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dimanche 2 novembre 2025

Exposition à Beaubourg en 2010 : Dreamlands (Des parcs d'attractions aux cités du futur)

 SOURCE : https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/cj6yBn

"The Goncourt Brothers stand between Caesar and the Thief of Bagdad", 2003

De la toute fin du 19e siècle jusqu'à nos jours, à travers plus de 300 oeuvres, l'exposition « Dreamlands » traite de l'influence grandissante du modèle du parc d'attractions dans la conception de la ville et de son imaginaire. Photographies, installations, projections, peintures, dessins, plans et maquettes d'architecture, extraits de films : au sein d'un parcours spectaculaire et inédit, des premières Expositions universelles au Dubaï d'aujourd'hui, « Dreamlands » explore une quinzaine de thèmes et de lieux, de Paris à Coney Island, de Las Vegas à Shanghai. Elle souligne la « colonisation » toujours plus forte du réel par la fiction et le spectacle. De Salvador Dalí à Rem Koolhaas, de Martin Parr à Andreas Gursky, des utopies urbanistiques à l'architecture réelle, « Dreamlands » évoque ces phénomènes qui modifient notre rapport au monde et à la géographie, au temps et à l'histoire, aux notions d'original et de copie. 


lundi 27 octobre 2025

Juillet 67 : le Salon de Mai à la Havane


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RADIO FRANCE Peinture et révolution : Cuba 1967

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INA: Salon de Mai (noticiero ICAIC Latinoamericano)

A l'occasion du Salón de Mayo, l'équipe d'ICAIC a rencontré plusieurs personnalités : Interview en anglais du dirigeant noir nord-américain Stokely CARMICHAEL, qui affirme que "l'art est politique ou n'est pas" et se réjouit du sens révolutionnaire des peintures exposées au salon ; Interview du peintre Wilfredo LAM qui est heureux de la popularité de cette manifestation culturelle auprès du peuple cubain ; Interview de l'écrivain Carlos FRANQUI qui cite une phrase de Fidel CASTRO publiée dans la revue du salon.  
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lundi 20 octobre 2025

Le flipper situationniste de Jacqueline de Jong. Exposition 2020

SOURCE: https://lunettesrouges1.wordpress.com/2020/12/14/le-flipper-situationniste-jacqueline-de-jong/ 

Jacqueline de Jong, Same Players Shoot Again, vu d’exposition Treize, décembre 2020

L’exposition de Jacqueline de Jong au Stedelijk à Amsterdam en 2019 avait beau être titrée « Pinball Wizard «, on ne pouvait pas y jouer au flipper dans les salles du musée. Alors qu’à Paris, jusqu’au 16 janvier, une plus petite exposition de Jacqueline de Jong dans ce centre d’art parisien (qui fut déprogrammée deux fois cette année pour cause de confinement) vous offre la possibilité de jouer à ce que, dans mes années de lycée pré-anglicisation, on nommait la babasse. D’une part, c’est un jeu à la fois souple et brutal, érotique et violent, orgasmique dit-elle (faire tilt …), et un jeu historiquement semi-clandestin, où on joue contre l’appareil. Mais, et c’est aussi cet aspect là qui intéresse Jacqueline de Jong, c’est un jeu topologique : mes vieux souvenirs de maths se réveillent un peu, et je saisis bien l’intérêt que les Situationnistes trouvaient à la topologie, qui préserve la structure malgré les déformations et ne prend en compte que les limites et non les formes. L’artiste, dans une petite vidéo de VPRO datant de sa trentaine, cite le pénis comme objet topologique idéal, adoptant des formes (et des rôles) différents selon les situations, avec un volume et un aspect changeant. Dans The Situationist Times, la revue graphique, colorée, inventive, encyclopédique (tout le contraire du lugubre bulletin de l’IS) que Jacqueline de Jong édita aprés son départ de l’IS, trois numéros furent consacrés à des motifs topologiques, le noeud, le labyrinthe et l’anneau; mais le numéro 7 prévu sur le flipper ne sortit jamais.

