42 000 morts, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, et les Nations unies signalent que la plupart des morts sont des femmes et des enfants.

La guerre, lancée après que le Hamas a tué 1 200 personnes et en a pris plus de 250 en otage, est déjà la plus longue qu’ait connue Israël depuis la création de l’État juif. Alors qu’elle s’étend désormais au Liban, certains soldats disent redouter d’être enrôlés dans un nouveau conflit.

« Beaucoup d’entre nous ont très peur d’être à nouveau enrôlés dans une guerre au Liban », a déclaré à CNN un infirmier des FDI qui a servi quatre mois à Gaza, sous le couvert de l’anonymat en raison du caractère sensible de la question. « Beaucoup d’entre nous ne font pas confiance au gouvernement en ce moment. »

À de rares exceptions près, les autorités israéliennes ont interdit l’accès à Gaza aux journalistes étrangers, à moins qu’ils ne soient escortés par les FDI. Il est donc difficile de rendre compte de l’ampleur des souffrances des Palestiniens ou de l’expérience des soldats sur place. Les soldats israéliens qui ont combattu dans l’enclave ont déclaré à CNN qu’ils ont été témoins d’horreurs que le monde extérieur ne pourra jamais vraiment comprendre. Leurs récits offrent un rare aperçu de la brutalité de ce que les critiques ont appelé la « guerre éternelle » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et du tribut intangible qu’elle prélève sur les soldats qui y participent.

Pour de nombreux soldats, la guerre à Gaza est une lutte pour la survie d’Israël et doit être gagnée par tous les moyens. Mais cette bataille a également des conséquences psychologiques qui, en raison de la stigmatisation, restent largement cachées. Des entretiens avec des soldats israéliens, un médecin et la famille de Mizrahi, le réserviste qui s’est suicidé, permettent de comprendre le fardeau psychologique que la guerre fait peser sur la société israélienne.

Le bilan en matière de santé mentale

Mizrahi a été déployé à Gaza le 8 octobre de l’année dernière et a été chargé de conduire un bulldozer D-9, un véhicule blindé de 62 tonnes qui peut résister aux balles et aux explosifs.

Il a passé la majeure partie de sa vie dans la vie civile, travaillant comme directeur dans une entreprise de construction israélienne. Après avoir été témoin des massacres commis par le Hamas, il a ressenti le besoin de se battre, a déclaré Jenny à CNN.

Le réserviste a passé 186 jours dans l’enclave jusqu’à ce qu’il soit blessé au genou et qu’il subisse des lésions auditives en février lorsqu’une grenade propulsée par une roquette (RPG) a touché son véhicule, a indiqué sa famille. Il a été retiré de Gaza pour être soigné et, en avril, on lui a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique, pour lequel il suit une thérapie hebdomadaire.

Son traitement n’a rien donné.

« Ils ne savaient pas comment les traiter (les soldats) », a déclaré Jenny, qui vit dans la colonie israélienne de Ma’ale Adumim, en Cisjordanie occupée. « Ils (les soldats) ont dit que la guerre était très différente. Ils ont vu des choses qui n’ont jamais été vues en Israël. »

Lorsque Mizrahi était en permission, il souffrait d’accès de colère, de transpiration, d’insomnie et de retrait social, a déclaré sa famille. Il disait à sa famille que seuls ceux qui étaient à Gaza avec lui pouvaient comprendre ce qu’il vivait.

« Il disait toujours que personne ne comprendrait ce que j’ai vu », a déclaré sa sœur, Shir, à CNN.

Jenny se demande si son fils a tué quelqu’un et s’il n’a pas pu le supporter.

Des Palestiniens déplacés marchent sur un chemin de terre bordé de décombres de bâtiments dans le quartier Shejaiya de la ville de Gaza, le 7 octobre 2024. Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

« Il a vu beaucoup de gens mourir. Il a peut-être même tué quelqu’un. (Mais) nous n’apprenons pas à nos enfants à faire ce genre de choses », a-t-elle déclaré. « Alors, quand il a fait ça, quelque chose comme ça, peut-être que ça a été un choc pour lui. »

Guy Zaken, l’ami de Mizrahi et copilote du bulldozer, a apporté des précisions sur leur expérience à Gaza. « Nous avons vu des choses très, très, très difficiles », a déclaré M. Zaken à CNN. « Des choses difficiles à accepter. »

L’ancien soldat a parlé publiquement des traumatismes psychologiques subis par les troupes israéliennes à Gaza. Lors d’un témoignage devant la Knesset, le parlement israélien, en juin, Zaken a déclaré qu’à de nombreuses reprises, les soldats ont dû « écraser des terroristes, morts ou vivants, par centaines. »

« Tout gicle », a-t-il ajouté.

