Article épinglé

jeudi 28 août 2025
lundi 21 juillet 2025
Libération d’Abdallah : le « système Retailleau » entre insultes et mensonges
SOURCE: https://regisdecastelnau.substack.com/p/liberation-dabdallah-le-systeme-retailleau
Le déferlement d’ignominies qui a suivi l’annonce de la libération de Georges Ibrahim Abdallah oblige à une autre publication après l’article paru le jour de cette annonce.
Il y a ceux qui dans le souci de soutenir bec et ongles les horreurs qu’Israël commet en Palestine se jetent sur la nouvelle sans rien savoir. Des raisons et des conditions de la condamnation d’Abdallah, de la scandaleuse durée de sa détention, et bien évidemment de la véritable personnalité de celui que la France a gardé en prison pendant 40 ans. Ceux-là n’ont démontré une fois de plus que leur bêtise et leur absence d’humanité.
Mais il y a les autres, ceux qui savaient parfaitement de quoi il s’agissait, et en ont quand même profité pour déverser leur propagande la plus grossière.
La palme de la cochonnerie revient évidemment à Retailleau qui a insulté le patriote libanais en escamotant son premier prénom (Georges) pour conserver celui d’Ibrahim. Histoire de le faire passer pour un musulman islamiste, alors qu’Abdallah est un chrétien maronite, militant communiste, qui combattait contre Israël et les États-Unis quand ces deux pays directement et indirectement avait envahi le sien causant la mort de près de 20 000 civils.
Les soutiens militants d’Israël s’en sont également donnés à cœur joie, escamotant les conditions dans lesquelles sont intervenus les assassinats dont la justice a considéré qu’Ibrahim Abdallah était le complice. Passant également sous silence le fait que le militant libanais était judiciairement libérable depuis 25 ans, et que seules, pressions et interventions politiques, auxquelles comme d’habitude les autorités françaises se sont servilement soumises, ont empêché le respect des décisions des juridictions d’application des peines.
S’il n’y avait ne serait-ce qu’un prisonnier politique en France, c’était bien Georges Ibrahim Abdallah.
Dans quel contexte sont intervenus en 1982 les assassinats des deux diplomates israéliens et américains, dont il sera reconnu plus tard qu’il s’agissait d’agents de services secrets ? En 1982 Israël, comme d’habitude sans déclaration de guerre avait envahi le Liban afin de « liquider » l’OLP qui avait son siège à Beyrouth. Cette guerre atroce, à base de bombardement des quartiers civils a provoqué au moins 18 000 morts parmi cette population. C’est également à ce moment-là que se sont déroulés les « massacres de Sabra et Chatila » perpétré par des milices chrétiennes sous la protection de l’armée israélienne. Tous les historiens savent très bien la responsabilité de « l’armée la plus morale du monde » portait une lourde responsabilité. C’est une commission d’enquête israélienne (la Commission Kahan) qui a conclu en 1983 que le ministre de la Défense israélien de l'époque, Ariel Sharon, portait une « responsabilité personnelle » dans ces événements dont le bilan se montait à plus de 2000 morts, femmes, enfants et personnes âgées.
Georges Abdallah arrêté en France en 1984.
Une série d’attentats terroristes ont frappé la France entre 1985 et 1986, revendiqués notamment par le groupe islamiste chiite pro-iranien « Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient ». Une invraisemblable campagne de presse a visé à faire porter à Abdallah et à son organisation la responsabilité de ces attentats. Alors même qu’on le saura par la suite, il s’agissait de groupes liés au terrorisme pro-iranien pour protester contre le soutien français à l’Irak durant la guerre Iran/Irak. Avec lesquels l’organisation d’Abdallah n’avait rien à voir.
C’est dans ce contexte que le militant libanais sera jugé et condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité par une cour d’assises spéciale chargée de juger les affaires de terrorisme. Et ce après une procédure assez invraisemblable. Il y eut s’abord la violation de la règle « non bis in idem » avec Abdallah jugé deux fois pour les mêmes faits. Il y eut ensuite l’aveu postérieur de son avocat reconnaissant qu’il l’avait trahi et travaillé avec les services secrets français. Rien que cette situation ahurissante de violation de tous les principes qui gouvernent le procès pénal, rendait difficile le déroulement d’une procédure régulière. Ensuite toujours, contraint de changer d’avocat, Abdallah commit l’erreur de choisir Jacques Vergès qui mit en œuvre une soi-disant stratégie de rupture absurde, irresponsable et provocatrice. En menaçant la Cour de représailles si celle-ci entrait en voie de condamnation, meilleur moyen de faire plonger son client. Malgré ses dénégations concernant sa complicité Georges Abdallah fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Et malgré ces énormités, il ne fut pas possible d’obtenir une révision de la procédure.
En application de la loi française, il est libérable depuis 1999. Sa remise en liberté a été prononcée à plusieurs reprises par le tribunal d’application des peines. Libération systématiquement annulée par les juridictions supérieures sur appel tout aussi systématique du parquet. En général sur pression du pouvoir politique et pour céder aux injonctions des États-Unis alors qu’Israël se révéla plus discret, préférant peut-être des méthodes plus expéditives. Le sommet fut atteint quand sa libération fut prononcée avec la condition de la prise par le ministre de l’Intérieur d’un arrêté d’expulsion. Manuel Valls, jamais en retard d’une vilenie, refusa toujours de le prendre... Maintenant ainsi Abdallah en prison. Où il restera enfermé pendant plus de 40 ans, étant alors le plus ancien détenu des pays de l’UE.
En France, on pratique les doubles standards
La guerre secrète, ça existe. Et lorsqu’on est en guerre on la pratique. Israël qui est en guerre depuis sa création le fait, mais habituellement discrètement. Car quand ses services interviennent sur le territoire d’État étranger, en droit cela s’appelle du terrorisme. On renvoie pour cela au film de Spielberg « Munich ». Et à l’exécution de Mahmoud Hamchari sur le territoire français. Tout le monde sait qui a perpétré cet attentat, sauf manifestement les autorités françaises qui n’ont jamais bougé.
Rappelons les déclarations du chef du Shin Bet Ronen Bar, « qu’Israël travaillera à l’assassinat des dirigeants du Hamas. Le Conseil ministériel, le cabinet israélien nous a fixé un objectif, qui est en termes simples, l’élimination du Hamas, et nous sommes déterminés à le faire. Partout, à Gaza, dans la Cisjordanie, au Liban, en Turquie, au Qatar ». Comme d’habitude Netanyahou ne s’est pas gêné lorsqu’il a annoncé son intention le 22 novembre 2023 en déclarant : « J’ai donné l’ordre au Mossad d’agir contre les dirigeants du Hamas où qu’ils se trouvent ».
Comprenons-nous bien, vouloir frapper son ennemi à la tête a une autre légitimité morale que le massacre des civils de Gaza. Et à la guerre, ça marche comme ça. Mais en la circonstance ce qui est effarant c’est le sentiment d’impunité qui anime le pouvoir israélien revendiquant par avance le droit d’aller pratiquer le terrorisme sur le territoire d’autres États !
Concernant la France, si jamais cela arrivait chez nous, on peut malheureusement imaginer ce que serait la réponse de Macron et des dirigeants français. Rappelons-nous les réactions dans notre pays après les attentats terroristes perpétrés par Israël au Liban avec l’utilisation des « pagers numériques ». Ce ne fut qu’acclamations ravies lancées par les soutiens de l’État hébreu. Alors qu’il s’agissait explicitement d’attentats terroristes, que ces méthodes sont interdites par une convention internationale qu’Israël a signée, et qu’ils ont entraîné la mort et les blessures de civils innocents et en particulier d’enfants.