Jacqueline de Jong, The pain is beautiful, série Chroniques d’Amsterdam, 1971, peinture sur toile, celluloid, bois, charnières en métal

À part y jouer au flipper (un Gottlieb Jungle Queen de 1977), dans une ambiance joyeuse, l’intérêt principal de cette exposition est qu’elle reprend donc les documents, lettres, photographies et dessins qui devaient composer ce numéro 7 sur les flippers. Le flipper est vu comme un espace dans lequel la balle va dériver, une situation qu’elle va transformer. C’est la découverte de cet ordinateur jouet, fonctionnant lui aussi avec des billes et des clapets, mais à des fins plus scientifiques, qui rappela à Jacqueline de Jong l’existence de cette documentation oubliée dans un cageot, qui fut d’abord montrée à Oslo en 2017 (puis à Malmö, Silkeborg, et au Stedelijk avant d’arriver à Paris). L’exposition montre aussi d’autres oeuvres de Jacqueline de Jong, sérigraphies Pinball Wizard (l’une au mur du fond sur la photo ci-dessus), tableaux, affiche de Mai 68, et ce tableau valise des Chroniques d’Amsterdam. Avec la revue sont présentées ici des vidéos d’entretiens (visibles ici) de Ellef Prestsaeter (auteur de ce livre de référence sur le sujet; introduction) avec l’artiste feuilletant et commentant les six numéros, sous l’égide du Scandinavian Institute for Computational Vandalism (lequel avait été fondé par Asger Jorn).

Jacqueline de Jong, Entretien avec Gallien Déjean, Aware / Manuella éditions, 2020

Vient de sortir un excellent livre d’entretien de Gallien Déjean avec Jacqueline de Jong (à l’occasion de son prix Aware; 128 pages, dont une quarantaine d’illustrations, 15€). Gallien Déjean, qui est un des quatre commissaires de cette exposition, y interroge longuement Jacqueline de Jong sur sa vie, qui fut assez mouvementée dès son enfance et toujours plutôt bohème (la « baronne gitane « ), avec une constante volonté d’autonomie et une créativité débordante. Il l’a fait parler de son art, un peu de ses idées esthétiques (« Je n’étais pas une grande philosophe quand je peignais », p. 58), et beaucoup, et fort bien, de l’énergie de ses tableaux, du mouvement qui les anime et de son inspiration. Le livre étant édité par Aware, il tente aussi de la faire parler de son intérêt pour le féminisme, mais sans grand succès : toujours aussi libre, celle que Restany qualifiait de « la petite situ » (p.60), répond avec sa franchise habituelle : « À l’époque, pas vraiment … Du point de vue artistique, j’avais tendance à me méfier de la forme de narcissisme que pouvait induire le féminisme, que je trouvais emmerdante » (p. 63), disant s’affirmer, lutter en tant qu’artiste et non en tant que femme. Et (page 31), elle dément tout « relent sexiste » chez Guy Debord. Livre donc très intéressant, mais avec une petite bizarrerie : il comprend 145 notes de bas de pages, certaines sont très utiles et instructives, mais quand on lit, par exemple, une information aussi utile que « note 10 : Pierre Soulages (né en 1919), peintre, graveur et sculpteur français » (ou idem pour Dubuffet, César, Michaux, Ernst, etc.), on sourit.

Photos 1 & 2 de l’auteur

Sur l'exposition "Guy Debord : un art de la guerre" à la Bibliothèque nationale de France en 2013 (par Marc Lenot)

 SOURCE: https://lunettesrouges1.wordpress.com/2013/04/12/guy-debord/

Les critiques sur l’exposition Guy Debord à la Bibliothèque Nationale (jusqu’au 13 juillet) portent la plupart du temps sur l’incompatibilité présumée entre la pensée, la morale de Debord et le fait d’être exposé dans une grande institution de l’état, d’être désormais récupéré par le spectacle, reconnu comme une icône nationale, un trésor national, ou, accessoirement, sur le pactole que sa veuve a reçu pour ces archives et sur les riches donateurs qui ont contribué à leur acquisition (dans une lettre du 25 juin 1968 à Michèle Bernstein, Debord n’écrivait-il pas : «il faut se méfier des gens de l’ex CMDO [le comité de Mai 68 regroupant situationnistes et enragés] ; il y en a peut-être même qui quémandent de l’argent dans l’intelligentsia en parlant plus ou moins vaguement de l’I.S. Il ne faut absolument pas être mélangé à ces fantaisistes. »). Les critiques portent sur la spectacularisation de Debord, parfois aussi sur le fait que les autres situationnistes n’apparaissent dans cette exposition que sous l’angle de Debord, réel ou présumé, et qu’il y a là une certaine forme de trahison, d’appropriation ; sans compter ceux qui en profitent pour régler leurs comptes avec la BnF pour des histoires de copyright ou à cause de la procédure de mise à disposition du public de textes inaccessibles (qui soulève un tollé élitiste que je comprends mal, mais ce n’est pas le sujet), pratiques qui devraient interdire à la BnF d’exposer Debord, si on les en croit…

