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vendredi 29 août 2025

De Gaza au Donbass : comment Israël et l’Ukraine ont construit une machine de guerre fasciste et transnationale

Par Sarah B. – 20 août 2025

De Bandera à Ben Gourion, un nouvel axe de suprématie ethnique s'élève, alimenté par le soutien américain. Mêmes armes. Mêmes drapeaux. Même idéologie. Gaza et le Donbass ne sont pas des guerres distinctes. Elles forment une seule et même machine.

Français Le lien Ukraine-Israël : des alliances pragmatiques entre paradoxes et défis communs
De Bandera à Ben Gourion, les échos du renouveau ethno-nationaliste résonnent dans les trajectoires modernes de l'Ukraine et d'Israël, deux États forgés par la guerre, endurcis par des mentalités de siège et alimentés par des récits historiques de luttes existentielles. Mais ces similitudes ne sont pas le fruit d'un développement parallèle. Elles reflètent un alignement croissant façonné par des adversaires communs comme la Russie et l'Iran, soutenus et négociés par les mêmes mécènes occidentaux.

lundi 21 juillet 2025

Le zombisionisme, stade ultime de l'impérialisme?

SOURCE: https://www.librairie-tropiques.fr/2025/07/bienveillance-occidentale-le-zombisionisme


La forme zombie du sionisme
augure-t-elle de celle que va prendre le libéralisme capitaliste
au sein de l'occident collectif ?

C'est en tout cas la leçon que tire Shir Ever, activiste de BDS, des récents évènements auxquels il a assisté en Palestine et qu'il a analysé et commenté avec beaucoup de perspicacité pour l'Intifada numérique :


 

et pour contextualiser tout ça :

L'enfer humanitaire 
l'extermination des Palestiniens se fait passer pour de l'aide

Israël et l'Amérique veulent placer « par bienveillance » la population de Gaza dans ce qui équivaut à un camp de concentration.
Aide humanitaire de l'enfer : l'extermination des Palestiniens se fait passer pour de l'aide

Pour consulter :

Le rapport de Francesca Albanese   

   

Le génocide en cours à Gaza et en Palestine est particulier, non pas à un, mais à deux égards. Comme on l'a souvent observé, il s'agit du premier génocide de l'histoire retransmis en direct. Aucun génocide n'avait jamais été commis sous les yeux du monde comme celui-ci. Deuxièmement, le génocide de Gaza sape et, de fait, dévaste des ordres moraux et juridiques entiers – ou du moins des revendications de longue date sur ceux-ci – d'une manière tout aussi inédite.

Ces deux particularités sont liées : la seule façon pour le monde entier de tolérer le génocide à Gaza, compulsif depuis 8 décennies et explicite depuis près de trois ans, est de faire fi obstinément des normes fondamentales, écrites et tacites. Par exemple, presque aucun État – à l’exception du Yémen (sous le contrôle de facto du mouvement Ansar Allah ou des Houthis) – n’a même tenté de se conformer à ses obligations contraignantes et claires au titre de la Convention des Nations Unies sur le génocide de 1948, à savoir « prévenir et punir » le crime de génocide. Personne parmi celles et ceux qui ont le pouvoir – seul ou avec d’autres – de le faire, ni au Moyen-Orient, ni au-delà, n’est venu sauver les victimes palestiniennes du génocide de Gaza de la seule manière efficace : en arrêtant leurs meurtriers israéliens par la force massive.

Pourtant, la petite partie du monde, pourtant disproportionnellement influente, qui se définit comme l'Occident, est allée au-delà de la simple inaction. Car, que l'Occident soit une civilisation autrefois façonnée par le christianisme ou non, son véritable fondement est depuis longtemps l'hypocrisie. Et pendant le génocide de Gaza, le besoin compulsif de l'Occident de rationaliser même ses actes les plus vicieux en actes de vertu propagateurs de « valeurs » prétendument civilisationnelles, a conduit à un nouveau sommet de perversion morale et intellectuelle : précisément parce que l'Occident a non seulement abandonné les victimes palestiniennes, mais qu'il co-perpétue activement ce génocide avec Israël, ses élites – politiques, culturelles, médiatiques, policières et judiciaires – ont déployé un effort soutenu et obstiné pour modifier radicalement notre conception du bien et du mal, des normes juridiques spécifiques à notre compréhension intuitive et largement partagée des limites à ne jamais franchir.

Mener, par exemple, une prétendue « guerre » en tuant ou en blessant –  souvent en les mutilant à vie  –  plus de 50 000 enfants  (en mai 2025). Une « guerre » dont nous recevons des témoignages fiables multiples et répétés les uns après les autres  selon lesquels nombre de ces enfants sont délibérément ciblés, notamment par des opérateurs de drones et des tireurs d'élite. Une « guerre » où la famine, la privation médicale et la propagation d'épidémies ont toutes été déployées de manière tout aussi délibérée.

En effet, on nous demande – avec une grande insistance, c’est le moins qu’on puisse dire – de croire que cette forme d’« autodéfense » meurtrière et infanticide de masse est quelque chose dont on peut être fier, même par procuration : le maire de Berlin, Kai Wegner, par exemple – connu pour sa répression de tout signe de résistance au génocide israélien – vient de déclarer que la mairie continuerait à arborer le drapeau israélien .

Dans le même esprit dépravé, les institutions occidentales infligent des châtiments – des brutalités policières aux guerres juridiques paralysantes , en passant par les sanctions internationales – non pas aux auteurs et complices du génocide de Gaza, en Israël et ailleurs, mais à ceux qui y résistent en solidarité avec ses victimes palestiniennes. Des manifestants , des journalistes de valeur et même un rapporteur spécial de l'ONU sont traités comme des criminels, voire des terroristes, pour avoir dénoncé le crime de génocide, comme – hier encore, semble-t-il – nous étions tous officiellement censés le faire. Mais le « plus jamais ça » s'est transformé en « définitivement, et aussi longtemps que les meurtriers le voudront, puisqu'ils sont Israéliens et nos amis ».

C'est dans ce contexte de renversement de la morale, du droit et du sens, si complet que le terme galvaudé « orwellien » s'applique pour une fois réellement, que nous pouvons comprendre ce qui arrive aujourd'hui au concept d'action « humanitaire ».

Selon la définition fondamentale de l'Encyclopédie Britannica, un humanitaire est une « personne qui œuvre pour améliorer la vie d'autrui », par exemple en s'efforçant de mettre fin à la faim dans le monde. L'humanitarisme moderne ayant déjà deux siècles d'histoire, des historiens, comme Michael Barnett dans son « Empire de l'humanité », ont livré des récits plus complexes. Les critiques dénoncent depuis longtemps les limites, voire les failles, de l'humanitarisme. Pour le sociologue français Jean Baudrillard, c'est ce qui reste lorsqu'un humanisme plus optimiste s'effondre : une sorte de réponse d'urgence morose, signe que la situation mondiale a encore empiré.