Zaken dit qu’il ne peut plus manger de viande, car cela lui rappelle les scènes horribles dont il a été témoin depuis son bulldozer à Gaza, et qu’il a du mal à dormir la nuit, le bruit des explosions résonnant dans sa tête.

« Lorsque vous voyez beaucoup de viande à l’extérieur, et du sang… à la fois le nôtre et le leur (Hamas), cela vous affecte vraiment lorsque vous mangez », a-t-il déclaré à CNN, faisant référence aux corps comme à de la « viande. »

Il affirme que la grande majorité des personnes qu’il a rencontrées étaient des « terroristes. »

« Les civils que nous avons vus, nous les avons arrêtés et leur avons apporté de l’eau à boire, et nous les avons laissés manger de notre nourriture », a-t-il rappelé, ajoutant que même dans de telles situations, les combattants du Hamas leur tiraient dessus.

« Il n’y a donc pas de citoyens », a-t-il déclaré, faisant référence à la capacité des combattants du Hamas à se fondre dans la population civile. « C’est du terrorisme. »

Cependant, lorsque les soldats rencontrent des civils, beaucoup sont confrontés à un dilemme moral, selon l’infirmier des FDI qui a parlé à CNN sous le couvert de l’anonymat.

Les soldats israéliens avaient une « attitude collective très forte » de méfiance à l’égard des Palestiniens de Gaza, en particulier au début de la guerre, a déclaré l’infirmier.

Il y avait l’idée que les habitants de Gaza, y compris les civils, « sont mauvais, qu’ils soutiennent le Hamas, qu’ils aident le Hamas, qu’ils cachent des munitions », a déclaré l’infirmier.

Sur le terrain, cependant, certaines de ces attitudes ont changé « lorsque l’on a des civils gazaouis sous nos yeux », ont-ils déclaré.

Les FDI ont déclaré qu’elles faisaient tout leur possible pour minimiser les pertes civiles à Gaza, notamment en envoyant des messages textuels, en passant des appels téléphoniques et en larguant des tracts d’évacuation pour avertir les civils avant les attaques.

Malgré cela, les civils de Gaza ont été tués à plusieurs reprises et en grand nombre, y compris lorsqu’ils s’abritaient dans des zones que l’armée a elle-même désignées comme des « zones de sécurité. »

Le bilan en matière de santé mentale à Gaza risque d’être énorme. Les organisations humanitaires et les Nations unies ont souligné à plusieurs reprises les conséquences catastrophiques de la guerre sur la santé mentale des civils de Gaza, dont beaucoup avaient déjà été marqués par un blocus de 17 ans et plusieurs guerres avec Israël. Dans un rapport publié en août, les Nations unies ont déclaré que les expériences des habitants de Gaza défiaient « les définitions biomédicales traditionnelles des troubles de stress post-traumatique (TSPT), dans la mesure où dans le contexte de Gaza, le mot post de post-trumatique n’a pas le loisir d’exister.

Après que Mizrahi a mis fin à ses jours, des vidéos et des photos ont fait surface sur les médias sociaux montrant le réserviste en train de raser des maisons et des bâtiments à Gaza et posant devant des structures vandalisées. Certaines de ces images, qui auraient été postées sur ses comptes de médias sociaux aujourd’hui supprimés, sont visibles dans un documentaire au cours duquel il avait été interviewé sur la chaîne israélienne Channel 13.

Sa sœur, Shir, a déclaré avoir vu de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux accusant Mizrahi d’être « un meurtrier », l’injuriant et réagissant par des émojis hostiles.

« C’était difficile », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle faisait de son mieux pour l’oublier. « Je sais qu’il avait bon cœur. »

Dégager les morts des débris

Ahron Bregman, politologue au King’s College de Londres, qui a servi dans l’armée israélienne pendant six ans, notamment lors de la guerre du Liban en 1982, a déclaré que la guerre de Gaza ne ressemble à aucune autre guerre menée par Israël.

