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mercredi 18 décembre 2024

La fin de la Syrie

 SOURCE: https://www.vududroit.com/2024/12/la-fin-de-la-syrie/

Alastair Crooke est un ancien diplomate britannique installé à Beyrouth. Il sait de quoi il parle. Il a fait le boulot concernant la disparition de la Syrie.

Merci à lui.

Régis de Castelnau

La Syrie est entrée dans l’abîme : les démons d’Al-Qaïda, de l’EI et des éléments les plus intransigeants des Frères musulmans rôdent dans le ciel. Le chaos règne, les pillages, la peur et une terrible soif de vengeance fait bouillir le sang. Les exécutions de rue sont monnaie courante.

Peut-être que Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) et son chef, Al-Joulani, (suivant les instructions turques), pensaient contrôler les choses. Mais HTS est un groupe-cadre comme Al-Qaida, ISIS et An-Nusra, et ses factions ont déjà sombré dans des combats entre factions. « L’État » syrien s’est dissous au milieu de la nuit ; la police et l’armée sont rentrées chez elles, laissant les dépôts d’armes ouverts aux shebabs pour qu’ils les pillent. Les portes des prisons ont été ouvertes (ou forcées). Certains, sans aucun doute, étaient des prisonniers politiques ; mais beaucoup ne l’étaient pas. Certains des détenus les plus vicieux errent désormais dans les rues.

En quelques jours, les Israéliens ont totalement éviscéré l’infrastructure de défense de l’État dans plus de 450 frappes aériennes : défense antimissile, hélicoptères et avions de l’armée de l’air syrienne, marine et armureries – tous détruits dans la « plus grande opération aérienne de l’histoire d’Israël ».

La Syrie n’existe plus en tant qu’entité géopolitique. A l’est, les forces kurdes (avec le soutien militaire des Etats-Unis) s’emparent des ressources pétrolières et agricoles de l’ancien Etat. Les forces d’Erdogan et ses mandataires tentent d’écraser complètement l’enclave kurde (bien que les Etats-Unis aient désormais négocié une sorte de cessez-le-feu). Et au sud-ouest, les chars israéliens se sont emparés du Golan et de terres au-delà, jusqu’à 20 km de Damas. En 2015, le magazine The Economist écrivait : « De l’or noir sous le Golan : les géologues israéliens pensent avoir trouvé du pétrole – dans un territoire très délicat ». Les pétroliers israéliens et américains pensent avoir découvert une mine d’or dans ce site des plus inconfortables.

Et un obstacle majeur aux ambitions énergétiques de l’Occident – ​​la Syrie – vient de disparaître.

Le contrepoids stratégique et politique que constituait la Syrie depuis 1948 pour Israël a disparu. Et l’apaisement des tensions entre la sphère sunnite et l’Iran a été perturbé par l’intervention brutale des renoms de l’EI et par le revanchisme ottoman en collaboration avec Israël, via des intermédiaires américains (et britanniques). Les Turcs ne se sont jamais vraiment réconciliés avec le traité de 1923 qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, par lequel ils ont cédé ce qui est aujourd’hui le nord de la Syrie au nouvel État syrien.

En quelques jours, la Syrie a été démembrée, divisée et balkanisée. Alors pourquoi Israël et la Turquie continuent-ils à bombarder ? Les bombardements ont commencé au moment du départ de Bachar el-Assad, car la Turquie et Israël craignent que les conquérants d’aujourd’hui ne soient éphémères et ne soient bientôt eux-mêmes déplacés. Il n’est pas nécessaire de posséder une chose pour la contrôler. En tant qu’États puissants de la région, Israël et la Turquie souhaiteront exercer un contrôle non seulement sur les ressources, mais aussi sur le carrefour et le passage régional vital qu’est la Syrie.

Il est cependant inévitable que le « Grand Israël » se heurte un jour ou l’autre au revanchisme ottomaniste d’Erdogan. De même, le front saoudo-égypto-émirati n’accueillera pas favorablement la résurgence des refontes de l’EI, ni celle des Frères musulmans, inspirés par la Turquie et ottomanisés. Ces derniers représentent une menace immédiate pour la Jordanie, désormais limitrophe de la nouvelle entité révolutionnaire.

Ces inquiétudes pourraient pousser ces États du Golfe à se rapprocher de l’Iran. Le Qatar, fournisseur d’armes et de financements au cartel HTS, pourrait à nouveau être ostracisé par les autres dirigeants du Golfe.

La nouvelle carte géopolitique pose de nombreuses questions directes sur l’Iran, la Russie, la Chine et les BRICS. La Russie a joué un rôle complexe au Moyen-Orient : d’un côté, elle mène une guerre défensive contre les puissances de l’OTAN et gère ses intérêts énergétiques clés ; de l’autre, elle tente de modérer les opérations de la Résistance contre Israël afin d’empêcher que ses relations avec les États-Unis ne se détériorent complètement. Moscou espère – sans grande conviction – qu’un dialogue avec le nouveau président américain pourrait émerger, à un moment ou à un autre.

Moscou en conclura probablement que les accords de cessez-le-feu tels que l’accord d’Astana sur le confinement des djihadistes dans les frontières de la zone autonome d’Idlib en Syrie ne valent pas le papier sur lequel ils ont été rédigés. La Turquie, garante d’Astana, a poignardé Moscou dans le dos. Il est probable que cela rendra les dirigeants russes plus intransigeants à l’égard de l’Ukraine et de toute discussion occidentale sur un cessez-le-feu.