Détail d’une photo publiée dans l’I.S. n°5, décembre 1960, p.21. Conférence de Londres de l’I.S.

Avec tous ces a priori, rares sont les critiques qui parlent vraiment de l’exposition même et du Debord qu’elle laisse entrevoir, trop dérangeant pour certains peut-être. N’appartenant à aucune des chapelles, ayant été, comme tout un chacun, émerveillé à vingt ans par la Société du Spectacle (et aussi par le Traité de savoir-vivre de Vaneigem, et le décapant De la Misère en milieu étudiant : l’étudiant en faux rebelle mais vrai conservateur; tous livres que, comme Sollers, je lisais aussitôt, dans la rue entre la librairie où je les avais achetés et mon domicile), ayant trouvé dans cette pensée sur le fil du couteau une antidote vivifiante à la ‘bouillie académico-gauchiste’, comme dit Assayas, ayant, depuis, un peu lu, j’ai, pour ma part, apprécié cette exposition (peut-être aussi parce que j’eus le privilège de la visiter une seconde fois en compagnie de la seule survivante de la photo de groupe qui fait affiche, Jacqueline de Jong, exclue en 1962).

Inscription de Guy Debord sur le mur de l’Institut, Paris 1953

Je l’ai appréciée d’abord parce que, au-delà de la richesse des documents présentés (on peut seulement regretter que, dans les 6h45 de films présentés à côté de l’exposition, manque le très ‘discrépant’ Hurlements), elle s’attache à montrer, à partir des archives, le mode de pensée et de travail de Debord. La salle ovoïde où sont présentées ses fiches de lecture, les citations qu’il recopie et qu’il classe, bristols désormais tous estampillés en écho de l’ovale rouge BnF comme une Légion d’Honneur, ne m’a semblé ni une récupération, ni une spectacularisation : le but n’est pas de lire chacune de ces fiches, mais de montrer visuellement comment la pensée de Debord s’ancrait dans une impressionnante érudition littéraire, ce qui est plus aisé dans une thèse que dans une exposition. On y relève parfois l’annotation ‘det.’ pour détournable… Le détournement est au centre même de la démarche de Debord, adepte de la citation, du collage, du montage incongru (pas si loin d’ailleurs des surréalistes honnis, même si sa pratique en la matière est plus intellectuelle qu’onirique). Il faut d’ailleurs lire le volume paru chez Actes Sud, ‘La Fabrique du Cinéma de Guy Debord‘ qui montre éloquemment comment il reprend et détourne des images de toutes origines pour les intégrer à ses films.

Guy Debord, sans titre, entre 1957 et 1962, collage et peinture selon le principe des métagraphies lettristes, 53.5x71cm, coll. Michèle Bernstein

L’intéressant est bien sûr la richesse des documents inédits, les pistes qu’ils ouvriront pour des chercheurs, l’importance des témoignages (il faut absolument voir les interviews faites par Olivier Assayas, inédites et dont la diffusion hors exposition n’est pas programmée). La période formative, les premières années lettristes (une découverte étonnante au gré des pages : le n°1 du Front de la Jeunesse, revue lettriste de 1950, appelle à la libération des miliciens emprisonnés à la Libération), l’Internationale Lettriste (pourquoi l’appeler lettriste, demande-t-on à Debord puisqu’elle est dirigée contre le lettrisme ? parce que c’est un mot déjà connu, et que ça sonne bien, répond-il, déjà adepte du spectacle) sont particulièrement éclairantes. L’attention donnée à la forme est aussi un fil conducteur à suivre ici, du nuancier de la couverture métallisée de la revue au soin extrême avec lequel les tracts sont composés ; il écrit aussi à Jorn en 1957 ces propos révélateurs : « Il nous faut créer tout de suite une nouvelle légende à notre propos ».