« C’est très long », a-t-il dit, et c’est une zone urbaine, ce qui signifie que les soldats se battent au milieu de nombreuses personnes, « dont la grande majorité sont des civils. »

Les conducteurs de bulldozers font partie de ceux qui sont le plus directement exposés à la brutalité de la guerre, a déclaré M. Bregman. « Ce qu’ils voient, ce sont des morts, et ils les dégagent (avec) les débris », a-t-il déclaré à CNN. « Ils passent par dessus. »

Des femmes palestiniennes pleurent un parent tué lors d’un bombardement israélien sur la bande de Gaza, dans un hôpital de Deir al-Balah, le 22 mars 2024. Abdel Kareem Hana/AP

Pour beaucoup, la transition du champ de bataille à la vie civile peut être accablante, surtout après une guerre urbaine qui a entraîné la mort de femmes et d’enfants, a déclaré Bregman.

« Comment pouvez-vous mettre vos enfants au lit alors que vous avez vu des enfants tués à Gaza ? »

Malgré le syndrome de stress post-traumatique de Mizrahi, sa famille a déclaré qu’il avait accepté de retourner à Gaza lorsqu’il a été rappelé. Deux jours avant son redéploiement, il s’est suicidé.

Dans sa maison, Jenny a consacré une pièce à la mémoire de son fils décédé, avec des photos de son enfance et de son travail dans le bâtiment. Parmi les objets que sa mère a conservés figure la casquette que portait Mizrahi lorsqu’il s’est tiré une balle dans la tête, dont les impacts sont clairement visibles.

La famille de Mizrahi a commencé à parler de sa mort après que les Forces de défense israéliennes (FDI) lui ont refusé un enterrement militaire, arguant qu’il n’avait pas été « en service de réserve actif ». Elles sont ensuite revenues sur leur décision.

Eliran Mizrahi, enfant, dans un collage de photos encadré dans la maison familiale, en Cisjordanie occupée. Famille d’Eliran Mizrachi

Le journal israélien Haaretz a rapporté que 10 soldats ont mis fin à leurs jours entre le 7 octobre et le 11 mai, selon des données militaires obtenues par le journal.

Interrogé par CNN sur le nombre de suicides au sein des FDI depuis la guerre, Uzi Bechor, psychologue et commandant de l’unité de réponse au combat des FDI, a déclaré que le corps médical n’était pas autorisé à fournir un chiffre et que l’armée considérait que le taux de suicide n’avait pratiquement pas changé.

« Le taux de suicide dans l’armée est plus ou moins stable au cours des cinq ou six dernières années », a déclaré Bechor, précisant qu’il avait en fait diminué au cours des dix dernières années.

Même si le nombre de suicides est plus élevé, a-t-il dit, le ratio jusqu’à présent « est assez semblable à celui de l’année précédente parce que nous avons plus de soldats. »

« Cela ne signifie pas qu’il y a une tendance à l’augmentation des suicides », a déclaré Bechor à CNN.

Il n’a pas communiqué à CNN le nombre de suicides ni leur taux. « Chaque cas nous brise le cœur », a-t-il déclaré.

Pourtant, plus d’un tiers des soldats éloignés du combat souffrent de problèmes de santé mentale. Dans une déclaration faite en août, la division de réhabilitation du ministère israélien de la défense a indiqué que chaque mois, plus de 1 000 nouveaux soldats blessés sont rappelés des combats pour être soignés. 35 % d’entre eux se plaignent de leur état mental, et 27 % développent « une réaction mentale ou un syndrome de stress post-traumatique. »

Elle ajoute que d’ici la fin de l’année, 14 000 combattants blessés seront probablement admis pour être soignés, et qu’environ 40 % d’entre eux devraient être confrontés à des problèmes de santé mentale.

Plus de 500 personnes meurent par suicide en Israël et plus de 6 000 autres tentent de se suicider chaque année, selon le ministère de la santé du pays, qui note que « les chiffres mentionnés sont sous-estimés d’environ 23 %. »

En 2021, le suicide a été la principale cause de décès parmi les soldats de Tsahal, a rapporté le Times of Israel, citant des données militaires qui montrent qu’au moins 11 soldats ont mis fin à leurs jours cette année-là.

