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lundi 24 mars 2025

L'impérialisme US change de forme

 SOURCE: https://carlosgarrido.substack.com/p/trump-as-todays-fdr?utm_source=post-email-title&publication_id=2220396&post_id=159689987&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=4aiktl&triedRedirect=true&utm_medium=email 

Carlos L. Garrido: cet article est une version étendue de celle qui est parue dans l'Académie chinoise le mois dernier. Le mois du recul a, à mon avis, confirmé les préoccupations que j’avais exprimées au sujet de l’apparente « démontage » de l’administration Trump des institutions de l’impérialisme américain. Loin de voir toute véritable attaque contre les institutions de l’empire, nous voyons une restructuration – un empire prenant une nouvelle forme pour soutenir une hégémonie décroissante. Pour cette « nouvelle forme », les institutions de réveil, l’impérialisme humanitaire du passé (USAID, NED, etc.) sont peu utiles.

Josep Renau

 

L'histoire nous enseigne que les empires ne peuvent jamais affirmer explicitement les véritables raisons de leurs activités impériales. Il est impossible d'obtenir une population de personnes dépossédées pour aider à envoyer leurs enfants en guerre lorsque vous êtes ouvert au sujet de la classe de personnes qui en bénéficient. C’était Platon dans sa république qui avait déjà noté que les États dont le fondement économique est fondé sur « l’acquisition sans fin de monnaie », trouvent qu’ils doivent « saisir une partie des terres de leur voisin ». Cette dynamique économique conduit inévitablement à la guerre. Et « quand les riches font la guerre », comme l’a dit Jean-Paul Sartre, « ce sont les pauvres qui meurent ». Cela est vrai pour toutes les sociétés qui ont été fragilisées par classe. Il y a toujours une classe de gens qui fait le profit, et une classe qui fait la mort, en temps de guerre.

Les élites au pouvoir des États belligérants n'ont jamais été en mesure d'annoncer explicitement les raisons économiques de la guerre. La légitimation de la guerre a toujours dû inclure une tromperie du grand public. Aschyle avait raison de dire que « en guerre, la vérité est la première victime ». Le respect de la guerre exigeait toujours un récit qui peut être conçu pour fabriquer le consentement des gouvernés.

Les Grecs de l'Antiquité et l'empire britannique ont justifié les efforts de guerre et la colonisation par des appels nobles, presque humanitaires, à des appels à la civilisation des barbares. Ceux qui étaient de leur espèce sont toujours ceux qui sont pleinement humains. Et ceux qui n'ont pas porté la odeur de l'altérité barbare sur eux. De l'hellénisation à l'empire où le soleil ne se couche jamais, la guerre coloniale est elle-même présentée comme un acte de charité et de bonne volonté. Vous devriez être reconnaissants que nous avons dépensé nos précieuses ressources « civilisées » par vous.

Paradoxalement, les guerres expansionnistes ont aussi souvent pris la forme d'une entreprise défensive. L'Empire romain a souvent eu recours à la nécessité de se protéger contre les menaces extérieures barbares pour justifier l'expansion. L'offensive est souvent présentée comme la meilleure forme de défense. C'est en conquérant que nous pouvons garder notre peuple à la sécurité à la maison. Pendant les guerres puniques, par exemple, l'expansion coloniale a été légitimée en tant que tentative de contrer la menace carthaginoise.

La légitimation idéologique de la guerre du moins si-cendres au XXe thsiècle a pris la même forme. Il s'agissait de pillages impériaux et de conquêtes justifiées par leur présentation de mesures défensives visant à empêcher la propagation du communisme. L'offensive a de nouveau été déguisée comme défense.

À l'époque moderne, nous avons assisté à une combinaison cohérente des deux par l'empire américain, bien qu'à n'importe quel moment, il puisse être soit « l'offense-comme-défense » soit la « conquête humanitaire » qui pourrait prendre la domination sur l'autre.

Par exemple, pendant la guerre en Irak, le modèle qui s'est avéré le plus efficace. Oui, nous avions encore un contingent du modèle de justification de la « conquête humanitaire » qui appelait la nécessité d'« aider les femmes opprimées » ou d'« apporter la démocratie » dans la région. Mais cela a finalement joué un rôle secondaire à la peur du « autre » brun, musulman, que la classe dirigeante ait pu infuser dans la population, en particulier après le 11 septembre. Cette crainte était essentielle pour le modèle de légitimation de l'infraction de défense. Comme Bush l'a dit dans le discours de West Point le 1er juin 2002, « Si nous attendons que les menaces se concrétisent, nous aurons attendu trop longtemps. Nous devons prendre la bataille contre l'ennemi, perturber ses plans et faire face aux pires menaces avant qu'ils n'ément n'ément. »

La domination du modèle de l'offensive comme défense a laissé un mauvais goût dans la bouche des Américains, qui sont venus à temps pour s'opposer à l'unanimité la guerre en Irak, réalisant qu'il s'agissait d'une guerre pour le pétrole et le contrôle des marchés pétroliers, pour ne pas nous défendre contre les dangers fabriqués de la destruction des armes de destruction massive.

Cela a permis à la classe dirigeante de pivoter vers le modèle humanitaire car la forme clé de la légitimation pour la guerre prendra. Assad a dû être renversé parce qu’il « gazait son peuple ». Cuba a dû être renversée parce qu'elle réprimait les « artistes noirs » du mouvement San Isidro financé par Miami. Le Venezuela a dû être renversé parce que Maduro était un dictateur brutal qui opprimait les LGBTQ, la même chose avec l'Iran, la Russie, etc. La Chine a dû être renversée parce qu'elle produisait un « génocide » de la minorité musulmane ouïghoure. Bien sûr, on n'a jamais fourni de preuves réelles de l'une quelconque des accusations, comme les « preuves » des armes de destruction massive.