Le guide suprême iranien a déclaré le 11 décembre : « Il ne fait aucun doute que ce qui s’est passé en Syrie a été planifié dans les salles de commandement des États-Unis et d’Israël. Nous en avons la preuve. L’un des pays voisins de la Syrie a également joué un rôle, mais les principaux planificateurs sont les États-Unis et le régime sioniste ». Dans ce contexte, l’ayatollah Khamenei a mis un terme aux spéculations sur un éventuel affaiblissement de la volonté de résistance.

La victoire par procuration de la Turquie en Syrie pourrait néanmoins se révéler pyrrhique. Le ministre des Affaires étrangères d’Erdogan, Hakan Fidan, a menti à la Russie, aux États du Golfe et à l’Iran sur la nature de ce qui se tramait en Syrie. Mais le bazar est désormais aux mains d’Erdogan. Ceux qu’il a trahis devront à un moment ou à un autre se venger.

L’Iran va vraisemblablement revenir à sa position antérieure, qui consiste à rassembler les différents éléments de la résistance régionale pour combattre la réincarnation d’Al-Qaïda. Il ne tournera pas le dos à la Chine, ni au projet BRICS. L’Irak – rappelant les atrocités commises par l’EI lors de sa guerre civile – se joindra à l’Iran, tout comme le Yémen. L’Iran sera conscient que les éléments restants de l’ancienne armée syrienne pourraient bien, à un moment donné, entrer dans la lutte contre le cartel HTS. Maher Al-Assad a emmené toute sa division blindée avec lui en exil en Irak la nuit du départ de Bachar Al-Assad.

La Chine ne sera pas ravie des événements en Syrie. Les Ouïghours ont joué un rôle important dans le soulèvement syrien (on estime qu’il y avait 30 000 Ouïghours à Idlib, formés par la Turquie (qui considère les Ouïghours comme la composante originelle de la nation turque). La Chine aussi verra probablement le renversement de la Syrie comme une mise en évidence des menaces occidentales qui pèsent sur ses propres lignes de sécurité énergétique qui passent par l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Irak).

Enfin, les intérêts occidentaux se disputent depuis des siècles les ressources du Moyen-Orient – ​​et c’est précisément ce qui se cache derrière la guerre d’aujourd’hui.

Est-il ou n’est-il pas favorable à la guerre ? C’est ce que les gens demandent à propos de Trump, puisqu’il a déjà indiqué que la domination énergétique serait une stratégie clé de son administration.

Les pays occidentaux sont lourdement endettés, leur marge de manœuvre budgétaire se réduit rapidement et les détenteurs d’obligations commencent à se mutiner. On assiste à une course pour trouver de nouvelles garanties pour les monnaies fiduciaires. C’était autrefois l’or ; depuis les années 1970, c’est le pétrole, mais le pétrodollar a vacillé. Les Anglo-Américains aimeraient bien récupérer le pétrole iranien – comme ils l’ont fait jusqu’aux années 1970 – pour le garantir et construire un nouveau système monétaire lié à la valeur réelle inhérente aux matières premières.

Mais Trump affirme vouloir « mettre fin aux guerres » et non les déclencher. Le remaniement de la carte géopolitique rend-il plus ou moins probable une entente mondiale entre l’Est et l’Ouest ?

Malgré tous les débats autour d’éventuels « accords » de Trump avec l’Iran et la Russie, il est probablement trop tôt pour dire s’ils se concrétiseront – ou pourront se concrétiser.

Apparemment, Trump doit d’abord conclure un « accord » intérieur avant de savoir s’il dispose des moyens nécessaires pour conclure des accords de politique étrangère.

Il semble que les structures dirigeantes (notamment l’élément « Never-Trump » au Sénat) accorderont à Trump une latitude considérable sur les nominations clés des départements et agences nationaux qui gèrent les affaires politiques et économiques américaines (ce qui est la principale préoccupation de Trump) – et permettront également une certaine discrétion sur, disons, les départements de « guerre » qui ont ciblé Trump au cours des dernières années, comme le FBI et le ministère de la Justice.

Le prétendu « accord » semble être que ses nominations devront encore être confirmées par le Sénat et devront globalement être « en phase » avec la politique étrangère inter-agences (notamment sur Israël).

Les hauts dignitaires de l’Inter-Agency auraient cependant insisté sur leur droit de veto sur les nominations touchant aux structures les plus profondes de la politique étrangère. Et c’est là que réside le nœud du problème.

Les Israéliens célèbrent généralement leurs « victoires ». Cette euphorie aura-t-elle un écho auprès des élites du monde des affaires américain ? Le Hezbollah est contenu, la Syrie est démilitarisée et l’Iran n’est pas à la frontière d’Israël. La menace qui pèse aujourd’hui sur Israël est d’un ordre qualitatif inférieur. Cela suffit-il en soi à apaiser les tensions ou à faire émerger des accords plus larges ? Beaucoup dépendra de la situation politique de Netanyahou. Si le Premier ministre sort relativement indemne de son procès pénal, devra-t-il prendre le grand « pari » d’une action militaire contre l’Iran, alors que la carte géopolitique s’est soudainement transformée ?

 

lundi 9 décembre 2024

¿SIRIA AL FILO DEL TRUEQUE?: LAS CLAVES DE UN POSIBLE INTERCAMBIO GEOPOLÍTICO ENTRE ESTADOS UNIDOS Y RUSIA

 FUENTE: https://canarias-semanal.org/art/34761/siria-al-filo-del-trueque-las-claves-posibles-de-un-intercambio-geopolitico-entre-estados-unidos-y-rusia

"El país árabe queda en una situación crítica y podría acabar convertido en un Estado fallido como Libia"

La repentina y sorprendente caída del gobierno de Bashar al-Assad en Siria ha dejado a analistas, observadores y medios alternativos intentando descifrar un posible reajuste en el tablero geopolítico. Mientras la nueva administración de Estados Unidos, liderada por Donald Trump, se apresta para asumir el mando, surgen indicios de que el destino sirio podría estar siendo utilizado como una pieza de negociación con la Federación Rusa. ¿Se trata de un “toma y daca” en el que Washington cedería en Ucrania a cambio de una retirada táctica rusa en Oriente Medio?