En particulier, durant les décennies d'orgueil américain de l'après-Guerre froide – appelées à tort « moment unipolaire » –, l'humanitarisme s'est souvent allié à l'impérialisme occidental. Lors de la guerre d'agression contre l'Irak qui a débuté en 2003, par exemple, les organisations humanitaires sont devenues les serviteurs des agresseurs, des envahisseurs et des occupants.

Pourtant, quelle que soit votre vision de l'humanitarisme, il y a des choses que ce concept ne peut accepter que pour des actes complètement dérangés et infiniment pervers, comme le massacre de civils affamés et les camps de concentration. Et pourtant, à Gaza, ces deux pratiques ont été qualifiées d'humanitaires. La prétendue Fondation humanitaire pour Gaza, une organisation américano-israélienne douteuse, a promu un système où des miettes de nourriture servent d'appât pour des pièges mortels : des Palestiniens délibérément bloqués par Israël ont été attirés vers quatre zones de mort, déguisées en points de distribution d'aide.

En savoir plus   Un État palestinien totalement indépendant constituerait une menace pour Israël, selon Netanyahu

Au cours du dernier mois et demi, les forces israéliennes et les mercenaires occidentaux ont tué au moins 789 victimes et en ont blessé des milliers – dans ou à proximité de ces pièges sataniques. De toute évidence, tuer des personnes non armées à une telle échelle n'est pas un dommage collatéral, mais un acte délibéré. L'intention meurtrière derrière ce projet a désormais été confirmée par diverses sources , y compris israéliennes . Il n'est donc pas étonnant que 170 véritables organisations humanitaires et de défense des droits humains aient signé une protestation contre cette fausse aide et ce véritable projet de massacre.

Et puis il y a le plan du camp de concentration : les dirigeants israéliens ont déjà chassé les habitants survivants de Gaza – l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète avant même le génocide – dans une zone ne représentant que 20 % de la surface dévastée de Gaza.

Mais cela ne leur suffit pas : en route vers ce qui semble être leur idée d’une solution finale à la question de Gaza, ils ont maintenant présenté un nouveau plan à leurs alliés américains, à savoir regrouper les survivants dans une zone encore plus restreinte. Ce camp de concentration de facto, ils le présentent comme une « ville humanitaire ». De là, les Palestiniens n’auraient que deux issues : la mort ou le départ de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, veut nous vendre cela comme un « volontariat ». Ironie de l’histoire, les génocidaires israéliens rivalisent désormais non seulement avec les crimes des nazis, mais aussi avec les horribles abus de langage des Allemands.

Où se trouve cette station de transit meurtrière, témoin d'un nettoyage ethnique ? Les ruines de Rafah. Vous vous souvenez peut-être de Rafah, autrefois une ville animée du sud de Gaza, comme du lieu que les alliés occidentaux d'Israël ont prétendu protéger , en quelque sorte, pendant un temps. Ces avertissements n'ont servi à rien, bien sûr. Rafah a été rasée, et la zone est désormais vouée à accueillir le camp de concentration qui mettra fin à tout cela.

Ce projet est tellement scandaleux – mais c'est le mode opératoire habituel d'Israël – que même ses détracteurs peinent à en mesurer la perversité. Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA – l'organisation de distribution d'aide humanitaire efficace qu'Israël a fermée pour poursuivre sa stratégie de famine, tuant près de 400 de ses employés locaux – a déclaré sur X que la « ville humanitaire » équivaudrait à une seconde Nakba et « créerait d'immenses camps de concentration pour les Palestiniens à la frontière avec l'Égypte ».

En savoir plus    Le Hamas se dit prêt à « mettre fin complètement à la guerre » – AP

La Nakba fut le nettoyage ethnique sioniste, entrecoupé de massacres, d'environ 750 000 Palestiniens en 1948. Mais Lazzarini se trompe s'il croit que la première Nakba a pris fin : pour les victimes palestiniennes de la violence israélienne, elle n'a fait qu'amorcer un processus continu de vol, d'apartheid et, souvent, de meurtres. Un processus qui a aujourd'hui abouti à un génocide, comme le reconnaissent de nombreux experts internationaux, dont l'éminent historien d'Oxford Avi Shlaim . Il ne s'agit pas d'une seconde Nakba, mais de la tentative israélienne d'achever la première.

L'observation de Lazzarini selon laquelle le projet de ville humanitaire créerait des camps de concentration à la frontière avec l'Égypte est, bien sûr, tout aussi vraie dans une certaine mesure. Pourtant, Gaza tout entière est depuis longtemps ce que le sociologue israélien Baruch Kimmerling appelait (dès 2003) « le plus grand camp de concentration du monde ». Il ne s'agit pas d'être pédant. Ce que la protestation de Lazzarini – aussi bienvenue soit-elle – oublie, c'est que ce qu'Israël inflige actuellement aux Palestiniens crée un nouvel enfer au sein d'un enfer bien plus ancien.

Mais Israël n'est pas le seul. L'Occident est, comme toujours, profondément impliqué. Laissons de côté le fait que les sionistes de l'entre-deux-guerres ont appris auprès des autorités du mandat britannique comment utiliser les camps de concentration contre les Palestiniens , ainsi que d'autres méthodes de répression brutale. Aujourd'hui aussi, diverses personnalités et agences occidentales se sont impliquées dans les projets israéliens de réinstallation qui sous-tendent le plan de ville humanitaire. La fondation de Tony Blair – en réalité une société de conseil et de trafic d'influence travaillant systématiquement pour le côté obscur partout où cela rapporte – et le prestigieux et puissant Boston Consulting Group ont tous deux été surpris en train de contribuer à la planification du nettoyage ethnique israélien. Et derrière cela se cache la volonté déclarée de nul autre que Donald Trump, le président des États-Unis , qui a depuis longtemps exprimé explicitement son souhait de voir Gaza reconstruite comme un vaste Trumpistan fastueux, sans Palestiniens.

Depuis le début du génocide de Gaza, celui-ci a été à la fois un crime brutal et une tentative constante de redéfinir le bien et le mal, afin de le rendre nécessaire, justifiable, voire même une occasion légitime de tirer profit. Et les élites occidentales – à de trop rares exceptions près – ont rejoint Israël dans cette perversion absolue de l'éthique et de la raison fondamentales, tout comme dans les massacres. Si Israël et l'Occident ne sont pas enfin arrêtés, ils utiliseront le génocide de Gaza pour transformer une grande partie du monde en un enfer où tout ce que nous avons appris à mépriser chez les nazis deviendra la nouvelle norme.

En savoir plus   L'aide humanitaire comme embuscade : le nouveau visage terrifiant de la guerre israélienne à Gaza


Situation de la Syrie en juillet 2025


 

La technologie et la finance américaines sont devenues les plus grands alliés d’Israël

 

La libéralisation des marchés de capitaux israéliens dans les années 1980 a créé des liens étroits entre la finance américaine et l’État israélien. Ces liens ont donné naissance à une coalition de capitaux dans les deux pays qui ont intérêt à poursuivre le génocide.

