« J’aime tellement l’Allemagne que je suis ravi qu’il y en ait deux. »
François MAURIAC (1885-1970) - Le Temps d’un regard (1978),
Jacques Chancel.
« Depuis
que l’Allemagne fait la guerre aux soviets, la main d’œuvre d’un grand
nombre de nos prisonniers lui est devenue indispensable. Ouvriers de
France ! Aujourd’hui […] ce sont les ouvriers qui peuvent rendre aux
combattants le bien qu’ils ont reçu d’eux. C’est la Relève.
Il faut que les ouvriers en masse comprennent qu’ils ont aujourd’hui un
devoir de solidarité à remplir. La reconnaissance de la nation montera
vers eux […] Ouvriers de France ! C’est pour notre pays que vous irez en
Allemagne en grand nombre ! C’est pour permettre à la France de trouver
sa place dans la nouvelle Europe que vous répondrez à mon appel !
Cette
guerre, je l’ai déjà dit, n’est pas une guerre comme les autres. C’est
une révolution d’où doit surgir un monde nouveau. Vous n’avez rien à
redouter, mais tout à espérer du régime qui s’instituera chez nous. Une
République plus jeune, plus humaine, plus forte doit naître, le
socialisme s’instaurera partout en Europe, et la forme qu’il trouvera en
France sera dessinée par notre caractère national.»
Pierre Laval, «Allocution radiodiffusée du 22 juin 1942», Les Nouveaux Temps, 24 juin 1942.
L'hystérie de guerre de Berlin contre la Russie
lui fait adopter une voie qui la voue clairement à l'autodestruction
Les Allemands sont notoirement – et même tristement célèbres, pour
cela – des conservateurs en matière budgétaire. Croyez-moi, je le sais :
je suis Allemand et j’ai été témoin pendant des décennies, et même
toute ma vie, de l’obsession de mes compatriotes pour la dette publique.
Ils confondent souvent les règles qui favorisent la frugalité
individuelle avec les besoins d'un État moderne et de son économie. De
fait, ils ont cristallisé leur idéal erroné d'une gestion serrée et peu
prévoyante des finances publiques dans l'étrange avatar de la « ménagère
souabe » (les Souabes sont typiquement économes et prudents ; une sorte
d'Écossais de l'identité allemande). Et chaque fois que l'adoration
nationale pour la ménagère souabe ne suffisait pas, on y ajoutait des
sanglots plaintifs de « Weimar, Weimar ». Voyez-vous, la première
expérience allemande ratée de démocratie (plus ou moins), la République
de Weimar de l'entre-deux-guerres, aurait succombé, entre autres, à
l'inflation.
L'hyperinflation, comme le raconte ce récit fragile mais (autrefois) extrêmement puissant d'un « traumatisme inflationniste unique »
, a miné la légitimité de cet État dès le début, de sorte qu'il n'a
jamais pu devenir suffisamment fort pour résister plus tard à la
pression de la Grande Dépression et des nazis. Curieusement, dans cette
version profondément erronée de l’histoire allemande récente,
l’austérité a été consacrée comme le charme magique qui éloignera
l’inflation et donc aussi d’autres choses indésirables comme les films
de Leni Riefenstahl, le fascisme et le déclenchement et la perte d’une
nouvelle guerre mondiale tout en commettant un génocide. En réalité,
c’est précisément la politique d’austérité des derniers gouvernements de
Weimar, menée de manière aussi antidémocratique que c’est à nouveau la
mode aujourd’hui (voir ci-dessous), qui a aggravé les effets de la
Grande Dépression et a contribué à ouvrir la voie au pouvoir des nazis.
En résumé, l'Allemagne veut se lancer dans une grande frénésie de trois manières
: le soi-disant frein à l'endettement – une limite anachronique et
économiquement primitive à la dette publique – sera supprimé pour tout
ce qui touche à la « défense », c'est-à-dire en réalité un programme
massif de réarmement, incluant la défense civile et les services de
renseignement, ainsi que pour l'aide militaire à l'Ukraine.
Deuxièmement,
le gouvernement allemand s'endettera également à hauteur de 500
milliards d'euros supplémentaires, à dépenser sur 12 ans. Cet argent est
censé être investi dans la lutte contre le changement climatique (un
affront aux Verts militaristes d'extrême droite allemands) et dans les
infrastructures. Les infrastructures, ici aussi, ont une forte incidence
sur les objectifs militaires. Il est bien connu que les voies ferrées,
les routes et les ponts allemands, souvent décrépits, doivent être
rénovés, et pas seulement à des fins civiles et commerciales. Comme par
le passé, les trains et les autoroutes sont désormais considérés comme des éléments clés de la logistique militaire
. Et comme auparavant, la grande propagande affirme qu'ils sont
nécessaires pour envoyer des forces militaires combattre la Russie. Sauf
que cette fois, l'Allemagne est présentée comme une plaque tournante
pour l'ensemble de l'OTAN. Quelle que soit la signification future de
« l'ensemble de l'OTAN ».
Troisièmement – et on l'oublie souvent –, l'Allemagne étant une
fédération, ses différents États fédérés sont également habilités à
s'endetter davantage. La manière dont tout cela est censé fonctionner
ensemble au cours de la prochaine décennie est complexe. Par exemple,
des règles complexes et probablement peu pratiques sont mises en place
pour éviter d'inclure les dépenses budgétaires ordinaires et
l'endettement dans ce programme. Pourtant, le résultat est simple : le
gouvernement allemand a créé un outil permettant d'ajouter un total d'environ mille milliards d'euros, voire plus, de dette.
Il est vrai que, dans une certaine mesure, tout ce qui précède n'est
qu'une variante locale d'une frénésie générale UE-Royaume-Uni : avec
Bruxelles, Londres et Paris comme agitateurs en chef, ce bloc minable et stagnant rêve de s'endetter massivement
, voire, en substance, de confisquer l'épargne privée, pour affronter
la Russie. Avec ou sans les États-Unis. Ce n'est là qu'une autre
application du principe clé de gouvernance actuel des élites
occidentales : gouverner par l'état d'urgence permanent. Et s'il n'y a
pas de véritable urgence, ils en inventent une.