Por CRISTÓBAL GARCÍA VERA PARA CANARIAS SEMANAL.ORG.-

       La situación en Siria, con la repentina caída del Gobierno de Bashar al-Assad, ha provocado un escenario de incertidumbres, con movimientos y respuestas desconcertantes y difíciles de interpretar.

      Mientras la información oficial brilla por su ausencia, el terreno se encuentra plagado de conjeturas y especulaciones. Estos indicios sugieren una posible reconfiguración de las esferas de influencia en Oriente Medio, potencialmente ligada al relevo presidencial en Estados Unidos y a las posiciones estratégicas que mantiene la Federación Rusa en otros escenarios, particularmente en Ucrania.

      Una hipótesis que gana terreno y que, no obstante, debe manejarse con absoluta prudencia, apunta a un posibleintercambio” entre  estas  dos grandes  potencias capitalistas. Bajo esta lógica, Washington podría estar dispuesto a tolerar algunas de las realidades impuestas por Moscú en el conflicto ucraniano, a cambio de que Rusia modere su proyección militar o retroceda parcialmente en Siria. Esto implicaría una suerte de trueque geopolítico, en el que Oriente Medio y Europa del Este se convertirían en tableros conectados, intercambiando concesiones tácticas y reconocimiento mutuo de esferas de influencia.

     Es importante subrayar que hasta el momento no existen pruebas concluyentes ni declaraciones oficiales que puedan respaldar esta hipótesis. La situación exige cautela y una lectura crítica, ya que el hermetismo informativo obliga a trabajar con conjeturas no confirmadas. Sin embargo, la sola posibilidad de que la situación siria esté siendo utilizada como moneda de cambio en negociaciones más amplias refuerza la necesidad de entender el papel de las potencias capitalistas y sus maniobras estratégicas en el actual orden mundial.

 

    "La historia nos enseña que una vez que un Estado se rige por las reglas del capital, la expansión, la búsqueda de áreas de influencia y la defensa de intereses empresariales internos se convierten en la norma"

 

 LA HIPÓTESIS DEL "INTERCAMBIO GEOPOLÍTICO"
 

    A pesar de que las fuentes primarias permanecen difusas, algunas páginas especializadas en análisis político internacional, - por ejemplo, los digitales alternativos de noticias y blogs de seguimiento diario a la situación siria y ucraniana, así como foros de discusión entre analistas independientes-, han comenzado a sugerir la existencia de un posible “intercambio” entre las potencias implicadas.

   Según comentan, y siempre con la debida prudencia, se baraja la posibilidad de que Washington esté dispuesto a “cerrar los ojos” ante determinadas realidades territoriales impuestas por Moscú en Ucrania, aceptando o al menos normalizando de facto la situación resultante tras la intervención rusa, a cambio de que Rusia ceda parte de sus intereses o al menos su proyección militar más visible en Siria.

   Estas afirmaciones, que no dejan de ser especulativas, encuentran eco en fuentes diversas. Por ejemplo, en algunos hilos de discusión del portal Moon of Alabama, crítico de la narrativa del establishment occidental,  se ha debatido —con posiciones dispares— la posibilidad de que ante la incertidumbre del relevo presidencial en Estados Unidos, Rusia también pueda mover sus piezas de un modo calculado.

   Asimismo, analistas que se expresan en medios como The Saker o SouthFront, conocidos también por brindar cobertura a conflictos bélicos desde una perspectiva no alineada con el discurso occidental mayoritario, han considerado el escenario de un toma y daca: dejar cierto margen a las aspiraciones de Trump de reacomodar la política exterior estadounidense y, a cambio, consolidar determinadas ventajas logradas en Europa del Este.

  Cuentas de Twitter (X) como ECSSaharaui parecían apuntar en la misma dirección, con comentarios como: "Tras 13 años de resistencia al imperialismo, Siria ha sido traicionada y vendida al enemigo sionista, ha caído en manos del yihadismo financiado por EE.UU., Reino Unido, Europa, Turquía, "Israel", Qatar y Arabia Saudí, entre otros”.

  En ColonelCassad, un blog ruso de análisis militar, se han mostrado recientemente mapas y comentarios que, sin afirmar nada de manera directa, insinúan también un reordenamiento táctico en el terreno sirio. Aunque no constituyan pruebas definitivas, estos indicios y testimonios contribuyen a dar cierta plausibilidad a las hipótesis planteadas.

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 Fotografía difundida como, supuestamente, la primera instantánea de al-Assad y su esposa tras su llegada a Moscú, donde se le ha concedido asilo a él y a su familia. Fuente: colonelcassad.livejournal.com

  La rendición sin apenas resistencia del Ejército sirio y el Gobierno de al-Assad (*), así como las declaraciones conformistas de la cancillería rusa, instando "a todas las partes  a pactar", justo después de la toma de poder por parte de los grupos yihadistas, parecen apuntar, igualmente, a un posible acuerdo, del que podría formar parte el propio exilio de al-Ásad y su familia en Moscú, mientras el país árabe queda en una situación crítica que podría desembocar en un Estado fallido como Libia.  