De plus en plus, la forme spécifique adoptée par le modèle de conquête humanitaire a été le réveil. Le théoricien politique Marius Trotter l'a bien dit il y a quelques années quand il a dit :

« Face à une Chine en pleine montée et à une Russie résurgente, la classe dirigeante américaine a besoin d’une croisade moralisante pour motiver son contre-offensive contre ses ennemis, tant dans le pays qu’à l’étranger. Sous les bannières de Black Lives Matter, des drapeaux de la Fierté multicolores et des trompettes annonçant les bons pronoms de genre, les canons de l'Empire américain répandront le credo de Woke Imperialism ».

Mais comme le wokisme lui-même a été étendu à des extrêmes aussi absurdes qu'aucune personne saine d'esprit ne pouvait accepter, il est rapidement devenu sanctuaire comme modèle de légitimation de la guerre. Personne ne se soucie d'aller à la guerre pour les droits des transsexuels battus par l'USAID dans les pays de l'Est. Personne n'adhère vraiment dans le récit sans fondement que les États-Unis, qui ont passé les 20 premières années du siècle à bombarder des musulmans, tuant des millions d'entre eux, se soucient maintenant d'eux au Xinjiang. Et où était la preuve que quelque chose se passait en premier lieu ? Comme l'a fait valoir le philosophe cubain Ruben Zardoya, lorsque les machinations de domination deviennent transparentes, la domination elle-même s'affaiblit. C'est ce qui s'est produit à la forme de légitimation impériale, et pour éviter l'affaiblissement du pouvoir impérial et de la domination, la classe dirigeante a dû changer de cap.

Quand la conscience des gens hors-la-loi est hors du modèle éveil de l'impérialisme, la classe dirigeante a besoin d'une liste propre. Trump et ses cohortes de faux droitistes dissidents, qui mènent une croisade anti-fou, étaient l’alternative parfaite. À une époque où le peuple américain veut être dissident et anti-establishment, donne-lui le même statu quo, mais sous la forme d'une dissidence. Donnez-leur des gens qui luttent contre la forme que revêt l’idéologie impérialiste ces dernières années, mais pas contre l’impérialisme lui-même – pas contre le système qui l’a produit en premier lieu.

Comme Jackson Hinkle et Haz Al-Din l'ont déjà noté, nous ne devrions pas être surpris si l'intensification des absurdités du wokisme était intentionnellement conçue pour soutenir un « droit dissident » qui n'est « dissident » que pour les composantes les plus superficielles et les plus profondes de l'ordre de la décision.

J'ai déjà soutenu qu'il s'agit d'une époque, aux États-Unis, marquée par la nécessité de l'hégémonie se présenter comme contre-hégémonique. Les dirigeants doivent, à tout moment, manipuler le public pour les voir comme subalternes, impuissants et mener une croisade contre les élites elles-mêmes. Des conservateurs aux libéraux, aux différents « gauchers » trotskistes et « socialistes démocratiques », toute la politique américaine prend de plus en plus la forme de dissidence. C'est une aristocratie du capital qui survit à travers la perspective de se battre continuellement contre lui-même pour le pouvoir. Comme dans The Trial de Kafka, où la bureaucratie de la cour est reproduite précisément en se présentant comme des sujets impuissants subjugués par le système, la dialectique de l'autorité politique américaine aujourd'hui prend également la forme de cette feintesse pour soutenir leur omnipotence systémique. Le pouvoir se maintient par le prétexte de l'impuissance.

Et maintenant nous sommes ici. Dans une présidence de Trump qui démantèle l’USAID – l’un des hommes de main misérables de « l’impérialisme humanitaire » – et qui s’oriente vers des attaques impérialistes impérialistes, qui s’oriente peut-être vers la bonne volonté pour la démocratie et de nombreuses autres institutions liées à la forme moderne de légitimation et de réalisation d’agressions impérialistes.

Je voudrais penser qu'il s'agit d'une révolution contre un État exaltante qui aspire le sécher de la république hôte, comme l'a suggéré Scott Ritter. J'espère vraiment que ce pourrait être cela, et que le jubilé de la dette que Ritter prétend être possible avec cette « révolution » se déchaîne. 1

Philosophie partagée en crise

Mais mon bon sens marxiste, ma compréhension des formes toujours en évolution de l'impérialisme américain qui justifie idéologiquement m'indique que, peut-être, quelque chose d'autre est en train de se passer : un retour à une précédente forme de légitimation. 2

Peut-être un retour à la domination du modèle d'offensive en tant que défense que nous avons vu dans la guerre froide et au cours des premières décennies de ce siècle. Celui-ci semble certainement dominer dans le discours autour de la Chine, qui est présenté comme une « menace existentielle » pour la sécurité et la position géopolitique des États-Unis. Le conseiller à la sécurité nationale de Trump, Michael Waltz, a déclaré que « nous sommes dans une guerre froide avec le Parti communiste chinois » et que la Chine est une « menace existentielle pour les États-Unis avec le renforcement militaire le plus rapide depuis les années 1930 ». Ce discours sur la Chine en tant que menace existentielle, qui est très courante dans la création de la politique étrangère, est fondamental pour le modèle d'offensive de défense de l'impérialisme.

Certains analystes ont suggéré un retour à un impériaalisme de style Monroe Doctrine, où l'on est plus ouvert sur les objectifs de conquête pour la conquête, voilé à peine avec un appel à un mandat divin. C'est une autre forme que nous avons vue dans l'histoire des empires. Il est clair que ce modèle de discours est utilisé dans la rhétorique utilisée pour la politique étrangère des États-Unis dans l'hémisphère occidental.

La vérité, cependant, c'est que nous ne savons pas. Nous devrons attendre et voir ce qui se passe réellement.

Cette indétermination n'est pas seulement dans notre connaissance de la situation actuelle. Je ne pense pas que le problème, pour le moment, soit un problème qui se situe dans notre connaissance du monde, de la façon dont l'impérialisme américain se développera dans les années à venir. L'indétermination est dans le monde lui-même. Le régime américain est lui-même à la dépouille pour comprendre ses prochaines mesures, pour voir ce qu'il peut faire pour soutenir au moins un semblant d'hégémonie dans un monde où le Weltgeist se déplace vers l'est.