Exemple de détournement de comics

On peut se perdre dans la richesse des documents, s’éterniser dans les salles si l’on veut tout lire, passer des heures dans le remarquable catalogue, découvrir tous les tracts, toutes les proclamations. Mais on peut aussi se concentrer sur les moments les plus critiques, sur la rupture à la perpendiculaire de 1961/62 par exemple, quand l’Internationale Situationniste se transforme d’un mouvement principalement artistique et poétique en un mouvement principalement politique : au lieu d’élaborer le spectacle du refus, dit-il alors, il faut refuser le spectacle, ne pas l’enrichir, mais le réduire. C’est à ce moment que les artistes, en particulier le groupe Spur, Asger Jorn et Jacqueline de Jong, sont exclus ; on découvre à quel point la diatribe et l’exclusion sont essentielles dans le développement de l’IS (pratiques qui rappellent quelque peu Breton, qui, lui, fit le choix inverse, s’éloigner du politique). Un des bijoux de l’exposition, fort révélateur, est la première version de Mémoires, reliée en papier de verre pour détruire les livres qu’on oserait éventuellement leur juxtaposer.

Jacqueline de Jong, Linogravures, Mai 68

Chacun s’attachera ici aux sujets qui lui sont chers, Mai 68, la stratégie ou la cartographie, par exemple, ou bien les détournements. Sur Mai 68 il est fascinant de voir que les situationnistes (avec les enragés), chassés le 17 mai de la Sorbonne par les leaders étudiants, ont quasiment disparu de l’histoire du mouvement, car elle fut écrite essentiellement par des trotskystes et des maoïstes (et Debord reste aujourd’hui un des meilleurs outils critiques de la bonne conscience de gauche, quelque peu sous-utilisé, mais si pertinent). La stratégie est le schéma directeur de l’exposition, aux titres de section guerriers (Mai 68 : la charge de la Brigade Légère) et qui se termine avec le Jeu de la Guerre : c’est un choix intéressant, éclairant, mais qui ne saurait rendre compte de l’ensemble du travail de Debord et qu’il faut prendre avec un peu de recul.

Guy Debord, Le jeu de la guerre, 1978, cuivre argenté, 34 pièces, 38.5×46.5cm, BnF

La cartographie, les dérives, la psycho-géographie, auraient à mon sens mérité un peu plus de place tant elles me semblent être un des principaux ancrages de Debord dans une histoire du flâneur qui va de Baudelaire à Tichý, mais c’est là une de mes obsessions (Tichý post-situationniste ? Sanguinetti l’a bien connu, a écrit un texte remarquable sur lui et l’a exposé à Prague, et mon récent texte sur sa réception critique a été publié sur le site de dévotion situationniste américain Not Bored!). La psycho-géographie poétique mène à l’urbanisme, dont la seule trace ici (mais, rappelons-le c’est une exposition sur Debord, pas sur tout le mouvement, contrairement à celle d’Utrecht) est une maquette utopique de Constant, New Babylon, en rapport avec le camp de gitans hébergé dans sa propriété par le merveilleux Pinot-Gallizio.

Guy Debord, The Naked City, « illustration de l’hypothèse des plaques tournantes en psychogéographique », imprimé à Copenhague, mai 1957; plan 33x48cm, BnF

Debord aurait-il accepté cette exposition ? C’est une question vaine et sans réponse ; ses veuves, Michèle Bernstein comme Alice Ho l’ont soutenue. Mais lui ? Lui qui n’aimait rien tant que les losers magnifiques, Don Quichotte, le consul Geoffrey Firmin, ou Uncle Toby de Tristram Shandy (et aussi le cardinal de Retz, rebelle à sa classe) ? Lui qui était si soucieux d’archives et de droit d’auteur, lui qui se préoccupa de la transmission de ses écrits et les confia à Buchet-Chastel puis à Gallimard, entreprise culturelle établie par excellence, se serait-il senti trahi par le travail éclairé, humble et sensible des deux commissaires ? Trop nombreux sont ceux qui s’arrogent le droit de parler en son nom, me semblent-il [et on en voit, bien sûr, bien des exemples dans les commentaires, ici et ailleurs].