Alors oui, Georges Ibrahim Abdallah n’était pas un terroriste islamiste comme les menteurs et les ignorants veulent le faire croire. C’était un combattant libanais luttant contre les agresseurs de son pays et ceux qui les soutiennent. C’était un prisonnier politique, condamné sur des bases politiques et maintenu en prison au-delà de sa peine, pour des raisons politiques.
Prétendre le contraire est une indignité. Mais on sait bien quel est son objectif. Absoudre Israël de ce qu’il fait à Gaza.
jeudi 13 mars 2025
De quoi Murray Bookchin était-il réellement le nom ?
SOURCE: https://www.librairie-tropiques.fr/2020/10/de-quoi-murray-bookchin-etait-il-reellement-le-nom.html
Le héros anarchiste Murray Bookchin
était un sioniste
qui dissimulait le colonialisme
et les crimes de guerre israéliens
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Voilà qui devrait intéresser les apologistes d’Apo (surnom d’Abdullah Öcalan) et du « Rojava », ce nouvel Israël en terre syrienne. Il est légitime de comparer la création d’Israël à celle du « Rojava » : dans les deux cas, l’idéologie gauchiste a été utilisée pour créer un état ethnique aux mains de l’Occident. Dans les deux cas, des agents d’influence ont présenté le nouvel état comme une formidable expérience d’autogestion. Des gauchistes du monde entier ont afflué en Israël pour travailler dans les kibboutz, pensant faire ainsi la révolution sociale ; des gauchistes du monde entier ont également afflué au « Rojava », dans le même but.
Notons qu’en France, c’est une orga auparavant appelée Alternative Libertaire et maintenant Union Communiste Libertaire, qui promeut cet assemblage idéologique ; l’UCL a envoyé de l’argent mais aussi des combattants vers la Syrie, elle a organisé une tournée de promotion des YPG dans toute la France pour inciter les jeunes « déters » à partir en Syrie tuer des Arabes avec des armes US, au nom de l’anarchisme.
Et l’UCL, c’est quoi ? Une orga d’à peine plus de 500 militants, créée à l’origine par George Fontenis, celui qui dans les années 50 a traumatisé la Fédération Anarchiste en y créant un comité secret qui prenait toutes les décisions dans le dos des adhérents… voilà d’où vient l’anti-complotisme de l’UCL : elle a été créée par un comploteur dénué de honte (il assuma cette trahison jusqu’à la fin de sa vie). Mais Fontenis a-t-il fait ça par soif de pouvoir ou simplement parce qu’il travaillait pour d’autres forces ? L’histoire ne le dit pas. Toujours est-il que l’UCL est une orga ridiculement petite qui malgré ses discours « anarchistes », « libertaires » ou « communistes libertaires », bénéficie de la promotion du Monde, traque les horribles « conspirationnistes », a soutenu les guerres de l’OTAN en Libye et en Syrie, et à l’heure actuelle réagit à l’arrivée du technofascisme de la même manière que la CGT (dont elle est proche) : ils valident le récit officiel de la « terrible pandémie ».
Avec des amis comme ça, le prolétariat n’a pas besoin d’ennemis !
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article original : https://bennorton.com/anarchist-murray-bookchin-zionist-israel-colonialism/
traduction : Pierre Royer et Vincent Lenormant
14 juin 2019 – Ben Norton
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Pour les anarchistes, Murray Bookchin est une sorte de saint. Ses idées à propos de l’écologie sociale et de ce qu’il nommait le « municipalisme libertaire » et le « communalisme » ont influencé des générations de gauchistes auto-proclamés, et il était souvent cité comme l’une des forces idéologiques soutenant les mouvements anti-mondialisation ainsi que Occupy Wall Street.
Bookchin devint particulièrement influent au sein des milieux kurdophiles après qu’Abdullah Öcalan, le chef emprisonné [par la Turquie] du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a adopté sa conception du « confédéralisme démocratique ». Conception que ses partisans tenteront plus tard de mettre en pratique dans le nord-est de la Syrie – avec l’aide de l’armée américaine.
Ce que l’on omet le plus souvent de dire, cependant, c’est que - à l’instar de nombre de ses pairs anarchistes et « communistes libertaires » - Bookchin se montrait très tendre vis-à-vis de l’impérialisme, voire dans certains cas carrément élogieux.
En particulier, Bookchin, sioniste, dissimulait ou pire légitimait les crimes contre l’humanité commis par Israël. De plus, il diabolisait souvent les gouvernements issus de l’accession à l’indépendance des pays du Sud, se faisant ainsi l’écho de la propagande impérialiste et des légendes chauvines ciblant les pays dont les États-Unis entendent « changer le régime » .
En 1986, Bookchin publie un long laïus libéral-sioniste qu’un éditocrate néoconservateur du New York Times n’aurait pas renié. La tribune (intégralement reproduite ci-dessous) débite sans aucune distance critique l’argumentaire de la Hasbara [Mot hébreu qui désigne la propagande israélienne.], escamote l’histoire de l’épuration ethnique des Palestiniens indigènes et fait porter l’échec des pourparlers paix aux États arabes voisins ainsi qu’aux « irrédentistes arabes ».
L’article de Bookchin propage une vision raciste des Arabes, présentés comme une horde fanatique d’antisémites sanguinaires. Ce héros de la gauche anticommuniste présente les nations arabes indépendantes comme les véritables « impérialistes » du Proche-Orient et compare les dirigeants anti-impérialistes de cette région aux juntes militaires de droite soutenues par les États-Unis en Amérique latine.
Le chauvinisme de cette vision sommaire des pays du Sud explique peut-être pourquoi la solution mise en avant par Bookchin pour mettre fin aux carnages causés par la machine à massacrer capitaliste fut de s’installer à Burlington dans le Vermont, au sein d’une communauté presque entièrement blanche et d’y organiser des « community councils » avec ses amis anarchistes issus de la classe moyenne – pendant que son gouvernement bombardait et torturait des pauvres partout sur la planète, y compris de nombreux communistes et socialistes du Tiers-Monde qu’il dénigrait comme « autoritaires ».
Ceci explique peut-être aussi pourquoi Murray Bookchin considérait les libertariens de droite, apologètes du libre marché, comme ses alliés politiques, et pourquoi il qualifiait la gauche internationale communiste et socialiste de « totalitaire ». (« Les libertariens qui promeuvent le concept de capitalisme ne me posent aucun problème », affirmait Bookchin au magazine Reason, propriété des frères Koch. « Permettez-moi d’être très clair à ce propos : si le socialisme, ce que j’appelle la version autoritaire du collectivisme, advenait, je rejoindrais votre communauté [libertariens de droite]. » Et d’ajouter : « Que ce soient les anarcho-communistes, les anarcho-syndicalistes ou les libertariens qui croient en la liberté d’entreprendre, je considère leur héritage comme le véritable héritage de la gauche, et je me sens beaucoup plus proche idéologiquement de ces individus-là que des gens de la gauche totalitaire ou des marxistes-léninistes d’aujourd’hui. »)
Les anarchistes soutenus par l’impérialisme étasunien
Le soutien public explicite que Murray Bookchin apporte au colonialisme israélien ainsi que ses véhémentes réprobations à l’encontre des anti-sionistes de gauche sont occultés par une gauche occidentale « libertaire » avide de présenter les alliés de l’impérialisme états-unien comme les véritables forces progressistes.