 "Sería una imperdonable imprudencia olvidar que Vladimir Putin,  formó parte del engranaje que presenció y facilitó el tránsito del socialismo hacia  el actual capitalismo oligárquico"

 

 EL FACTOR TEMPORAL Y EL NUEVO GOBIERNO EN WASHINGTON


     En este escenario, se debe prestar especial atención al factor temporal: la asunción de una nueva administración en Washington puede servir de catalizador para replantear alianzas, presiones y repartos informales de “zonas de interés”. Dentro de las hipótesis en circulación, la idea del “trueque” geopolítico colocaría a Siria como una suerte de moneda de cambio en una transacción de gran calado.

     Según esta versión, una vez que Trump se haga con las riendas del poder podría  conceder algo en el tablero ucraniano —acaso una aceptación tácita del nuevo status quo— a cambio de reducir la participación rusa en Oriente Medio, en particular en Siria, donde Moscú mantiene una presencia militar significativa.

   Esta situación, de consolidarse, permitiría a la nueva administración norteamericana canalizar su agenda externa hacia otros objetivos, tal vez más vinculados a las disputas comerciales con China o a las tensiones con Irán. Por su parte, el Kremlin podría salir “ganando” en el frente ucraniano —un escenario estratégico fundamental para sus intereses inmediatos— sacrificando posiciones más lejanas o costosas en términos logísticos y políticos. 

 LECTURAS POSIBLES DE LA MANIOBRA


    Una maniobra de este tipo podría tener varias lecturas: una, que podríamos denominar diplomática, buscaría aliviar la presión sobre el Gobierno ruso en relación con su apoyo al Gobierno sirio, reduciendo la necesidad de  Rusia de mantener una presencia activa y costosa en esta zona para centrarse en la consolidación de sus logros en Ucrania.

  Otra, más cruda, pondría de manifiesto cómo las grandes potencias hacen y deshacen alianzas olvidando las retóricas humanitarias cuando resulta más conveniente y colocando a poblaciones enteras en la posición de simples fichas intercambiables. En este escenario, las aspiraciones democráticas o las luchas internas por la soberanía en Siria quedarían subordinadas a un acuerdo entre fuerzas foráneas cuyo objetivo crucial es el de salvaguardar zonas de influencia e intereses corporativos.

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Abu Mohamed al Jolani, líder yihadista y ex militante de la organización terrorista Al Qaeda que se perfila como el nuevo “hombre fuerte” en Siria y que Occidente ya ha blanqueado, presentándolo como “pragmático” y “moderado”

 

 RUSIA: DE LA URSS A LA OLIGARQUÍA CAPITALISTA


   El decisivo papel desestabilizador de los Estados Unidos, Israel y sus aliados regionales y europeos en esta confrontación es de sobras conocido. Menos claridad suele existir, sin embargo, a la hora de categorizar el rol que desempeña la Federación Rusa. Aunque una parte significativa de la opinión pública internacional le atribuye un papel de contrapeso frente al poder estadounidense, y la propia hostilidad de Washington ha empujado a Moscú a este enfrentamiento, es necesario recordar que estamos ante una potencia que —desde el fin de la Unión Soviética— opera abiertamente bajo lógicas capitalistas.

    Lejos del modelo social y económico que proclamaba la propiedad común de los medios de producción, la Rusia actual es gobernada por una élite oligárquica que se enriqueció tras el derrumbe de la URSS. Esta élite se consolidó al apropiarse de la propiedad colectiva que correspondía al pueblo soviético, mediante procesos de privatización brutales, desiguales y amañados.

   Sería una imperdonable imprudencia olvidar que Vladimir Putin, el actual presidente ruso, antes de convertirse en figura central en la proyección internacional de su país, formó parte del engranaje que presenció y facilitó el desmantelamiento de la URSS y el tránsito hacia  el actual capitalismo oligárquico y que posteriormente llegó a expresar al presidente Bill Clinton su deseo de que Rusia se incorporase a la OTAN justo después de que la coalición bélica occidental hubiera perpetrado la destrucción de Yugoslavia.

    Esta breve mención resulta fundamental a la hora de enmarcar las verdaderas motivaciones de estos actores políticos. Tal y como reconoció abiertamente el ideólogo del imperialismo estadounidense Zbigniew Brzezinski, en su obra El gran tablero mundial, el control de un país como Siria, situado en un punto geopolítico de conexión entre Asia, Europa y África, tenía como uno de sus objetivos estratégicos debilitar a Rusia e Irán, razón por la cual el país árabe pudo beneficiarse de una ayuda de Moscú que años antes nadie prestó a Libia para evitar que fuera destruida por la OTAN, y sus aliados yihadistas, y conducida a su dramática situación actual. Esta es, obviamente, una realidad geoestratégica que cualquier país o gobierno amenazado debe tratar de capitalizar en su favor.  Sin embargo,  es absurdo esperar de una potencia como Rusia, cuyo gobierno representa los intereses de la nueva burguesía rusa,  un rol “liberador” en el sentido transformador que muchos, desde posiciones ideológicas supuestamente radicales, desean ver en la actuación de Moscú. No es lógico esperar de Moscu el mismo  tipo de solidaridad internacionalista, sin contrapartidas, que en su día pudo ofrecer un país como Cuba a los pueblos de Asia, África y América Latina que luchaban contra la opresión y la explotación colonial.

  EL GRAVE ERROR DE IDEALIZAR A RUSIA


     A este respecto, conviene señalar que algunas corrientes políticas que se autodefinen de izquierdas, antiimperialistas e incluso "revolucionarias",  han depositado una confianza excesiva en la capacidad de Rusia para actuar como baluarte frente a la hegemonía occidental.