Source : Jacobin, Colin Powers
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou donne une conférence de presse pour le lancement du « Campus TLV », un centre technologique pour les start-ups, les entrepreneurs et les développeurs israéliens dans les nouveaux bureaux de Google, le 10 décembre 2012, à Tel Aviv. (Jack Guez / AFP via Getty Images)

Lors d’un discours enthousiaste devant le Congrès en 1986, le jeune Joe Biden a fait un aveu d’une franchise surprenante. Non seulement Israël était vital pour les intérêts américains, mais si « Israël n’existait pas, les États-Unis devraient l’inventer. » Peu après le 7 octobre, Joe Biden a réitéré cette déclaration en recevant le président israélien Isaac Herzog à la Maison Blanche.

Une façon d’interpréter les commentaires de Biden est de confirmer l’utilité militaire d’Israël pour les États-Unis. En tant qu’avant-poste de la puissance occidentale au Moyen-Orient, Israël a empêché la formation d’un bloc arabe fort et indépendant et a veillé, aux côtés des monarchies du Golfe, à ce que les combustibles fossiles circulent de manière ordonnée et prévisible. Ce service rend le pays essentiel à l’extraction de valeur en périphérie par l’Amérique et sous-tend le soutien indéfectible de Washington à Tel-Aviv.

Mais les considérations géostratégiques ne sont pas les seules à lier les États-Unis et Israël. Le lobbying intérieur, tel que le décrivent John Mearsheimer et Stephen Walt dans leur livre sur le sujet [The Israel Lobby and US Foreign Policy, 2008 – Le lobbye israélien et la politique étrangère des Etats-Unis, NdT ], joue certainement un rôle. Mais en plus de promouvoir les intérêts impériaux de l’Amérique, Israël entretient également des liens économiques profonds avec les États-Unis. Ces liens expliquent pourquoi, lorsqu’il s’agit de la sécurité d’Israël, il n’y a le moindre décalage entre Washington et Tel-Aviv, et pourquoi tant d’entreprises américaines sont complices du génocide israélien en cours à Gaza.

L’économie de l’intégration d’Israël dans l’Empire américain

L’imbrication de l’économie israélienne avec celle de l’Amérique a commencé sérieusement au milieu des années 1980. À l’époque, Israël a adopté une politique d’austérité préconisée par l’économiste Stanley Fischer comme solution à l’hyperinflation qui sévissait dans le pays. (Fischer a ensuite été le huitième gouverneur de la Banque d’Israël et vice-président de la Réserve fédérale américaine. Il est décédé le 31 mai de cette année). Washington a récompensé Tel-Aviv en lui accordant un accord de libre-échange, en lui injectant une aide financière et en renonçant à ses prétentions sur les dettes israéliennes. Cette aide a permis à Israël d’établir des relations plus étroites avec les marchés financiers américains, ce qui a été fait après le lancement du « processus de paix » qui a abouti aux accords d’Oslo au début des années 1990. Dans les années qui ont suivi, les flux d’investissement entre les deux pays ont augmenté de manière significative.

Stimulé par l’afflux de travailleurs qualifiés en provenance des États-Unis et de l’Union soviétique, Israël s’est également taillé, dans les années 1990, un rôle de laboratoire de R&D à faible coût dans le cadre de la division du travail élargie du capital américain. Les secteurs israéliens des technologies de l’information et de la communication (TIC), de la cybersécurité, de la défense et de la biotechnologie sont devenus particulièrement robustes grâce à ces liens. Avec le temps, les mouvements de personnel entre les deux pays sont devenus de plus en plus bidirectionnels. La migration d’Israéliens nés en Union soviétique, comme Ilya Sutskever, vers la Silicon Valley – où il est devenu le scientifique en chef d’OpenAI – est symptomatique de cette dernière évolution.

Environ 75 à 80 % du capital-risque soutenant le secteur technologique israélien provient des États-Unis.

Cela a créé des liens économiques durables entre les capitaux israéliens et américains. Par exemple, la société Intel de Santa Clara est depuis longtemps le plus grand employeur privé en Israël, où elle emploie environ 10 % de sa main-d’œuvre globale et contribue à hauteur de 2 % par an au PIB israélien. En souscrivant et en achetant les euro-obligations d’Israël (c’est-à-dire les dettes souveraines libellées dans une devise étrangère), les établissements financiers occidentaux ont également longtemps joué un rôle essentiel dans les finances publiques et la stabilité macroéconomique du pays.

Cette situation s’est encore accentuée après le 7 octobre 2023. Depuis cette date, Bank of America, Citi, Goldman Sachs, JPMorgan, Deutsche Bank, BNP Paribas et Barclays ont collectivement mis sur le marché des euro-obligations israéliennes d’une valeur de 19,4 milliards de dollars. Leur succès dans la commercialisation de 5 milliards de dollars d’euro-obligations en février dernier a permis aux taux d’intérêt attachés aux dettes de rester raisonnables (+1,2 % dans le cas des obligations à cinq ans et +1,35 % dans le cas des obligations à dix ans) des bons du Trésor américain d’échéances équivalentes. De plus, ces mêmes institutions se classent également parmi les principaux souscripteurs de bons du Trésor israéliens libellés en shekels et parmi les investisseurs les plus actifs sur le marché secondaire où ces dettes sont négociées.

Environ 75 à 80 % du capital-risque soutenant le secteur technologique israélien provient des États-Unis. À la fin du printemps 2025, 108 entreprises israéliennes étaient cotées en bourse aux États-Unis. Elbit Systems, l’un des plus grands fabricants d’armes israéliens, est l’une des sociétés qui émet ses actions. Depuis près de vingt ans, la filiale locale de l’entreprise bénéficie du capital patient offert par les fonds communs de placement et les gestionnaires d’actifs américains tels que le groupe Vanguard. En mai dernier, Elbit a levé 512 millions de dollars supplémentaires auprès d’investisseurs américains par le biais d’une nouvelle émission d’actions.

La technologie, l’État et le militarisme

Le secteur technologique américain a également joué un rôle majeur dans le génocide en cours. Amazon et Google, par exemple, ont tous deux fourni à l’armée israélienne et aux principaux fabricants d’armes des services en cloud au cours des vingt derniers mois.

Depuis octobre 2023, Google et Microsoft ont également fourni à l’armée israélienne leurs principaux modèles d’IA, ce qui leur a valu les félicitations publiques du colonel Racheli Dembinsky, commandant de l’unité du centre de calcul et des systèmes d’information de l’armée israélienne. En outre, les capitaux de la Silicon Valley ont servi à renforcer la stabilité macroéconomique de l’économie israélienne. L’acquisition en mars 2025 d’une société israélienne de sécurité informatique (Wiz) pour 32 milliards de dollars par Alphabet, la société mère de Google, a été la plus grande acquisition de l’histoire de la société et une bouée de sauvetage importante pour l’économie israélienne.

Mais l’implication de la technologie dans le génocide n’est pas seulement le résultat des liens sous-jacents entre les économies américaine et israélienne. Il s’agit également d’un produit du modèle d’entreprise des sociétés technologiques du XXIe siècle.