Grâce à la guerre internationale par proxies interposés qui débuta en Syrie en 2011, la renommée de Bookchin atteignit de nouveaux sommets. Les Unités de Protection du Peuple (YPG), des milices kurdes liées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et dont le programme politique s’est largement inspiré de la pensée de Bookchin, ont bénéficié du soutien de l’empire américain.
En 2015, à la demande directe du Pentagone, les YPG changèrent leur nom en « Forces Démocratiques Syriennes » (FDS). Elles donnèrent par la suite leur aval pour la construction de plus d’une douzaine de bases militaires américaines dans le nord-est de la Syrie.
En 2017, le porte-parole des YPG persiste et signe : les troupes américaines resteront dans la région « pour des décennies » car le maintien de cette occupation militaire est d’intérêt stratégique pour Washington.
Il s’agit bel et bien d’un intérêt stratégique pour les États-Unis car la plupart des réserves pétrolières syriennes sont situées dans cette région qui joue aussi le rôle de grenier à blé national.
Des nationalistes kurdes soutenus par les États-Unis, fiers zélotes de l’idéologie anarchiste de Bookchin, ont même cédé aux exigences de Washington en séquestrant la production céréalière régionale et en refusant de vendre du blé à Damas, instrumentalisant ainsi la privation de nourriture comme arme politique et économique.
Dans cette région sous occupation étasunienne qui constitue environ 30 % du territoire syrien souverain, une zone composite aux plans ethnique et religieux, où vivent non seulement des Kurdes mais aussi des Assyriens, des Arméniens, des Turkmènes, des Arabes, etc...
Dans cette région, donc, des nationalistes kurdes soutenus par les États-Unis ont créé une région autonome qu’ils appellent Rojava.
Le Rojava fit l’objet d’une propagande agressive de la part de l’appareil idéologique des médias visant à le présenter comme une expérience sociale utopiste égalitaire. Pour percevoir l’ironie de la chose, rappelons que ce même appareil médiatique publie depuis des décennies la propagande servant à justifier les guerres d’agression menées contre toute trace de socialisme défiant l’impérialisme capitaliste dirigé par les États-Unis.
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De larges fractions de la gauche occidentale continuent de vénérer comme un fétiche les groupes kurdes présents en Syrie, idéalisés dans le style ripoliné des orientalistes, si bien que les journalistes de la grande presse, d’habitude viscéralement hostiles à la gauche socialiste, rivalisent d’emphase, compte rendu après compte rendu, pour conter la geste incroyable, courageuse, éclairée, démocratique et féministe des YPG et de leur branche féminine (les YPJ). Ces éloges sont arrivés, comme par hasard, au moment précis où ces forces se sont alliées aux États-Unis et ont autorisé l’occupation militaire états-unienne de près d’un tiers de la Syrie. (D’ailleurs, dans l’armée syrienne aussi, il y a des femmes, et dans les milices qui lui sont alliées. Mais ces femmes-ci sont déshumanisées et qualifiées avec mépris de « combattantes de Bashar al-Assad », comme si elles lui appartenaient.)
L’écrivain David Mizner a remarqué que l’organe de propagande Voice of America, qui depuis longtemps se fait le porte-voix des mensonges et de la guerre de désinformation orchestrée par la CIA contre la gauche internationale, avait « félicité Bookchin » [https://twitter.com/DavidMizner/status/898224991010922496] pour avoir servi d’inspiration aux alliés kurdes de Washington en Syrie.
Le penchant que le prétendu « socialisme libertaire » a pour l’impérialisme – et celui que les impérialistes ont réciproquement pour les « communistes libertaires » - explique peut-être pourquoi les figures dominantes de l’anarchisme contemporain, y compris Noam Chomsky et David Graeber, ont signé en 2018 une lettre ouverte dans la New York Review of Books pour appeler l’empire américain à « poursuivre son soutien militaire aux FDS ».
David Harvey, l’universitaire marxiste reconnu, Michael Walzer, un social-démocrate sioniste qui avait soutenu la guerre d’Irak en 2003, Gloria Steinem, sommité féministe de gauche et ancien agent de la CIA, de même que Debbie Bookchin, la fille de Murray qui a dédié sa vie au Rojava, tous ont signé l’appel militariste avec Chomsky et Graeber.
La tribune sioniste de Murray Bookchin et la déshumanisation des Arabes
A ce stade, il ne surprendra personne d’apprendre que ce « communiste libertaire » états-unien et ouvertement anti-communiste, dont les écrits ont façonné l’idéologie d’une milice ouvertement alliée à l’impérialisme états-unien, avait effectivement soutenu le sionisme et les projets impérialistes au Proche-Orient.
Le 4 mai 1986, Murray Bookchin publia un article intitulé « Les attaques contre Israël ignorent la longue histoire du conflit arabe » dans le Burlington Free Press, un quotidien du Vermont.
Une traduction de cette article est proposée ci-dessous.
À la lecture, le laïus de cette grande figure de l’anarchisme prétendument radical ne se distingue guère de la rhétorique néo-conservatrice des éditocrates de la « grande presse » bourgeoise.
Bookchin dépeint Israël comme un phare de la démocratie au milieu d’un désert obscurantiste. Ainsi la Syrie, la Libye, l’Iran, l’Irak, l’Égypte et les autres… ne sont que des bastions de l’indécrottable despotisme oriental.
Il condamne « le sentiment anti-israélien qui émerge dans la presse locale ainsi que l’équation entre sionisme et racisme anti-arabe. Il présente également les Arabes comme des sauvages violents.
Bookchin supplie le lecteur de ne jamais « oublier les hommes et les femmes juifs massacrés par les partisans du nationalisme arabe » et rend les « irrédentistes arabes » responsables de l’échec du processus de paix (que ni Israël ni son loyal protecteur l’empire étasunien ne souhaitaient sincèrement voir aboutir).
Il condamne également « l’invasion du pays par les armées arabes » sans même mentionner la Nakba : l’épuration ethnique meurtrière perpétrée entre 1947 et 1948 par les milices sionistes à l’encontre de la population indigène de Palestine, à l’origine de la crise des réfugiés qui précipita la guerre israélo-arabe de 1948-1949.
En fait, l’icône « communiste libertaire » va jusqu’à qualifier l’Égypte, la Syrie et la Jordanie d’ « impérialistes » lorsqu’il affirme que sans leur guerre contre Israël, il y aurait aujourd’hui un état palestinien indépendant.
La tribune de Bookchin renverse la réalité en présentant les colonialistes israéliens comme de malheureuses victimes de la brutalité « impérialiste » d’Arabes autoritaires.
Il assimile le dirigeant nationaliste palestinien Yasser Arafat au Grand Mufti de Jérusalem qui avait collaboré avec les nazis et compare les anciens dirigeants libyen Mouammar Kadhafi et syrien Hafez al-Assad aux dictateurs fascisants d’Amérique latine alliés à Washington.
Bookchin régurgite la propagande impérialiste mensongère lorsqu’il prétend qu’Assad « a massacré entre 6.000 et 10.000 personnes à Kama en février 1982 car elles menaçaient son pouvoir sur le pays ».