    Aunque esta visión se puede llegar  a comprender por  la necesidad de buscar un contrapeso geopolítico a las potencias imperialistas tradicionales, idealizar el papel de la Federación Rusa constituye un grave error de análisis. Como los hechos se han encargado de demostrar históricamente, no existe una potencia capitalista que no atienda, ante todo, a sus propios intereses materiales.

    La posibilidad de que Moscú ceda posiciones en Siria a cambio de consolidar sus adquisiciones en Ucrania, entregando al pueblo sirio a un gobierno de integristas islámicos, debería servir como seria llamada de atención: toda confianza excesiva en una oligarquía capitalista que antaño se benefició del desmantelamiento de un sistema igualitario constituye, en el mejor de los casos, una ingenuidad que más tarde o más temprano se acaba pagando.

 REACCIONES DESDE POSTURAS ANTICAPITALISTAS
 

    No es extraño, pues, que algunos comentarios en la red, provenientes de foros de discusión con simpatizantes del anticapitalismo, muestren desconcierto ante lo que está ocurriendo.

     Algunos participantes en espacios virtuales de debate (por ejemplo, en ciertos canales de Telegram especializados en análisis internacional desde posturas autodenominadas “progresistas” o en páginas de Facebook cuyos editores se definen como herederos de tradiciones combativas) han expresado perplejidad y preocupación.

    Estos comentaristas manifiestan que, de confirmarse la hipótesis del intercambio geoestratégico, quedarían en entredicho las ilusiones depositadas en el papel que supuestamente Rusia podría haber jugado a favor de proyectos soberanos en el Medio Oriente.

   Estos testimonios, aunque dispersos y no centralizados, muestran un sentir creciente: el de quienes se ven obligados a reconsiderar un análisis demasiado simplista de las dinámicas internacionales, recordando que el capitalismo, en cualquiera de sus variantes nacionales, no actúa por razones altruistas ni defiende intereses populares a no ser que ello coincida con su conveniencia.

 EL VALOR DE UN ANÁLISIS DESMITIFICADOR


       En este sentido, el caso sirio recuerda el valor de analizar las dinámicas globales sin caer en visiones románticas de la política internacional. La implicación rusa en Siria respondió en gran medida a la búsqueda de asegurar su presencia en el Mediterráneo Oriental, a través de instalaciones militares estratégicas, así como a la necesidad de proyectar su poder más allá de sus fronteras inmediatas y de evitar la toma de posiciones en la región de un nuevo régimen que respondiera a los interes de Estados Unidos e Israel.

    Asimismo, su presencia apuntaló al Gobierno sirio, enemistado con las fuerzas opositoras respaldadas por otros actores internacionales, incluidos aquellos apoyados, directa o indirectamente, por potencias occidentales o regionales.

  Sin embargo, si las circunstancias exigen un replanteo y es posible obtener un “premio mayor” en otro tablero —como el ucraniano—, no debería sorprender que Rusia opte por recalibrar sus prioridades, aun a costa de dejar atrás su retórica previa, pretendidamente "antiimperialista".

 UN “TIRÓN DE OREJAS” A QUIENES CONFÍAN INGENUAMENTE


     En este punto es donde cobra relevancia un necesario “tirón de orejas” a quienes, considerándose herederos de corrientes emancipatorias radicales, han visto en esta potencia una esperanza liberadora, sucumbiendo a la tentación de sustituir el clásico -pero plenamente vigente- análisis marxista de clase por las consideraciones meramente geopolíticas actualmente en boga. 

   La historia nos enseña que una vez que un Estado se rige por las reglas del capital, la expansión, la búsqueda de áreas de influencia y la defensa de intereses empresariales internos se convierten en la norma. Pretender que un régimen así actúe en función de los intereses populares de otro país sin una ganancia tangible es una ilusión peligrosíma.

     Esto no significa, ni por asomo, alinearse con las interesadas tesis occidentales que retratan a Rusia como el origen de todos los males, sino comprender que su política exterior - como la de las propias potencias occidentales con EE.UU. a la cabeza - responde también a la lógica del beneficio, la acumulación y el control geopolítico, y no a la búsqueda de la liberación de ningún pueblo ajeno.

 UNA LECCIÓN PARA QUIENES BUSCAN LA EMANCIPACIÓN DE LOS PUEBLOS


     Aunque resulte incómodo es necesario destacar este punto ante quienes se reclaman defensores de proyectos emancipadores. La historia no se escribe con sueños ni con consignas, sino con relaciones materiales y correlaciones de fuerza. Un Estado capitalista, por muy adverso que resulte al poder hegemónico occidental, no deja de moverse por esta lógica del beneficio y la consolidación de su élite interna.

     Esa pulsión no depende de la maldad o la bondad  de los personajes que rigen los destinos de un país, sino que la genera la propia dinámica del sistema económico que lo rige. Las poblaciones que han padecido las consecuencias de las intervenciones militares, en Siria, en Ucrania o en tantos otros rincones del mundo, requieren análisis serios y no idealizaciones infundadas.

    De momento, solo queda reiterar la cautela: nos encontramos en este momento concreto ante hipótesis y conjeturas. No hay certezas absolutas, pero sí indicios, testimonios y análisis que apuntan hacia la posibilidad de un acuerdo tácito entre las nuevas autoridades norteamericanas y el Kremlin.   