Ces dernières années, la technologie est devenue de plus en plus dépendante des États plutôt que des consommateurs privés pour réaliser des profits. À des degrés divers, les mastodontes de la Silicon Valley luttent tous contre trois problèmes interdépendants : la concurrence des entreprises chinoises, les inquiétudes quant à la viabilité à long terme de la publicité et des revenus tirés de l’informatique dématérialisée, et la crainte que leurs énormes dépenses d’investissement dans l’infrastructure de l’intelligence artificielle ne portent pas leurs fruits.

Dans ces conditions, la plupart des grandes entreprises ont reconnu que l’obtention de contrats gouvernementaux constituait une protection essentielle face à l’insécurité. Inquiète des perspectives de rentabilité dans l’économie civile, l’industrie technologique américaine, à l’instar des industries américaines de capital-investissement et de capital-risque, en est venue à considérer la défense et la sécurité comme des marchés de croissance particulièrement prometteurs.

En passant des contrats avec l’État israélien, ces entreprises technologiques sont en mesure d’obtenir une source de revenus, une opportunité pour des services d’essais sur le terrain et des applications de services publicitaires, ainsi qu’un moyen de rester dans les bonnes grâces du Pentagone. Comme l’a fait remarquer l’économiste marxiste Rosa Luxemburg il y a un siècle, le militarisme contribue à lier la bourgeoisie à l’État capitaliste. À Gaza, le militarisme attire le capital financier par le biais des commandes de milliards de dollars passées par Israël à General Dynamics, Lockheed Martin et Northrop Grumman, qui appartiennent à Wall Street. Mais il bénéficie également du soutien d’une industrie technologique dont le mantra, il y a dix ans à peine, était « Don’t Be Evil » (Ne soyez pas diabolique).

*

Colin Powers est chercheur principal et rédacteur en chef du programme MENA de Noria Research.


dimanche 29 juin 2025

Quand l’Allemagne utilise l’IA pour faire disparaître les discours pro-palestiniens

L’Allemagne a été l’un des pires pays occidentaux quand il s’est agi de blanchir le génocide israélien en Palestine. Aujourd’hui, elle veut le faire grâce à l’IA.

Source: Jacobin, Daniel G. B. Weissmann
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Près de 50 personnes participent à une manifestation spontanée à Bonn, en Allemagne, le 19 mars 2025, après qu’Israël a rompu le cessez-le-feu et mené des frappes aériennes à Gaza. (Ying Tang / NurPhoto via Getty Images)

À la mi-février, la rapporteure spéciale des Nations unies, Francesca Albanese, devait donner une conférence avec le fondateur de Forensic Architecture, Eyal Weizman, à l’université libre de Berlin. Cependant, l’école a rapidement subi des pressions politiques de la part de l’ambassadeur israélien Ron Prosor et du maire conservateur de Berlin Kai Wegner, qui ont exigé que la direction de l’université « annule immédiatement l’événement et envoie un message clair contre l’antisémitisme ». L’université a alors annulé la conférence, invoquant vaguement des « problèmes de sécurité ». Le journal de gauche Junge Welt a finalement proposé ses locaux comme lieu alternatif pour l’évènement.

Celui-ci s’est déroulé en présence de nombreuses forces de police extrêmement intimidantes : deux cents policiers armés en tenue anti-émeute ont encerclé le bâtiment, tandis qu’une présence policière supplémentaire était exercée dans les bureaux du journal afin de s’assurer qu’aucun délit d’opinion n’était commis. Dans les jours qui ont précédé et suivi, les médias traditionnels allemands se sont bien gardés de souligner que l’intervention des autorités gouvernementales dans les affaires de l’université risquait de menacer la liberté académique. L’accent a été mis sur la nécessité de ne pas promouvoir l’antisémitisme, accusant implicitement Albanese et Weizman précisément de ce délit.

 ARTICLE EN INTÉGRALITÉ 

 
POST SCRIPTUM: 
APRÈS LES USA, L'ALLEMAGNE EST LE PRINCIPAL FOURNISSEUR D'ARMES D'ISRAËL

samedi 21 juin 2025

Complete Chaos! (Tropiques)

 SOURCE: https://www.librairie-tropiques.fr/2025/06/complete-chaos.html

 

Les chefs du Pentagone et du renseignement américain
écartés des discussions Iran-Israël 

Les chefs du Pentagone et du renseignement américain écartés des discussions Iran-Israël – médias
Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national américain. 

      Le président américain Donald Trump a exclu le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard des discussions de haut niveau sur le conflit en cours entre l'Iran et Israël, ont rapporté NBC News et le Washington Post, citant de hauts responsables de l'administration. Selon NBC , la mise à l'écart de Gabbard découlerait de sa résistance publique et interne au discours officiel américain et israélien selon lequel Téhéran est sur le point d'acquérir des armes nucléaires. Hegseth a également été écarté des discussions opérationnelles, le Washington Post rapportant que deux généraux quatre étoiles supervisant le déploiement de moyens militaires américains supplémentaires au Moyen-Orient ont pris la tête des discussions. Ancienne députée démocrate et vétéran de la guerre en Irak, Gabbard critique depuis longtemps les services de renseignement américains, qu'elle supervise désormais, et était connue pour son soutien au lanceur d'alerte de la NSA, Edward Snowden. La diffusion d'une vidéo mettant en garde contre les horreurs d'une guerre nucléaire après une visite à Hiroshima aurait irrité les conseillers de Trump. Son absence à une réunion clé du 8 juin à Camp David sur la politique iranienne a alimenté les spéculations sur son influence réduite, plusieurs sources ayant déclaré à NBC qu'elle n'avait pas participé aux récentes discussions stratégiques.

      Trump s'appuierait désormais sur un groupe consultatif plus restreint et plus "expérimenté" - composé du vice-président JD Vance, du secrétaire d'État Marco Rubio, du directeur de la CIA John Ratcliffe et du vice-président des chefs d'état-major interarmées, le général Dan Caine - qui façonnerait désormais la politique américaine sur l'Iran, plutôt que sur les dirigeants traditionnels de la défense civile et du renseignement. Le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, a démenti ces informations, affirmant que Hegseth « s'entretient avec le président plusieurs fois par jour et qu'il était avec lui dans la salle de crise cette semaine ». Gabbard a également déclaré aux journalistes qu'elle et le président étaient « sur la même longueur d'onde ».

En savoir PLUS : « Je me fiche de ce qu'elle a dit » – Trump rejette les accusations de Tulsi Gabbard concernant l'Iran

      Tandis qu'Israël lançait la semaine dernière une vaste campagne de bombardements contre l'Iran, affirmant que Téhéran était sur le point de produire l'arme nucléaire, Trump à déclaré qu'il déciderait s'il rejoindrait ou non la campagne israélienne « dans les deux prochaines semaines ».Cependant, les services de renseignement américains estiment toujours que l'Iran, bien qu'il ait stocké de l'uranium enrichi, n'a pas pris de mesures concrètes pour développer des armes nucléaires, selon le sénateur Mark Warner, principal démocrate de la commission sénatoriale du renseignement. Ce point de vue est inchangé depuis mars, lorsque Gabbard a déclaré au Congrès que les services de renseignement américains « ne croient pas que l'Iran fabrique une arme nucléaire ». Les services de renseignements américains n'ont aucune preuve que l'Iran fabrique une arme nucléaire, selon un haut responsable démocrate.