Ce qu’il ne dit pas, bien sûr, c’est que la prétendue révolte de Hama (qu’il orthographie mal) n’avait rien à voir avec la démocratie ou la liberté. Elle était dirigée par des extrémistes islamistes, violents et sectaires, et directement soutenue par une bienveillante démocratie située au nord, la Turquie, avec l’appui des services de renseignement étasunien et britannique – de même que la prétendue révolte syrienne de 2011 – avec un air de déjà-vu impérialiste…
Bookchin n’est pas de ceux qui s’embarrassent des faits têtus qui pourraient démentir son apologie du sionisme. Au contraire, Bookchin condamne ce qu’il nomme « l’impérialisme syrien », et parle d’Hafez al Assad, laïc revendiqué, comme d’un alaouite sectaire semblable au théocrate fasciste israélien Meir Kahane.
Dans l’article, Bookchin écrit même qu’il souhaitait que le projet colonial israélien soit un modèle de sa vision décentralisée de la société : « Pendant des années, j’avais espéré qu’Israël ou la Palestine puissent évoluer en une confédération de Juifs et d’Arabes sur le modèle suisse ».
Mais l’icône anarchiste ne parvient pas à cacher son profond mépris à l’égard des Arabes. Il se fait ainsi l’écho de clichés racistes lorsqu’il déplore que les Arabes se servent de la cause palestinienne pour masquer leurs propres « problèmes culturels ».
Voici l’article de Bookchin :
Les attaques contre Israël ignorent
l’histoire longue du conflit arabe
Murray Bookchin
Il y aurait certainement beaucoup à dire sur la politique israélienne, et encore plus avec le Likoud au gouvernement, parti qui a orchestré l’invasion du Liban. Mais le torrent de haine contre Israël qu’on a pu observer dans la presse locale et l’équation entre sionisme et racisme anti-arabe m’obligent à y répondre avec vigueur.
Pendant des années j’ai nourri l’espoir qu’Israël ou la Palestine puissent évoluer en une confédération de Juifs et d’Arabes, sur le modèle suisse, au sein de laquelle les deux peuples pourraient vivre en paix et développer leur culture créativement et harmonieusement.
Tragiquement, ça ne s’est pas passé comme ça. La résolution des Nations Unies de 1947, qui partagea la Palestine entre des états juif et arabe, fut suivie de l’invasion du pays pat les armées arabes, plus précisément les armées égyptienne, syrienne, et la très bien entrainée « Légion Arabe » de Jordanie, avec l’aide directe ou indirecte de l’Iraq et d’autres nations arabes.
Dans certains cas ces armées, et en particulier les milices arabes qui les accompagnaient, ne faisaient pas de prisonniers au cours de leurs assauts contre les communautés juives. En général, ils essayaient de raser systématiquement tout village juif se trouvant sur leur chemin, jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés par la résistance acharnée et coûteuse des Juifs.
L’invasion et le combat à mort qu’elle a entrainé ont créé un sentiment de peur et d’amertume difficile à oublier pour les Juifs israéliens. Le fait que quelques Juifs cinglés et fanatiques se soient comportés de la même manière avant d’être arrêtés par les toutes nouvelles forces armées israéliennes ne doit pas nous faire oublier les Juifs et les Juives massacrés par les représentants du nationalisme arabe, alors qu’ils avaient levé le drapeau blanc de la capitulation.
Je n’ai pas beaucoup entendu parler de ces terrifiantes façons de « combattre », qui ont entaché les invasions arabes de la Palestine et qui ont si profondément influencé la confiance des Juifs envers les « pourparlers » et les accords de paix avec les irrédentistes arabes. En effet, les frontières établies après les invasions de 1948 sont le fruit de combats sanglants, elles ne sont pas le fait des « sionistes impérialistes » « voleurs de terre », pour utiliser le langage en vogue aujourd’hui.
Je n’entends pas non plus parler des tentatives sincères de la Haganah (la milice citoyenne juive de la zone de partition) pour encourager les Arabes à rester dans leurs quartiers et leurs villes, ni des véhicules israéliens qui circulaient avec des hauts parleurs à Jaffa par exemple, pour exhorter les Arabes à ne pas succomber au sentiment de panique engendré par la guerre et par les extrémistes des deux côtés.
Le fait que de nombreux Arabes soient restés en Israël remet clairement en cause le mythe des Juifs israéliens vidant le pays de ses habitants musulmans. Ce qui est passé sous silence, c’est la certitude qu’il aurait pu y avoir un état arabe en Palestine, côte à côte avec l’état juif, si les armées égyptienne au sud, syrienne au nord, et jordanienne à l’est n’avaient pas tenté d’envahir les deux zones délimitées par l’ONU, avec leurs propres intérêts impérialistes, et si après leur échec elles n’avaient pas utilisé les réfugiés palestiniens pour négocier avec Israël et ses soutiens occidentaux.
Un autre mythe doit être abattu : celui selon lequel la situation délétère actuelle découlerait des conflits israélo-arabes ; la relation entre Juifs et Arabes aurait été « parfaite » avant d’être empoisonnée par les « ambitions sionistes ». Si on met de côté l’image simpliste du Moyen-Orient véhiculée par cette idée, il s’agit d’une très grave distorsion des faits au sujet des relations israélo-arabes.
Doit-on oublier que la persécution arabe des Juifs, bien que moins génocidaire que son pendant européen, est vieille de plusieurs siècles, à l’exception de l’Espagne musulmane et de la Turquie ottomane ? Que les pogroms contre les Juifs n’ont jamais cessé dans la Palestine d’avant-guerre, culminant dans l’extermination de la très vieille communauté juive d’Hébron (l’ancien siège de la confédération des tribus hébraïques) à la fin des années 20 ? Que dans les années 30, le Grand Mufti de Jérusalem (précurseur de Yasser Arafat deux générations plus tôt) était un admirateur d’Hitler et appelait à une « guerre sainte » d’extermination des Juifs de Palestine, avant et pendant la seconde guerre mondiale ? Que la Légion Arabe jordanienne a rasé Jérusalem Est en 1948, et a transformé le mur occidental du Temple d’Hérode en écurie, profanant l’endroit le plus sacré du judaïsme ?
Doit-on oublier que le général Hafez Assad, le soi-disant « président » syrien (élu par une « majorité » de 99 ,97 % de l’ « électorat » syrien) a massacré entre 6000 et 10000 personnes à Kama en février 1982, pour avoir osé défier son pouvoir ?
On se demande pourquoi il n’y a pas eu de protestations quand Amnesty International déclara en 1983 que « les forces de sécurité syriennes violaient systématiquement les droits humains, pratiquaient la torture et l’assassinat politique en toute impunité grâce aux lois d’exception ? Pourquoi personne ne s’inquiète de l’impérialisme syrien ? Assad nourrit le fantasme d’absorber le Liban et la Palestine, Israël inclus, s’il vous plaît, au sein d’un empire syrien ; un objectif que tout expert du Moyen-Orient reconnaît comme la version arabe du projet fou de « Grand Israël » de Rabi Kahane, qui est vigoureusement rejeté par les organisations juives et sionistes responsables, en Israël comme ailleurs.
Au Moyen-Orient, si le « coeur du problème » est la confiscation des territoires palestinien par Israël, à quoi ressemblerait la région entière si Israël et toute la population juive disparaissait d’un coup de baguette magique ? La Syrie serait-elle un état moins policier ? Sa majorité sunnite se sentirait-elle moins dominée, exploitée, manipulée par le général Assad, qui représente la minorité alaouite du pays ?