Nous pouvons dire aujourd'hui de cette indétermination la même chose que Hegel a répondu au dilemme de Kant concernant le « fossé » entre notre savoir phénoménal et la chose en soi (Ding un sich) : il n'y a rien de soi qui n'est déjà une chose pour nous. Le fossé n'est pas entre mes connaissances et le monde; le fossé est dans le monde lui-même. C’est « l’incomplétude qu’ontologique la réalité », comme l’appelle Slavoj ziek, que nous traitons ici, et pas simplement une incomplétude de nos connaissances. Traiter le contraire - c'est-à-dire s'accrocher à l'idée que les événements mondiaux sont déjà déterminés, que le problème est de nature épistémologique - est de suivre la même abstraction que Hegel a critiquée dans Kant. Tout comme la « chose en soi », qui n'est pas toujours prête (comme le dirait Heidegger) une chose pour nous, n'est rien de plus qu'une « abstraction vide » kantienne, en maintenant que les impérialistes d'aujourd'hui ont un ordre du jour clairement déterminé et cartographié, et que ce qui nous empêche de le savoir définitivement est une limitation dans notre compréhension, c'est de se déplacer au même niveau.

Cela confère à ces institutions un pouvoir mystique qui n'est pas nécessairement là, qui ressemble plus étroitement aux films hollywoodiens sur la CIA que la situation réelle. Ils aussi, face à la crise actuelle, essaient de s'orienter dans le monde, en essayant de concevoir de nouveaux moyens par lesquels leur pillage de la planète peut se poursuivre sans être remis en question.

Ce que je pense que nous pourrions être les plus sûrs, ce sont les suivants : ce n'est pas une révolution anti-impérialiste qui se produit dans le ventre de la bête par la main des milliardaires eux-mêmes. Lorsque certains des principaux milliardaires, des ONG, des groupes de réflexion et des entreprises d’investissement financier sont parfaitement, ou même favorables, de l’administration Trump, cela n’inspire pas confiance dans la thèse selon laquelle il intente une grande attaque contre le système. Après tout, si quelqu'un incarne le mieux le système, ce sont ces profiteurs qui ont continué à gagner de l'argent, quel que soit celui qui a été à la Maison Blanche. Ils composent le corps non élu de dirigeants qui reste le même avec tous les changements d'administration. Avec l’agence de renseignement qui sert leurs intérêts, ils forment le fameux « Deep State ». Quand le PDG de BlackRock, Larry Fink, nous dit, comme il l'a fait pendant les campagnes présidentielles, qu'il est « fatigué d'entendre que c'est la plus grande élection de votre vivant », et que « la réalité est dans le temps, peu importe », peut-être devrions-nous écouter.

Au lieu d'une attaque contre le système impérialiste et l'État profond, il est beaucoup plus probable qu'il s'agit d'un pivot vers une nouvelle forme de gouvernance impérialiste et de légitimation. Tout comme le capitalisme américain avait besoin de prendre une nouvelle forme après la grande dépression pour survivre, dans cette grande crise de l'Empire, les États-Unis doivent faire de même. Trump est donc ici, un chiffre homologue à Franklin D. Roosevelt (FDR). Le FDR rompt avec les orthodoxies des idéologues de l'économie de marché pour sauver le capitalisme. Il a rompu avec la forme que le système avait jusqu'alors prise pour le maintenir en vie. Peut-être Trump, de même, est-il un chiffre qui aspire à aider à sauver l'impérialisme américain par l'assaut contre l'orthodoxie et les institutions qui l'ont amené au bord de l'effondrement.

 

C'est ce que la brillante maîtrise des États, visant à soutenir l'hégémonie des États-Unis à long terme, ferait pour essayer de sauver l'empire de ce déclin. Après tout, comme Giuseppe Tomasi di Lampedusa l'a écrit dans son roman, Le Léopard, les choses doivent changer pour qu'elles puissent rester les mêmes.

Bien que j'espère me tromper, je pense que c'est le type de changement que nous voyons. Une modification d'une nouvelle forme de légitimation, nécessaire pour maintenir la base essentielle de l'impérialisme américain.


[1]Pour être juste avec Scott, il s’est déclaré de plus en plus critique à l’égard des actions de Trump au Moyen-Orient depuis la publication initiale de cet article. Dans un tweet, la journée de rebut du bombardement du Yémen, Scott a déclaré : « Et dans une nuit de mégalomanie narcissique, Donald Trump a abandonné le titre de pacificateur, l’échangeant contre un fauteur de requin-bassins, et s’est mis sur la voie de devenir le plus grand perdant de l’Amérique. L'Amérique ne peut plus être « grande » quand le prix du pétrole passe par le toit. Et le début d’une guerre avec l’Iran restera dans l’histoire comme l’une des pires blessures auto-infligées qu’un président américain jamais commis. » Cependant, même en ce qui concerne la guerre en Ukraine, les mesures prises par Trump ont été des demi-pas. Il n'y a pas eu de tentative sérieuse d'arrêter le régime zelensky. Ici, la perspective donnée par le colonel Douglas Macgregor est, à mon avis, beaucoup plus correcte.

[2]Après avoir publié une version abrégée de cet article pour The China Academy, un camarade appelé par l'attention sur une vidéo que Brian Berletic avait faite sur le sujet, où il a présenté une analogie extrêmement utile pour capturer ce que j'avais en tête en écrivant cet article. Pensez à un seigneur de guerre qui est sorti pillé diverses régions, ajoutant dans chaque aventurerie filiale d'escrime ses ennemis tombés à la sienne. Alors que l'épée a l'air effrayante, les lames vont dans tous les sens, et ne peuvent donc pas servir à couper quoi que ce soit. Après cette prise de conscience, le seigneur de la guerre décide de se débarrasser de toutes les épées supplémentaires et de s'en tenir à sa tête d'origine. Les villageois infantiles, bien sûr, se répondent et pensent « enfin, notre cauchemar collectif est terminé ». Après une inspection plus approfondie, il ne reste plus que la lame d'origine, qu'il affûme de toute sa force. Bien que l'épée n'ait peut-être pas l'air aussi effrayante que la précédente, elle est maintenant bien meilleure pour faire ce que l'épée est censée faire - prendre quelques crânes. Peut-il s’agir du genre de « démantèlement » que Trump nous a sous les yeux ?