En savoir PLUS : Trump qualifie Tucker Carlson de « fou » à propos de la position israélo-iranienne

      Trump a contredit cette évaluation mardi, affirmant que l'Iran était « à quelques semaines » d'obtenir des armes nucléaires et rejetant les remarques de Gabbard en disant : « Je me fiche de ce qu'elle a dit. ». Il a précisé qu'il faisait plutôt confiance à ce que lui racontait son ami Bibi Netanyahou ( depuis des années ) ...

Meanwhile, back at the ranch ...
"la Chine sort de l'ombre"

Résumé des opérations en cours :


Et, finalement ...
Ce qu'on peut raisonnablement penser de tout ça :


La opción Sansón, Israel y ataques nucleares masivos

 FUENTE: https://otralectura.com/2017/12/14/la-opcion-sanson-israel-y-ataques-nucleares-masivos/

En el antiguo testamento (Tanaj hebreo) existe un personaje llamado Sansón, uno de los «jueces» o líderes tribales del pueblo de los israelitas. Este líder, según cuentan en el texto religioso, murió matando a más de tres mil filisteos cuando fue encadenado a los pilares que sostenían el techo de un templo durante una celebración.

La opción Sansón de Israel no está muy desencaminada con la historia bíblica. David Ben Gurión, primer Presidente del Estado de Israel, dejó claro que una sola batalla perdida podía significar el fin del estado. Para poder sobrevivir llevaron a cabo la creación de un ejercito potente, Israel es un estado militarizado, un servicio secreto con un gran hincapié en los asesinatos, no solo de palestinos sino de opositores alrededor del mundo, un programa de destrucción de Oriente Medio llevado a cabo mediante estudios sociológicos para encontrar la mejor forma de destruir las naciones de la región de Oriente Medio que no sean sus aliados, como ha ocurrido con Siria, o en el peor de los casos trabajar para que Estados Unidos destruya países netamente antisionistas como Iraq.

Junto a esto nos encontramos con que, aparte, Israel es un estado nuclear. Gracias al técnico israelí de origen marroquí Mordejai Vanunu, que filtró a la prensa la realidad del programa nuclear israelí en Dimona, se confirmaron las sospechas de la nuclearización de Israel, lo cual convierte al país con más resoluciones condenatorias de la ONU, una potencia nuclear que, también, se ha dedicado al asesinato de científicos en Irán, civiles que eran físicos que trabajaban para el programa nuclear iraní, ya finiquitado.

La opción Sansón es una opción nuclear de disuasión pero no es para tomarlo a broma. No es la disuasión de USA-URSS con la destrucción mutua asegurada y el juego geopolítico y el mantenimiento de la tensión para el normal devenir político, no. Hablamos de una opción perfectamente planificada y preparada que consiste en que en caso de conflicto militar y ante la perdida de la guerra y posterior ocupación por una potencia externa o frente a su eventual desaparición Israel se inmolaría, como ya hace mediante el «Protocolo Hannibal«, lanzando ataques nucleares contra el/los estados agresores y contra todos los países opositores a Israel, otras fuentes hablan de que el ataque implicaría también, de forma eventual, a sus propios aliados.

Sin embargo esto no es sólo una opción de última instancia sino que es una opción para desarmar a los enemigos frente a ataques israelíes. Louis René Beres, profesor de Ciencias Políticas en la Universidad de Purdue, en un artículo de 2004 declaró que la Opción Sansón debía de ser contemplada desde el punto de vista de la seguridad, ya que la protección de Israel sería más fácil si esta queda en manos de armas nucleares en lugar de armamento convencional y que eso podía servir para evitar respuestas de otros países frente a ataques preventivos y sorpresivos contra otros países (como quería hacer con Irán).

La opción nuclear no es una cuestión de seguridad sino una cuestión de superioridad de Israel frente a las naciones de Oriente Próximo cuyo destino en este contexto es la de ser cómplices felices o enemigos exterminados. Donde la situación real es que Siria es un estado destruido, como Líbano o Yemen e Irán es un estado nuclearmente desarmado y en guerra con Israel.

Otra cosa es que Israel no forma parte del tratado de no proliferación de armas nucleares. Israel es un estado que está implicado en muchas guerras en Oriente Medio para destruir cualquier oposición a su seguridad. La ONU debe de examinar sus instalaciones y arsenales de armas de destrucción masiva y acreditarlas. (Pixabay)

 

mardi 18 mars 2025

"Amazon, Google y Microsoft proporcionan infraestructura tecnológica crítica al ejército israelí"

 Quand on se ballade sur internet, c'est comme si on avait un bonnet fluo dans un magasin. Quand on est palestinien, le magasin c'est un terrain de chasse où l'on est la proie.

FUENTE: https://www.publico.es/sociedad/gente/amazon-google-microsoft-proporcionan-infraestructura-tecnologica-critica-ejercito-israeli.html?utm_source=piano&utm_medium=newsletter&utm_campaign=captacion&utm_content=diaria&segment=registrados&piano=email&tpcc=nldiaria1224&pnespid=VuQw9lkE8SBLig2O6cmITklJpAlnn7d0_14TB6EJK5DKSErAp90XGErDa04xwVO_Hnhh2ZFn

Hablamos con la activista del colectivo que investiga y denuncia los intereses y la vinculación de este consorcio público con Israel.

Tina Mason, activista del col·lectiu La Fira en la mira.
Tina Mason, activista del colectivo La Fira en la mira.Emma Pons Valls

Barcelona-

Lattaquié - Butcha, comparaison de l’information

 Contexte "spectaculaire" à la mi-mars 2025 au Proche-orient:

En quelques jours 7000 personnes ont été tuées en Syrie par les égorgeurs inclusifs. Que répond Bruxelles? Lundi 17 mars, le coeur du jardin mondial des saints herbivores européens versus la jungle de carnivores du monde extérieur (pour reprendre les éléments de langage de Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères de 2019 à 2024) annonce un aide de 2.500 millions d'euros pour l'égorgeur en chef (qui sait bien tailler sa barbe et mettre une cravate, pas comme Zelenski!). De quoi le tenir en laisse tout en lui lâchant suffisament la bride pour continuer.

Israel vient aujourd'hui d'assassiner 400 palestiniens, visés dans leurs voitures, tirés comme des lapins. Hier, l'US army faisait de même au Yemen (depuis le Quatar): 50 femmes et enfants versus missiles.

🇺🇦⚡🇸🇾

🔸Sur l'exemple de Lattaquié, on peut voir à quoi ressemblent les véritables massacres de masse à l'ère de l'hyper-information : tout est pratiquement en direct, et un jour ou deux plus tard, on trouve des centaines de photos et de vidéos de cadavres défigurés et de rivières de sang.