Les princes saoudiens arrêteraient-ils de gaspiller la richesse de leur pays en limousines, en palais, en bijoux, en biens immobiliers à l’étranger, apporteraient-ils un minimum de liberté à leur peuple ? Les propriétaires égyptiens, qui vivent dans l’opulence au milieu d’une misère noire, rendraient-ils une partie de leurs terres à la paysannerie égyptienne affamée ? L’Iraq libérerait-il sa population kurde, pour ne parler que de sa minorité la plus rebelle, lui accorderait-il une véritable autonomie ?
La guerre Iran-Iraq, qui a emporté un million de vies au cours des dernières années, prendrait-elle fin ? Le colonel Kadhafi cesserait-il d’être un militariste vaniteux qui essaye de grapiller le territoire de ses voisins ? Khomenei et son fondamentalisme musulman, qui se dresse contre toute forme de modernité et de culture occidentale, donnerait-il l’égalité aux femmes et la liberté aux critiques du régime théocratique actuel ?
Le plus perturbant avec ces attaques continues contre Israël, c’est qu’elles contribuent à brouiller le vrai « coeur du problème » du peuple palestinien. Ce peuple abandonné est utilisé de manière déraisonnable par les états arabes pour escamoter leurs graves problèmes économiques, sociaux et culturels chez eux et au Moyen-Orient en général. Il va sans dire que les différents entre Israéliens et Palestiniens doivent être résolus de manière équitable afin que chaque peuple puisse vivre en sécurité et en oubliant les traumatismes du passé pour atteindre une harmonie constructive.
Je ne sais pas quelle sera la solution. Mais on ne la trouvera ni dans les actes de terrorisme de l’OLP contre des maires arabes indépendants qui cherchent à négocier des arrangements entre les deux peuple, ni chez des fous comme Rabi Kahane qui veulent expulser les Palestiniens de leurs propriétés et de leurs communautés.
Même si un accord de paix est crucial, il ne faut pas oublier le véritable « coeur du problème » du Moyen-Orient : ses politiciens cyniques, ses propriétaires, ses barons du pétrole, ses juntes militaires, ses religieux fanatiques, ses prédateurs impérialistes qui profitent de la confusion, et les problèmes tragiques qui sont apparus entre Israéliens et Palestiniens.
Ceci étant posé, on serait bien avisé de se souvenir que les deux peuples ont plus d’intérêts en commun que de différences. Ce serait un splendide exemple d’indépendance politique si ceux qui ont légitimement conspué les juntes militaires d’Amérique Latine se rendaient compte que la situation est exactement la même au Moyen-Orient, du colonel Kadhafi au général Assad.
Pour en savoir plus : sur le "ROJAVA"
Stratégie du chaos 4 : Rojava toi d'là que j'm'y mette
"Rojava toi d'là que j'm'y mette ! " proclament aujourd'hui haut et fort les libertaires, les post-trotskystes citoyens, et la gauche morale (et "radicale") française, à l'unissons des émirats, des sionistes israéliens les plus cyniques, du Pentagone,...
mardi 17 décembre 2024
‘Israelism’: activismo contra el viejo y herido relato sionista
Este documental, en el que destacan los testimonios de la activista Simone Zimmerman y del exsoldado Avner Gvaryahu Gvaryahu, es un contundente trabajo sobre la propaganda, los grupos de poder y el apartheid israelita

Israel es una potencia militar, pero también una potencia propagandística y es el perfecto ejemplo de la eficacia de la propaganda expandida en los medios de comunicación de medio mundo durante décadas. También a nuestro país, donde Israel cuenta con sus agentes económicos y mediáticos, llegó la propaganda, la leyenda de esa joven y aguerrida nación acosada por los terroristas. La épica del triunfo de la guerra de los Seis Días, conflicto entre Israel y una coalición árabe, mezclada con el holocausto, creó un relato perfecto.
Cuando uno acaba, tocado pero esperanzado, el visionado de este
documental de Erin Axelman y Sam Eilertsen, concluye que ese relato de
Israel está levantado sobre cuatro grandes pilares: el lavado de
cerebro, el victimismo, los grupos de poder y la ocultación.
El lavado de cerebro se lleva a cabo, claro está, en colegios,
universidades y medios de comunicación del propio Israel, pero también
en los medios y en las universidades de los Estados Unidos, el gran
aliado del gobierno criminal con sede en Jerusalén.
Gran ejemplo de este pilar es Jacqui Schulefand, coordinadora, en la universidad de Connecticut, de UCONN Hillel para la vida estudiantil judía. A esta educadora judía, furiosa nacionalista, se le corta la voz de la emoción al hablar de Israel y de los alumnos que se han alistado su ejército. Schulefand proclama convencida que “el judaísmo es Israel e Israel es el judaísmo”.

La visión de UCONN Hillel la resumen con estas palabras en su web: “Crear una comunidad que enriquezca las vidas de los estudiantes judíos para que se sientan inspirados a hacer compromisos duraderos con la vida judía, el tikún olam (reparar el mundo), el aprendizaje e Israel”. Los compromisos duraderos tienen que ver, claro, con propagar en los campus y sus relaciones sociales el relato israelita. La propia Schulefand lo reconoce abiertamente en el documental: “Necesitamos publicistas”.
En Israelism el victimismo está representado por el abogado y activista Abraham Foxman, víctima del holocausto y director nacional de la Liga Antidifamación (ADL) de 1987 a 2015. Foxman, que logró cierta fama cuando arremetió contra Mel Gibson por considerar su película La pasión de Cristo antisemita, es uno de esos lobistas preocupados por la actual juventud, atenta, gracias a su móvil, a los horrores que se transmiten desde Gaza y que está empezando a cuestionar o atacar el relato israelita.
A pesar de la presión y de las irrebatibles informaciones, poco cabe esperar de la reacción y el futuro de la ADL. El sucesor de Foxman en la organización, Jonathan Greenblatt, exejecutivo de Silicon Valley y exfuncionario de la administración Obama dijo en un discurso, en 2022, que “el antisionismo es antisemitismo”. De primero de victimismo, vamos.
Mike Huckabee, a quien Trump ha elegido nada menos que como su embajador en Israel, ha llegado a decir que “no existe tal cosa como un palestino”
Fue precisamente Barack Obama el que dijo que “la relación de Estados Unidos con Israel es irrompible hoy, mañana y para siempre”. Haga lo que haga. Y aquí entra en escena el tercer pilar: los grupos de poder. Y uno de los más grandes es la Casa Blanca. Lo ha sido siempre y ahora de forma más corrompida y peligrosa para los palestinos. Solo hay que leer sobre ellos al exgobernador de Arkansas Mike Huckabee, a quien Donald Trump ha elegido nada menos que como su embajador en Israel. Huckabee ha llegado a decir, literalmente, que “no existe tal cosa como un palestino”.

En la propaganda y el relato israelita es fundamental borrar de la historia a los palestinos
Y, precisamente, negar la existencia de los palestinos es la clave del cuarto y último pilar: la ocultación. En la propaganda y el relato israelita es fundamental borrar de la historia a los palestinos, a los que han robado sus tierras, han torturado (Israelism nos da testimonios de ello) y asesinado y tratan como a subhumanos, seres inferiores.