    Es hora ya, en cualquier caso, de abandonar las ingenuidades y de comprender que mientras no existan  fuerzas políticas realmente comprometidas con la emancipación de los pueblos éstos seguirán siendo meros peones, siempre sacrificables, en el juego del ajedrez geopolítico de las potencias capitalistas,

Nota:

(*) Obviamente, la propia rendición de Al-Assad y su ejército sin presentar ningún tipo de batalla ante este último ataque de las fuerzas yihadistas, tras más de una década de guerra, también deben ser objeto de un análisis global que tenga en cuenta, en su interrelación, tanto los factores internos como los relacionados con los actores externos involucrados en  el conflicto.

dimanche 1 décembre 2024

‘El 47’: el éxito sorpresa de la temporada oculta que su protagonista era comunista

Fuente: https://www.diario.red/articulo/cultura/47-exito-sorpresa-temporada-oculta-que-protagonista-era-comunista/20240930152912036119.html

El filme, que recrea la desobediencia civil liderada por un conductor de autobús y es la única película en catalán que ha alcanzado el número uno de taquilla en más de quince años, esconde la importancia del PSUC en la lucha vecinal

Acostumbrados a las comedias de cuarta y a las agotadoras franquicias de superhéroes, no dejan de sorprender los milagros, porque lo que ha sucedido con El 47 es un pequeño milagro: una película que habla de una lucha vecinal, y obrera, para lograr una línea de autobús que pare en su barrio ha sido un éxito que ningún de sus artífices esperaba.
La película, dirigida por Marcel Barrena, se ha mantenido entre las más vistas durante semanas y es el único filme en catalán que ha alcanzado el número uno de taquilla en más de quince años  el segundo mejor estreno de una película en catalán en la última década.

Este éxito de El 47, que no se ha doblado al castellano, ha demostrado tres cosas. La primera es que el cine en catalán gusta a espectadores catalanes y de cualquier lugar. Otra película del cine catalán, Casa en llamas, también ha entrado con éxito en el top 10 de taquilla y va camino de superar el éxito de Pa negre y convertirse en la película en versión original catalana más taquillera de los últimos 25 años.

La segunda es que sigue habiendo espectadores para las historias de gente buena y causas dignas. Y que en las salas hay cabida para otros espectadores además de los que van a ver los bodrios familiares de Santiago Segura o los adictos a las sagas comiqueras o galácticas. Hay muchísimos espectadores de 40 a 80 años que buscan un cine adulto, con buenas historias y buenos personajes.

Y la tercera, y aunque esto a muchos ejecutivos de cadenas les incomode, es que se puede hacer cine político y tener éxito en taquilla, que en esta ocasión se ha comportado de manera parecida a la del éxito de El maestro que prometió el mar y que ya comentamos en Diario Red. La película de Patricia Font, que recaudó 1,7 millones de euros y atrajo a casi 300.000 espectadores, también contaba con un claro contenido político, estaba basada en un caso real y tenía un protagonista de gran personalidad y abiertamente izquierdista.  

Manolo se estableció en la zona chabolista de Torre Baró huyendo de un pasado aterrador: su padre fue apresado por falangistas, lo asesinaron y arrojaron su cadáver a una fosa común

Quizás este tipo de películas animen a futuros cineastas a hacer un cine que huya de la fórmula facilona y apueste por algo tan cinematográfico como la desobediencia, que es el tema principal de El 47. Hay mucho cine en la ocupación masiva de viviendas vacías, en los encarcelados injustamente (por criticar al emérito o boicotear un mitin fascista, por ejemplo) o en la lucha contra los desahucios, como demostró Juan Diego Botto con En los márgenes, una película que fue machacada por la crítica pero que dentro de unas décadas recordará lo que sucedía en este país en 2022 igual que un buen filme de José Antonio Nieves Conde o Ladislao Vajda lo que sucedía en la feroz España de los 50.

Pero centrémonos en El 47, dirigida por Marcel Barrena, responsable de películas como 100 metros o Mediterráneo y que firma también el guion junto a Alberto Marini. El origen del texto es curioso: encontró por casualidad la historia del conductor de autobús Manolo Vital en un blog sobre transporte metropolitano. Natural de Valencia de Alcántara, Cáceres, Manolo se estableció en la zona chabolista de Torre Baró huyendo de un pasado aterrador: su padre fue apresado por falangistas, lo asesinaron y arrojaron su cadáver a una fosa común (mismo destino que el protagonista de El maestro que prometió el mar).

“Expulsado”, como repite Manolo en la película, de su Extremadura natal, acabó en Torre Baró en busca de pan, trabajo, dignidad y futuro, igual que miles de los llamados “charnegos”. O lo que es lo mismo: catalanes de adopción a los que durante décadas se les consideró como ciudadanos de segunda clase. En Euskadi se les llamaba, de forma igual de despectiva y racista, maketos. Manolo fue solo uno de los cientos de miles (en concreto 800.000, nada menos) que abandonaron Extremadura durante dos décadas.

El 47 empieza con la creación de las ínfimas casas que no se podían considerar chabolas, con Manolo y sus gentes construyendo hogares con sus propias manos y siempre pendientes de un vacío legal: la ley estipulaba que no se podía derruir una construcción que tuviera el techo puesto. Por eso techaban rápidamente los chamizos, antes de que llegasen los cuerpos represivos fascistas para demolerlos.

Con astucia y coraje, Manolo y sus amigos y vecinos levantaron el barrio (incluida la luz y el agua), pero pasados los años llegó la gran brecha generacional: la conciencia de clase dio paso la vergüenza de clase. Los hijos se avergonzaban de sus padres, de sus casas, de su pobreza. Esta brecha queda muy marcada en el guion de El 47 con el personaje de Joana, la hija, que primero duda de la lucha de su padre, pero finalmente lo admira y cierra la película de forma preciosa. Nada menos que con Gallo Rojo, Gallo Negro, de Chicho Sánchez Ferlosio: “El gallo rojo es valiente, pero el negro es traicionero. No se rinde un gallo rojo más que cuando está ya muerto”.  