🔸Et ce, alors que les djihadistes contrôlent Lattaquié.

🔸Comparez avec Bucha : les informations indiquant qu'il s'y passait quelque chose ont commencé à arriver seulement deux ou trois jours après l'entrée des FAU dans la ville.

🔸Une semaine plus tard, les premières vidéos obscures, des photos fragmentaires, avec des cadavres anonymes soigneusement disposés, sans visages visibles.

🔸La situation en 2025 est la suivante : Les bases militaires russes abritent des citoyens syriens qui sont tués par des djihadistes soutenus par l'UE en raison de leurs croyances religieuses ou appartenance ethnique.



PS: la mission d'enquête de gendarmes français dépêchée à Butcha n'a toujours pas remis son rapport sur le dit "massacre" qui occasionna la rupture des négociations de paix entre ukrainiens (un des négociateurs reçut à une balle dans la tête, trop pro-russe) et russes en avril 2023, après que Boris Johnson vint mettre son grain de sel pour les faire capoter.

dimanche 16 mars 2025

Des soldats israéliens admettent écraser des Palestiniens morts ou vivants avec leurs bulldozers, selon CNN

 SOURCE: https://www.les-crises.fr/des-soldats-israeliens-admettent-ecraser-des-palestiniens-morts-ou-vivants-avec-leurs-bulldozers-selon-cnn/

Le réserviste de l’armée israélienne est revenu différent, traumatisé par ce qu’il avait vu dans la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré sa famille à CNN. Six mois après avoir été envoyé au combat, il luttait contre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) une fois rentré chez lui. Avant son redéploiement, il s’est suicidé. « Il est sorti de Gaza, mais Gaza n’est pas sortie de lui. Et il en est mort, à cause du post-traumatisme », a déclaré sa mère, Jenny Mizrahi.

Source : CNN, Nadeen Ebrahim, Mike Schwartz
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Eliran Mizrahi, qui s’est suicidé en juin, photographié à Gaza. Famille d’Eliran Mizrachi

Note de la rédaction : cette histoire contient des détails sur le suicide et la violence qui pourraient déranger certains lecteurs.

Tel Aviv et Ma’ale Adumim (CNN) – Eliran Mizrahi, 40 ans et père de quatre enfants, a été déployé à Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Le réserviste de l’armée israélienne est revenu différent, traumatisé par ce qu’il avait vu dans la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré sa famille à CNN. Six mois après avoir été envoyé au combat, il luttait contre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) une fois rentré chez lui. Avant son redéploiement, il s’est suicidé. « Il est sorti de Gaza, mais Gaza n’est pas sortie de lui. Et il en est mort, à cause du post-traumatisme », a déclaré sa mère, Jenny Mizrahi.

L’armée israélienne a déclaré qu’elle fournissait des soins à des milliers de soldats souffrant de SSPT ou de maladies mentales causées par les traumatismes subis pendant la guerre. Le nombre de ceux qui se sont suicidés n’est pas clair, car les Forces de défense israéliennes (FDI) n’ont pas fourni de chiffres officiels.

La tombe d’Eliran Mizrahi est ornée de fleurs et du drapeau israélien lors de son enterrement militaire à Jérusalem le 13 juin 2024. Famille d’Eliran Mizrachi

Un an après, la guerre d’Israël à Gaza a fait plus de 42 000 morts, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, et les Nations unies signalent que la plupart des morts sont des femmes et des enfants.

La guerre, lancée après que le Hamas a tué 1 200 personnes et en a pris plus de 250 en otage, est déjà la plus longue qu’ait connue Israël depuis la création de l’État juif. Alors qu’elle s’étend désormais au Liban, certains soldats disent redouter d’être enrôlés dans un nouveau conflit.

« Beaucoup d’entre nous ont très peur d’être à nouveau enrôlés dans une guerre au Liban », a déclaré à CNN un infirmier des FDI qui a servi quatre mois à Gaza, sous le couvert de l’anonymat en raison du caractère sensible de la question. « Beaucoup d’entre nous ne font pas confiance au gouvernement en ce moment. »

À de rares exceptions près, les autorités israéliennes ont interdit l’accès à Gaza aux journalistes étrangers, à moins qu’ils ne soient escortés par les FDI. Il est donc difficile de rendre compte de l’ampleur des souffrances des Palestiniens ou de l’expérience des soldats sur place. Les soldats israéliens qui ont combattu dans l’enclave ont déclaré à CNN qu’ils ont été témoins d’horreurs que le monde extérieur ne pourra jamais vraiment comprendre. Leurs récits offrent un rare aperçu de la brutalité de ce que les critiques ont appelé la « guerre éternelle » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et du tribut intangible qu’elle prélève sur les soldats qui y participent.

Pour de nombreux soldats, la guerre à Gaza est une lutte pour la survie d’Israël et doit être gagnée par tous les moyens. Mais cette bataille a également des conséquences psychologiques qui, en raison de la stigmatisation, restent largement cachées. Des entretiens avec des soldats israéliens, un médecin et la famille de Mizrahi, le réserviste qui s’est suicidé, permettent de comprendre le fardeau psychologique que la guerre fait peser sur la société israélienne.

Le bilan en matière de santé mentale

Mizrahi a été déployé à Gaza le 8 octobre de l’année dernière et a été chargé de conduire un bulldozer D-9, un véhicule blindé de 62 tonnes qui peut résister aux balles et aux explosifs.

Il a passé la majeure partie de sa vie dans la vie civile, travaillant comme directeur dans une entreprise de construction israélienne. Après avoir été témoin des massacres commis par le Hamas, il a ressenti le besoin de se battre, a déclaré Jenny à CNN.

Le réserviste a passé 186 jours dans l’enclave jusqu’à ce qu’il soit blessé au genou et qu’il subisse des lésions auditives en février lorsqu’une grenade propulsée par une roquette (RPG) a touché son véhicule, a indiqué sa famille. Il a été retiré de Gaza pour être soigné et, en avril, on lui a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique, pour lequel il suit une thérapie hebdomadaire.

Son traitement n’a rien donné.

« Ils ne savaient pas comment les traiter (les soldats) », a déclaré Jenny, qui vit dans la colonie israélienne de Ma’ale Adumim, en Cisjordanie occupée. « Ils (les soldats) ont dit que la guerre était très différente. Ils ont vu des choses qui n’ont jamais été vues en Israël. »

Lorsque Mizrahi était en permission, il souffrait d’accès de colère, de transpiration, d’insomnie et de retrait social, a déclaré sa famille. Il disait à sa famille que seuls ceux qui étaient à Gaza avec lui pouvaient comprendre ce qu’il vivait.

« Il disait toujours que personne ne comprendrait ce que j’ai vu », a déclaré sa sœur, Shir, à CNN.

Jenny se demande si son fils a tué quelqu’un et s’il n’a pas pu le supporter.