Pero a pesar de todo, y aunque los medios de comunicación de todo el mundo (y por supuesto los españoles) están normalizando un salvaje genocidio perpetrado día a día por Israel, existe gente increíble como Simone Zimmerman, activista judía, colaboradora de Bernie Sanders y cofundadora del grupo IfNotNow, una mujer valiente que creció con la consigna de que apoyar a Israel era fundamental para su identidad judía. Hasta que visitó los Territorios Palestinos Ocupados y comprobó en persona el sistema de apartheid bajo el que viven millones de personas, una flagrante opresión y negación de su libertad.
En Israelism, Zimmerman, que ha perdido trabajos, amigos y familia por su activismo, es una buena preceptora para que conozcamos la gran ficción israelita. Ella recuerda que en su educación nunca se le habló de los palestinos. Tampoco leyó jamás las palabras ocupación, colonias, apartheid o limpieza étnica. Sí le leyeron, en cambio, el cuento de que los israelitas llegaron a una tierra yerma y la convirtieron en un gran vergel, una fábula que caló en generaciones de judíos norteamericanos como ella durante décadas.
También la engañifa de que Israel estaba rodeado de terroristas cuando era todo lo contrario: fueron los israelitas los primeros terroristas y su terror se perpetuó con una primera Nakba (la destrucción de la sociedad y la patria palestina entre 1947 y 1948, con 750.000 personas expulsadas de su tierra) y una segunda el año pasado, con la evacuación forzada de más de un millón de palestinos hacia el sur de la Franja.

Otro de los grandes enemigos del relato israelita es Avner Gvaryahu Gvaryahu, también protagonista de Israelism. De familia sionista, educado en una yeshivá (centro de estudios de la Torá y del Talmud) y voluntario con los Scouts israelíes, Gvaryahu se unió a las Fuerzas de Defensa de Israel. En ellas descubrió las barbaridades que cometen en tierras palestinas y fue testigo directo de brutales torturas. Tras su servicio militar, se unió a Breaking the Silence, organización de soldados veteranos que han servido en el ejército israelí desde el comienzo de la Segunda Intifada y exponen la realidad de los Territorios Ocupados y cuyo objetivo es poner fin a la ocupación.
Todos esos jóvenes judíos norteamericanos están viviendo su Vietnam como sus padres o abuelos vivieron el suyo
Las imágenes de Israelism, enriquecidas por las experiencias de Zimmerman y Gvaryahu, ponen los pelos de punta: casas robadas y marcadas con la Estrella de David como cuando los nazis marcaban las casas judías con el mismo símbolo, niños forzados, colonos en pleno robo de casas, enormes barrios de colonos que se extienden como un tumor mortal… Pero cada vez hay más judíos norteamericanos a los que les han abierto los ojos. Y como se dice en Israelism, que se puede ver en Filmin, muchos de ellos “fueron a Israel y regresaron de Palestina”.
Todos esos jóvenes judíos norteamericanos (a los que el lobista
Abraham Foxman llama “malcriados”) están viviendo su Vietnam como sus
padres o abuelos vivieron el suyo.
Y se están organizando para denunciar el genocidio, como lo están
haciendo jóvenes de todo el mundo. Y aunque el lavado de cerebro, el
victimismo, las presiones de los grupos de poder y la ocultación van a
continuar, son conscientes de que todo acto de protesta, todo escrito o
imagen contra el genocidio son indispensables para acabar con el viejo y
herido relato sionista.
dimanche 1 décembre 2024
Netflix a effacé l’essentiel de ses « Histoires palestiniennes » – la collection est désormais introuvable en Israël
Source secondaire : https://www.les-crises.fr/netflix-a-efface-l-essentiel-de-ses-histoires-palestiniennes-la-collection-est-desormais-introuvable-en-israel/
Suite à la purge d’au moins 24 films, Netflix fait face à des appels pour réintégrer les films.
Source : The Intercept, Nikita Mazurov
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
En 2021, Netflix a décidé de créer une nouvelle collection de films pour ses utilisateurs.
« Netflix va lancer la collection « Histoires palestiniennes », qui offrira un choix de films réalisés par certains des meilleurs cinéastes du monde arabe, a annoncé le nouveau groupe. « Cette collection est un hommage à la créativité et à la passion de l’industrie cinématographique arabe, alors que Netflix continue d’investir dans des histoires en provenance du monde arabe. »
Trente-deux films ont été retenus et il est prévu d’en ajouter d’autres.
Cependant, à la suite d’une purge d’au moins 24 films de la plateforme de Netflix, la page d’accueil de la collection ne contient plus qu’un seul film accessible aux streamers des États-Unis : le documentaire de 2019 de Lina Al Abed « Ibrahim » [Ibrahim : A Fate to Define] – et ce, uniquement à partir des États-Unis.
« Cet effacement des voix palestiniennes par Netflix fait suite à plusieurs décennies de suppression des points de vue palestiniens. »
En accédant à la page à partir d’une adresse IP israélienne, non seulement les 24 films ont disparu, mais la collection « Histoires palestiniennes » n’existe pas du tout : l’URL de la page du portail renvoie à une page d’erreur 404 indiquant que le site est introuvable. La page israélienne contenait auparavant 28 films.
La disparition des films, dont l’absence imminente avait été signalée par Sunjeev Bery, est intervenue un an après l’assaut implacable d’Israël contre la bande de Gaza et l’escalade en Cisjordanie – une guerre qui va s’intensifiant contre ces mêmes Palestiniens que Netflix cherchait à promouvoir grâce à sa collection d’histoires.
« Cet effacement des voix palestiniennes par Netflix fait suite à plusieurs décennies peu glorieuses de suppression des points de vue et des récits palestiniens par les médias d’information et de divertissement occidentaux », indique une lettre demandant le rétablissement des films, émanant de 30 organisations pro-palestiniennes, dont Freedom Forward, dont Bery, un collaborateur d’Intercept, est le directeur exécutif.
Le géant du divertissement a donné peu de détails quant aux raisons pour lesquelles exactement deux douzaines de films palestiniens ont été supprimés en l’espace de quelques semaines. En réponse à une demande de The Intercept, Rachel Racusen, porte-parole de Netflix, a déclaré : « Dans le cadre de la licence pour ces films, le contrat se terminera en octobre 2024, c’est pourquoi ces films ne seront plus disponibles pour les utilisateurs. »
Racusen a ajouté : « Il s’agit d’une pratique courante en matière d’octroi de licences de contenu. Des exemples similaires incluent Friends qui n’est plus disponible aux États-Unis ou Mr. Robot qui n’est plus disponible dans les pays arabes » – une déclaration qui a été reprise, sans toutefois être attribuée, dans un article de Variety sur la disparition des films.
Purge planétaire
Sur ses pages d’aide, Netflix indique que les émissions et les films sont retirés de la plateforme en fonction des accords de licence. Lorsque ceux-ci arrivent à expiration pour un film donné, Netflix indique qu’il évalue si les droits sont encore disponibles, le degré de popularité du film dans la région concernée et le coût correspondant au renouvellement de la licence.
L’annonce initiale de Netflix indiquait que les titres seraient disponibles en streaming dans le monde entier. Après que les films ont été rayés de la plateforme aux États-Unis, The Intercept a tenté de les visionner en Israël et dans d’autres pays. Dans un échantillon de pays dont les adresses IP ont été utilisées par The Intercept pour accéder à Netflix, au moins une partie des titres, si ce n’est la totalité, avaient été effacés dans le monde entier.
En Corée, comme en Israël, la page d’accueil des Histoires palestiniennes n’existait pas du tout, donnant lieu à un message d’erreur. Dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni et l’Ukraine, la page propose « Ibrahim » – le film disponible pour les spectateurs américains – ainsi qu’un second film, « 200 Mètres » d’Ameen Nayfeh.