 

jeudi 20 mars 2025

EE.UU. pidió sanciones para los gobiernos que hacen uso de misiones médicas cubanas (por trata de personas!)

 

Estados Unidos coloca a Cuba en todo tipo de listas malas, una de las cuales es la lista de países que se dedican a la trata de personas. La isla caribeña fue incluida en esta lista por la Casa Blanca debido a las misiones que los médicos cubanos desempeñan por el mundo, incluida Italia.

Para presionar a los gobiernos de países considerados amigos de Cuba, que recurren a médicos cubanos para abordar la escasez de personal médico, María Werlau, directora ejecutiva del Archivo Cuba, pidió sanciones a los ministros de salud de los países aliados del régimen cubano. Según ella, estos países deberían ser sancionados porque han asumido misiones médicas que han sido clasificadas como trata de personas. La solicitud realizada por Werlau tuvo lugar el miércoles en una audiencia del Subcomité de Salud Global, Derechos Humanos Globales y Organizaciones Internacionales de la Cámara de Representantes de Estados Unidos que aborda los abusos a los derechos humanos que ocurren a diario en Cuba.

Según Werlau, se deberían implementar restricciones de viaje y sanciones, en virtud de la Ley Helms-Burton, para combatir este tipo de trata de personas, así como sancionar a los ministros de salud pública de los países aliados.

El promotor de este último intento de condena al gobierno cubano pidió también condicionar el financiamiento de Cuba por parte de la Organización Panamericana de la Salud, a declarar que México ha violado el acuerdo con Estados Unidos y Canadá para la asunción de estas misiones médicas, a prohibir la mayoría de los intercambios científico-técnicos con la isla y el financiamiento de las instituciones cubanas.

Las misiones médicas cubanas y otras misiones de trabajo han sido ampliamente denunciadas como trata de personas durante años por Estados Unidos y otras organizaciones financiadas directamente con fondos federales estadounidenses. Está claro que la intención de las distintas administraciones estadounidenses es privar a Cuba de los ingresos económicos que las propias misiones proporcionan. Ingreso económico que se utiliza para financiar el sistema de salud gratuito que tienen los cubanos a diferencia de los ciudadanos de Estados Unidos.

La definición de Estados Unidos de las misiones médicas cubanas como trata de personas se basa en informes parciales elaborados por el propio gobierno estadounidense y las organizaciones que financia.

Uno de estos documentos es el informe sobre trata de personas para 2021, elaborado por el propio Estados Unidos en el que denuncian violaciones de derechos en las “misiones médicas” que el gobierno cubano vende a otros países, definiéndolas arbitrariamente como un ejemplo de ” trata de seres humanos.”

La sección Cuba del informe afirma que hay “fuertes indicios de trabajo forzoso” por parte del gobierno cubano en “su programa de misiones médicas en el extranjero”, ya que La Habana obligaría a los médicos cubanos a ejercer en el extranjero fuera de su voluntad. Conozco decenas de médicos que han llevado a cabo más de una misión médica en el extranjero, pero ninguno de ellos me ha dicho nunca que se vio obligado a participar en dichas misiones. Sería interesante saber cuántos médicos dijeron que fueron obligados a trabajar en el extranjero, pero no se proporcionaron esos datos.

Según el informe revelado por la organización española Prisoners Defenders, médicos, enfermeras y otros profesionales serían amenazados y sometidos a diversos tipos de violencia, incluida violencia sexual, por parte de funcionarios del gobierno cubano si se negaran a participar en las misiones.

El presidente de Prisoners Defenders, Javier Larrondo, declaró, refiriéndose a que en España y Europa se presentan espectáculos artísticos, deportivos, misiones médicas y más, que los profesionales se encuentran “en estado de trabajos forzados y de esclavitud, con pasaportes confiscados, sin mínimos”. libertades, y que si decidían quedarse en España serían acusados ​​de deserción y castigados con 8 años sin poder volver a ver a sus hijos en Cuba.”

Prisoners Defenders es la misma organización que elaboró ​​un informe denunciando que no hay libertad religiosa en Cuba, basando su denuncia en sólo 56 entrevistas en las que sólo 21 personas declararon haber sufrido algún acto de persecución por parte del gobierno por su fe religiosa. Informe completamente poco fiable, pero que bastó para que la Casa Blanca incluyera a Cuba en otra lista de los malos, la de los países en los que no se respeta la libertad religiosa. Veremos qué pasará con las comunidades religiosas no suníes en Siria después de que los asesinos del ISIS, que milagrosamente se convirtieron en buenos tipos, tomaran el poder.

En su sitio web, la ONG se presenta oficialmente como una organización “que trabaja legalmente para proteger y promover los derechos humanos en países gobernados por la tiranía” que “abarca a Cuba y varios países de Asia”. La organización está presidida por el empresario cubano-español Javier Larrondo, quien en su presentación afirma tener “amplia experiencia en la implementación de proyectos prodemocracia en Cuba, tanto filantrópicos como con financiación a fondo perdido”.

En definitiva, la petición de María Werlau de dictar sanciones contra los ministros de Sanidad de los gobiernos que hacen uso de misiones médicas cubanas se basa en informes totalmente parciales: uno elaborado por el propio gobierno estadounidense y otro redactado por una organización no gubernamental española financiada directamente. por los Estados Unidos.