Des Palestiniens déplacés marchent sur un chemin de terre bordé de décombres de bâtiments dans le quartier Shejaiya de la ville de Gaza, le 7 octobre 2024. Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

« Il a vu beaucoup de gens mourir. Il a peut-être même tué quelqu’un. (Mais) nous n’apprenons pas à nos enfants à faire ce genre de choses », a-t-elle déclaré. « Alors, quand il a fait ça, quelque chose comme ça, peut-être que ça a été un choc pour lui. »

Guy Zaken, l’ami de Mizrahi et copilote du bulldozer, a apporté des précisions sur leur expérience à Gaza. « Nous avons vu des choses très, très, très difficiles », a déclaré M. Zaken à CNN. « Des choses difficiles à accepter. »

L’ancien soldat a parlé publiquement des traumatismes psychologiques subis par les troupes israéliennes à Gaza. Lors d’un témoignage devant la Knesset, le parlement israélien, en juin, Zaken a déclaré qu’à de nombreuses reprises, les soldats ont dû « écraser des terroristes, morts ou vivants, par centaines. »

« Tout gicle », a-t-il ajouté.

Zaken dit qu’il ne peut plus manger de viande, car cela lui rappelle les scènes horribles dont il a été témoin depuis son bulldozer à Gaza, et qu’il a du mal à dormir la nuit, le bruit des explosions résonnant dans sa tête.

« Lorsque vous voyez beaucoup de viande à l’extérieur, et du sang… à la fois le nôtre et le leur (Hamas), cela vous affecte vraiment lorsque vous mangez », a-t-il déclaré à CNN, faisant référence aux corps comme à de la « viande. »

Il affirme que la grande majorité des personnes qu’il a rencontrées étaient des « terroristes. »

« Les civils que nous avons vus, nous les avons arrêtés et leur avons apporté de l’eau à boire, et nous les avons laissés manger de notre nourriture », a-t-il rappelé, ajoutant que même dans de telles situations, les combattants du Hamas leur tiraient dessus.

« Il n’y a donc pas de citoyens », a-t-il déclaré, faisant référence à la capacité des combattants du Hamas à se fondre dans la population civile. « C’est du terrorisme. »

Cependant, lorsque les soldats rencontrent des civils, beaucoup sont confrontés à un dilemme moral, selon l’infirmier des FDI qui a parlé à CNN sous le couvert de l’anonymat.

Les soldats israéliens avaient une « attitude collective très forte » de méfiance à l’égard des Palestiniens de Gaza, en particulier au début de la guerre, a déclaré l’infirmier.

Il y avait l’idée que les habitants de Gaza, y compris les civils, « sont mauvais, qu’ils soutiennent le Hamas, qu’ils aident le Hamas, qu’ils cachent des munitions », a déclaré l’infirmier.

Sur le terrain, cependant, certaines de ces attitudes ont changé « lorsque l’on a des civils gazaouis sous nos yeux », ont-ils déclaré.

Les FDI ont déclaré qu’elles faisaient tout leur possible pour minimiser les pertes civiles à Gaza, notamment en envoyant des messages textuels, en passant des appels téléphoniques et en larguant des tracts d’évacuation pour avertir les civils avant les attaques.

Malgré cela, les civils de Gaza ont été tués à plusieurs reprises et en grand nombre, y compris lorsqu’ils s’abritaient dans des zones que l’armée a elle-même désignées comme des « zones de sécurité. »

Le bilan en matière de santé mentale à Gaza risque d’être énorme. Les organisations humanitaires et les Nations unies ont souligné à plusieurs reprises les conséquences catastrophiques de la guerre sur la santé mentale des civils de Gaza, dont beaucoup avaient déjà été marqués par un blocus de 17 ans et plusieurs guerres avec Israël. Dans un rapport publié en août, les Nations unies ont déclaré que les expériences des habitants de Gaza défiaient « les définitions biomédicales traditionnelles des troubles de stress post-traumatique (TSPT), dans la mesure où dans le contexte de Gaza, le mot post de post-trumatique n’a pas le loisir d’exister.

Après que Mizrahi a mis fin à ses jours, des vidéos et des photos ont fait surface sur les médias sociaux montrant le réserviste en train de raser des maisons et des bâtiments à Gaza et posant devant des structures vandalisées. Certaines de ces images, qui auraient été postées sur ses comptes de médias sociaux aujourd’hui supprimés, sont visibles dans un documentaire au cours duquel il avait été interviewé sur la chaîne israélienne Channel 13.

Sa sœur, Shir, a déclaré avoir vu de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux accusant Mizrahi d’être « un meurtrier », l’injuriant et réagissant par des émojis hostiles.

« C’était difficile », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle faisait de son mieux pour l’oublier. « Je sais qu’il avait bon cœur. »

Dégager les morts des débris

Ahron Bregman, politologue au King’s College de Londres, qui a servi dans l’armée israélienne pendant six ans, notamment lors de la guerre du Liban en 1982, a déclaré que la guerre de Gaza ne ressemble à aucune autre guerre menée par Israël.

« C’est très long », a-t-il dit, et c’est une zone urbaine, ce qui signifie que les soldats se battent au milieu de nombreuses personnes, « dont la grande majorité sont des civils. »

Les conducteurs de bulldozers font partie de ceux qui sont le plus directement exposés à la brutalité de la guerre, a déclaré M. Bregman. « Ce qu’ils voient, ce sont des morts, et ils les dégagent (avec) les débris », a-t-il déclaré à CNN. « Ils passent par dessus. »

Des femmes palestiniennes pleurent un parent tué lors d’un bombardement israélien sur la bande de Gaza, dans un hôpital de Deir al-Balah, le 22 mars 2024. Abdel Kareem Hana/AP

Pour beaucoup, la transition du champ de bataille à la vie civile peut être accablante, surtout après une guerre urbaine qui a entraîné la mort de femmes et d’enfants, a déclaré Bregman.

« Comment pouvez-vous mettre vos enfants au lit alors que vous avez vu des enfants tués à Gaza ? »

Malgré le syndrome de stress post-traumatique de Mizrahi, sa famille a déclaré qu’il avait accepté de retourner à Gaza lorsqu’il a été rappelé. Deux jours avant son redéploiement, il s’est suicidé.

Dans sa maison, Jenny a consacré une pièce à la mémoire de son fils décédé, avec des photos de son enfance et de son travail dans le bâtiment. Parmi les objets que sa mère a conservés figure la casquette que portait Mizrahi lorsqu’il s’est tiré une balle dans la tête, dont les impacts sont clairement visibles.

La famille de Mizrahi a commencé à parler de sa mort après que les Forces de défense israéliennes (FDI) lui ont refusé un enterrement militaire, arguant qu’il n’avait pas été « en service de réserve actif ». Elles sont ensuite revenues sur leur décision.

Eliran Mizrahi, enfant, dans un collage de photos encadré dans la maison familiale, en Cisjordanie occupée. Famille d’Eliran Mizrachi

Le journal israélien Haaretz a rapporté que 10 soldats ont mis fin à leurs jours entre le 7 octobre et le 11 mai, selon des données militaires obtenues par le journal.