La collection Histoires palestiniennes n’est plus affichée dans les résultats de recherche sur Netflix.
Lors du lancement de la collection « Histoires palestiniennes », Netflix avait subi le feu des critiques de l’organisation sioniste de droite Im Tirtzu. À l’époque, Netflix avait répondu qu’elle « croyait en la liberté artistique et investissait régulièrement dans des récits authentiques en provenance du monde entier », laissant les films à l’appréciation des spectateurs.
Dans un article sur le site web de Netflix indiquant aux téléspectateurs les titres qui quitteront le service ce mois-ci, aucun des films palestiniens n’est mentionné.
Au lieu de cela, la liste met en avant des titres tels que « Le chat chapeauté » du Dr. Seuss [célèbre auteur pour enfants, NdT] et « Magic Mike » [Comédie dramatique américaine réalisée par Steven Soderbergh et sortie en 2012. Le film se déroule dans le milieu du striptease masculin en Floride, NdT], qui devraient également être retirés de la plateforme ce mois-ci.
jeudi 14 novembre 2024
Israel ou le spectaculaire durci
Pour le petit segment de citoyens américains qui regarde au-delà des médias grand public, Lawrence Davidson affirme que l’écart entre les perceptions populaires et la réalité factuelle est relativement facile à repérer.

By Laurent Davidson
TothePointAnalysis.com
Début octobre 2024, le professeur Joseph Massad de l'Université de Columbia a donné une interview au site d'actualités en ligne Intifada électronique.
Il y affirme qu’il existe un « fossé énorme » entre la compréhension académique (fondée sur des preuves) des aspects du conflit israélo-palestinien (comme la nature suprémaciste juive de la société israélienne et les politiques d’apartheid qui en résultent) et les hypothèses des médias grand public sur un Israël « démocratique » et « progressiste ».
Ces derniers définissent les reportages populaires et officiels sur ce pays et son idéologie sioniste. L’observation de Massad décrit un problème qui déforme bien plus que la simple vision d’Israël.
Les États-Unis ont une perception populaire et officielle, encore une fois promue par les médias grand public, d’eux-mêmes et du monde, résumée par des mots-clés tels que liberté, capitalisme, progrès, individualisme, moralité, etc.
D’autres pays développent leur propre image fantaisiste d’eux-mêmes. Cependant, dans le cas des États-Unis et d’Israël, les deux images se sont confondues dans le scénario proposé aux citoyens américains par les médias de masse depuis au moins un siècle. (Voir mon livre de 2001, La Palestine américaine : perceptions populaires et officielles, de Balfour à l’État israélien.)
Cette fusion est si forte que, dans le cas du président Joe Biden et de son gouvernement, cette identité partagée nécessite un soutien inconditionnel au « droit de légitime défense » d’Israël, même lorsque la « défense » dissimule une offense et que l’offense équivaut au nettoyage ethnique et au meurtre de masse des Palestiniens.
Le produit final de cet acte remarquable d’auto-illusion collective est la complicité du gouvernement américain dans le génocide israélien en cours dans l’enclave de Gaza, et l’approbation intérieure des États-Unis de la répression des manifestations pro-palestiniennes – en violation des propres normes américaines de liberté d’expression.
Le monde façonné par les médias en Israël
Il existe néanmoins un segment croissant, mais encore restreint, de citoyens américains disposés à regarder au-delà des médias grand public. Pour ceux qui le font, l’écart entre les perceptions populaires et la réalité factuelle est relativement facile à repérer. En effet, il existe d’autres sources d’information en périphérie (qui ne sont pas toutes fiables, bien sûr) et, combinées à un minimum de capacité de réflexion critique, on peut apprendre à juger les preuves.
C'est beaucoup plus difficile pour les juifs israéliens. Dans l'État sioniste, non seulement les médias nationaux, à quelques rares exceptions près, ont été cooptés pour promouvoir une mythologie populaire, mais aussi toutes les écoles, collèges et universités.
La plupart des informations liées au conflit avec les Palestiniens sont censurées et l’environnement informationnel fermé qui en résulte est devenu de plus en plus restrictif.

En effet, au cours des 20 dernières années (et avec une forte augmentation depuis octobre 2023), les opinions opposées aux opinions officielles sont considérées comme séditieuses. Et cela a à son tour ouvert la voie à l'approbation populaire sioniste actuelle de la barbarie. Voici comment le journaliste israélien Gideon Levy (l'une des dernières voix critiques des médias du pays) décrit L’état d’esprit actuel d’Israël :
« Au cours de l’année écoulée, Israël s’est uni autour de plusieurs hypothèses : premièrement, le massacre du 7 octobre n’avait aucun contexte, il s’est produit uniquement à cause de la soif de sang innée des Palestiniens de Gaza. Deuxièmement, tous les Palestiniens portent le fardeau de la culpabilité du massacre de civils israéliens par le Hamas. Troisièmement, après ce terrible massacre, Israël a le droit de faire ce qu’il veut.
Personne, où que ce soit, n’a le droit de tenter de l’arrêter. [Par exemple], de semer la destruction sans discrimination sur tout le territoire [de Gaza] et de tuer plus de 40,000 XNUMX personnes, dont de nombreuses femmes et enfants. La barbarie est devenue légitime à la fois dans le discours israélien et dans le comportement de l’armée. L’humanité a été écartée du débat public. »
Les faits à l'appui des jugements de Levy sont facilement disponibles en anglais sur des sites Web internationaux tels que Al Jazeera, Middle East Eye, Electronic Intifada, Palestine Chronicle, etc.
Mais il ne s’agit pas de chaînes de télévision grand public et donc la majorité des Américains, et presque aucun juif israélien, ne voient jamais de rapports complets et précis sur ce qui se passe réellement dans les territoires occupés, au sud du Liban et dans d’autres zones régionales soumises aux attaques israéliennes.
L’ignorance n’est pas une bénédiction à cet égard, elle équivaut à vivre dans le mensonge.
[En relation: Rapport de Chris Hedges : Catastrophe au Moyen-Orient]
D'un point de vue probatoire

Prenons un exemple de la manière dont cette propagande interne crée un état d’esprit délirant, d’abord en Israël, puis aux États-Unis.
À la mi-novembre 2023, le du Royaume-Uni Sky News posté Un pilote israélien de 29 ans, qui pilote des avions de chasse F-15 contre des cibles à Gaza, a interviewé le journaliste. Ce pilote, qui semble être un homme sympathique, a déclaré à l’intervieweur que « chaque victime civile est tragique, que ce soit à Gaza ou en Israël ».
Il a cependant ajouté que « l’aviation israélienne annule les attaques si des civils sont identifiés au sol ». Le pilote a insisté sur le fait que « toute opération entreprise, aussi bien dans les airs qu’au sol, est 1. liée au Hamas et 2. autorisée afin d’éviter des victimes civiles ».
Dans ces circonstances, ce pilote suit tous les ordres en toute bonne conscience. Et pourquoi ne le ferait-il pas ? Il vit dans un monde où il fait partie de « l’armée la plus morale du monde », où « toutes les opérations militaires sont légitimes et proportionnées et toutes les victimes civiles sont involontaires ».
Il ne fait aucun doute que le pilote croit ce qu’il dit. Il semble en effet beaucoup moins insensible que les Israéliens décrits par Gideon Levy. Bien sûr, les pilotes volent assez vite et assez haut pour ne jamais voir clairement le massacre qu’ils provoquent.