Mais il y a aussi quelque chose de spécifiquement allemand dans le «
Sonderweg » de Berlin, en proie à une dette mortelle. D'abord, finies
les vieilles lamentations sur l'inflation à « Weimar » : il s'avère que
le seul objectif qui pousse les Allemands à surmonter leur peur,
jusqu'alors prétendument débilitante, de l'inflation et de la dette est –
tenez-vous bien – le lancement d'un programme de réarmement à la
manière de l'Allemagne nazie des années 1930. Car, il faut supposer que,
contrairement à Weimar, ce régime a très bien fini.
Vous voyez l'ironie, j'espère. Les Grecs ont probablement perçu la
tragédie : en 2015, les Allemands, surtout, ont transformé leur nation
en sacrifice rituel au dieu européen de l'austérité (la version
sanguinaire de Kali, la divinité souabe locale, la ménagère). Mais
si la maladresse idéologique et narrative et une incapacité étonnante à
percevoir à quel point ils peuvent parfois paraître déroutants aux yeux
des autres étaient ses seuls problèmes, l'Allemagne serait comme
d'habitude. Malheureusement, ce n'est pas le cas. L'enjeu est bien plus
vaste. Car l'ironie est bien pire : en principe, il est vrai que
l'Allemagne a un besoin urgent d'une forte dose de keynésianisme,
c'est-à-dire d'utiliser la dette publique pour relancer son économie en
voie de désindustrialisation (à l'instar des États-Unis et de
l'Ukraine). Pourtant, lier cette politique fondamentalement saine et
absolument nécessaire à une peur hystérique d'une guerre contre la
Russie engendrera un énorme gaspillage économique ainsi que de terribles
risques.
Ces risques incluent un échec ruineux et coûteux de la politique, avec
des effets terriblement déstabilisateurs sur le plan intérieur, et un «
succès » encore plus ruineux, à savoir un effet de prophétie
auto-réalisatrice, dans lequel ce qui est officiellement présenté comme
une prévention de la guerre par une dissuasion accrue contribuera à
provoquer cette guerre. Soyons clairs : le problème n’est même pas
que Berlin admette, une fois de plus, non seulement le délabrement de
l’armée allemande, mais qu’il faut agir sérieusement, et cela coûte
cher, pour remédier à cette faiblesse. Une modernisation raisonnable est
urgente ; et c’est, en principe, un fait que les observateurs sérieux, y
compris à Moscou, sont susceptibles de comprendre (qu’ils jugent utile
de le dire ouvertement ou non). Ce
qui rend l’accent mis sur le réarmement si pernicieux dans ce cas, ce
sont quatre caractéristiques que les élites allemandes lui ont
délibérément associées : l’Ukraine ; l’exagération ; une propagande
véritablement dérangée et monotone sur une guerre imminente avec la
Russie ; et enfin, une mise en œuvre de cette politique semblable à un
coup d’État par une manœuvre inhabituellement éhontée.
Pour commencer, la plus évidente : les entreprises allemandes
pourraient bien sûr trouver des sites de production et des marchés en
Ukraine, surtout si la stupide guerre par procuration occidentale prend
fin (et elles devraient remercier Washington et Moscou pour cela,
certainement pas Berlin ou Bruxelles). De tels investissements et
échanges commerciaux profiteraient également aux Ukrainiens. Mais
il faut cesser de simplement injecter de l'argent à Kiev et à ses
régimes corrompus, car, en réalité, l'Ukraine n'est pas un atout, mais
un lourd fardeau. Et pour ceux qui souhaitent parler de ce qu'ils
considèrent à tort comme des « valeurs » : l'Ukraine n'est pas une
démocratie, elle ne jouit pas d'un État de droit ni d'une presse à
moitié libre ; sa « société civile » – du moins celle que les
Occidentaux rencontrent dans les cafés chics de Kiev et lors de tournées
de promotion dans le monde universitaire – est une gigantesque affaire
de fraude aux subventions ; et, pour couronner le tout, elle est
extrêmement corrompue. Pour Berlin, il est pervers, autodestructeur et
même immoral de verser encore plus d'argent aux élites ukrainiennes.
Deuxièmement, il est impossible de déterminer précisément la
répartition optimale entre dépenses militaires et civiles déficitaires
qui constituerait la combinaison keynésienne idéale pour sortir
l'Allemagne de son coma économique. Mais il ne fait aucun doute que les
plans actuels ont commis des erreurs militaires, probablement massives.
D'une part, c'est un fait économique simple : les armements et autres
dépenses militaires ne sont pas productifs au sens habituel du terme.
Ils constituent au mieux un pis-aller pour relancer l'économie
nationale. Ceux qui fantasment sur d'énormes répercussions pour
compenser ce manque de confiance sont soit ignorants, soit malhonnêtes. Sans
surprise, même la principale instance de contrôle du gouvernement
allemand – la Bundesrechnungshof – a critiqué les plans d'endettement :
pour les auditeurs fédéraux, ils sont globalement excessifs. Et,
concernant leur volet militaire prépondérant, ils estiment que ces
dépenses n'auraient pas dû être exemptées du frein à l'endettement, les
rendant ainsi, de fait, illimitées. Par conséquent, des « dépenses à taux d'intérêt élevés et à long terme » menaceront les finances de l'État et des entreprises, entraînant des « risques économiques et sociaux ». L'avenir
nous le dira, mais une grande partie du rabâchage et des fanfaronnades à
la mode actuellement risquent de laisser un souvenir embarrassant. Joe
Kaeser, le patron du conglomérat Siemens, par exemple, pourrait – à
l'instar du chancelier élu Friedrich Merz – se réjouir du retour
de l'Allemagne . Il a clairement oublié que, concernant l'Allemagne en
particulier, la question devrait toujours être : « Retour à quoi ? »
Pourtant, même lui remarque que « nous ne savons pas exactement
comment ». Vraiment
? Quelle insouciance intrigante quand on s'apprête à accumuler mille
milliards d'euros de dette publique supplémentaire. Il n'est pas
étonnant que même le journal suisse ultra-capitaliste et très russophobe
Neue Zuercher Zeitung ait accueilli le nouvel enthousiasme allemand
pour la dette avec un scepticisme prononcé .
Troisièmement, il y a la peur de la guerre. Pour ceux qui ne parlent
pas allemand, il peut être difficile d'imaginer à quel point la sphère
publique allemande est devenue déréglée. Les médias traditionnels et
sociaux alimentent la population d'un flot incessant de propagande
russophobe annonçant une guerre imminente. Les rares critiques
allemands, totalement marginalisés, de cette psychose de masse fabriquée
parlent d' hystérie guerrière , et ils ont raison.