On en sort la tête pleine et dans les nuages, subjugué par la dimension à la fois intellectuelle, politique et artistique de Guy Debord (et de ses compagnons) en se demandant qui aujourd’hui parvient à combiner cette position politique et cette force artistique (dans la forme et le style autant sinon plus que dans le fond) : sûrement pas les ‘pro-situs‘ contemporains, idolâtres dogmatiques et vieillots (comme le site américain intervenant ci-dessous), ni les artistes qui prétendent parler de politique en récupérant des slogans, comme Claire Fontaine, ou en se marketant en contradiction totale avec leur propos (comme Société Réaliste). Non, personne, en tout cas en Occident, et c’est sans doute la preuve ultime que Debord avait raison, que la société du spectacle a gagné, et que cette exposition se justifie parfaitement.

Photos 3, 4, 6 & 7 de l’auteur; photos 1 & 8 courtoisie de la BnF.

Un orgasmo della storia (G. Sanguinetti)

 

0 - IMMAGINE MOSTRA TANO

Dopo quarant'anni di censura sul Movimento del 1977, il Museo di Roma in Trastevere dedica a quegli avvenimenti una mostra che rimarrà aperta fino al 14 gennaio 2018. In occasione di questa mostra le edizioni Postcart pubblicano un libro sullo stesso argomento. Dal catalogo che accompagna la Mostra, presentiamo qui di seguito lo scritto di Gianfranco Sanguinetti - UN ORGASMO DELLA STORIA: IL 1977 IN ITALIA. Digressioni sul filo della memoria di un ex-situazionista. Un testo che - proprio adesso nel momento in cui la strada che dal '68 ha portato al '77 ed al presente può essere vista nella giusta prospettiva storica -  permette di poter finalmente coniugare teoria politica e ribellione.  Pubblico il testo su questo blog cercando di dare alla cosa la maggior diffusione possibile, ringraziando Gianfranco per quanto ha scritto e per la sua amicizia.

UN ORGASMO DELLA STORIA: IL 1977 IN ITALIA
- Digressioni sul filo della memoria di un ex-situazionista -
di Gianfranco Sanguinetti

“Mi trovan duro?
Anch’io lo so
Pensar li fo…”
( Vittorio Alfieri, Epigrammi, 1783.)

La catastrofe delle ideologie.
Ci sono stati due 1977 in Italia, uno dei quali non fu altro che l’estremo sussulto, il rantolo di morte delle illusioni, delle menzogne e dei crimini di cui erano portatrici e beneficiarie le burocrazie filosovietiche e filocinesi, e i loro seguaci locali, che costituivano ancora la zavorra ideologica e la falsa coscienza dei gruppuscoli a pretese estremiste nati dalle ceneri del 1968.
   Fin dal 1969 i situazionisti italiani affermavano, nell’editoriale della rivista «Internazionale Situazionista», che: “La critica dell’ideologia è la premessa di ogni critica... Bisogna tuttavia accelerare il processo di decomposizione del “marxismo” (operaismo--burocratismo, sottosviluppo teorico--ideologia del sottosviluppo)... Per prendere coscienza del proprio contenuto, il conflitto sociale contro le condizioni moderne della sopravvivenza fa venire a galla tutte le carogne del passato di cui provvede a liberare il campo… Il consumo dell’ideologia deve sostenere una volta di più l’ideologia del consumo… Dalle idee ai fatti non c’è che un passo. Le azioni le miglioreranno… Ma nel movimento presente l’I.S. prefigura in pari tempo l’avvenire del movimento stesso. Quando tutte le condizioni interne saranno adempiute… per sopprimere la divisione delle classi e le classi stesse, la divisione del lavoro e il lavoro stesso, e per abolire l’arte e la filosofia realizzandole nella creatività liberata della vita senza tempo morto, quando solo il meglio sarà sufficiente, il mondo sarà governato dalla più grande aristocrazia della storia, l’unica classe della società e la sola classe storica dei padroni senza schiavi. Questa possibilità ricorre forse oggi per la prima volta. Ma ricorre” [*1]

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