Para concluir, quisiera recordarles que entre los ministros que deberían ser sancionados también estaría el de nuestro país, ya que acogimos dos misiones médicas cubanas durante el período Covid: una en Crema y otra en Turín. Ahora, sin embargo, muchos médicos cubanos están trabajando en Calabria para frenar la dramática situación sanitaria en la región.

dimanche 16 mars 2025

« Gender-washing » : comment les multinationales du secteur extractiviste détournent les revendications féministes

 TotalEnergie dans la région:

Ouganda totalenergie ouganda 

Tanzanie totalenergie tanzanie

Monzambique totalenergie mozambique

SOURCE: https://multinationales.org/fr/enquetes/survivre-a-eacop/gender-washing-comment-les-multinationales-du-secteur-extractiviste-detournent

Face à la contestation sociale et environnementale, les multinationales pétrolières ou minières se posent de plus en plus souvent en champions de l’égalité des femmes pour légitimer leurs projets controversés. Enquête sur ce « gender-washing » dont TotalEnergies en Ouganda fournit une parfaite illustration.

Publié le 11 mars 2025 , par Agatha Allain


KABerglund cc by-sa

« C’est une pionnière. Elle défie les obstacles, les surmonte, inspire le changement, et ouvre la voie aux leaders de demain. » Ces louanges, on peut les lire sur le site de Women In Mining, une organisation dédiée à la promotion des femmes dans le secteur minier, qui récompense chaque année cent femmes censées incarner cet idéal éblouissant. Cela pourrait sembler un paradoxe pour ce secteur souvent qualifié de « boys club » du fait de son inaccessibilité aux personnes ne correspondant pas aux normes de masculinité et de virilité [1]. Pourtant, le sujet semble être devenu incontournable. En effet, les industries extractives (minières, pétrolières et gazières), régulièrement dénoncées pour leurs impacts irréversibles sur l’environnement – dégradations des sols, déforestation, pollutions, pertes de biodiversité – et pour la dépossession des communautés locales, sont embarquées depuis les années 2000 sur un nouveau terrain : celui de l’égalité hommes-femmes. Une tendance qu’illustrent parfaitement les activités de Women in Mining, tout comme elles illustrent la conception particulière, individualiste et très « corpo-compatible », de l’émancipation des femmes qui est promue par l’industrie.

Cet intérêt n’a rien de fortuit. Selon Kyra Grieco, anthropologue spécialiste des inégalités créées par le développement minier au Pérou, les multinationales ont commencé à intégrer la question du genre dans les années 2005-2010 afin de répondre aux nombreuses publications dénonçant les impacts des activités minières et pétrolières sur les femmes, leurs moyens de subsistance, leur sécurité, et les nouvelles inégalités de genre que l’extractivisme entraîne au sein des familles et des communautés [2]. « L’industrie minière a ainsi été obligé d’intégrer l’égalité de genre parmi ses objectifs en matière de responsabilité sociale d’entreprise (RSE), » explique-t-elle. L’attention médiatique grandissante sur les activistes, juristes et chercheuses participant aux oppositions locales aux projets d’extraction a aussi contribué à amplifier les revendications des femmes et des mouvements féministes.

TotalEnergies, défenseur autoproclamé des femmes

Dans le secteur pétrolier et gazier, un groupe comme TotalEnergies cherche ainsi à se construire une image de défenseur de la cause des femmes et de leur émancipation économique dans le cadre de ses projets en Ouganda et en Tanzanie – les forages pétroliers dans la région du lac Albert et le projet d’oléoduc EACOP destiné à transporter l’or noir vers l’océan Indien en vue de son exportation [3]. En donnant la parole aux femmes sur le terrain, l’Observatoire des multinationales et le Tasha Research Institute ont cependant montré comment, malgré les promesses de TotalEnergies, l’EACOP a engendré de nouvelles inégalités de genre, que ce soit au sein de l’entreprise ou dans les communautés affectées (lire notre enquête Survivre à EACOP).

Ce grand écart entre les beaux discours favorables aux femmes et la réalité du terrain a un nom : le « gender-washing » – soit l’équivalent pour les questions de genre du « greenwashing » pour les questions environnementales. Outre TotalEnergies pour ses activités ougandaises, d’autres multinationales derrière des projets extractivistes très contestés ont elles aussi adopté cette stratégie pour tenter de neutraliser la contestation sociale – dont celle menée par des femmes. C’est le cas par exemple du groupe TCEnergy, responsable du Coastal Gas Link, un gazoduc de 670 kilomètres acheminant principalement du méthane jusqu’à un site d’exportation à Kitimat, en Colombie Britannique, au Canada, qui traverse différents territoires autochtones. Ou encore du géant suisse Glencore à propos de sa mine de charbon à ciel ouvert de Cerrejón en Colombie, qui a derrière elle un lourd passif de répression et de déplacement de populations (lire notre article).

Comme souvent en matière de RSE, les multinationales concernées cherchent à se construire une légitimité à travers des partenariats avec des acteurs externes ou avec des institutions internationales. Par exemple, TotalEnergies s’est associé avec le Forum de Davos pour s’engager à réduire les inégalités de genre avec une vingtaine d’autres entreprises pétrolières dont Shell, BHP et Saudi Aramco en 2016, citant des objectifs vagues tels que : « créer une culture d’entreprise inclusive et ouverte où tous les genres peuvent s’épanouir ». En 2023, et malgré les différentes accusations des femmes des communautés affectées par l’EACOP – dont celle de ne pas respecter le droit à une compensation juste et digne à travers la sous-évaluation de leurs terres [4] –, TotalEnergies a instrumentalisé la journée mondiale des femmes du 8 mars afin de signer un partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie en faveur de l’émancipation des femmes. TCEnergy s’est associé au réseau professionnel Women+Power, tandis que Glencore finance la Canadian Mining Association, qui lui apporte de la visibilité auprès de la cause féminine. Cette organisation organise les HuEllas awards, qui ont récompensé la directrice de la mine Cerrejón, Claudia Bejarano, pour son engagement auprès des femmes, et est financée par Glencore à hauteur de 120 541 dollars en 2023 [5].

La machine méritocratique de Glencore, TotalEnergies et TCEnergy

Le « gender-washing » a deux terrains d’actions – à l’extérieur, au sein des communautés affectées, mais aussi à l’intérieur même des entreprises concernées. C’est ainsi que les secteurs miniers et pétroliers – comme on l’a dit traditionnellement très masculins – cherchent aujourd’hui à faire croître la part des femmes dans leurs effectifs, qui se situe aujourd’hui respectivement à 10 et 29% [6].

Une de leurs stratégies de prédilection se résume à sélectionner, récompenser, et mettre en avant certaines employées dans leur communication. On peut ainsi voir TCEnergy et Glencore mettre en avant les « femmes qui font une différence » (« women making a difference ») [7]. TCEnergy publie des entretiens de sept employées qui témoignent avec fierté sur leur parcours personnel, sur l’importance qu’elles se sentent accordées dans leur rôle, et même sur les stéréotypes qu’elles entendent briser : « Je veux montrer à ma fille qu’il n’existe pas de rôles genrés lorsqu’il s’agit de faire ce que l’on aime », déclare l’une d’elles. Glencore de son côté met en avant la figure de Claudia Bejarano, directrice de la mine et poste sur son site une vidéo où une employée, parée d’une cape de super-héroïne, affirme : « Dans le secteur minier, nous devons mettre fin aux stéréotypes, et moi, la youtubeuse minière, je m’engage à y mettre fin ! »

Représentation sélective

Si ces entreprises mettent en avant des employées qui se sentent épanouies, elles ne communiquent pas ou peu sur les discriminations sexistes et sexuelles que subissent d’autres employées. En 2022, une cheffe de chantier du Coastal Gas Link porte plainte contre TCEnergy pour agression sexuelle, citant un échec de la part de l’entreprise étant donné « l’isolement du lieu de travail et la fréquence des violences sexuelles sur ces lieux ». À Cerrejón, Hidanora Pérez, responsable de la branche santé du syndicat IndustriALL regroupant 50 millions de travailleur.euses des industries minières, énergétiques et industrielles, affirme que les employées ont été discriminées lors d’un licenciement massif en 2020, et soumises à des mutations lorsqu’elles se sont plaintes de ces discriminations.

Lors de la Journée internationale des femmes dans l’industrie minière célébrée le 15 juin, des intervenantes ont souligné des défis persistants. Un nuage de mots illustrent les domaines où elles souhaitent voir plus d’efforts de la part de l’industrie : congé maternité, travail émotionnel, égalité salariale, harcèlement, machisme, responsabilité des dirigeants… Curieusement, ces termes apparaissent en petits caractères dans l’illustration, limitant leur lisibilité. Une ambassadrice de l’IWiM, aujourd’hui directrice d’une mine en Afrique du Sud, mentionne aussi les efforts qu’elle a dû faire pour s’intégrer, et la difficulté à défendre son nouveau statut économique et social [8].

Ainsi, les « success stories » de quelques-unes, masquent la réalité collective de beaucoup d’autres. C’est ce que Rosie Walters appelle la représentation sélective ou selective disclosure [9]. C’est tout l’exercice d’illusion auquel se prête la RSE, « l’arbre qui cache la forêt » selon Kyra Grieco. « Ces interventions ponctuelles cachent des inégalités systémiques grandissantes. Quand on va regarder de près la trajectoire de ces femmes, ce n’est pas si simple : du fait de leur transgression (faire un métier « d’hommes ») elles sont souvent sujettes à des violences dans leur vie privée et professionnelle, qui ne sont rien d’autre que des rappels à l’ordre du genre. » La sociologue Delphine Lacombe parle quant à elle de « femmes vitrines » pour désigner ces opérations de communication désignée à masquer des inégalités structurelles en ne visibilisant que certains enjeux.

« Contrôle de leur vie »

En dehors des entreprises, le « gender-washing » se traduit par une mise en scène de l’« empowerment » (émancipation, autonomisation, renforcement des capacités...) que les entreprises extractivistes apporteraient aux femmes, en les aidant comme le prétend par exemple TotalEnergies à prendre « contrôle de leur vie ». Mais de quel contrôle parle-t-on, alors que les grands projets extractivistes se traduisent avant tout par la prise de possession brutale des territoires de vie ?

L’extractivisme, qu’il soit minier, gazier ou pétrolier, intensifie la répression et génère de nouvelles inégalités en renforçant le contrôle sur les corps et les vies des femmes. Comme nous l’avons vu, le déploiement sans avertissement d’une force de police spécialisée le long du tracé de l’oléoduc EACOP engendre, de nouveaux risques pour les femmes, qu’elles s’opposent ou non au projet de TotalEnergies.

La collaboration étroite des multinationales avec les forces armées menace aussi particulièrement les femmes qui s’opposent publiquement à l’extraction, ainsi que les défenseuses des peuples autochtones, en les exposant à davantage de violences sexistes et sexuelles. Le mouvement Sütsuin Jieyuu Wayúu (ou Fuerza de Mujeres Wayúu) dénonce ainsi depuis 2006 les impacts environnementaux de la mine Cerrejón et les disparitions alarmantes de femmes Wayúu – puisque la mine Cerrejón traverse les terres de peuples autochtones Wayúu, de communautés afro-colombiennes (protégées juridiquement en Colombie) et paysannes.

Hiérarchisation des femmes en territoires non-cédés

Au Canada, de nombreuses organisations ont documenté les controverses qui ont accompagné la construction du Coastal Gas Link, notamment celle de ne pas respecter le consentement libre, préalable et informé du peuple autochtone Wet’suwet’en dont le gazoduc traverse les territoires [10]. Ces controverses sont accompagnées du harcèlement qu’on subit les femmes Wet’suwet’en défendant leur droit à la souveraineté. « Presque toutes nos luttes de terrain sont dirigées par des femmes », affirme Sleydo’, cheffe de la maison Cas Yikh du peuple Wet’suwet’en, et médiatisée dans la lutte pour le respect de la souveraineté autochtone [11]. « Les personnes qui affrontent la police, les unités canines et les fusils militarisés de la CMP [Police montée canadienne], sont toutes des femmes de nos communautés. » Sleydo’ fait référence ici aux raids menés entre 2019 et 2023 pour expulser les communautés autochtones qui bloquaient le chantier, et qui ont été l’occasion de discours jugés « racistes, insultants, et déshumanisants » envers les activistes par la Cour suprême [12].

Pour délégitimer les résistances aux projets extractivistes, une entreprise comme TCEnergy s’approprie très sélectivement les revendications féministes, en communiquant sur trois employées issues de peuples autochtones différents. La représentation sélective de ces femmes s’articule autour de qualifiants qui font d’elles de bonnes employées et dresse ainsi le portrait désirable de femmes engagées qui ont brisé le plafond de verre [13] et les stéréotypes de genre.

Selon Karla Tait, membre du clan Gilseyhu du peuple Wet’suwet’en, cette stratégie « monte les gens les uns contre les autres au sein de nos communautés, en appliquant le ’diviser pour mieux régner’ à laquelle nous avons été confrontés à chaque étape depuis la colonisation ». Kyra Grieco ajoute « c’est d’ailleurs ça la base du patriarcat, de mettre les femmes en compétition sur la base de la beauté, du succès, ou autre ». TCEnergy bénéficie pour ce faire d’une équipe de communication à toute épreuve : l’entreprise a payé Meta à hauteur de 9500 dollars en seulement cinq semaines pour produire des publicités sur l’engagement de TCEnergy auprès des peuples autochtones.

Féminisme sélectif

Le « gender-washing » porte ainsi un discours selon lequel la seule possibilité de libération féministe est individuelle, jamais collective, et réservée aux femmes méritantes de ces entreprises. Il tend aussi à avoir une vision particulièrement restrictive et hétéronormative du genre, comme on l’a vu lorsque TotalEnergies s’est associée avec la « première dame » de l’Ouganda pour seize jours d’action contre les violences liées au genre, alors que le régime au pouvoir a adopté une des lois les plus rétrograde au monde envers la communauté queer, prévoyant jusqu’à la peine de mort pour les personnes LGBTQIA+.

Notons aussi qu’il ne peut pas y avoir de « féminisme » sur des territoires non-cédés, dans un continuum colonial. Laetitia Braconnier Moreno, docteure en droit public et présidente de la Commission justice transitionnelle de l’Association des juristes franco-colombiens explique que « selon la lecture de beaucoup de représentants autochtones, la fin du conflit armé sera quand toutes ces entreprises se retirent de leurs territoires, quand le droit à la consultation préalable est respecté ; quand les autorités autochtones récupèreront le contrôle sur leurs territoires et qu’il n’y aura plus d’acteurs armés ou d’acteurs privés présents sans leurs consentement ». En s’appropriant un langage progressiste sur l’égalité de genres, les multinationales tentent en réalité de dissimuler des pratiques illégales d’accaparement des terres et d’expulsions de communautés locales.

Trompeur, sélectif, discriminatoire, le « gender-washing » tel que le pratiquent les multinationales extractivistes a-t-il même un avenir ? De retour à la Maison Blanche, Donald Trump a lancé la guerre contre le « wokisme » en demandant aux entreprises d’effacer toute trace d’engagement environnemental ou social, aussi superficiel soit-il – ce que Chevron et ExxonMobil se sont empressés de faire. Le mot « femme » a même été interdit dans la recherche scientifique[[Voir les articles de Reporterre et de Mediapart].]. Ces changements politiques auront forcément des répercussions sur les stratégies RSE des entreprises dans le monde, ainsi que sur les femmes affectées de loin ou de près par leurs activités. Pourtant, certaines continuent à réutiliser un langage progressiste et féministe afin de le dévoyer de sa charge politique, ce dont témoigne à sa manière la mode du « gender-washing ». Comme le dit l’économiste Stéphanie Treillet, « on ne tente de récupérer que ce qui paraît menaçant ou subversif ».

Article publié par Agatha Allain

Notes

[1Voir par exemple cet article.

[2Voir par exemple ce rapport d’Oxfam.

[4-Voir notre enquête Survivre à EACOP et le rapport des Amis de la Terre.

[5Page 9 du rapport de Glencore 2023 Review of our direct and indirect advocacy.

[6Voir ici et .

[8Voir la vidéo (25.00).

[9-La chercheuse Rosie Walters, professeure en relations internationales à l’université Cardiff a publié sur les différentes stratégies de gender washing utilisées par les multinationales.

[10Certains chefs héréditaires Wet’suwet’en, protégés par le jugement de la Cour Suprême en 1997 leur conférant compétence sur leurs territoires, dénoncent ne pas avoir consenti à la construction du gazoduc. En 2023, le rapporteur des Nations Unies Francisco Cali alerte que le principe de consentement préalable, libre et éclairé n’est toujours pas respecté au Canada dans le cadre des projets d’extraction. Voir aussi « Discursive Infrastructures of Settler Colonialism : The Coastal Gaslink Pipeline, Indigenous Workers, and the Ongoing Promise of Integration » de Alana Lajoie-O’Malley

[11Propos recueillis dans l’entretien de Sleydo’ le 14 février 2022 par Cultural Survival Voir aussi ici. Et le documentaire YINTAH, qui retrace le combat du peuple Wet’suwet’en pour sa souveraineté.

[12Cette oppression s’inscrit plus largement dans une représentation sexiste et raciste du corps des femmes autochtones au Canada dont les multinationales se saisissent , comme l’explique l’anthropologue Audra Simpson. Voir « Mohawk Interruptus : Political Life Across the Borders of Settler States », où elle écrit sur la manière dont les structures politiques Canadiennes font du corps des femmes autochtones un terrain balisé et vulnérabilisé.