Au début de l’année, le ministère de la santé a cherché à « démentir les rumeurs d’augmentation des taux de suicide depuis le 7 octobre », affirmant que les cas signalés sont des « incidents isolés dans les médias et les réseaux sociaux ». Sans fournir de chiffres, le ministère a déclaré qu’il y avait eu une « diminution du nombre de suicides en Israël entre octobre et décembre par rapport aux mêmes mois de ces dernières années. »

M. Bregman, vétéran de la guerre du Liban, a déclaré qu’il était désormais plus facile de parler du syndrome de stress post-traumatique et d’autres problèmes de santé mentale que dans les années 1970 et 1980, grâce à la diminution de la stigmatisation. Néanmoins, il a ajouté que les soldats qui sortent de Gaza « porteront (leurs expériences) pour le reste de leur vie. »

L’infirmier des FDI qui a parlé à CNN a déclaré qu’un responsable de la santé mentale était désigné pour chaque unité de l’armée pendant et après le déploiement. L’impact de la guerre persiste néanmoins, a déclaré l’infirmier, avec des soldats aussi jeunes que 18 ans souffrant de traumatismes mentaux à Gaza. Ils pleuraient souvent ou semblaient émotionnellement engourdis, a ajouté l’infirmier.

Normaliser l’anormal

Bechor, le psychologue de Tsahal, a déclaré que l’un des moyens utilisés par l’armée pour aider les troupes traumatisées à reprendre leur vie est d’essayer de « normaliser » ce qu’elles ont vécu, en partie en leur rappelant les horreurs commises le 7 octobre.

« Cette situation n’est pas normale pour les êtres humains », a déclaré Bechor, ajoutant que lorsque les soldats reviennent du champ de bataille avec des symptômes de stress post-traumatique, ils se demandent : « Comment puis-je rentrer chez moi après ce que j’ai vu ? Comment puis-je m’engager avec mes enfants après ce que j’ai vu ? »

« Nous essayons de normaliser la situation et de les aider à se souvenir de leurs valeurs et des raisons pour lesquelles ils sont allés là-bas (à Gaza) », a-t-il déclaré à CNN.

Pour les dizaines de milliers d’Israéliens qui se sont portés volontaires ou qui ont été appelés à combattre, la guerre à Gaza a été perçue non seulement comme un acte d’autodéfense, mais aussi comme une bataille existentielle. Cette notion a été vantée par les principaux dirigeants politiques et militaires israéliens, ainsi que par les alliés internationaux d’Israël.

Des soldats portent le cercueil d’un capitaine israélien tué lors de combats dans le sud de la bande de Gaza, lors de ses funérailles à Beit Jann, Israël, le 16 juin 2024. Amir Levy/Getty Images

Netanyahu a qualifié le Hamas de « nouveaux nazis » et le président américain Joe Biden a déclaré que « l’ancienne haine des Juifs » entérinée par les nazis avait été « ramenée à la vie » le 7 octobre.

Les menaces extérieures qui pèsent sur leur pays ont unifié de nombreux Israéliens, mettant en veilleuse les querelles politiques internes qui divisaient la société depuis des mois. Pendant ce temps, les souffrances des Palestiniens ont été largement absentes des écrans de télévision israéliens, dominés par les nouvelles concernant les otages de Gaza.

Après les attaques du Hamas, les sondages ont montré que la plupart des Israéliens soutenaient la guerre à Gaza et ne voulaient pas que leur gouvernement arrête les combats, même en négociant la libération des otages kidnappés. À l’occasion du premier anniversaire de l’attaque du 7 octobre, un sondage publié par l’Institut israélien de la démocratie a révélé que seuls 6 % des Israéliens pensent que la guerre à Gaza devrait être arrêtée en raison du « coût élevé en vies humaines. »

Certains soldats, cependant, ne pouvaient rationaliser les horreurs qu’ils ont vues.

À son retour de Gaza, Mizrahi disait souvent à sa famille qu’il sentait un « sang invisible » sortir de lui, a déclaré sa mère.

Shir, sa sœur, accuse la guerre d’être à l’origine de la mort de son frère. « À cause de l’armée, à cause de cette guerre, mon frère n’est pas là », a-t-elle déclaré. « Il n’est peut-être pas mort d’une balle (de combat) ou d’une grenade, mais d’une balle invisible », a-t-elle ajouté, faisant référence à ses souffrances psychologiques.

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Qu’est-ce que le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ? Le SSPT est un trouble de la santé mentale causé par des événements très stressants, effrayants ou pénibles, selon le Service national de santé britannique. Une personne atteinte de SSPT revit souvent l’événement traumatique sous forme de cauchemars et de flashbacks, et peut éprouver des sentiments d’isolement, d’irritabilité et de culpabilité. Le SSPT peut se développer immédiatement après l’expérience d’un événement perturbant, ou se manifester des semaines, des mois, voire des années plus tard.

Source : CNN, Nadeen Ebrahim, Mike Schwartz, 21-10-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises