Eichenlaub René. L'expressionnisme allemand et la Première guerre mondiale. A propos de l'attitude de quelques-uns de ses représentants. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 30 N°2, Avril-juin 1983. pp. 298-321;
doi : https://doi.org/10.3406/rhmc.1983.1237 https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1983_num_30_2_1237
L'EXPRESSIONNISME ALLEMAND, LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
Ne croyons pas cependant que ce Veni creator d'un nouveau genre que Doeblin soit devenu un partisan de Lénine — nous n'en sommes pas encore à la Révolution d'octobre d'ailleurs —, il est plutôt le signe qu'il est imprégné de l'air du temps qui attend tout d'une rénovation spirituelle. Ainsi Doeblin ne pense-t-il pas qu'on puisse mettre ces idées en pratique, il les considère simplement comme un ferment capable de secouer les hommes. Il n'est même pas guéri du nationalisme : il estime que la guerre a forgé une communauté nationale, il en appelle au patriotisme des intellectuels, s'élève contre ceux qui ont traité les Allemands de barbares (il est toujours en admiration devant Hindenburg qui, « à lui seul, remplace dix armées »). Il lui suffit de croire que la guerre est en train d'acquérir une âme et qu'elle a mis les choses en mouvement.
Ce qui intéresse Doeblin, ce n'est pas la réforme de la constitution, ce n'est pas l'instauration en Allemagne de la pseudodémocratie des « démocraties occidentales », c'est que l'esprit humain se répande et et que l'on retrouve les traces de ce changement dans la constitution25. C'est précisément parce qu'il met en avant cet enrichissement intérieur et cette transformation des âmes que Doeblin reste dans l'orbite de l'expressionnisme. Le projet politique est avant tout un projet moral dans lequel on chercherait en vain des mesures concrètes destinées à édifier l'Allemagne sur de nouvelles bases. Il souligne néanmoins que l'Allemagne était gouvernée par les féodaux et les cléricaux qui privaient le peuple de sa liberté psychologique, morale et spirituelle. Il propose d'abolir la propriété privée, de rendre les individus responsables, d'éliminer le règne de la phrase en économie et en politique26.
Mais, peu à peu, ses idées « rouge sang à ultraviolettes » 27 se décantent et le poussent à rejoindre l'U.S.P.D., le parti socialiste dissident fondé en avril 1917 et qui réunit des « socialistes » fort divers. Son socialisme à lui tente de faire l'amalgame entre l'anarchisme individualiste de Stirner et l'anarchisme socialiste de Kropotkine ou, en Allemagne, de G. Landauer28. Reprenant une définition de A. Adler29, il proclame que « l'esprit du socialisme, c'est la formation et l'action du sentiment communautaire », ce qui constitue malgré tout un dépassement de l'anarchisme individualiste, mais ne permet pas de savoir quel programme il propose pour réaliser ce socialisme.
Toujours est-il qu'il est assez lucide pour se rendre compte que la révolution allemande n'a de révolution que le nom, il nie qu'elle ait...
27. L'expression se trouve dans une lettre adressée par Doeblin à E. Frisch, l'éditeur du Neuer Merkur. Cité dans le catalogue de l'exposition de Marbach, p. 22, lettre du 23 décembre 1918.
...eu lieu30. Selon lui, le nouveau système est une République impériale qui ne lui dit rien qui vaille. Il rejette cet Etat fondé sur la violation du droit puisqu'il a massacré les ouvriers, il condamne les assassinats politiques, déplore le manque de foi des « démocrates ». Il est parmi ceux qui voudraient maintenir les conseils ouvriers qui sont, dit-il, « la défense des masses contre les autorités autocratiques » 31. Il affirme que la « restauration intérieure » va bon train en Allemagne et que ce pays développe « de nouveau librement son caractère national propre : la mentalité de serf et l'absence de sensibilité » 32.
Ainsi la guerre n'a pas fait de Doeblin un pacifiste, mais elle lui a fait acquérir la conviction que la dimension politique est une dimension qui fait partie intégrante de la vie humaine, que personne n'a le droit de se tenir à l'écart de la politique, surtout pas les intellectuels qui doivent agir sur les esprits pour les changer. De plus, il a trouvé une place sur l'échiquier politique : il se situe nettement à gauche, même si son socialisme manque de contours.
Bien plus tard, dans son roman November 1918 (il en termine la rédaction en 1943), consacré à l'analyse de la période cruciale de l'histoire allemande, les mois de novembre 1918 à janvier 1919 pendant lesquels le gouvernement d'Ebert choisit le statu quo social et économique en écrasant l'insurrection spartakiste et en éliminant les conseils d'ouvriers et de soldats, Doeblin résume l'idée qu'il se faisait de la guerre et de la révolution : « La guerre et la révolution étaient des cris d'éveil venus d'une voix supraterrestre » 33. C'est bien ce sentiment qui s'est imposé de plus en plus à lui, le sentiment que la guerre devait provoquer une prise de conscience des maladies de la société et de l'individu, mais que ce but n'a pas été atteint. En 1943, cependant, la coloration que prend la phrase est liée à la conversion récente de Doeblin au catholicisme, il en était loin en 1918-1919.
Paradoxalement, plus la guerre dure, plus l'espoir placé en elle s'exaspère dans beaucoup d'esprits. Tant de souffrances et de privations ne peuvent pas avoir été inutiles, pense-t-on. En tout cas, la génération expressionniste tout entière en attend de plus en plus la naissance d'un homme nouveau dans une société renouvelée et sa fin marque l'apogée éphémère de cet espoir. En 1914, la majorité d'entre eux l'ont accueillie avec enthousiasme, mais ils pensaient qu'elle serait courte (il semble que le seul poète à avoir nettement pris position contre la guerre soit Franz Werfel34). Et puis, on la ressent comme un processus de purification dont les épreuves de plus en plus dures doivent produire une remise en...
...question totale de l'individu et de la société. La révolution russe est un palier important dans cette évolution : elle indique que les choses sont en mouvement, elle révèle la puissance des idées, la force de l'espoir humain. Mais bien avant qu'elle éclate, les questions se posent, la réflexion chemine. L'exemple de Franz Marc peut en témoigner.
Un document intéressant permet de préciser l'attitude de Franz Marc avant la guerre. Il s'agit de la correspondance qu'il a échangée entre 1910 et 1914 avec August Macke, un bon coloriste35. La lecture de ces lettres révèle clairement l'ignorance totale des problèmes de politique extérieure et intérieure qui se posent alors à l'Allemagne, par ces jeunes artistes (notons d'ailleurs que Marc est un proche de Sturm). Les jeunes peintres parlent, comme il est normal, de leur art : ils prennent position par rapport à la nouvelle peinture et ses représentants expriment leur prédilection pour Daumier, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Munch, les Fauves, le Douanier Rousseau, l'art des peuples dits primitifs, discutent technique picturale, relatent la visite d'expositions, évoquent leur vie privée, leurs relations, leurs amitiés. A aucun moment, ils ne font allusion à la situation de leur pays, aux dangers qui menacent la paix. Le seul fait notable, dans notre optique, c'est qu'ils considèrent que le nationalisme est dépassé sur le plan artistique et personnel (n'est-ce pas Kandinsky d'ailleurs, installé à Munich depuis 1896, qui exerce la plus grande influence sur Marc ?). Et Marc a séjourné à Paris en 1903 — il considère ce séjour comme le tournant de sa vie —, il y est retourné en 1906. En septembre-octobre 1912, les deux amis, répondant à l'invitation de Delaunay et de Le Fauconnier, leur rendent visite à Paris, alors que Delaunay et Apollinaire leur rendent la politesse en venant les voir à Bonn au printemps de 1913.
Prenant fait et cause pour un art qui ignore les frontières, Marc s'est élevé avec véhémence contre le libelle du peintre de Worpswede36 Cari Vinnen, Protestation des artistes allemands, paru en 1911, qui met en cause l'influence néfaste de l'école française sur l'art allemand et proclame que l'art international est un art dégénéré (lenational-socialisme ne dira pas autre chose). Il n'en a pas pour autant renoncé à l'idée que les œuvres des artistes manifestent un caractère national spécifique et que les artistes ne doivent pas aller à contresens de ce caractère. Ainsi écrit-il à Macke que les Français sont de bien meilleurs coloristes que les Allemands qui sont avant tout des dessinateurs37. Pas question pour lui, par conséquent, de se « transformer en Français ». Internationalisme ne veut pas dire uniformisation, mais collaboration entre artistes de différents pays partageant les mêmes idées.
Manifestement, Marc ne se sent pas à l'aise dans l'ère technique et la civilisation urbaine. C'est pour cette raison qu'il s'établit dans de petits villages de la Haute-Bavière et que ses peintures présentent presque toutes le monde animal. Pour tout ce qui ne concerne pas l'art, il vit presque en dehors du temps. La guerre va lui apporter de nouveaux arguments pour rejeter la civilisation contemporaine et le pousser à chercher les causes du conflit dans un but précis : si elles sont le fruit de notre civilisation, il faudra l'amender pour éviter d'autres guerres.
Tout à leur déménagement et leur installation dans un autre village bavarois, les Marc ne voient pas venir la guerre, encore moins les Macke qui s'installent, en automne 1913, pour de longs mois sur les bords du lac de Thoune d'où August s'en va en avril 1914 pour entreprendre, en compagnie de Paul Klee et de Moilliet, un autre peintre suisse, un voyage en Tunisie, de sorte qu'ils ne rentrent à Bonn qu'en juin 1914. Curieusement, la correspondance s'interrompt le 19 juin pour ne reprendre que le 3 août. Nous ne connaissons pas la réaction de Marc à la déclaration de guerre. Seule une lettre de Lisbeth Macke, la femme d'August, datée du 6 août, nous renseigne sur l'état d'esprit qui règne alors. Elle écrit à ses amis : « Comme tout est venu vite, et pourtant on pousse maintenant un soupir de soulagement en comparaison des jours où il y avait comme un orage dans l'air. Et quand on voit comment tous vont de bon cœur, c'est magnifique. Et on n'a absolument pas le droit de penser à soi parmi les millions. Seulement au pays qu'on est en train de sauver.... Espérons que tout ira pour le mieux, même si ce n'est pas pourl'individu » 38. Mais le 5 septembre, la même Lisbeth Macke s'écrie : « Je ne puis me réjouir du fond du cœur de la plus grande des victoires... C'est effroyable quand on s'imagine tout cela et c'est un triste signe pour l'humanité qui s'est toujours tant vanté de sa culture qu'une telle guerre soit seulement encore possible » 39. Dès le 26 septembre, son mari tombe à Perthes en Champagne. Franz Marc, qui est au front depuis septembre mais dans une zone moins exposée (en Alsace notamment), écrit alors un bel éloge funèbre à sa mémoire, déclarant notamment que la perte de Macke est une perte irréparable pour la culture de son peuple40. Du front, il expédie de nombreuses lettres à sa femme. C'est à travers elles qu'on peut suivre son évolution pendant la guerre et sous son influence jusqu'à sa mort en mars 1916 dans la région de Verdun41. La guerre a secoué sa pensée de fond en comble comme sous l'effet d'une tempête, déclare-t-il en janvier 191542, mais il la considère comme un phénomène naturel, inévitable, aussi longtemps du moins que l'appât du gain domine dans l'esprit des individus et des nations. Jusqu'au bout, il reste convaincu que l'Allemagne va l'emporter, il est fier d'être promu lieutenant (automne 1915). Pas par amour de la vie militaire ou de la guerre cependant43. Car, à...
...son sentiment, ce ne sont là qu'épiphénomènes. Au fond, il ne comprend
pas comment a pu éclater cette « guerre civile européenne » 44. Tout le monde a pourtant besoin de la paix45 et la guerre devient de plus en
plus absurde en s'éternisant46. Il se considère comme personnellement
responsable de la guerre dans laquelle il voit un châtiment divin. Pour
commencer, il nous appartient de nous faire comprendre humainement
par notre prochain pour qu'il n'y ait plus de malentendu 47. Bref, le grand
bénéfice que lui apporte la guerre, c'est de l'obliger à mettre ses idées au clair 48.
Selon lui, la guerre est une épreuve de purification, la guérison d'une maladie. Il ne s'agit pas de l'attaquer en tant que telle et de l'extirper hic et nunc, il faut remonter à ses causes, c'est-à-dire à soi-même49. Marc se traite lui-même de platonicien50. Et, effectivement, la guerre est pour lui un principe, une idée, avant d'être une réalité vécue, bien que son mouvement de recul devant l'horreur quotidienne aille en grandissant. On serait presque tenté de dire que l'on retrouve chez lui la croyance que Romain Rolland décelait en 1908 chez Guillaume II, «la croyance presque mystique en la guerre comme le seul moyen de retremper l'Allemagne décadente, de laver les âmes, de refaire dans l'Empire la santé et l'autorité»51. En fait, l'analyse de Marc va heureusement plus loin que celle de l'empereur. Certes, il pense que l'Allemagne était chargée d'une mission particulière : il lui appartenait de maintenir un contrepoids spirituel au matérialisme qui envahit la civilisation contemporaine. Elle ne l'a pas fait, au contraire, elle a voulu « se saisir des affaires mercantiles mondiales » 52, elle a succombé au péché de l'Europe puisqu'elle s'est laissée gagner par l'esprit mercantile, au lieu de prendre fait et cause pour l'esprit (der Geist, mot clé de l'expressionnisme). Toute l'Europe est coupable. Il suffit de comparer l'avant-guerre à la guerre pour s'en rendre compte : « La guerre est-elle autre chose que l'état de paix existant jusqu'ici, sous une forme différente, plus honnête ? au lieu de la concurrence, il y a maintenant la guerre » 53. Il est nécessaire de « mettre la hache à la racine » M. Car aussi longtemps que l'un exploite l'autre, on ne peut éviter les conflits. Et ceci ne vaut pas seulement pour les Etats, mais surtout pour les individus. Que chacun commence par se changer soi- même au lieu de vitupérer contre la guerre, sans se rendre compte qu'il...
...en est responsable55. Par conséquent, la métamorphose des individus est la condition sine qua non pour instaurer une paix durable. Il semble bien que l'on soit là au centre de la sensibilité de l'expressionnisme. A quoi s'ajoute chez Marc l'utopie d'une sortie possible de l'ère industrielle.
On le voit, la pensée de Marc est ambiguë ; on peut y déceler aussi bien un éloge indirect de la guerre qu'une condamnation — pas très explicite, il est vrai — du capitalisme comme source des conflits. Mais force est de constater sa clairvoyance quant aux conséquences prévisibles du conflit. Il en voit essentiellement deux :
— la montée du socialisme qu'il regrette d'ailleurs puisque, dit-il, le socialisme signifie un nivellement des individus qui entraîne la paralysie de l'âme et de la pensée chrétienne du sacrifice et de la maîtrise de soi 56 ;
— la montée du peuple russe, Marc se demande, en effet, « si les Slaves, plus spécialement les Russes, ne vont pas bientôt devenir les guides spirituels du monde, pendant que l'esprit de l'Allemagne s'altère irrémédiablement dans des disputes commerciales, guerrières et ostentatoires » 57.
    Si l'on considère le pacifisme comme la volonté de maintenir la paix
à tout prix ou de la restaurer au plus vite si, par malheur, la guerre a
éclaté, il n'y a pas chez Marc conversion au pacifisme puisque, tout comme
Doeblin, il trouve des vertus à la guerre. La guerre fait partie d'une
vision de rédemption de l'humanité, elle est une voie de salut en même
temps que le résultat inéluctable de la maladie morale des hommes
modernes. C'est cela qu'il faut comprendre avant de pouvoir songer à la
paix. La guerre est la juste punition de nos fautes, elle est due à l'oubli de notre nature spirituelle. Elle nous oblige à nous convertir.
Ainsi, nous ne débouchons pas sur des solutions politiques, mais sur une méditation religieuse, voire sur une expérience mystique. Cependant, la guerre, là aussi, a obligé l'artiste à affronter la réalité, à sortir de sa sphère. A y regarder de près pourtant, Doeblin est plus concret que Marc, car il essaie de comprendre comment les événements de 1914-1918 s'inscrivent dans la continuité de l'histoire allemande ; il pense qu'elle fait avancer la démocratisation de l'Allemagne, tandis que Marc est surtout sensible au salut individuel lié à l'épreuve justement subie par les hommes qui ont failli à leur mission. Il est vrai que le peintre n'a plus connu la défaite et l'interrègne entre la monarchie et la République de Weimar. Mais à le voir au début de 1916 compter sur la victoire imminente des armées allemandes, on ne peut s'empêcher de penser que l'effondrement de 1918 l'aurait profondément traumatisé. L'on peut surtout se demander comment de la victoire allemande aurait pu sortir cette transformation spirituelle en laquelle il met tous ses espoirs, alors que par ailleurs, si nous l'en croyons, l'Allemagne n'a pas été à la hauteur de sa tâche. Plus lucide et plus logique que lui, Nietzsche avait souligné en 1871 que la...
Nous pouvons conclure provisoirement que deux artistes en rapport étroit avec le Sturm sont arrachés par la guerre au domaine esthétique dans lequel ils se cantonnaient. Il est vrai qu'ils ne conçoivent l'art nouveau que sur la base d'un renouveau spirituel dont il est à la fois la cause et le signe. C'est ainsi que peut s'établir le lien entre l'art et la guerre qui elle aussi manifeste que l'esprit est à l'œuvre. Toujours le rôle moteur revient à l'individu de sorte que le ralliement de Doeblin au socialisme libertaire n'est pas une surprise. Marc, quant à lui, reste jusqu'à la fin l'idéaliste qui proclame la supériorité des valeurs spirituelles. Leur sensibilité n'est finalement pas politique à proprement parler, elle est plutôt éthique, bien que Doeblin prenne position sur la révolution de 1918, qu'il marque ses préférences pour le système des conseils. Face à la guerre, ils hésitent entre l'auréole que lui confère une pensée presque mythique qui en fait le moteur de la marche de l'humanité vers un avenir toujours plus « radieux » et une condamnation de sa bestialité, indigne de l'esprit humain (notons cependant que Doeblin va bien plus loin dans le sens de la démystification que Marc, surtout dans Wallenstein). De toute façon, ils ne parviennent pas à surmonter vraiment leur nationalisme viscéral. En ira-t-il autrement pour les représentants de la deuxième grande tendance ?
Ce qui frappe de prime abord chez Carl Einstein, si on le compare à Doeblin et à Marc, c'est qu'il aborde la politique bien avant la guerre, mais — et c'est révélateur — par le biais de l'esthétique. Et même durant la guerre, il cherche pendant longtemps à se fermer aux événements qu'il considère comme un dérivatif qui pourrait le tirer de sa voie propre. Nous y reviendrons.
Entre 1910 et 1914, Die Aktion publie son roman Bebuquin et d'assez nombreux essais dans lesquels il s'attaque à la société bourgeoise, mais aussi au S.P.D. 59. Ce sont ces essais qui permettent le mieux de saisir sa démarche, celle d'un artiste en quête d'un art radicalement nouveau, destructeur de la réalité et de ses tenants. Le principal en est la bourgeoisie et ses suppôts, dont le S.P.D. précisément, contaminé par l'esprit capitaliste.....................l'article continu.