La acción que recrea la película fue organizada con los vecinos del barrio, acordada en el PSUC

Manolo, eso sí, es la columna vertebral y razón de toda la película. Y Eduard Fernández ha nacido para el personaje, un currante y superviviente bueno y terco que no soporta la vergüenza que provoca la pobreza y menos que las nuevas generaciones no valoren la lucha de la suya. La caracterización de Fernández (con su pipa, su mostacho y su camisa abierta) es otro peldaño en una carrera en la que brillan sus grandes trabajos en Los lobos de Washington, Smoking Room, El método o El hombre de las mil caras.      

Por desgracia, quizás esa rabia que tan bien administra siempre Fernández (“Voy a reventar todo, la voy a liar”) no haya sido del todo aprovechada en El 47. La película de Barrena, financiada por el Institut Català de les Empreses Culturals, RTVE y Movistar Plus+, cuenta con un discurso combativo solo a medias y omite verdades ideológicas. Me explico: el secuestro del 47 no fue un arrebato de un hombre harto de funcionarios. Vital contó con la connivencia de CCOO y el PSUC (Partido Socialista Unificado de Cataluña, comunistas). El PSUC tenía más de mil afiliados en Nou Barris y gran presencia en cada una de las asociaciones de vecinos. Además, Manuel tenía un hijo (en el filme una hija) que, como él, militaba en el PSUC  y CCOO.

Y como guinda, un joven y cándido Pasqual Maragall al que El 47 le dan más protagonismo del que tuvo. Además, la acción que recrea la película fue organizada con los vecinos del barrio, acordada en el PSUC y el 47 no fue el único autobús secuestrado.
Como se preguntó Ricard Aje en su reseña en Mundo Obrero, “¿Por qué hay que ocultar la organización política, sindical y popular en las que militaba Vital y que jugó un papel trascendental en las luchas sociales y contra el franquismo? (…) ¿Había que convertir una lucha social en un producto comercial? ¿Acaso se puede entender la Catalunya actual, los servicios e instalaciones públicas de los barrios obreros o las condiciones de trabajo en las empresas sin el trabajo y el papel del PSUC, CC.OO. y las asociaciones vecinales? Despreciar u ocultar el papel de la militancia y del PSUC en la historia de Catalunya y dejarlo como si fueran acciones espontáneas e individuales es injusto y le hace flaco favor a la memoria histórica”.

Hay proyecciones de El 47 que han acabado con aplausos en la sala, algo muy poco común. El tramo final, el del secuestro del 47 con sus pasajeros dentro, muy eficaz, vale por toda la película. Y cuando acaba, se apodera de ti una reflexión inevitable: si la película hubiese sido más corta (dura casi dos horas), estaríamos ante una obra mucho más escueta y contundente. También ante una obra mucho más honesta si hubiesen dado el verdadero protagonismo que tuvo en PSUC. 


Lo mejor: Eduard Fernández.  
Lo peor: la película acaba con un happy end, pero no es tan happy lo que vino después. La línea 47 se prolongó y llegaron otras líneas a la zona, pero hoy sigue siendo muy pobre y desatendida, con cortes de luz y peligrosos desprendimientos cuando diluvia.

mardi 19 novembre 2024

Reconceptualizar la “modernidad” desde la perspectiva de la historia global

  FUENTE: https://politica-china.org/areas/sociedad/reconceptualizar-la-modernidad-desde-la-perspectiva-de-la-historia-global

Song Nianshen es profesor del Instituto de Estudios Avanzados en Humanidades y Ciencias Sociales de la Universidad Tsinghua.

In Análisis, Sociedad by Xulio Ríos

¿Quién está pagando el precio en el proceso de alcanzar la modernidad en Occidente? 

Hoy en día muchos académicos entienden la “modernidad” en un sentido estricto, interpretando su esencia en dos elementos: la “ciencia” y la “democracia”. En la historia, se suele plantear una pregunta: ¿por qué algunas sociedades desarrollaron el espíritu de la ciencia y la democracia mientras que otras no? De este modo, la “modernidad” se convierte en una característica exclusiva de ciertas razas o determinadas culturas.

Esta forma de interpretación es ahistórica e ignora también el papel decisivo del flujo material global en la promoción del espíritu moderno. Lo más importante es que esta interpretación no responde a una pregunta clave: ¿quién o qué está pagando el precio por estos aparentes “espléndidos” progresos?

La modernidad significa una evolución hacia la industrialización. Se habla a menudo de la Revolución Industrial en Gran Bretaña, donde gracias al espíritu científico y a los grandes genios, se inventó la máquina de vapor y la hiladora. No obstante, hay que señalar que, el uso de máquinas en la producción en masa se debe al ambiente específico de la globalización.

La condición más esencial se generó cuando Gran Bretaña colonizó la India, lo que le permitió obtener materia prima de algodón muy barata, para luego transportar estas materias por vías marítimas controladas por los británicos, hacia ciudades industriales como Liverpool y Manchester, donde se utilizaban hiladoras para producir tejidos de algodón de buena calidad y a bajo costo, y que luego se vendían de nuevo en las colonias. De este modo, la Revolución Industrial se pudo realizar gracias al sacrificio de los trabajadores agrícolas de algodón en las colonias indias británicas y Egipto, así como el de los esclavos en los campos del sur de Estados Unidos.

