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lundi 21 juillet 2025

Libération d’Abdallah : le « système Retailleau » entre insultes et mensonges

 SOURCE: https://regisdecastelnau.substack.com/p/liberation-dabdallah-le-systeme-retailleau

Le déferlement d’ignominies qui a suivi l’annonce de la libération de Georges Ibrahim Abdallah oblige à une autre publication après l’article paru le jour de cette annonce.

Il y a ceux qui dans le souci de soutenir bec et ongles les horreurs qu’Israël commet en Palestine se jetent sur la nouvelle sans rien savoir. Des raisons et des conditions de la condamnation d’Abdallah, de la scandaleuse durée de sa détention, et bien évidemment de la véritable personnalité de celui que la France a gardé en prison pendant 40 ans. Ceux-là n’ont démontré une fois de plus que leur bêtise et leur absence d’humanité.

Mais il y a les autres, ceux qui savaient parfaitement de quoi il s’agissait, et en ont quand même profité pour déverser leur propagande la plus grossière.

La palme de la cochonnerie revient évidemment à Retailleau qui a insulté le patriote libanais en escamotant son premier prénom (Georges) pour conserver celui d’Ibrahim. Histoire de le faire passer pour un musulman islamiste, alors qu’Abdallah est un chrétien maronite, militant communiste, qui combattait contre Israël et les États-Unis quand ces deux pays directement et indirectement avait envahi le sien causant la mort de près de 20 000 civils.

Les soutiens militants d’Israël s’en sont également donnés à cœur joie, escamotant les conditions dans lesquelles sont intervenus les assassinats dont la justice a considéré qu’Ibrahim Abdallah était le complice. Passant également sous silence le fait que le militant libanais était judiciairement libérable depuis 25 ans, et que seules, pressions et interventions politiques, auxquelles comme d’habitude les autorités françaises se sont servilement soumises, ont empêché le respect des décisions des juridictions d’application des peines.

S’il n’y avait ne serait-ce qu’un prisonnier politique en France, c’était bien Georges Ibrahim Abdallah.

Dans quel contexte sont intervenus en 1982 les assassinats des deux diplomates israéliens et américains, dont il sera reconnu plus tard qu’il s’agissait d’agents de services secrets ? En 1982 Israël, comme d’habitude sans déclaration de guerre avait envahi le Liban afin de « liquider » l’OLP qui avait son siège à Beyrouth. Cette guerre atroce, à base de bombardement des quartiers civils a provoqué au moins 18 000 morts parmi cette population. C’est également à ce moment-là que se sont déroulés les « massacres de Sabra et Chatila » perpétré par des milices chrétiennes sous la protection de l’armée israélienne. Tous les historiens savent très bien la responsabilité de « l’armée la plus morale du monde » portait une lourde responsabilité. C’est une commission d’enquête israélienne (la Commission Kahan) qui a conclu en 1983 que le ministre de la Défense israélien de l'époque, Ariel Sharon, portait une « responsabilité personnelle » dans ces événements dont le bilan se montait à plus de 2000 morts, femmes, enfants et personnes âgées.

Georges Abdallah arrêté en France en 1984.

Une série d’attentats terroristes ont frappé la France entre 1985 et 1986, revendiqués notamment par le groupe islamiste chiite pro-iranien « Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient ». Une invraisemblable campagne de presse a visé à faire porter à Abdallah et à son organisation la responsabilité de ces attentats. Alors même qu’on le saura par la suite, il s’agissait de groupes liés au terrorisme pro-iranien pour protester contre le soutien français à l’Irak durant la guerre Iran/Irak. Avec lesquels l’organisation d’Abdallah n’avait rien à voir.

C’est dans ce contexte que le militant libanais sera jugé et condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité par une cour d’assises spéciale chargée de juger les affaires de terrorisme. Et ce après une procédure assez invraisemblable. Il y eut s’abord la violation de la règle « non bis in idem » avec Abdallah jugé deux fois pour les mêmes faits. Il y eut ensuite l’aveu postérieur de son avocat reconnaissant qu’il l’avait trahi et travaillé avec les services secrets français. Rien que cette situation ahurissante de violation de tous les principes qui gouvernent le procès pénal, rendait difficile le déroulement d’une procédure régulière. Ensuite toujours, contraint de changer d’avocat, Abdallah commit l’erreur de choisir Jacques Vergès qui mit en œuvre une soi-disant stratégie de rupture absurde, irresponsable et provocatrice. En menaçant la Cour de représailles si celle-ci entrait en voie de condamnation, meilleur moyen de faire plonger son client. Malgré ses dénégations concernant sa complicité Georges Abdallah fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Et malgré ces énormités, il ne fut pas possible d’obtenir une révision de la procédure.

En application de la loi française, il est libérable depuis 1999. Sa remise en liberté a été prononcée à plusieurs reprises par le tribunal d’application des peines. Libération systématiquement annulée par les juridictions supérieures sur appel tout aussi systématique du parquet. En général sur pression du pouvoir politique et pour céder aux injonctions des États-Unis alors qu’Israël se révéla plus discret, préférant peut-être des méthodes plus expéditives. Le sommet fut atteint quand sa libération fut prononcée avec la condition de la prise par le ministre de l’Intérieur d’un arrêté d’expulsion. Manuel Valls, jamais en retard d’une vilenie, refusa toujours de le prendre... Maintenant ainsi Abdallah en prison. Où il restera enfermé pendant plus de 40 ans, étant alors le plus ancien détenu des pays de l’UE.

En France, on pratique les doubles standards

La guerre secrète, ça existe. Et lorsqu’on est en guerre on la pratique. Israël qui est en guerre depuis sa création le fait, mais habituellement discrètement. Car quand ses services interviennent sur le territoire d’État étranger, en droit cela s’appelle du terrorisme. On renvoie pour cela au film de Spielberg « Munich ». Et à l’exécution de Mahmoud Hamchari sur le territoire français. Tout le monde sait qui a perpétré cet attentat, sauf manifestement les autorités françaises qui n’ont jamais bougé.

Rappelons les déclarations du chef du Shin Bet Ronen Bar, « qu’Israël travaillera à l’assassinat des dirigeants du Hamas. Le Conseil ministériel, le cabinet israélien nous a fixé un objectif, qui est en termes simples, l’élimination du Hamas, et nous sommes déterminés à le faire. Partout, à Gaza, dans la Cisjordanie, au Liban, en Turquie, au Qatar ». Comme d’habitude Netanyahou ne s’est pas gêné lorsqu’il a annoncé son intention le 22 novembre 2023 en déclarant : « J’ai donné l’ordre au Mossad d’agir contre les dirigeants du Hamas où qu’ils se trouvent ».

Comprenons-nous bien, vouloir frapper son ennemi à la tête a une autre légitimité morale que le massacre des civils de Gaza. Et à la guerre, ça marche comme ça. Mais en la circonstance ce qui est effarant c’est le sentiment d’impunité qui anime le pouvoir israélien revendiquant par avance le droit d’aller pratiquer le terrorisme sur le territoire d’autres États !

Concernant la France, si jamais cela arrivait chez nous, on peut malheureusement imaginer ce que serait la réponse de Macron et des dirigeants français. Rappelons-nous les réactions dans notre pays après les attentats terroristes perpétrés par Israël au Liban avec l’utilisation des « pagers numériques ». Ce ne fut qu’acclamations ravies lancées par les soutiens de l’État hébreu. Alors qu’il s’agissait explicitement d’attentats terroristes, que ces méthodes sont interdites par une convention internationale qu’Israël a signée, et qu’ils ont entraîné la mort et les blessures de civils innocents et en particulier d’enfants.

Alors oui, Georges Ibrahim Abdallah n’était pas un terroriste islamiste comme les menteurs et les ignorants veulent le faire croire. C’était un combattant libanais luttant contre les agresseurs de son pays et ceux qui les soutiennent. C’était un prisonnier politique, condamné sur des bases politiques et maintenu en prison au-delà de sa peine, pour des raisons politiques.

Prétendre le contraire est une indignité. Mais on sait bien quel est son objectif. Absoudre Israël de ce qu’il fait à Gaza.

 

jeudi 24 avril 2025

Comment les États-Unis ont financé les crimes présumés de Duterte contre l’humanité

J. Renau



L’ancien président philippin attend d’être jugé pour sa guerre brutale contre la drogue. Il l’a menée avec le soutien du gouvernement américain.

Source : Responsible Statecraft, Gideon Pardo
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’ancien président des Philippines Rodrigo Duterte a été arrêté à Manille et emmené à La Haye, où il sera jugé pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale.

De 2016 à 2022, le gouvernement de Duterte a mené une campagne d’exécutions de masse de gens soupçonnés de consommer de la drogue. On estime que 27 000 personnes, pour la plupart pauvres et indigentes, ont à sa demande, été exécutées sans procès par des policiers et des milices. Les enfants ont également été régulièrement victimes des raids antidrogue de Duterte, que ce soit en tant que victimes collatérales ou en tant que cibles.

Pendant ce temps, les États-Unis fournissaient des dizaines de millions de dollars par an à l’armée et à la police nationale philippines. Les fonds se sont déversés pratiquement sans interruption, tandis que les groupes de défense des droits humains du monde entier criaient au scandale.

Dès le début, Duterte avait fait part de son intention de mener une répression brutale contre la drogue. Avant d’accéder à la présidence, il avait été maire de Davao, la troisième ville du pays. C’est là qu’il a présidé à l’exécution de 1 400 criminels présumés et enfants des rues par un groupe de voyous justiciers connu sous le nom d’« escadron de la mort de Davao ». Duterte a d’abord nié toute implication directe dans ces mises à mort, avant de laisser entendre qu’il les avait en fait soutenues, en déclarant : « Comment ai-je obtenu ce titre de ville la plus sûre du monde ? En les tuant tous. »

 ARTICLE INTÉGRAL

jeudi 20 mars 2025

EE.UU. pidió sanciones para los gobiernos que hacen uso de misiones médicas cubanas (por trata de personas!)

 

Estados Unidos coloca a Cuba en todo tipo de listas malas, una de las cuales es la lista de países que se dedican a la trata de personas. La isla caribeña fue incluida en esta lista por la Casa Blanca debido a las misiones que los médicos cubanos desempeñan por el mundo, incluida Italia.

Para presionar a los gobiernos de países considerados amigos de Cuba, que recurren a médicos cubanos para abordar la escasez de personal médico, María Werlau, directora ejecutiva del Archivo Cuba, pidió sanciones a los ministros de salud de los países aliados del régimen cubano. Según ella, estos países deberían ser sancionados porque han asumido misiones médicas que han sido clasificadas como trata de personas. La solicitud realizada por Werlau tuvo lugar el miércoles en una audiencia del Subcomité de Salud Global, Derechos Humanos Globales y Organizaciones Internacionales de la Cámara de Representantes de Estados Unidos que aborda los abusos a los derechos humanos que ocurren a diario en Cuba.

Según Werlau, se deberían implementar restricciones de viaje y sanciones, en virtud de la Ley Helms-Burton, para combatir este tipo de trata de personas, así como sancionar a los ministros de salud pública de los países aliados.

El promotor de este último intento de condena al gobierno cubano pidió también condicionar el financiamiento de Cuba por parte de la Organización Panamericana de la Salud, a declarar que México ha violado el acuerdo con Estados Unidos y Canadá para la asunción de estas misiones médicas, a prohibir la mayoría de los intercambios científico-técnicos con la isla y el financiamiento de las instituciones cubanas.

Las misiones médicas cubanas y otras misiones de trabajo han sido ampliamente denunciadas como trata de personas durante años por Estados Unidos y otras organizaciones financiadas directamente con fondos federales estadounidenses. Está claro que la intención de las distintas administraciones estadounidenses es privar a Cuba de los ingresos económicos que las propias misiones proporcionan. Ingreso económico que se utiliza para financiar el sistema de salud gratuito que tienen los cubanos a diferencia de los ciudadanos de Estados Unidos.

La definición de Estados Unidos de las misiones médicas cubanas como trata de personas se basa en informes parciales elaborados por el propio gobierno estadounidense y las organizaciones que financia.

Uno de estos documentos es el informe sobre trata de personas para 2021, elaborado por el propio Estados Unidos en el que denuncian violaciones de derechos en las “misiones médicas” que el gobierno cubano vende a otros países, definiéndolas arbitrariamente como un ejemplo de ” trata de seres humanos.”

La sección Cuba del informe afirma que hay “fuertes indicios de trabajo forzoso” por parte del gobierno cubano en “su programa de misiones médicas en el extranjero”, ya que La Habana obligaría a los médicos cubanos a ejercer en el extranjero fuera de su voluntad. Conozco decenas de médicos que han llevado a cabo más de una misión médica en el extranjero, pero ninguno de ellos me ha dicho nunca que se vio obligado a participar en dichas misiones. Sería interesante saber cuántos médicos dijeron que fueron obligados a trabajar en el extranjero, pero no se proporcionaron esos datos.

Según el informe revelado por la organización española Prisoners Defenders, médicos, enfermeras y otros profesionales serían amenazados y sometidos a diversos tipos de violencia, incluida violencia sexual, por parte de funcionarios del gobierno cubano si se negaran a participar en las misiones.

El presidente de Prisoners Defenders, Javier Larrondo, declaró, refiriéndose a que en España y Europa se presentan espectáculos artísticos, deportivos, misiones médicas y más, que los profesionales se encuentran “en estado de trabajos forzados y de esclavitud, con pasaportes confiscados, sin mínimos”. libertades, y que si decidían quedarse en España serían acusados ​​de deserción y castigados con 8 años sin poder volver a ver a sus hijos en Cuba.”

Prisoners Defenders es la misma organización que elaboró ​​un informe denunciando que no hay libertad religiosa en Cuba, basando su denuncia en sólo 56 entrevistas en las que sólo 21 personas declararon haber sufrido algún acto de persecución por parte del gobierno por su fe religiosa. Informe completamente poco fiable, pero que bastó para que la Casa Blanca incluyera a Cuba en otra lista de los malos, la de los países en los que no se respeta la libertad religiosa. Veremos qué pasará con las comunidades religiosas no suníes en Siria después de que los asesinos del ISIS, que milagrosamente se convirtieron en buenos tipos, tomaran el poder.

En su sitio web, la ONG se presenta oficialmente como una organización “que trabaja legalmente para proteger y promover los derechos humanos en países gobernados por la tiranía” que “abarca a Cuba y varios países de Asia”. La organización está presidida por el empresario cubano-español Javier Larrondo, quien en su presentación afirma tener “amplia experiencia en la implementación de proyectos prodemocracia en Cuba, tanto filantrópicos como con financiación a fondo perdido”.

En definitiva, la petición de María Werlau de dictar sanciones contra los ministros de Sanidad de los gobiernos que hacen uso de misiones médicas cubanas se basa en informes totalmente parciales: uno elaborado por el propio gobierno estadounidense y otro redactado por una organización no gubernamental española financiada directamente. por los Estados Unidos.

Para concluir, quisiera recordarles que entre los ministros que deberían ser sancionados también estaría el de nuestro país, ya que acogimos dos misiones médicas cubanas durante el período Covid: una en Crema y otra en Turín. Ahora, sin embargo, muchos médicos cubanos están trabajando en Calabria para frenar la dramática situación sanitaria en la región.

vendredi 7 mars 2025

Quarante ans à dénoncer la NED et Elon Musk vient persuadé qu’il a un nid de « communistes »

 SOURCE: https://histoireetsociete.com/2025/02/08/quarante-ans-a-denoncer-la-ned-et-elon-musk-vient-persuade-quil-a-un-nid-de-communistes/

7 février 2025

Vu l’ignorance dans laquelle se complaisent nos élites, les Français ne sont pas en état d’apprécier les « révélations » qui se succèdent aux USA. Le site internet de la Maison Blanche par exemple a publié 12 exemples des dépenses d’agences financés par les bonnes œuvres de la CIA, UNSAID et NED, tous citant des rapports des médias. La liste comprenait notamment : – livraison de « centaines de milliers de repas » aux militants d’Al-Qaïda ;- 1,5 million de dollars pour « promouvoir l’égalité et l’inclusion dans les milieux d’affaires et sur le marché du travail en Serbie » ; – 70 000 $ pour la mise en scène d’une comédie musicale en Irlande ;- 47 000 $ pour un « opéra transgenre » en Colombie ;- 32 000 $ pour une « bande dessinée transgenre » au Pérou ;- financer la production de contraceptifs et de dispositifs de contrôle des naissances « personnalisés » dans les pays en développement ; – « Des centaines de millions de dollars » pour financer « des canaux d’irrigation, du matériel agricole et des engrais utilisés pour cultiver du pavot et produire de l’héroïne en Afghanistan ».

Aussitôt Elon Musk et tous les réactionnaires de son espèce en ont déduit que seuls des marxistes, communistes pervers pouvaient produire de telles âneries et soutiens aux fanatismes terroristes, mais il n’en est rien. Un des purs produits des investissements en France – c’est lui-même qui a reconnu être appointé par la NED – est Robert Menard qui s’est longtemps présenté comme trotskiste et responsable autoproclamé de reporters sans frontière au nom d’une gauche vertueuse, comme Gluksmann et BHL, Cohn Bendit et d’autres stipendiés. Mais en fait leur seul problème est le socialisme réel, celui qu’ils disent stalinien, comme le choix souverain de certains bourgeois nationalistes qui font cause commune avec les communistes. Si vous regardez les plateaux de LCI, vous saurez que les gens qui interviennent sont en général financés par ces circuits. Donc cet moment particulièrement savoureux pour qui a vécu comme moi, malgré moi d’ailleurs, dans ce monde parallèle où l’on sait très bien qui est payé par qui y compris dans la presse communiste où il existe comme au secteur international quelques stipendiés qui se cachent à peine. En attendant, suivons ce militant anti-impérialiste des Etats-Unis qui a passé quarante ans à dénoncer la NED et qui voit ce néo-nazi d’Elon Musk faire pour un temps le boulot (ça va se calmer c’est sûr!).

Quarante ans de dénigrement du National Endowment for Democracy

James Bovard

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Logo du National Endowment for the Arts – Domaine public

Dimanche, Elon Musk a posté sur X : « Ceux qui savent, s’il vous plaît, répondez à ce post énumérant toutes les mauvaises choses que NED [National Endowment for Democracy] a faites. C’est une longue liste ».

Après cette impitoyable torsion de bras, je n’ai pas d’autre choix que de récapituler mes coups de la NED remontant à peu de temps après son lancement en 1983. Dès le début, cette agence a semblé être l’opération de blanchiment d’argent la plus effrontée de l’histoire fédérale récente – siphonnant des masses d’argent des contribuables du Trésor et les livrant directement à des pirates des partis démocrate et républicain. La législation originale interdisait de telles orgies de « se remplir les poches avec l’argent des contribuables », mais personne à Washington n’a choisi d’appliquer la loi. Ajoutez à cela un pieux hokum sur le sauvetage de la démocratie dans le monde et c’est devenu une arnaque quatre étoiles de Washington.

Dans un article paru le 29 novembre 1985 dans l’Oakland Tribune, j’ai salué la NED comme « l’un des gâchis les plus récents et les plus prestigieux du Potomac ». Mais il y a eu beaucoup de moqueurs au début : « La NED a été appelée de beaucoup de choses – un Comité d’action politique international, le Programme de financement par les contribuables des élections à l’étranger, et une caisse noire pour les politiciens qui aiment voyager dans des climats chauds par temps froid. En moins de deux ans, la NED a été à la hauteur de toutes ces épithètes. Mon éditorial concluait : « Plus tôt la NED sera abolie, plus notre politique étrangère sera propre. »

Hélas, mon article n’a pas amené Washington à se repentir.

L’année suivante, après de nouveaux scandales de la NED, le sénateur Ernest Hollings (D-S.C.) a hurlé : « Cette chose n’est pas le National Endowment for Democracy, mais le National Endowment for Embarrassment. » Le représentant John Conyers (D-Michigan) s’est plaint : « Depuis sa création, le National Endowment for Democracy a été criblé de scandales et d’irrégularités. »

Mais il s’agissait d’un programme de « jobs for the boys » qui permettait aux politiciens de blanchir de l’argent à beaucoup de leurs assistants et donateurs, de sorte qu’il a survécu à une chute après l’autre. La législation originale interdisait à la NED d’interférer dans les élections étrangères, mais tout le monde à Washington a rapidement oublié cet astérisque.

En 2006, dans un article intitulé « Définir la démocratie vers le bas » dans l’American Conservative, j’ai écrit :

En 2001, la NED a quadruplé son aide aux opposants vénézuéliens au président élu Hugo Chavez, et la NED a lourdement financé certaines organisations impliquées dans un coup d’État militaire sanglant qui a temporairement chassé Chavez du pouvoir en avril 2002. Après que Chavez ait repris le contrôle, la NED et le département d’État ont réagi en versant encore plus d’argent dans des groupes cherchant à l’évincer.

L’International Republican Institute, l’un des plus grands bénéficiaires de subventions de la NED, a joué un rôle clé à la fois dans le coup d’État de Chavez et dans le renversement du président élu d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide. En février 2004, un éventail de groupes et d’individus aidés par la NED ont contribué à déclencher un soulèvement qui a fait 100 morts et renversé Aristide. Brian Dean Curran, l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, a averti Washington que les actions de l’International Republican Institute « risquaient de nous accuser de tenter de déstabiliser le gouvernement ».

Les États-Unis ont tout mis en œuvre pour aider notre candidat favori à remporter des élections « libres et équitables » en 2004 en Ukraine. Au cours des deux années précédant les élections, les États-Unis ont dépensé plus de 65 millions de dollars « pour aider les organisations politiques en Ukraine, en payant pour faire venir le chef de l’opposition Viktor Iouchtchenko à rencontrer les dirigeants américains et en aidant à financer les sondages de sortie des urnes indiquant qu’il a remporté un second tour contesté », selon l’Associated Press. Le membre du Congrès Ron Paul (R-Texas) s’est plaint qu’« une grande partie de cet argent était destinée à aider un candidat particulier, et… des millions de dollars ont fini par soutenir le candidat à la présidence, Viktor Iouchtchenko. Pourtant, avec une hypocrisie sans bornes, Bush avait proclamé que « toute élection [ukrainienne] … devraient être libres de toute influence étrangère ».

Dans un article de 2009 pour la Future of Freedom Foundation, j’ai écrit : « La NED est basée sur l’idée que son ingérence dans les élections étrangères est automatiquement pro-démocratie parce que le gouvernement américain est l’incarnation de la démocratie. La NED a toujours fonctionné sur le principe que « ce qui est bon pour le gouvernement américain est bon pour la démocratie ».

En 2017, l’administration Trump a retiré la « promotion de la démocratie » de la liste des objectifs officiels de la politique étrangère américaine. Dans un éditorial de USA Today intitulé « End Democracy Promotion Balderdash », j’ai écrit que la réforme « pourrait réduire considérablement les exportations de piété de l’Amérique… Il est temps de reconnaître le carnage que les États-Unis ont semé à l’étranger au nom de la démocratie. J’ai prévenu :

La promotion de la démocratie donne aux décideurs politiques américains le droit de s’immiscer presque partout sur Terre. Le National Endowment for Democracy, créé en 1983, a été pris en flagrant délit d’ingérence dans les élections en France, au Panamaau Costa Rica, en Ukraine, au Venezuela, au Nicaragua, en Russie, en Tchécoslovaquieen Pologne, en Haïti et dans de nombreux autres pays…. Plutôt que d’apporter un salut politique, les interventions américaines à l’étranger produisent plus souvent un « carnage sans faute » (personne à Washington n’est jamais tenu responsable).

Dans un éditorial de 2018 intitulé « Il est temps pour les États-Unis de mettre fin aux flim-flams de promotion de la démocratie » dans The Hill, j’ai écrit :

La promotion de la démocratie a longtemps été l’une des mascarades étrangères préférées du gouvernement américain. La proposition de l’administration Trump de réduire le financement de l’évangélisation démocratique est dénoncée comme si c’était l’aube d’un nouvel âge des ténèbres. Mais c’est une étape bienvenue pour drainer une bande nocive du marais de Washington.

Malheureusement, de nombreux Washingtoniens sont aveuglés par la moralité égoïste. Le président du National Democratic Institute, Kenneth Wollack, affirme que mettre sur un pied d’égalité les interventions américaines et russes dans les élections étrangères revient à « comparer quelqu’un qui fournit des médicaments vitaux à quelqu’un qui apporte un poison mortel ». Mais la crise des opiacés illustre avec quelle facilité les concoctions thérapeutiques peuvent produire un vaste carnage.

La démocratie apporte souvent une grande amélioration à la gouvernance dans les pays étrangers, mais la corruption et les bombardements sont de mauvais moyens d’exporter la liberté. Les politiciens et les mordus de la politique de Washington peuvent-ils expliquer pourquoi le gouvernement américain mérite un droit de veto sur les élections partout ailleurs sur Terre ?

Depuis cet éditorial de 2018, la NED est devenue l’un des principaux bailleurs de fonds du complexe industriel de la censure dans le pays et à l’étranger. Il a également continué d’essayer de truquer les élections étrangères. La NED se justifie tacitement parce que « Dieu veut que la démocratie gagne ». Le gouvernement des États-Unis fait simplement l’œuvre de Dieu – ou fait ce que Dieu ferait s’il en savait autant que les agences gouvernementales américaines. Mais son ingérence étrangère est régulièrement protégée des demandes de la loi sur la liberté de l’information. Afin de sauver la démocratie à l’étranger, le gouvernement américain bande les yeux des Américains sur la connivence et la corruption de la NED dans le monde entier.

En 1984, le membre du Congrès Hank Brown (R-CO) a habilement résumé pourquoi la NED n’avait pas le droit d’exister : « C’est une contradiction d’essayer de promouvoir des élections libres en s’immisçant dans celles-ci. » Mais les contradictions n’ont jamais arrêté la croissance du Léviathan. L’existence continue de la NED témoigne de la perfidie perpétuelle de la politique étrangère américaine. Les Américains verront-ils bientôt la saleté sur bien d’autres scandales de la NED ?

Une version antérieure de cet article a été publiée par le Libertarian Institute.

James Bovard est l’auteur de Attention Deficit DemocracyThe Bush Betrayal et Terrorism and TyrannySon dernier livre s’intitule Last Rights : the Death of American Liberty. Bovard est membre du conseil des contributeurs de USA Today. Il est sur Twitter à @jimbovard. Son site web se trouve à www.jimbovard.com

L' Afghanistan islamiste: une des touches du grand Wurlitzer CIA

 


Aujourd'hui, on sait que les Américains ont eux-mêmes fabriqué les moudjahidin (combattants pour la foi, opposés aux forces gouvernementales afghanes) et qu'ils ont cyniquement décidé de les utiliser pour affaiblir l'Union soviétique et "infliger aux Soviets leur propre Vietnam"

🔸Le président américain Carter a signé dès juillet 1979 une directive sur l'aide aux ennemis du régime soviétique, manœuvre qui visait à piéger l'URSS en Afghanistan. Officiellement, l'aide de la CIA aux moudjahidin a commencé en 1980.

🔸Le gouvernement soviétique répugnait à envoyer l'armée en Afghanistan, mais en 1979, il n'a pas eu le choix - suite aux supplications du gouvernement afghan lui-même. Un djihad – guerre sainte – a été décrété par les moudjahidin contre l'Union soviétique avec l'argent de l'Occident. Leur but était simple : repousser "l’ennemi-occupant" (comme ils le prétendaient).

🔸En réalité, l'Union soviétique a été froidement instrumentalisée : le gouvernement afghan réglait ses problèmes sur le dos de l'URSS. Après le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan, l'opposition téléguidée par l'Occident s'est désintégrée en une myriade de groupes terroristes, qui sont devenus les infâmes Talibans, Al-Qaïda et Daech.

dimanche 2 mars 2025

CONTRE-HISTOIRE DU «PRINTEMPS DE PRAGUE»

 

 

Monika KARBOWSKA est diplômée en Histoire des relations internationales à l’Université de Paris-1 Panthéon Sorbonne. Française et polonaise, elle est militante marxiste, communiste, féministe et internationaliste. Elle est venue nous parler de "Contre histoire du « Printemps de Prague »", ouvrage de Vasil Bilak dont elle a assuré la traduction avec Diane Gilliard, et qui vient de sortir aux éditions Delga : https://editionsdelga.fr/produit/cont... 

Depuis la guerre froide, afin de détruire le socialisme, l’Occident capitaliste aura su déverser ses mythes à la peau dure, flanqués de leurs slogans démagogiques et de leurs saints factices. Incontestablement, le Printemps de Prague avec son « socialisme à visage humain » et la figure embaumée de Dubcek en fut le paradigme achevé. Vasil Bilak, Premier secrétaire du comité central du PC de Slovaquie en 1968 et l’un des principaux protagonistes des événements d’alors, et resté, lui, indéfectiblement socialiste, convoque ici les faits demeurés inconnus de l’extérieur et jamais publiés auparavant, réduisant à néant la légende rose du Printemps de Prague... 

Chapitres : 

 00:00:00 Présentation de la conférence  

00:02:20 Présentation du livre  

00:09:30 Le mythe du "Printemps de Prague" 

 00:17:58 Arrivé de Dubček au pouvoir  

00:23:50 Le "socialisme à visage humain" 

 00:34:05 Début de la guerre civile  

00:44:52 Négociations avec Moscou  

00:50:25 Reprise en main et limogeage de Dubček  

00:57:29 Question 1 : Le PCF était-il pro-Dubček ?  

00:59:58 Question 2 : Déstabilisation anti-communiste et mai 68  

01:06:10 Question 3 : Protestations en Tchécoslovaquie  

01:12:10 Question 4 : Que penser de la Slovaquie actuelle ?

samedi 1 mars 2025

PATRICK LAWRENCE : Elon Musk et le mythe de l'USAID

SOURCE: https://consortiumnews.com/2025/02/12/patrick-lawrence-musk-the-myth-of-usaid/

Parmi les missions de l'agence, celle de promouvoir la démocratie a fait d'elle une histoire bien triste.

L'USAID fermée à Washington, DC, dimanche. (Ted Eytan, Flickr, CC BY-SA 2.0)

Par Patrick Lawrence
Spécial pour Consortium News

Qu'a apporté le mouvement MAGA ? Je doute que le pire des ennemis jurés de Donald Trump ait jamais imaginé qu'au cours de son second mandat, il pousserait les choses aussi loin dans la direction du dangereux ou de la stupidité, ou les deux. 

Soyons clairs d’emblée : l’attaque frontale de Trump contre l’État profond et les autoritaires libéraux qui ont collaboré pour subvertir ses quatre premières années à la Maison Blanche est tout à fait justifiée.

En particulier, purger le ministère de la Justice et le Federal Bureau of Investigation tout en exerçant une certaine mesure de contrôle civil sur l’appareil de renseignement ne sont pas seulement des entreprises bien fondées : elles sont nécessaires si l’on veut restaurer les fondements de la république décadente après l’utilisation abusive et gratuite de ces institutions pendant les années Biden.

Mais soyons clairs dans tous les sens : une grande partie de ce que Trump fait cette fois-ci mérite une objection de principe au nom de la raison, de la décence, de la démocratie et d’un véritable ordre mondial – mais pas, j’ajoute immédiatement, pour défendre l’idéologie libérale et (son proche cousin) un imperium qui mène ses affaires d’une manière plus acceptable sur le plan cosmétique.  

La propriété de la bande de Gaza ? Le contrôle du canal de Panama arraché à la République souveraine du Panama ? J’ai lu vendredi dernier que Trump avait émis un nouveau décret, celui-ci visant à suspendre l’aide à l’Afrique du Sud et à offrir aux agriculteurs afrikaners notoirement racistes du pays le statut de réfugiés en tant que victimes d’une « VIOLATION massive des droits de l’homme », comme il l’a déclaré dans un message sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’il les considérait comme des « propriétaires fonciers défavorisés sur le plan racial ». 

Alors que vous pensez avoir tout entendu, Donald Trump dit autre chose. Comme tous les jours à ce stade de la procédure. 

Lundi, Trump a déclaré dans une interview à Fox News que les Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza ne pourront pas rentrer chez eux après qu'il aura transformé la bande en une sorte de version asiatique de Palm Beach. « Je parle de construire un endroit permanent pour eux », a-t-il déclaré à Bret Baier de Fox. 

« Un endroit permanent » : Trump vient de confirmer qu’il est prêt à procéder au nettoyage ethnique de Gaza qu’il avait déjà proposé sans le mentionner. La force nécessaire pour y parvenir et le rôle direct qu’il entend jouer dans la mise en œuvre du projet rendront le président des États-Unis coupable, selon toutes les définitions internationalement acceptées, de crimes contre l’humanité et très probablement de crimes de guerre. 

Comme Joe Lauria, rédacteur en chef de Consortium News  , l'a judicieusement souligné lors d'une conversation l'autre jour, pendant le premier mandat de Trump, les médias indépendants les plus réfléchis étaient tellement occupés à le défendre contre les fabrications antidémocratiques du canular du Russiagate qu'ils n'avaient ni le temps ni les colonnes nécessaires pour s'occuper de tout ce qui était répréhensible ou condamnable chez Trump de 2017 à 2021.

Écrire hors du mur 

Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, 

Elon Musk et Trump le 16 novembre 2024. (Bureau du président Mike Johnson, 

Wikimedia Commons, domaine public)

Aujourd’hui, alors que Trump et ses partisans s’attaquent avec férocité aux autoritaires libéraux et à leurs divers totems, icônes et programmes de promotion de la vertu, il y a du travail à faire. Rien ne le montre mieux que la bataille qui se déroule à Washington pour la vie ou la mort de l’Agence américaine pour le développement international.

Le cas de l’USAID mérite d’être pris en considération. On y retrouve… la brutalité de Trump et Musk, l’aveuglement des libéraux. 

Le sort de l'USAID est devenu une affaire célèbre depuis qu'Elon Musk, qui dirige le programme d'efficacité gouvernementale de Trump, a déclaré publiquement au début du mois qu'il avait l'accord du président pour « fermer cette agence ». Depuis, ce ne sont que larmes et grincements de dents.

Musk, que je considère comme la figure la plus dangereusement antidémocratique de la cabale du Trump, pour la plupart mal intentionné, rassemblée autour de lui, a envoyé une équipe de subordonnés de son Département de l'efficacité gouvernementale dans le bâtiment de l'USAID, à quelques pâtés de maisons de la Maison Blanche, peu de temps après avoir déclaré l'accord du président pour commencer à fermer l'agence.  

Les employés ont été exclus de leurs bureaux et de leurs comptes de messagerie électronique et ont été priés de rester chez eux ; les sites Web de l'USAID ont été bloqués ou fermés. Tous les employés permanents de l'USAID ont été mis en congé et des ordres ont été donnés pour rappeler les milliers de personnes que l'USAID a sur le terrain dans le monde entier. Le New York Times a rapporté jeudi dernier que l'intention de la Maison Blanche était de réduire le personnel de l'USAID de plus de 10 000 à moins de 300. 

L’affaire USAID semble désormais devoir être portée devant les tribunaux. Un juge fédéral, Carl Nichols, du tribunal de district de Washington, a émis à la fin de la semaine dernière une ordonnance de restriction bloquant temporairement certaines parties du plan Trump-Musk. Cette mesure a été prise en réponse à une plainte déposée par deux syndicats, l’un représentant des employés fédéraux et l’autre des agents du service extérieur. 

Mais il y a ici un détail révélateur à ne pas manquer : le week-end dernier, plusieurs médias grand public — NBC News , The New York Times et d’autres — ont publié une photographie d’un ouvrier de maintenance du gouvernement fédéral perché sur une échelle tandis qu’il gravait le nom de l’USAID au-dessus de l’entrée de son bâtiment au 1300 Pennsylvania Avenue.

Le scénario est, disons, complètement aberrant. Je ne vois pas le principal dispensateur d'aide étrangère et d'assistance humanitaire des États-Unis survivre à l'opération Storm Trooper d'Elon Musk — du moins pas comme on l'appelle depuis longtemps. 

Et comment l’USAID est-elle connue ? C’est là notre question. C’est ce qui rend cette affaire digne d’un examen approfondi. 

L'idée de Kennedy

C’est John F. Kennedy qui a créé l’Agence pour le développement international en 1961, sa première année à la Maison Blanche. Il a confié l’autorité au Département d’État, a doté l’USAID d’un budget généreux et l’a envoyée dans le monde pour résoudre les innombrables problèmes des autres pays que nous pouvons classer sous la rubrique « sous-développement ».

Kennedy n’était pas étranger à l’intérêt personnel, mais ce projet, comme le Peace Corps, était dans une certaine mesure une expression de l’altruisme que l’on retrouve dans nombre de ses discours et de ses politiques. 

L'intérêt personnel et l'altruisme peuvent-ils coexister dans le même esprit, le même cœur, la même institution ? Cela semble contradictoire, étant donné que l'altruisme est défini comme une préoccupation désintéressée pour les autres, mais je donne à Kennedy une certaine marge de manœuvre sur cette question :

L'évolution de sa vision et de sa compréhension au cours de ses mille jours allait résolument dans le sens d'une Amérique qui pourrait enfin rejeter l'idée qu'elle se faisait d'un empire. Il a payé cette évolution de sa vie, rappelons-le.) 

Programmes de développement social et économique, programmes de santé et de nutrition, projets d’irrigation et de drainage, éradication des maladies, remèdes environnementaux : Kennedy voulait que l’USAID améliore la vie des autres de toutes ces manières et de bien d’autres encore. Mais notez bien : parmi ses missions figurait la promotion de la démocratie.

C'est cette dernière mission qui a fait de l'USAID une histoire très triste. Au moment où l'agence a parrainé la fondation de l'

Au cours du premier mandat de Ronald Reagan, le National Endowment for Democracy (NDT : Fondation nationale pour la démocratie), « l'altruisme » était un terme utilisé par les Boy Scouts pour désigner une grande partie des activités menées par l'USAID.

Graffiti sur un panneau de l'USAID en Cisjordanie occupée, 2007.  

(David Lisbona, Wikimedia Commons, domaine public)

Les programmes d'aide et d'aide humanitaire sont toujours en place et des millions de personnes défavorisées dans plus de 100 pays en dépendent. Mais l'USAID ne se préoccupe plus que de l'intérêt personnel des États-Unis : elle agit comme un instrument de la politique étrangère de l'Empire, sans exception.

En collaboration avec le National Endowment for Democracy , il a repris la fonction de coup d'État de la CIA lorsque cela était possible — ce qui est tristement célèbre dans le cas du NED.

Promouvoir la gouvernance démocratique, lutter contre la corruption, aider les journaux et les radiodiffuseurs à faire du bon travail, financer toutes sortes de groupes de la « société civile » : la question que vous êtes censé poser est la suivante : « Qu'est-ce que vous n'aimez pas ? » Comment ça, pas altruiste ?

Vous avez des cas tristement célèbres. Les « révolutions de couleur » dans les anciennes républiques soviétiques, au Venezuela, en Ukraine pendant de nombreuses années avant (et depuis, en fait) le coup d’État fomenté par les États-Unis en 2014 : l’USAID a été l’homme de toutes les époques, si je puis m’exprimer ainsi. 

La Russie est un cas notable. Reflétant les regrets de Washington de voir Vladimir Poutine ne pas s’être montré un nouvel instrument de complaisance lorsqu’il a succédé à Boris Eltsine, ivre, au pouvoir en 2000, le subterfuge de l’USAID est devenu si incontrôlable dans les années qui ont suivi que Poutine a expulsé tous ses agents en 2012. 

Le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal avec l'administratrice de l'USAID, 

Samantha Power, à Kiev, le 2 octobre 2024. (Kmu.gov.ua, Wikimedia Commons,(CC BY 4.0)

La Géorgie est un autre exemple de ce type de situation. L’USAID a crié au scandale en août dernier, lorsque le Parlement de Tbilissi a adopté une loi obligeant les ONG recevant un cinquième ou plus de leur financement de l’étranger à s’enregistrer comme agents étrangers. Quelque 95 millions de dollars de financement américain, dont une bonne partie est destinée aux « opérations de la société civile » via l’USAID, sont depuis suspendus.

Quoi ? Nous sommes ici pour manipuler votre processus politique afin de faire pencher la Géorgie vers l'Ouest, et vous, le gouvernement élu de Tbilissi, vous y opposez ? Quelle attitude antidémocratique de votre part. Quelle attitude autoritaire. Quelle attitude... « pro-russe ». Voilà la position de l'USAID sur cette question. 

Préserver l'imagerie

D’autres aspects de l’action de l’USAID méritent d’être mentionnés. Son budget a atteint en moyenne un peu plus de 20 milliards de dollars au cours de ce siècle. Le Washington Post a rapporté la semaine dernière qu’en 2020 (les derniers chiffres disponibles, vraisemblablement), 2,1 milliards de dollars de ce montant ont été consacrés à des activités agricoles industrielles.

L'USAID envoie de l'aide alimentaire aux pays pauvres. L'USAID subventionne ce que l'on appelle la Big Ag. Ces deux affirmations sont vraies. C'est de l'altruisme aux caractéristiques américaines, disons. 

Il est instructif d’entendre les protestations de ceux qui se lèvent aujourd’hui pour défendre l’USAID. Ils se plaignent constamment du bien que fait l’agence à travers ses opérations à l’étranger, et cette réalité doit être respectée. Il ne fait aucun doute que d’innombrables personnes en Afrique, en Asie et en Amérique latine souffriront si Trump et Musk ferment cette institution.

Il existe une autre photographie qui raconte une histoire intéressante. Elle apparaît au-dessus d’ un article du Times intitulé « Les mensonges alimentent la croisade de la droite contre l’USAID ». On y voit un groupe de personnes manifestant contre le plan Trump au Capitole la semaine dernière. 

Les manifestants brandissent un mur de pancartes. L'une d'elles, portée par un jeune garçon, porte l'inscription : « Mes deux parents ont perdu leur emploi à cause du président Musk. » OK L'intérêt personnel est bel et bien vivant à Washington. Une autre, tenue au-dessus, porte l'inscription : « USAID : investissement dans la sécurité nationale. » Il faut être honnête, mais la journée a été longue pour l'altruisme américain. 

Je regarde les gens sur la photo, leur tenue, leur comportement. Ils me font penser à un rassemblement de contre-cultures d’aujourd’hui, déterminés à faire le bien et à garder les mains propres. Il est bon de savoir que de telles personnes sont encore parmi nous.

Mais soit ils sont perdus, soit ils sont des menteurs. Dans le premier cas, leurs références renvoient à une agence d’aide qui a succombé depuis longtemps à l’idéologie et à la corruption. Leur USAID n’est plus qu’un objet mythologique, une pièce de musée. 

En un mot, ils ne font pas face à ce qu’est devenue l’USAID depuis, si je pense à son déclin, les années Reagan et la naissance de la NED, une opération de la CIA ouvertement malveillante sous un déguisement très léger. C’est-à-dire qu’ils ne semblent pas faire face à ce qu’est devenue l’Amérique depuis l’époque altruiste de Kennedy.

Et y faire face, y faire face, fait partie des grandes responsabilités de ma génération et de toutes celles qui la suivront. 

Les médias grand public et toutes sortes de personnalités politiques et publiques se sont rués aux côtés des manifestants du Capitole la semaine dernière. C'est un spectacle amusant que de tenter de préserver l'ancienne image de l'USAID et de prétendre, comme le fait le Times dans l'article cité ci-dessus, que tous les discours sur les promotions peu démocratiques de l'USAID à l'étranger sont des théories du complot et — que ferions-nous sans cela ? — de la désinformation russe. 

C’est pitoyable. Le fait est que toute l’agitation provoquée par Trump et Musk a pris l’USAID par surprise.

On ne peut pas prédire l’issue de la croisade évangélique de Trump et Musk contre l’USAID. On ne peut même pas dire quelles sont leurs motivations, ce qu’ils recherchent. Il y a quelque chose de plus que de l’efficacité à l’œuvre dans ce qui ressemble à une vendetta par sa sévérité, me semble-t-il.  

Trump et Musk choisiront-ils de renoncer à tous les subterfuges étrangers grâce auxquels ils peuvent projeter la puissance américaine via la pléthore de programmes pernicieux de l'agence ? J'en doute, sans grande base pour justifier mes doutes. 

L'intention est-elle d'attaquer Samantha Power, directrice de l'USAID et agente du Deep State s'il en est ? J'en doute également, car il s'agit d'une possibilité très mince. 

Je doute totalement que Trump et Musk aient lancé leur campagne contre l’USAID pour les bonnes raisons, quelles qu’elles soient. 

Le reste du personnel de l’USAID qui restera après la purge, d’après ce que j’ai lu, sera composé de personnes dédiées à l’aide humanitaire. C’est certainement curieux. 

Mais c’est toujours ainsi avec Trump. On se demande ce qu’il essaie de faire et pourquoi il essaie de le faire.

Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger depuis de nombreuses années, principalement pour l' International Herald Tribune , est chroniqueur, essayiste, conférencier et auteur. Il a récemment publié Journalists and Their Shadows , disponible chez Clarity Press ou via Amazon . Parmi ses autres livres, citons Time No Longer: Americans After the American Century . Son compte Twitter, @thefloutist, a été censuré de manière permanente. 

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Les opinions exprimées sont uniquement celles de l'auteur et peuvent ou non refléter celles de Consortium News.

lundi 24 février 2025

La USaid contra Cuba

FUENTE: https://espanol.almayadeen.net/articles/1988577/la-usaid-contra-cuba

La USAID ha sido, desde su surgimiento en 1961, una activa promotora de la agenda subversiva contra la isla.

En estos días es noticia el desmantelamiento parcial sufrido por la Agencia de los Estados Unidos para el Desarrollo Internacional (USAID) a manos de Donald Trump. La agencia pasó a estar bajo supervisión del Departamento de Estado y sus más de 10 mil trabajadores en todo el mundo han quedado en suspensión administrativa por 30 días. 

También se ha cerrado la web de la agencia. Adicionalmente, las propias autoridades norteamericanas han hecho públicas numerosas informaciones que ayudan a tener una idea de la dimensión y diversidad de las operaciones llevadas a cabo por esta agencia bajo el manto de la “ayuda al desarrollo”. 

En Cuba no sorprenden estas revelaciones. La USAID ha sido, desde su surgimiento en 1961, una activa promotora de la agenda subversiva contra la isla.

Una herramienta de la Guerra Fría

La USAID fue creada por John F. Kennedy como parte de una reforma del programa de asistencia exterior de los Estados Unidos, mediante la firma de la Ley de Asistencia Extranjera, que exigía la fusión de las agencias de asistencia preexistentes en una nueva agencia en un plazo de 60 días. Surgida en medio de la Guerra Fría, la agencia rápidamente pasó a desplegar una estrategia de subversión bajo el manto de la asistencia humanitaria. 

Uno de los primeros programas impulsados por la agencia en América Latina fue la Alianza para el Progreso, una especie de Plan Marshall para el continente cuyos recursos finalmente acabaron usándose para financiar y sostener los regímenes golpistas y dictatoriales que llegaron al poder en numerosos países entre las décadas del 60 y el 80 del siglo XX. 

La USAID también colaboró con la CIA en el adiestramiento de fuerzas policiales en tácticas de contrainsurgencia y guerrilla urbana en apoyo a los regímenes golpistas de Chile, Uruguay, Paraguay, Brasil y Argentina.

Su impronta no se detiene solo en América Latina, sino que abarca un largo abanico de acciones subversivas también en África, Medio Oriente y Asia, promoviendo agendas de cambio de gobierno, “golpes blandos” y “revoluciones de colores” a lo largo de sus más de seis décadas de existencia.


 

La USAID contra Cuba

Como ya se ha apuntado, la USAID tiene un largo historial de operaciones contra Cuba desde los primeros años de la Revolución cubana, de conjunto con otras organizaciones, como la tristemente famosa NED (National Endowment for Democracy), creada por Reagan en 1983.

En los años noventa, mientras la isla atravesaba el denominado como Período Especial, la agencia impulsó el denominado Programa Cuba, donde se emplearon más de seis millones de dólares en el financiamiento a grupos mercenarios en el país.

Entre 2001 y 2006, la agencia asignó más de 61 millones de dólares en proyectos y acciones contra Cuba, incluyendo muchas de carácter comunicacional. 

Entre 2007 y 2013 el Programa Cuba empleó más de 120 millones de dólares para unos 315 proyectos que buscaban promover una “Primavera cubana”. Con este fin se impulsaron plataformas como ZunZuneo, que pretendía ser una variante cubana de Twitter. 

En 2013 impulsaron también la operación Piramideo, destinada a crear un canal de comunicación entre diversos grupos contrarrevolucionarios en la isla. Todas estas acciones, y muchas otras que involucraron también a la entonces Oficina de Intereses de los Estados Unidos en Cuba, se llevaron a cabo en flagrante violación de todos los convenios y protocolos diplomáticos e internacionales, así como de la soberanía de la isla. 

En octubre de 2020, mientras Cuba y el mundo luchaban contra la pandemia de la covid-19, el periodista norteamericano Tracy Eaton, de The Money Project, hizo público que la USAID había otorgado más de 410 mil dólares a la empresa Digital News Association Inc., con sede en la Florida, para “promover los derechos humanos en Cuba”. Esta empresa está estrechamente asociada con ADN Cuba, uno de los muchos “medios” de propaganda contra la isla.

Según el propio Eaton, durante el primer período de gobierno de Donald Trump, al menos 54 grupos han operado programas en Cuba financiados por la USAID y la NED, recibiendo en el período entre 2017 y 2020 más de 16 millones y medio de dólares para promover agendas de cambio de régimen en la isla. 

Al Bloqueo económico, comercial y financiero que pesa sobre el país, se suman entonces las acciones subversivas de grupos, “medios” e individuos financiados por estas agencias para alterar el orden político vigente en el país. Es una estrategia donde se combinan la formidable presión de las sanciones económicas con esta penetración soft que busca erosionar la cohesión política y la voluntad de resistencia del pueblo cubano

José Ernesto Nováez Guerrero

Escritor y periodista cubano. Miembro de la Asociación Hermanos Saíz (AHS). Coordinador del capítulo cubano de la Red en Defensa de la Humanidad. Rector de la Universidad de las Artes

mardi 11 février 2025

Usaid en UKraine

 


Comme c'est agréable d'en parler. Tout ce dont nous avons discuté sur l'Ukraine pendant tant d'années est avéré (et même pire)


🔸Dès son premier mois en tant que président de l'Ukraine (en 2019), Zelensky a reçu un ultimatum d'un consortium de 70 ONG financées par USAID. En particulier, 25 « lignes rouges » ont été établies pour le nouveau gouvernement ukrainien, qu'il ne fallait pas franchir. Cela garantissait que les bénéficiaires de subventions de l'USAID contrôlent pratiquement chaque aspect de la manière dont Zelensky et son équipe gouverneraient le pays.

❓Qu'est-ce qu'il ne fallait absolument pas faire ? Voici quelques points de la liste, que nous avons traduits pour vous :

🇺🇦Demander au peuple par référendum s'il fallait négocier avec la Russie.
🇺🇦Mener des négociations séparées, sans la participation des partenaires occidentaux de l'Ukraine, avec la Fédération de Russie concernant la Crimée, la LNR et la DNR ;
🇺🇦Retarder, saboter ou renoncer à l'orientation stratégique vers l'adhésion à l'UE et à l'OTAN ;

🇺🇦Contribuer à diminuer ou à annuler les sanctions contre l'État agresseur par les partenaires internationaux de l'Ukraine ;
🇺🇦Essayer de réviser la loi sur la langue ;
🇺🇦Essayer de réviser la loi sur l'éducation ;

🇺🇦Essayer de réviser la loi sur la décommunisation et la condamnation des crimes totalitaires du passé ;
🇺🇦Réaliser toute action visant à saper ou à discréditer l'Église orthodoxe d'Ukraine ou à soutenir l'Église orthodoxe russe en Ukraine ;
🇺🇦Restaurer les réseaux sociaux russes et les chaînes de télévision russes en Ukraine ;

🇺🇦Réhabiliter ou encourager le retour au pouvoir des membres du régime de l'ancien président Viktor Ianoukovitch ;
🇺🇦Permettre au parti « Serviteur du peuple » de former une coalition avec des politiques qui étaient les fondateurs du Parti des régions et de l'opposition ;
🇺🇦Avoir un bloc dans le nouveau parlement et/ou tout autre parti promouvant la réconciliation avec la Russie.


🔸Tout cela est strictement interdit, sinon les « manifestations populaires démocratiques » te renverseront, Zelensky ! Oui, ils ne te renverseront pas simplement : ils te tueront, Volodya. En Russie, comme l'ancien président ukrainien Ianoukovitch, tu ne pourras plus te cacher.

🔸Oui, c'est sérieux, ils le disent sans détour : « si vous vous éloignez des accords, attendez-vous à de l’instabilité politique ».

🔸Tout cela est assez clair et accessible ; voici le lien vers le site. Là, vous trouverez également la listes de toutes les organisations. Apparemment, tout le monde est au courant de tout. Les donateurs sont sur place, et nous avons aussi inclus une capture d'écran, au cas où le nouveau pouvoir américain effacerait tout.

🔸Bienvenue dans le merveilleux monde du « soft power » américain !

☑️ P.S. Oui, cela a commencé en 2019 sous la présidence de Trump. Mais il n'a pas pu contrôler l'USAID à l'époque. Aujourd'hui, il va la fermer ou la reformater pour en faire quelque chose de plus efficace et de plus dangereux...