Interrogé par CNN sur le nombre de suicides au sein des FDI depuis la guerre, Uzi Bechor, psychologue et commandant de l’unité de réponse au combat des FDI, a déclaré que le corps médical n’était pas autorisé à fournir un chiffre et que l’armée considérait que le taux de suicide n’avait pratiquement pas changé.

« Le taux de suicide dans l’armée est plus ou moins stable au cours des cinq ou six dernières années », a déclaré Bechor, précisant qu’il avait en fait diminué au cours des dix dernières années.

Même si le nombre de suicides est plus élevé, a-t-il dit, le ratio jusqu’à présent « est assez semblable à celui de l’année précédente parce que nous avons plus de soldats. »

« Cela ne signifie pas qu’il y a une tendance à l’augmentation des suicides », a déclaré Bechor à CNN.

Il n’a pas communiqué à CNN le nombre de suicides ni leur taux. « Chaque cas nous brise le cœur », a-t-il déclaré.

Pourtant, plus d’un tiers des soldats éloignés du combat souffrent de problèmes de santé mentale. Dans une déclaration faite en août, la division de réhabilitation du ministère israélien de la défense a indiqué que chaque mois, plus de 1 000 nouveaux soldats blessés sont rappelés des combats pour être soignés. 35 % d’entre eux se plaignent de leur état mental, et 27 % développent « une réaction mentale ou un syndrome de stress post-traumatique. »

Elle ajoute que d’ici la fin de l’année, 14 000 combattants blessés seront probablement admis pour être soignés, et qu’environ 40 % d’entre eux devraient être confrontés à des problèmes de santé mentale.

Plus de 500 personnes meurent par suicide en Israël et plus de 6 000 autres tentent de se suicider chaque année, selon le ministère de la santé du pays, qui note que « les chiffres mentionnés sont sous-estimés d’environ 23 %. »

En 2021, le suicide a été la principale cause de décès parmi les soldats de Tsahal, a rapporté le Times of Israel, citant des données militaires qui montrent qu’au moins 11 soldats ont mis fin à leurs jours cette année-là.

Au début de l’année, le ministère de la santé a cherché à « démentir les rumeurs d’augmentation des taux de suicide depuis le 7 octobre », affirmant que les cas signalés sont des « incidents isolés dans les médias et les réseaux sociaux ». Sans fournir de chiffres, le ministère a déclaré qu’il y avait eu une « diminution du nombre de suicides en Israël entre octobre et décembre par rapport aux mêmes mois de ces dernières années. »

M. Bregman, vétéran de la guerre du Liban, a déclaré qu’il était désormais plus facile de parler du syndrome de stress post-traumatique et d’autres problèmes de santé mentale que dans les années 1970 et 1980, grâce à la diminution de la stigmatisation. Néanmoins, il a ajouté que les soldats qui sortent de Gaza « porteront (leurs expériences) pour le reste de leur vie. »

L’infirmier des FDI qui a parlé à CNN a déclaré qu’un responsable de la santé mentale était désigné pour chaque unité de l’armée pendant et après le déploiement. L’impact de la guerre persiste néanmoins, a déclaré l’infirmier, avec des soldats aussi jeunes que 18 ans souffrant de traumatismes mentaux à Gaza. Ils pleuraient souvent ou semblaient émotionnellement engourdis, a ajouté l’infirmier.

Normaliser l’anormal

Bechor, le psychologue de Tsahal, a déclaré que l’un des moyens utilisés par l’armée pour aider les troupes traumatisées à reprendre leur vie est d’essayer de « normaliser » ce qu’elles ont vécu, en partie en leur rappelant les horreurs commises le 7 octobre.

« Cette situation n’est pas normale pour les êtres humains », a déclaré Bechor, ajoutant que lorsque les soldats reviennent du champ de bataille avec des symptômes de stress post-traumatique, ils se demandent : « Comment puis-je rentrer chez moi après ce que j’ai vu ? Comment puis-je m’engager avec mes enfants après ce que j’ai vu ? »

« Nous essayons de normaliser la situation et de les aider à se souvenir de leurs valeurs et des raisons pour lesquelles ils sont allés là-bas (à Gaza) », a-t-il déclaré à CNN.

Pour les dizaines de milliers d’Israéliens qui se sont portés volontaires ou qui ont été appelés à combattre, la guerre à Gaza a été perçue non seulement comme un acte d’autodéfense, mais aussi comme une bataille existentielle. Cette notion a été vantée par les principaux dirigeants politiques et militaires israéliens, ainsi que par les alliés internationaux d’Israël.

Des soldats portent le cercueil d’un capitaine israélien tué lors de combats dans le sud de la bande de Gaza, lors de ses funérailles à Beit Jann, Israël, le 16 juin 2024. Amir Levy/Getty Images

Netanyahu a qualifié le Hamas de « nouveaux nazis » et le président américain Joe Biden a déclaré que « l’ancienne haine des Juifs » entérinée par les nazis avait été « ramenée à la vie » le 7 octobre.

Les menaces extérieures qui pèsent sur leur pays ont unifié de nombreux Israéliens, mettant en veilleuse les querelles politiques internes qui divisaient la société depuis des mois. Pendant ce temps, les souffrances des Palestiniens ont été largement absentes des écrans de télévision israéliens, dominés par les nouvelles concernant les otages de Gaza.

Après les attaques du Hamas, les sondages ont montré que la plupart des Israéliens soutenaient la guerre à Gaza et ne voulaient pas que leur gouvernement arrête les combats, même en négociant la libération des otages kidnappés. À l’occasion du premier anniversaire de l’attaque du 7 octobre, un sondage publié par l’Institut israélien de la démocratie a révélé que seuls 6 % des Israéliens pensent que la guerre à Gaza devrait être arrêtée en raison du « coût élevé en vies humaines. »

Certains soldats, cependant, ne pouvaient rationaliser les horreurs qu’ils ont vues.

À son retour de Gaza, Mizrahi disait souvent à sa famille qu’il sentait un « sang invisible » sortir de lui, a déclaré sa mère.

Shir, sa sœur, accuse la guerre d’être à l’origine de la mort de son frère. « À cause de l’armée, à cause de cette guerre, mon frère n’est pas là », a-t-elle déclaré. « Il n’est peut-être pas mort d’une balle (de combat) ou d’une grenade, mais d’une balle invisible », a-t-elle ajouté, faisant référence à ses souffrances psychologiques.

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Qu’est-ce que le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ? Le SSPT est un trouble de la santé mentale causé par des événements très stressants, effrayants ou pénibles, selon le Service national de santé britannique. Une personne atteinte de SSPT revit souvent l’événement traumatique sous forme de cauchemars et de flashbacks, et peut éprouver des sentiments d’isolement, d’irritabilité et de culpabilité. Le SSPT peut se développer immédiatement après l’expérience d’un événement perturbant, ou se manifester des semaines, des mois, voire des années plus tard.

Source : CNN, Nadeen Ebrahim, Mike Schwartz, 21-10-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises