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jeudi 4 décembre 2025

Entretien avec Henri Lefebvre (1972). Note sur l'impasse de la "révolution urbaine"

 

 

 Vers 11mns, Henri Lefebre dit : "On a mis entre 1960 et 70 des espoirs illimités, insensés dans l'urbanisme. On allait constituer une grande science nouvelle et une science immédiatement efficace: une science de la vie sociale. L'échec est complet, total, absolu."

Cependant, pour lui, il ne s'agit que d'un "échec administratif" et il croit encore en une élaboration à venir, à construire (pourrait-on dire) du "temps-espace". La chimère du quotidien comme mille-feuille phénoménologique à creuser, cette projection du poétique sur la ville qui devrait en rester là, continue.

 

Mais justement il ne construit pas sa petite situation sans avenir (Ivan Chtcheglov). Il veut encore la grande, l'infinie, l'idéale.

La chimère vaut toujours tant qu'elle vient de lui: idéalisme performatif, pas de ciment, pas de mortier.

Pas de valeur d'usage réelle à laquelle se confronter.

Le niveau de l'artiste, de Jorn par exemple avec Albisola, est plus concret et vrai. Même si plus limité en apparence. Mais c'est un ilôt matériel auquel se rattacher et unir à d'autres, à des parcours aussi, eux aussi réels et concrets.

Lefebvre est amplement responsable de l'impasse "utopique urbaine" contre la dictature de marché. Cette révélation arrive toujours au bout de sa logique alors qu'elle est le déjà-là permanent, l'ennemi premier, celui que les élucubrations idéalistes ne peuvent mettre de côté qu'un temps: le pari de la marge contre l'impérialisme est forcément déceptif.

La poésie est une arme de circonstance pas un objectif.