Con la formación de la clase obrera en los países precursores del capitalismo, el panorama político cambió y muchos pensadores empezaron a reflexionar sobre la nueva distribución del poder. El historiador francés Tocqueville escribió La Democracia en América, mientras que filósofos británicos como John Locke y James Mill, junto con su hijo John Stuart Mill, publicaron obras muy famosas como Dos tratados de gobierno (Two Treatises of Government), Gobierno (Government), y Sobre la Libertad (On Liberty). Pero no olvidemos que mientras Tocqueville escribía La Democracia en América, también abogaba fervientemente por la colonización de Argelia por parte de Francia para resolver sus problemas de identidad política, y Locke y Mill padre e hijo participaron activamente en la empresa colonial británica. Estas ideas y corrientes de pensamiento están interconectadas con el sistema de producción capitalista global. Y para conocer completamente el valor democrático de estas obras, no debemos ignorar su orientación colonial.

La modernización es un sistema global

La modernización no se limita simplemente al camino hacia la ciencia y la democracia, sino que sucede en un contexto histórico específico, es decir, se trata de una red creada en la Era de los Descubrimientos que entrelaza toda sociedad humana global.

Durante las dinastías Ming y Qing en China (1368-1912), la circulación de la plata americana estimuló la comercialización de la sociedad china, y muchas mercancías chinas se comercializaron en América y Europa, estimulando la producción y el consumo locales. En el ámbito del pensamiento, se dio un intercambio cultural mutuo entre Occidente y Oriente. Y la introducción del pensamiento y la cultura china en Europa por los jesuitas estimuló el surgimiento del humanismo y el desarrollo de nuevas ideas en Europa.

Una vez que cambiamos de perspectiva, nos damos cuenta de que la “modernidad” no se limita solo a su origen y desarrollo en Europa para luego expandirse por todo el mundo. Diferentes grupos de personas han participado en la modernidad de su propia manera. Por ejemplo, para los esclavos del oeste de África, su experiencia de ser vendidos constituye su “modernidad”; para los indígenas americanos, la masacre y la ocupación de sus tierras es su “modernidad”; para los indios colonizados, la dominación británica también es su “modernidad”. Por eso, al interpretar la “modernidad”, es importante tener en cuenta que su proceso involucra a diferentes personas, que todos desempeñan sus roles diversos y ejercen sus diferentes funciones.

Considero que esta modernidad es una “modernidad colonial”, que ha constituido la estructura básica de poder de la sociedad humana hasta hoy. Durante más de 500 años transcurridos desde el descubrimiento geográfico de América por Colón en 1492, la “modernidad” ha sido una “tríada” compuesta de capitalismo, colonialismo e imperialismo: el capitalismo es su objetivo; el colonialismo es el medio para la expansión ilimitada del capital para su acumulación; y el imperialismo, el cual resulta en la estructura de poder hegemónica y monopolística generada por aquellos países bajo el control del capital para competir por los privilegios coloniales.

¿Cuál es la diferencia entre la modernización china y la “modernidad” colonial?

¿Puede China liberarse de la trayectoria de la modernidad colonial? Si nos fijamos únicamente en el proceso de su industrialización, China ha seguido efectivamente un camino diferente. Podemos decir que, entre las principales naciones industriales del mundo, China sería la única que no aprovecha el colonialismo como medio para conseguir su industrialización autónoma.

¿La modernización de China intenta establecer un monopolio imperialista del poder hegemónico? Clara que no. China no persigue una estructura de poder unipolar y hegemónica. Entonces, ¿qué o quién ha pagado el precio por esto? El pueblo chino mismo. En los primeros 30 años tras la fundación de la Nueva China, nuestras generaciones anteriores, con ingresos y consumo bajos a largo plazo, acumulaban el capital social utilizando la plusvalía. Y la razón por la cual China pudo lograr esto es que el sistema socialista garantizaba los derechos básicos como la atención médica y la educación. Por lo tanto, durante estos 30 años, tanto la esperanza de vida como la población aumentaron considerablemente. Puede decirse que el camino hacia la modernización de China no se basa en el colonialismo como medio, sino en el sacrificio realizado por su propio pueblo. Tampoco busca el imperialismo o la acumulación ilimitada del capital como objetivo. Tal modernización, en mi opinión, señala una nueva posibilidad histórica.

Por lo tanto, al hablar de la modernización de China, personalmente no me gusta usar palabras como “civilización” y “cultura”, porque en el contexto occidental y en inglés, la palabra “Civilization” siempre hace referencia a la oposición entre civilización y barbarie, lo que implica “civilizar” a pueblos “bárbaros”. La “modernidad” china o la modernización al estilo chino no busca establecer jerarquías de civilización para luego civilizar u oprimir a otros.

Por supuesto, al decir esto no es para oponerse a Occidente ni establecer un camino separado y de autosuficiencia. Muchos elementos de progreso y desarrollo occidentales ya han sido interiorizados en la experiencia moderna china desde los siglos XV y XVI. La sociedad humana incluye muchas otras comunidades además de China y Occidente. Los elementos de modernidad propuestos por China no pueden descartar los efectos ejemplificadores en el Tercer Mundo y en el Sur Global. Esperamos que China explore y aporte referencias para el desarrollo integral de la sociedad humana.

 

Autor: Song Nianshen, profesor del Instituto de Estudios Avanzados en Humanidades y Ciencias Sociales de la Universidad Tsinghua.

Redactora: Qiu Tingting, doctora y profesora de la Facultad del Idioma Español de la Universidad Normal de Jiangsu.

Revisor: Zhu Lun, profesor distinguido de la Universidad Normal de Jiangsu, investigador del Instituto de Etnología y Antropología de la Academia China de las Ciencias Sociales.

Procedencia del artículo: DeepChina