Il
est révélateur qu’un petit groupe omniprésent d’experts de l’enfer tels
que Carlo Masala, Soenke Neitzel, Gustav Gressel et Claudia Major se
soient surmenés : après des années à se tromper sur tout – oui, vraiment
sur tout – à propos du conflit ukrainien, ils prédisent désormais avec
assurance une guerre avec la Russie et disent aux Allemands ce qu’ils
doivent penser et faire à ce sujet. Leurs
discussions, fascinantes et variées (et toujours aussi originales et
surprenantes), qui s'en prennent presque quotidiennement aux Allemands
depuis un studio ou un autre, se concentrent désormais généralement sur
le moment précis où « Der Russe ! » va frapper. Les opinions divergent
entre demain matin et dans quelques années.
Et cette folie est malheureusement désormais répandue en Allemagne, du
moins parmi ses prétendues élites. Un problème avec cette propagande est
ancien et évident : ceux qui la propagent finissent par y croire
eux-mêmes. En Allemagne, ils ont d'ailleurs atteint ce stade depuis
longtemps : à l'instar de la secte apocalyptique, qu'ils sont en
réalité, ils s'auto-hystérisent et s'auto-exacerbent. Ce
qui signifie que, même si des dirigeants allemands rationnels
chercheraient à concilier la diligence raisonnable en matière de
sécurité avec une diplomatie axée sur l'intérêt national et, bien sûr,
la coopération avec la Russie, ce type d'approche est désormais
impossible. Au lieu de cela, ces Allemands qui aiment parler au nom de
la nation s'emploient à la mener vers une nouvelle guerre stupide,
inutile et, au final, complètement perdue. Enfin,
il y a la manière dont ce virage politique a été mis en œuvre. Il était
peut-être (à peine, formellement) légal, mais si tel était le cas, ce
n'était que par la lettre de la loi. Son esprit et la démocratie en tant
que telle ont été violés vigoureusement et publiquement. Car Merz, qui
n'est même pas encore chancelier, a utilisé l'ancien parlement
pré-électoral pour imposer ces changements. Le nouveau parlement, déjà
élu, ne lui aurait pas permis de trouver une majorité pour cette
opération. Cela
signifie que le prochain chancelier allemand a délibérément contrevenu à
la volonté déjà clairement exprimée des électeurs, et ce, en usant
d'une manœuvre frauduleuse et transparente. Tous les partis qui l'ont
soutenu dans cette démarche, y compris les Verts et ses probables futurs
partenaires de coalition sociaux-démocrates, se sont souillés.
Et tout cela alors que Merz a démontré son mépris du droit et de la
décence en invitant en Allemagne le criminel de guerre recherché
internationalement Benjamin Netanyahu, et que le
BSW de Sarah Wagenknecht a été tenu à l'écart du parlement par une
manipulation électorale évidente et une falsification extrêmement
probable
. Pas étonnant que de nombreux Allemands aient perdu confiance dans les
partis traditionnels. S'il y a une force qui pourrait profiter de tout
cela, c'est bien sûr l'AfD, le plus puissant parti d'opposition allemand
actuellement. Centristes allemands : ne pleurez pas sur nos épaules et
ne vous plaignez pas de « Russie, Russie, Russie » lorsque votre stupide
pare-feu contre l'AfD s'effondrera. Vous ne pouvez vous en prendre qu'à
vous-mêmes.
Reste-t-il
un espoir ? Oui, peut-être. Car, même si ce début est terrible, la
politique qui vient d'être lancée est également censée être appliquée
sur une décennie et plus. Beaucoup de choses pourraient se produire
pendant cette période. Par exemple, les entreprises allemandes
pourraient enfin – quoique discrètement – se rebeller contre le risque
d'être paralysées par une guerre de sanctions contre-productive contre
la Russie, surtout lorsque leurs concurrents américains reviendront sur
le marché russe, comme ils en ont manifestement envie
. Le conflit ukrainien pourrait se terminer de telle manière que les
partisans allemands de Zelensky n'auront plus personne à qui envoyer de
l'argent. Enfin, même les Allemands, actuellement en pleine
hyperventilation, remarqueront peut-être que la Russie n'attaque pas.
Pourtant, pour l'instant, l'Allemagne poursuit sa route vers une
autodestruction nationale grave et évidente. Et malheureusement,
l'histoire nous enseigne que les Allemands peuvent persévérer dans cette
voie jusqu'à une fin tragique. Rien ne garantit que la situation
s'améliorera cette fois-ci.
Contexte "spectaculaire" à la mi-mars 2025 au Proche-orient:
En quelques jours 7000 personnes ont été tuées en Syrie par les égorgeurs inclusifs. Que répond Bruxelles? Lundi 17 mars, le coeur du jardin mondial des saints herbivores européens versus la jungle de carnivores du monde extérieur (pour reprendre les éléments de langage de Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères de 2019 à 2024) annonce un aide de 2.500 millions d'euros pour l'égorgeur en chef (qui sait bien tailler sa barbe et mettre une cravate, pas comme Zelenski!). De quoi le tenir en laisse tout en lui lâchant suffisament la bride pour continuer.
Israel vient aujourd'hui d'assassiner 400 palestiniens, visés dans leurs voitures, tirés comme des lapins. Hier, l'US army faisait de même au Yemen (depuis le Quatar): 50 femmes et enfants versus missiles.
️
Sur
l'exemple de Lattaquié, on peut voir à quoi ressemblent les véritables
massacres de masse à l'ère de l'hyper-information : tout est
pratiquement en direct, et un jour ou deux plus tard, on trouve des
centaines de photos et de vidéos de cadavres défigurés et de rivières de
sang.
Et ce, alors que les djihadistes contrôlent Lattaquié.
Comparez avec Bucha :
les informations indiquant qu'il s'y passait quelque chose ont commencé
à arriver seulement deux ou trois jours après l'entrée des FAU dans la
ville.
Une
semaine plus tard, les premières vidéos obscures, des photos
fragmentaires, avec des cadavres anonymes soigneusement disposés, sans
visages visibles.
La
situation en 2025 est la suivante : Les bases militaires russes
abritent des citoyens syriens qui sont tués par des djihadistes soutenus
par l'UE en raison de leurs croyances religieuses ou appartenance
ethnique.
PS: la mission d'enquête de gendarmes français dépêchée à Butcha n'a toujours pas remis son rapport sur le dit "massacre" qui occasionna la rupture des négociations de paix entre ukrainiens (un des négociateurs reçut à une balle dans la tête, trop pro-russe) et russes en avril 2023, après que Boris Johnson vint mettre son grain de sel pour les faire capoter.
El
presupuesto destinado al rearme debe servir, tanto a reponer los
arsenales vaciados por la guerra de Ucrania como para pagar las deudas
de la guerra a EEUU. Huelga decir que, sin industria, rearmarse y
empobrecerse son sinónimos. El objetivo último: volver a transformar a Europa en un ariete contra Rusia, esta vez del tamaño de un continente. Ante la incapacidad manifiesta para tal propósito, podemos asegurar que esta maniobra es otra distracción mediática que lo único que oculta es la manipulación especulativa más grande vista desde la Pandemia de 2020 entorno a la industria militar y una nueva guerra delegada contra Rusia.
Como Euroejército,
OTAN, EuroOTAN o Europa Plus, Europa seguirá siendo dependiente de EEUU
y amenaza con sustituir a Ucrania en la confrontación con Rusia.
Hechos
Unamos puntos, los titulares representativos de 3 días nos bastan. Observad las secuencias, porque todo está guionizado:
Europa se vuelve a preparar para la guerra rearmándose:
Para que un Ejército Europeo fuera posible, todos los ejércitos nacionales deberían:
-Estratégicamente - adoptar y producir un modelo de armamento uniforme; no solo estandarizado, como el sistema OTAN.
-Logísticamente
- producir armamento a escala mundial. Con líneas de suministro
confiables. Lo cuál en la práctica implica recursos propios.
-Estructuralmente - resolver un gran problema: la concentración de capacidades militares. Si las tendencias civilizadoras,
la robotización y producción industrial a escala planetaria, se
mantuviesen, haría que, a la postre, un solo país albergarse toda la
producción armamentística. Este país sería el nuevo amo.
1 Impedimento Estratégico
Un ejército Europeo no sería real si no se uniformiza. Si Europa quiere uniformidad, esta será la aportada por los equipos estadounidenses.
La función estratégica de la OTAN para EEUU es de Mando y Control sobre Europa. La OTAN impide la uniformidad, impone un estándar adaptado
a las necesidades del ejército. Es decir, a las del ejército de EEUU.
Como se ha visto en la guerra de Ucrania, esta estandarización es
totalmente inadecuado para su uso real, la guerra colonial y el saqueo a
escala mundial. Solo sirve para lo que sirve, mantener a los aliados
divididos e incapaces de unirse como una sola entidad. No controlados,
sino sometidos.
2 Impedimento Logístico
Europa
carece de recursos para abastecer a la maquinaria bélica, como se ha
visto en la misma guerra. Y, si los tuviese, le saldría tan caros que la
producción sería inasumible. Europa siempre fue a la zaga en la
carrera, ya que la fragmentación industrial-militar impedía tanto
la competencia como la cooperación real. Pero seguía en la Carrera
Armamentística Mundial ocupando cuotas de mercado. Carrera que
Definitivamente perdió el día 27 de febrero de 2022, día de la voladura del Nordstream2.
Hagámos números: Si Rusia produce 4 veces más armamento que el Occidente Colectivo (M. Rutte 2025),
y más de la mitad del armamento era producido por EEUU, significa que
la la estructura que soporte al euroejeército, se llame como se llame,
debe producir al menos 8 veces más armamento, y de mejor calidad, que el actual. Simplemente imposible.
3 Impedimento Estructural
La concentración de la producción bélica
ya ha producido Amos, y evitado que estos se instalasen en Europa. La
producción militar mundial ya está irrevocablemente concentrada en tres
países: Rusia, China y EEUU.
En Europa
occidental manda EEUU. Para seguir mandando debe evitar que ningún país
Europeo logre un grado de desarrollo industrial que le permita el
ascenso a la Escala mundial. Por eso EEUU ha decretado la
desindustrialización, no solo de Alemania,
sino de Europa. Tanto como la de Japón, y en breves Corea del Sur. Si
quieren luchar las guerras estadounidenses, tendrán que hacerlo con
armas estadounidenses.
Discusión
No
entendemos muy bien la lógica estadounidense de desmontar una región
totalmente cooptada y entregada al imperialismo anglosajón. Tampoco el
porqué se le da la libertad de organizar un ejército propio, cuando
realmente no lo puede ser. Veamos:
¿Por qué EEUU podría presentar al nuevo Ejército Europeo como Independiente?
La
única explicación es el no ser responsable de las consecuencias de sus
actos. Y el ejemplo lo tenemos tanto en Ucrania como en Israel.
1- Ambigüedad estratégica:
Mantener una distancia entre el actor y el controlador permite a este
la acción sin sufrir las consecuencias. Por ejemplo, si se le ordenase a
la EuroOTAN atacar de nuevo a Rusia, EEUU no estaría en la obligación
de defender ningún territorio, como si lo estaría con la OTAN. Lo mismo
sucede si Israel ataca a Irán, o en caso de confrontación entre Taiwán y
China.
2- Casus Belli/Black Hat contra Europa:
El controlador puede dar una orden al actor mientras se opone
públicamente a la misma. Si la Europa política dispusiese de ejército
propio, EEUU podría oponerse a sus acciones hostiles contra Rusia, a
pesar de ordenarlas. Podría generar tal casus belli que permitiese a
EEUU intervenir militarmente en suelo Europeo, emulando el Día-D de 1944. Esto mismo sucede ya en Ucrania, cuando EEUU la acusa de tráfico de armas y malversación, retirando su ayuda militar; cuando realmente todo ha sido un esquema del pentágono para pertrechar a Israel y Hamás.
¿Por qué EEUU considera a Europa un Rival, y no aliada? Ideología
Si
EEUU considerase a UE como un aliado hubiese creado estructuras
comunes, conjuntas. Podía haber completado la absorción de los mismos
como verdaderos estados, que se hubiesen unido federalmente. Este era el
deseo de algunas élites en Canadá, Reino Unido o Irlanda
principalmente. Incluso podía haber utilizado a la ONU para impulsar
una unión aún más amplia y sólida entorno suyo. Posibilidades había
múltiples. Entonces, ¿Por qué no lo hizo? ¿Por qué prefirió la vía de la
confrontación y la rivalidad? Vasallaje.
Con
otra ideología, puede, pero bajo la ideología estadounidense, la alianza
no es conceptualmente posible. Porque EEUU proviene de una tradición colonial y excepcionalista mesiánica de Pueblo Elegido.
EEUU se creía excepcional, y desplegó una política internacional basada
en las Reglas. Esta concepción jerárquica y supremacista, supone el
privilegio sobre el derecho internacional y justifica que una nación
subyugue a otra, esto es, total impunidad para explotarla. Por lo
tanto, no aliándose evita la extensión de su propia ley a terceros
países, y excluye la igualdad entre naciones y pueblos. Repele, la
unión. Excepcionalismo es explotación. Europa, como tantos territorios, se mantuvo como una competidora, controlada pero independiente. Subyugada.
EEUU
consideraba a Europa como un competidor, eso es claro. Un competidor al
que pertrechó durante la 1º Guerra Mundial contra Rusia, quedando
destruida. Proveyó el appasement alemán de los años 1920, lo cual llevaría a la 2ºGM; quedando destruida de nuevo. Volvió a reconstruirla durante el Plan Marshal conforme a 3 procesos bien conocidos: OTAN, unión neoliberal y cooptación de élites, el Occidente Político. Proyecto que comienza a desmontar en 2014 a favor del Intermare/3SI, con el fin de frenar la unión euroasiática promovida por el proyecto BRI 2013 chino. Después de la voladura del Nordstream2, Europa ha vuelto a ser destruida, ahora a cámara lenta.
En Europa, el país más beneficiado por la organización de un ejército pseudoeuropeo sería el Reino Unido. Debido a su debilidad estructural e imposibilidad material para si quiera defenderse con Rusia, ya propuso la creación de la OTAN en su momento. Apoyará cualquier proyecto
que signifique vender armas, enfrentarse a Rusia, y mantenerla alejada
de sus costas por medio de un conflicto que a demás la debilite.
¿Por qué permitir a Europa tener un ejército propio?
Eso no pasará. Esa ilusión forma parte de la ambigüedad estratégica estadounidense, como hemos mencionado.
Empobrecer
a Europa y forzarla a comprar material bélico es parte de la misma
estrategia. Es generar la posibilidad de usar a Europa de nuevo contra
Rusia sin verse envuelta. Una Ucrania 2.0,
donde Europa haría el papel de Ucrania. Así, las armas serían
totalmente uniformes, lo que aumenta el rendimiento. Y solo americanas,
lo que aseguraría su control, no serían usadas en contra de EEUU, y
otorgaría a Washington todos los beneficios económicos e industriales.
Finalmente,
si el impulso ruso fuera demasiado potente y arrasase Europa,
encontraría una tierra descapitalizada y tercermundista, que es el
estado en que se encontrará ahora Ucrania. Europa Tierra quemada. Así
piensan.
Lo que más nos tiene que preocupar es si esta casta de genozidas europeos logra unificar un ejército europeo (no estandarizar).
- El ejército dependiente de EEUU sin tropas de EEUU es la realidad de hoy día y del futuro.
-
El Ejército Europeo independiente no es posible ni en corto ni medio
plazo, improbable en el largo plazo. De uno u otro modo, el
Euroejército, Europa Plus o la Euro-OTAN, serán dependientes de EEUU, China o Rusia.
¿Qué probabilidades hay de que Europa como continente se enfrente a Rusia?
En igualdad de condiciones, Remotas. Dudamos de hecho el que pueda continuar con sus prácticas colonialistas.
1 El volumen requerido de armamento es totalmente insuficiente.
EEUU se ajusta a una producción para el mantenimiento de stocks y
fronteras, pero se aleja de la producción de armamento para conflictos
de alta intensidad y extensivos. No da de si.
2 La reposición de arsenales para un proyecto de tal calado llevaría, a ritmo actual, décadas;
que es el tiempo que se requeriría para ajustar la producción.
Recordando que la producción europea ha sido desmantelada y fragmentada,
por lo que EEUU ya no puede contar con ella.
3 La calidad del armamento es totalmente subestandar e inadecuado para las nuevas condiciones bélicas.
4 La variedad del equipamiento europeo lo descarta
para el pertrechamiento de una guerra a gran escala. Estos impedimentos
multiplicarían el tiempo de desarrollo de un ejército de agresión
viable.
5 El precio del armamento también es prohibitivo. El armamento es un artículo de especulación que a penas sirve como herramienta bélica real: F-35, Patriot, Himars, JDAM, Abrams, portaviones..., ya no sirven.
Por todo ello, creemos que esmás probable la generación de un conflicto proxi, al estilo Ucrania, en cualquier frontera rusa, que a una escalada continental de Europa contra Rusia hasta que se subsanen estos problemas.
Conclusiones
Europa ha sido desarmada tras
la guerra de Ucrania y desindustrializada tras la voladura del
Norstream2, apartada de la escala productiva mundial, y por tanto de la
carrera mundial por la hegemonía. Lo que oculta el aparente rearme europeo es la mayor acción especulativa desde la Pandemia.
La viabilidad de la OTAN es irrelevante en estos momentos, su inoperancia se demostró durante la guerra de Ucrania. Solo sirve para contener a Europa.
La conformación de un ejército propio supondría, o bien una estructura
militar sin la participación de EEUU, alternativa a la OTAN, una
EuroOTAN, como apuntaba Macron con la "Europa Plus".
La independencia militar europea le permitiría combatir a Rusia sin afectar a EEUU, como ya sucedió en la 2ªGM.
El escenario más posible es la intención de organizar otra guerra delegada contra Rusia. Ya no hay necesidad de destruir militarmente a Europa, porque está desmontada.
Solo un viraje radical de las dinámicas entre potencias podría generar la independencia militar de Europa. Ej. el deterioro de EEUU es evidente, y su repliegue a su Fortress America
posible. En tal caso, Rusia podría impulsar el Balance Estratégico por
medio de garantías de seguridad. Aun así, se encontraría con el problema
estructural del nazismo y colonialismo de las élites europeas.
Para Rusia, reconstruir el Eje Moscú-Berlín es una necesidad estratégica. Eurasia es su jugada en el Gran Juego. Para ello aún debe superar otros escollo, los países del 3SI, altamente nazificados, aunque igualmente desarmados. Es ahí donde se rifa la siguiente guerra europea.
Europa será conquistada, porque está siendo vendida al mejor postor por la Europa Política,
como cualquier país del tercer mundo. China ya avanza económicamente
sobre el continente. Rusia avanza militarmente y promete un marco de
seguridad común. EEUU promete botines de guerra y colonialismo sin fin;
Irak, Libia, Siria, Palestina...
La pregunta crucial es, viendo lo que ha hecho con sus ejércitos, ¿Para qué necesita la Europa Política
un Ejército? ¿Para continuar con sus ínfulas imperialistas? ¿Para
arrasar con sus prácticas colonialistas como hace ahora EEUU? ¿Para
continuar la matanza? ¿Para empobrecer a sus pueblos? No, para crear otra burbuja especulativa que les permita mantener el control sobre el continente.
Ni
si quiera el forzar a Europa a respetar el derecho internacional pondrá
fin a los desmanes del occidente colectivo. Estos solo acabarán cuando los pueblos se liberen de sus yugos y las élites corporativas pierdan todas sus posesiones.
Estamos contemplando los coletazos del viejo mundo. Manotazos de ahogado.
. Friedman "..c’est cynique, amoral, mais ça marche ».
Stratfor: comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Extraits du discours de George Friedman, directeur de la société de renseignement et d’analyse Stratfor, dite la « CIA de l'ombre », au Council on Foreign Relations de Chicago.
Dans son discours au Council il explique comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Il identifie également les ennemis potentiels des USA.
Friedman voudrait que le monde actuel soit exclusivement sous le contrôle direct ou indirect des USA
Le président de Stratfor déclare que les USA n'ont pas de relations avec l'Europe. « Nous avons des relations avec la Roumanie, la France et ainsi de suite. Il n'y a pas d'Europe avec laquelle les USA ont des relations quelconques". Cela rappelle forcément la conversation de la sous-secrétaire d'Etat Victoria Nuland avec l'ambassadeur des USA à Kiev en 2014. Nuland avait alors expliqué à son interlocuteur en des termes très crus ce qu'elle pensait de l'Europe unie et de ses dirigeants: https://www.youtube.com/watch?v=2-kbw... 33] Plus tard, elle a présenté ses excuses pour la forme de ses propos, mais pas sur le fond. Il faut savoir que Mme Nuland est une lectrice des notes analytiques de Stratfor.
« Les USA contrôlent tous les océans de la terre. Personne n'avait encore réussi à le faire. Par conséquent, nous pouvons nous ingérer partout sur la planète, mais personne ne peut nous attaquer. Le contrôle des océans et de l'espace est la base de notre pouvoir", a déclaré Friedman à Chicago,
Selon lui, "la priorité des USA est d'empêcher que le capital allemand et les technologies allemandes s'unissent avec les ressources naturelles et la main d'œuvre russes pour former une combinaison invincible".Créer un "cordon sanitaire" autour de la Russie permettra à terme aux USA de tenir en laisse l'Allemagne et toute l'Union européenne.
Si on pose la question "qui a gagné la Seconde Guerre mondiale ?", il
y a deux façons de répondre. On peut dire que c'est l'URSS, dans la
mesure où c'est effectivement l'Armée rouge qui a vaincu la Wehrmacht,
c'est le front de l'Est qui a absorbé l'immense majorité des ressources
de l'Allemagne. Cependant, l'autre manière de répondre, certes plus
cynique, mais bien plus pertinente, est de constater que ce sont les
Etats-Unis qui sont les seuls vrais gagnants de la guerre. En 1945,
toute la partie occidentale de l'URSS est un champ de ruines. Les
Soviétiques déplorent 27 millions de morts. Les Etats-Unis en revanche
n'ont connu aucune destruction sur leur territoire, ils n'ont perdu
qu'un nombre très faible de soldats, ils ont évincés le Royaume-Unis de
sa place de première puissance mondiale, ils disposent d'une gigantesque
flotte qui contrôle l'Atlantique et le Pacifique, leur industrie est
sans équivalent dans le monde, ils sont les seuls détenteurs de la bombe
atomique, ils ont raflé la plus grosse partie des scientifiques
allemands, ils occupent l'Europe occidentale et le Japon. Ils sont
passés en 4 ans de puissance secondaire, isolationniste, sans armée ou
presque, au statut de première puissance mondiale, qui a duré jusqu'à il
y a peu. Si "moralement", c'est l'URSS qui devrait être désignée
vainqueur, concrètement, c'est bien les E-U qui sont les bénéficiaires
exclusifs du conflit, qu'ils ont d'ailleurs largement contribué à
déclencher.
Mais plus mal interprétée encore est la guerre froide qui
commence dès avant la fin du conflit mondial. Ce "conflit" est une pure
fabrication des E-U. L'idée que Staline aurait menacé l'Europe
occidentale en 1945 est totalement absurde. Le monde a été partagé à
Yalta. Non seulement les Soviétiques ont eu leur part du gâteau, mais la
tâche la plus urgente pour eux est la reconstruction. D'autre part, et
c'est fondamental, comme je l'écrivais plus haut, les E-U sont les seuls
possesseurs de la bombe atomique jusqu'en 1949, et même d'ailleurs les
seuls possesseurs de son vecteur. Il faut aussi noter le grand
déséquilibre stratégique entre URSS et E-U. Dès 1945 et jusque dans les
années 1960, hormis l'Alaska, le territoire américain reste hors de
portée des vecteurs soviétiques, tandis que tous les points de l'URSS
sont à portée des bombardiers américains, depuis leurs bases en Alaska,
en Europe (y compris l'Islande), en Asie Centrale et en
Extrême-Orient. Les E-U ont objectivement une politique de provocation
et de confrontation. Ils refusent l'unification de la Corée qui avait
pourtant proposé un gouvernement d'unité nationale, dans lequel les
communistes n'avaient pas de rôle prédominant. Ils insisteront pour
maintenir la division du pays, soutiendront un régime extrêmement
brutal, qui ne deviendra démocratique qu'a la fin des années 1980. Idem
au Vietnam, tandis que Roosevelt avait multiplié les déclarations
anti-coloniales et qu'en échange de la lutte contre les Japonais, Ho Chi
Minh s'était fait promettre l'indépendance du pays, l'administration
Truman change de politique et soutient la France qui cherche à reprendre
le contrôle de sa colonie.
Pourquoi les E-U cherchent-ils à envenimer la situation mondiale ? La
réponse est très simple. Ce n'est pas l'URSS qui est la cible de cette
politique, elle n'en est que l'instrument. Le véritable objectif de la
guerre froide est le maintien sous tutelle des pays d'Europe occidentale
et du Japon, et la continuation du déploiement international de la
force militaire américaine. C'est un élément fondamental pour comprendre
l'Histoire contemporaine, et c'est aussi ce constat qui est l'essence
de la politique gaullienne. Ceci a donc mécaniquement été l'objet
principal de la propagande des E-U, qui a fabriqué la fantomatique
menace soviétique avec tous les moyens dont ils disposaient, depuis le
lavage de cerveaux des militaires de l'OTAN, occupés à disserter sur la
manière de repousser une très improbable attaque massive sur l'Allemagne
de l'Ouest, jusqu'au lavage de cerveau des enfants via les bandes
dessinées et les dessins animés.
"Rassurez-vous madame, c'est pour votre sécurité".
L'autre constat historique flagrant, c'est que bien que le prétexte
de la "menace communiste" ait disparu avec l'URSS en 1991, la politique
de fabrication artificielle de la tension s'est poursuivie depuis les
années 2000. Entre l'abrogation du traité ABM, l'installation de
missiles en Pologne etc, les provocations des E-U n'ont pas cessé avec
la conversion de la Russie à la Vraie Foi Capitaliste.
D'où la conclusion fracassante qui va plonger certains lecteurs dans le
déni et la dissonance cognitive. Lorsqu'on vous dit, "la Russie a gagné
en Ukraine", c'est de la propagande américaine. Les seuls qui ont gagné
quelque chose avec le conflit en Ukraine, c'est les E-U.
Comprenez que les Américains n'en ont strictement RIEN A FOUTRE des
Russes, ce ne sont pas des concurrents économiques, les exportations
russes sont essentiellement des matières premières, qui sont nécessaires
à l'ensemble de l'économie mondiale et dont il est hors de question de
se passer. D'où le fait que l'économie russe n'a pas été ébranlée, et
que personne sain d'esprit n'a jamais pu envisager la chose. Prenons le
pétrole, plus grosse exportation russe, l'offre et la demande mondiale
sont équilibrées. Si vous décidez de ne pas acheter de pétrole russe, il
faudra l'acheter ailleurs, mais le volume de l'offre et de la demande
ne sera pas modifié, vous ne pourrez simplement qu'échanger vos
fournisseurs avec un autre pays qui prendra le pétrole russe, ou passer
par un intermédiaire qui donnera l'illusion que votre pétrole n'est plus
russe, comme ça se produit avec l'Inde.
Telle n'est pas la situation avec l'Europe qui est un concurrent
économique direct des E-U, pensez à Airbus contre Boeing, à la défunte
industrie nucléaire française, à sa technologie d'extraction et de
raffinage de pétrole, la plus avancée au monde, à ses sous-marins, à ses
turbines à vapeur qui avaient les meilleurs rendements au monde, mais
également à la machine outil et aux voitures allemandes, leur matériel
électrique de pointe, etc, etc. Et contrairement au lavage de cerveau
"décliniste" qui a été imposé en Europe, l'avenir est considéré radieux
dans de nombreuses zones de la planète, où l'on attend un boum
économique majeur. L’Indonésie par exemple, 4e population mondiale, et
plus généralement la zone Pacifique, qui, c'est dit depuis plus de 15
ans, va être le nouveau centre de gravité du monde, après des siècles de
domination atlantique. Les Américains ont parfaitement conscience que
leur hégémonie ne peut pas durer éternellement sous la forme qu'elle
avait auparavant. Ils savent très bien compter et prolonger une courbe
pour faire des prospectives. Par contre, ils savent qu'ils peuvent se
maintenir dans le peloton de tête, grâce aux formidables perspectives de
développement asiatiques et dans une certaine mesure africaines. A une
condition, éliminer la concurrence européenne. Et le moyen le plus
simple, entre autres, c'est de faire exploser les coûts de l'énergie,
garantie que les produits européens ne seront jamais compétitifs. Et
accessoirement, saboter les contrats, détruire les filières
technologiques etc, etc. "Mission accomplished", il est inutile de
réécrire ici le martyrologe de l'industrie française.
Revenons à l'Ukraine. Cette guerre est totalement absurde, hors des
intérêts américains. Le simple fait qu'elle ait lieu est déjà une
victoire américaine. Ce sont eux qui ont tout fait pour la déclencher,
j'ai déjà cité dans un article précédent des universitaires américains
qui ont, de manière parfaitement claire et non-ambiguë, validé ce
point. La question est de savoir pourquoi. Comme je l'ai déjà écrit, les
Américains ne sont absolument pas dérangés par les Russes, ou disons,
très marginalement. Aucun individu sain d'esprit ne peut imaginer qu'ils
ont envisagé une seule seconde une victoire de l'Ukraine sur la
Russie. Il y a d'ailleurs des signes qui ne trompent pas. On voit ici
l’imbécillité profonde d'un certain nombre d'idiots utiles de la
propagande US. Vous vous souvenez de la contre-offensive ukrainienne qui
allait "libérer" la Crimée ? Elle a échoué me direz-vous,
certes. Quelle surprise ! Vous n'avez rien constaté de "bizarre" dans la
presse occidentale ? Ils en étaient tous à discuter de comment
rebaptiser les rues de Sébastopol après la victoire. Personne n'a évoqué
la possibilité que l'offensive, d'ailleurs privée de tout effet de
surprise, puisse ne pas être victorieuse.
Une petite digression anecdotique pour illustrer une leçon de
propagande. Lorsque les Français cherchent à mettre au point la bombe
atomique, ils sont confronté à un problème. Le plutonium, qui est un
matériau très curieux, à un coefficient de dilation énorme, ce qui le
rend très difficile à incorporer dans le dispositif mécanique d'une
bombe. Ils comprennent qu'il faut en faire un alliage pour le stabiliser
dans une certaine phase cristalline. Ils décident d'analyser toutes les
publications scientifiques américaines pour trouver des indices. Et ils
vont effectivement trouver la réponse dans ces publications, tandis que
le matériau en question est certainement le secret le mieux gardé du
monde. Comment trouvent-ils la réponse ? C'est tout simple, le gallium,
qui permet de faire l'alliage, est le seul élément du tableau de
Mendeleïev qui n'était jamais cité dans les publications américaines. On
peut souvent détecter quelque chose par sa présence, mais aussi parfois
par son absence.