Pour l’infanterie israélienne, les choses sont différentes. Sur le terrain, la force démoralisante des combats incessants va probablement conduire à un problème de moral croissant. Jusqu’à présent, cette tendance a été largement contrée par le fait que ces soldats ont été élevés et éduqués dans un monde façonné par les médias (qui entre maintenant en conflit avec un monde fondé sur les preuves). Cependant, des fissures se forment et on rapporte des refus répétés de retourner sur les lignes de front israéliennes de plus en plus nombreuses.
Vus à travers la fenêtre du monde réel, le pilote et ses compatriotes soldats reproduisent désormais le comportement des oppresseurs des Juifs du passé. Ce faisant, ils contribuent à détruire le droit international et les normes des droits de l'homme. En fait, ils participent tous à une démonstration de barbarie à l'échelle nationale.
Jetons un autre coup d’œil à travers la fenêtre du monde des preuves. Cette fois, nous comparerons la réalité à la performance de Mathew Miller, qui occupe le poste de porte-parole du Département d’État américain depuis 2023.
Son travail consiste à expliquer les actions des États-Unis de manière rationnelle et sa spécialité est de dire des demi-vérités. Son travail est plus difficile que celui du pilote car beaucoup de ses interlocuteurs, principalement la presse de Washington, ont accès à des informations (parfois de première main) qui contredisent la vision du monde que Miller promeut.
Mais les journalistes ne peuvent pas faire grand-chose, à part se moquer et lever les yeux au ciel. La plupart de leurs rédacteurs en chef subissent une énorme pression culturelle et politique pour maintenir le cap et soutenir la ligne pro-israélienne – et peu importe les preuves contraires.
Voici un exemple du genre de demi-vérités trompeuses que Miller et ses patrons diffusent. Le 19 septembre, Miller a été invité à répondre Les critiques ont été accueillies avec enthousiasme, car « l’appel des États-Unis au calme [à Gaza] tout en continuant à armer Israël n’était pas une stratégie efficace pour réduire les tensions au Moyen-Orient ». La contradiction présentée était évidente, alors comment Miller a-t-il réussi à la contourner ? Il a répondu : « Nous sommes mandatés – nous sommes tenus par la loi de garantir qu’Israël dispose d’un avantage militaire qualitatif sur ses rivaux dans la région. Ce n’est pas une question discrétionnaire. »
Ce que Miller omet ici, c'est que, selon la loi, ce mandat est conditionnel. Il existe au moins trois lois américaines qui le prévoient :
—La loi Leahy, qui interdit au gouvernement américain d’utiliser des fonds pour aider les forces de sécurité étrangères lorsqu’il existe des informations crédibles les impliquant dans la commission de violations flagrantes des droits de l’homme.
—La loi de mise en œuvre de la Convention sur le génocide prévoit des sanctions pénales pour les personnes qui commettent ou incitent d’autres personnes à commettre un génocide.
—La loi sur l’aide étrangère, qui interdit de fournir une assistance à un gouvernement qui « commet de manière systématique des violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus ». Cette loi interdit également l’assistance militaire aux États qui entravent l’aide humanitaire américaine.
En septembre, selon des sources de l’ONU, 90 pour cent de toute l'aide humanitaire L'aide aux Palestiniens, y compris l'aide américaine, a été retardée ou refusée par les Israéliens. La violation par Israël de toutes ces lois américaines a été attestée par toutes les organisations crédibles de défense des droits de l'homme de la planète. L'administration Biden et le Congrès ont ignoré les preuves et les lois humanitaires.

Ironiquement, cette situation générale a généré un sentiment antisioniste dans le monde entier qu’Israël qualifie d’antisémitisme, et qu’il utilise ensuite pour obtenir du soutien à sa barbarie.
Un autre exemple de notre monde façonné par les médias
Bien que l’attitude des États-Unis à l’égard de la situation actuelle dans le conflit israélo-palestinien, et en particulier du génocide à Gaza, soit l’exemple le plus frappant de la façon dont les Américains vivent dans un monde essentiellement façonné par les médias, ce n’est pas le seul cas en cours. La guerre dévastatrice en Ukraine a également été déformée – encore une fois en ne présentant pas l’histoire dans son intégralité.
L'histoire complète L'invasion russe de l'Ukraine aurait informé le public que, contre l'avis des diplomates américains experts dans les relations avec la Russie, les hommes politiques américains ont poussé l'expansion vers l'Est de l'OTAN après l'effondrement de l'Union soviétique en décembre 1991.
A l'époque, cela était facile à faire, car la nouvelle République russe était en plein désarroi politique et économique. Aujourd'hui, le désarroi est passé et les Russes ont exprimé à plusieurs reprises le fait qu'ils se sentent menacés par « l'empiétement de l'OTAN ». D'ailleurs, ils ont essayé de négocier la question lorsque l'Ukraine s'est tournée vers l'Occident et a cherché à rejoindre à la fois l'Union européenne et l'OTAN. Le rejet occidental des efforts de négociation de la Russie a contribué à déclencher l'invasion russe.
Les médias grand public aux États-Unis ont été cooptés au point que, du moins sur les questions de politique étrangère, ils ne sont guère plus qu'un véhicule d'agitation politique gouvernementale. Jonathan Cook le dit« Ce ne sont pas des journalistes. Ce sont des propagandistes au service de leur gouvernement. »
La plupart d’entre nous savons faire la différence entre des reportages biaisés et la réalité ? Si ces reportages sont conformes à une vision culturelle du monde établie, la réponse est probablement non. Le problème s’aggrave lorsque la plupart de nos amis, voisins et membres de notre famille considèrent activement les reportages des médias comme véridiques.
Il est évident à présent à quel point cette situation peut être dangereuse. Les guerres américaines au Vietnam, en Irak, en Afghanistan et en Ukraine (et ce n’est là qu’une courte liste) ont recueilli le soutien populaire grâce à des reportages sélectivement biaisés et à la tromperie gouvernementale. La volonté des Juifs israéliens de se transformer en une approximation des oppresseurs du passé de leurs ancêtres européens, avec le soutien total de nombreuses administrations américaines, repose également sur une histoire incomplète et biaisée, rapportée à maintes reprises, au point qu’elle apparaissait jusqu’à récemment comme vraie à première vue.
On aurait pu espérer qu’une bonne éducation libérale aurait inculqué à la plupart des citoyens la capacité de reconnaître et de résister à cette faille dans les médias et le bavardage politique, mais ce ne fut pas le cas. Le rôle de l’éducation a toujours consisté à former des citoyens loyaux et non des penseurs indépendants. Et aujourd’hui, même l’éducation libérale qui existe est en voie de disparition.
Il n’y a pas de réponse simple. Nous sommes victimes de nos cultures, du pouvoir manipulateur de nos dirigeants alliés aux médias, ainsi que de nos racines génétiques qui nous poussent vers le tribalisme. Ceux qui résistent à tout cela sont peut-être plus sains d’esprit, mais ils sont également considérés comme des « erreurs sociales ».
Lawrence Davidson est professeur émérite d'histoire à la West Chester University en Pennsylvanie. Depuis 2010, il publie ses analyses sur des sujets liés à la politique intérieure et étrangère des États-Unis, au droit international et humanitaire et aux pratiques et politiques israélo-sionistes.
Cet article provient du site de l'auteur TothePointAnalysis.com.
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