Et ceci marche aussi pour la propagande. Le fait que personne n'a évoqué
un possible échec de la contre-offensive ukrainienne était le signe
très clair que les commanditaires de cette propagande savaient
pertinemment qu'elle n'avait aucune chance, et qu'ils envoyaient les
troufions ukrainiens -qui n'ont rien demandé à personne- vers une mort
certaine.
Je passe sur les aspects techniques du conflit, disons simplement
qu'on n'a rien appris de fondamentalement nouveau. Certains font des
titres tonitruants sur la défaite des matériels occidentaux, c'est du
réchauffé de réchauffé. À titre d'exemple, les chars Léopard 2 de
l'armée turque ont, dès les années 2015, montré qu'ils n'étaient pas
plus invincibles que n'importe quel matériel, durant leurs opérations en
Syrie. Un point par contre qui n'à ma connaissance jamais été relevé,
c'est que l'intégralité des munitions occidentales guidées par GPS sont
techniquement obsolètes depuis 2015, d'où la grande générosité
manifestée par leurs détenteurs à l'égard de l'Ukraine. En effet, une
série d'incidents ont montré que les Russes possèdent des matériels de
guerre électroniques capables non seulement de brouiller, mais bien
pire, de "spoofer" les signaux de positionnement GPS, c'est-à-dire de
les truquer sans que le récepteur ne s'en rende compte. L'industrie
occidentale a mis assez longtemps à développer des systèmes immunisés
contre ces matériels [voir au mot-clef "M-code" si l'histoire vous
intéresse], et d'autant plus longtemps que la majorité des satellites
GPS doivent être remplacés pour utiliser ce nouveau protocole. La guerre
en Ukraine a été l'occasion de se débarrasser des stocks de munitions
obsolètes, qui malgré tout, et surtout du fait de la difficulté d'emploi
des systèmes de guerre électronique, ont gardé une certaine efficacité.
Même hors obsolescence technologique, la plupart des matériels de guerre
ont des dates de péremption. Au début du conflit, il a été notoire que
les missiles anti-chars fournis par les Américains étaient périmés. Là
encore, même stratégie, la guerre en Ukraine est un moyen de renouveler
les stocks, pour la plus grande joie du complexe militaro-industriel. Et
jusqu'à présent, ce sont ces stocks d'armes obsolètes ou en passe de
l'être qui ont été généreusement vendues à l'Ukraine.
Tout ça pour dire, tout s'est passé comme prévu, et comme dans tout
régime totalitaire qui se respecte, les propagandistes prétendus
pro-Russes servent la soupe à leurs seigneurs et maîtres américains,
sans même en avoir conscience. Les E-U veulent vous entendre dire qu'ils
sont battus en Ukraine, que l'OTAN a subit une défaite. Je l'ai déjà
largement commenté dans un article -que je devrais réécrire-, qui montre
malgré tout assez clairement que DAECH est une créature américaine. Un
des éléments clef de leur stratégie de propagande, ils n'ont aucun
problème à se faire passer pour des cons, surtout aux yeux des
abrutis. Ils en use même abondamment, et ça marche très bien surtout
auprès des Français, dont l'arrogance est proverbiale.
Dans la mesure où l'on se fait totalement dépouiller, pigeonner,
arnaquer par les E-U, ça ne leur coûte pas cher de déclarer qu'ils sont
humiliés, battus à plate couture par les russes en Ukraine, tandis
qu'ils se sont débarrassé de leur principal concurrent économique,
l'Europe, et ont renouvelé la légitimité de leur présence militaire
massive sous prétexte de menace russe.
Devinez aux dépens de qui le dollar s'est maintenu comme monnaie
internationale ? Du rouble ? Certainement pas, ça n'a jamais été son
ambition d'ailleurs. Voyez les graphiques suivant, et comprenez
l'ampleur du désastre, et surtout qui sont les dindons de la farce.
Il y a bien eu une augmentation des transactions en devises autres
que le dollar, mais le dollar s'est maintenu aux dépens... De l'Euro.
Parler de victoire russe dans un conflit qui n'aurait jamais du
exister est tout autant délirant. Le plus gros problème de la Russie,
c'est sa démographie. Ne serait-ce qu'un seul mort dans une classe d'âge
jeune est une tragédie pour le pays. On ne connaît pas le nombre de
victimes directes du conflit, les crétins qui viennent avec leurs
chiffres les sortent d'un chapeau et nous ordonnent d'y croire. Ils
s'ajoutent à ceux qui ont fui la conscription, certainement pas aussi
nombreux que ce que la presse occidentale raconte, mais nombreux tout de
même. Je suis convaincu que les Russes n'avaient pas d'autres choix que
de déclencher le conflit, ils ont été poussé à la guerre aussi grâce à
la complicité de dirigeants européens traîtres. Le conflit a traîné en
longueur, au-delà des espérances américaines, je pense.
Comprenez-le, les Etats-Unis adorent les Jacques Baud, les Xavier
Moreau, etc. Le dernier est clairement un idiot utile, pour l'autre,
j'ai un doute, je penche plutôt pour le traître au service des E-U. Quoi
qu'il en soit, ayez l'humilité de comprendre que nous sommes, en
France, réduit à l'état de colonie, et que c'est bien parce que nous
subissons l'influence d'une puissance supérieure. Et que l'hégémonie
consiste à contrôler ses partisans et ses opposants. C'est ce qu'on
appelle l'opposition contrôlée.
En conclusion, nos chers alliés américains ont condamné l'Europe au
marasme économique en nous privant d'énergie et de
matières premières bon marché, en nous séparant des Russes à long terme,
en détruisant notre diplomatie, en montrant aux yeux du monde entier
que nous n'avons plus aucune souverainteté. Ils ont liquidé leurs stocks
de matériel obsolètes et rempli leurs carnets de commandes pour du
matériel neuf. Ils ont marginalement affaibli la Russie en ponctionnant
un peu de sa population jeune. Le dollar se maintien sur le dos de
l'Euro. Et vous trouvez encore des crétins pour parler de défaite
américaine.