[13Voir le glossaire de La Déferlante sur la définition du plafond de verre : un concept sociologique qui désigne l’accès « élitiste » de quelques femmes à des postes de responsabilité, mais sans changement des conditions de travail pour les femmes des classes moyennes ou inférieures.

lundi 3 mars 2025

Chris Hedges : La route vers la dictature

 SOURCE: https://consortiumnews.com/2025/02/19/chris-hedges-the-road-to-dictatorship/?eType=EmailBlastContent&eId=e8347ca9-125e-4933-b794-6d94019c7c2f 

e bien pire.

Un esprit – par M. Fish.

Par Chris Hedges
ScheerPost

La guerre de l’administration Trump contre l’ État profond  n’est pas une solution. Elle ne vise pas à nous libérer de la tyrannie des agences de renseignement, de la police militarisée, du  plus grand  système pénitentiaire du monde, des entreprises prédatrices ou de la fin de la surveillance de masse. Elle ne rétablira pas l’État de droit pour demander des comptes aux puissants et aux riches. Elle ne réduira pas les  dépenses exorbitantes et irresponsables  du Pentagone – quelque 1 000 milliards de dollars.

Tous les mouvements révolutionnaires, de gauche comme de droite, démantèlent les vieilles structures bureaucratiques. Les fascistes en Allemagne et les bolcheviks en Union soviétique, une fois au pouvoir, ont procédé à une purge agressive de la fonction publique. Ils voient dans ces structures, à juste titre, un ennemi qui pourrait contrecarrer leur emprise absolue sur le pouvoir. C'est un coup d'État de peu de force. Maintenant, nous avons notre propre coup d'État.

Des batailles d’arrière-garde – comme aux premières années de l’Union soviétique et de l’Allemagne nazie – se déroulent devant les tribunaux et les médias ouvertement hostiles à Trump. Il y aura, au début, des victoires à la Pyrrhus – les bolcheviks et les nazis ont été freinés par leur propre système judiciaire et une presse hostile – mais peu à peu, les purges, aidées par un libéralisme en faillite qui ne défend plus rien, assurent le triomphe des nouveaux maîtres.

L’administration Trump a expulsé ou renvoyé des fonctionnaires qui enquêtent sur des malversations au sein du gouvernement fédéral,  dont 17 inspecteurs généraux. Les agences fédérales de maintien de l’ordre et de renseignement, comme le FBI et le département de la Sécurité intérieure, sont en train d’être purgées de ceux jugés hostiles à Trump. Les tribunaux, remplis de juges complaisants, seront des mécanismes de persécution des « ennemis » de l’État et de racket pour les puissants et les riches. La Cour suprême, qui a accordé  l’immunité juridique à Trump, a déjà atteint ce stade.

« La première purge qui a suivi la chute du Shah avait pour but de débarrasser les ministères des hauts fonctionnaires de l’ancien régime et de fournir des emplois aux fidèles révolutionnaires », peut  -on lire dans une note déclassifiée de la CIA datée du 28 août 1980, sur la République islamique d’Iran alors nouvellement créée. « La deuxième vague de purges a commencé le mois dernier après une série de discours de Khomeini. Les personnes de rang inférieur qui avaient fait partie de la bureaucratie du Shah, celles qui avaient reçu une formation occidentale ou celles qui étaient considérées comme manquant de ferveur révolutionnaire ont été mises à la retraite ou renvoyées à une échelle de plus en plus grande. »

Les États-Unis répètent les étapes qui ont conduit à la consolidation du pouvoir des dictatures passées, bien qu’avec leur propre idiome et leurs propres idiosyncrasies. Ceux qui louent naïvement l’hostilité de Trump envers l’État profond – qui, je le reconnais, a causé d’énormes dommages aux institutions démocratiques, éviscéré nos libertés les plus chères, est un État dans l’État qui n’a pas de comptes à rendre et a orchestré une série d’interventions mondiales désastreuses, y compris les récents fiascos militaires au Moyen-Orient et en Ukraine  – devraient examiner de près ce qui est proposé pour le remplacer.

La cible ultime de l’administration Trump n’est pas l’État profond. Ce sont les lois, les règlements, les protocoles et les règles, ainsi que les fonctionnaires qui les appliquent, qui entravent le contrôle dictatorial. Les compromis, les pouvoirs limités, les freins et contrepoids et la responsabilité sont voués à être abolis. Ceux qui croient que le gouvernement est conçu pour servir le bien commun, plutôt que les diktats du dirigeant, seront chassés. L’État profond sera reconstitué pour servir le culte du leadership. Les lois et les droits inscrits dans la Constitution n’auront plus aucune importance.

« Celui qui sauve son pays ne viole aucune loi »,  s’est vanté Trump  sur Truth Social et X.

Pouvoir exécutif

Trump répond aux questions mardi après avoir signé des décrets dans sa station balnéaire 
de Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride. (Maison Blanche, Daniel Torok)

Le chaos de la première administration Trump a été remplacé par un plan rigoureux visant à étouffer ce qui reste de la démocratie anémique américaine.  Project 2025 , le  Center for Renewing America  et l'  America First Policy Institute  ont compilé à l'avance des plans détaillés, des documents de position, des propositions législatives, des propositions de décrets et de politiques.

La pierre angulaire juridique de cette déconstruction de l’État est la théorie de l’exécutif unitaire,  formulée  par le juge de la Cour suprême Antonin Scalia dans son  opinion dissidente  dans l’affaire  Morrison c. Olson . Selon Scalia, l’article II de la Constitution signifie que tout ce qui n’est pas désigné comme pouvoir législatif ou judiciaire doit être un pouvoir exécutif. Le pouvoir exécutif, écrit-il, peut exécuter toutes les lois des États-Unis en dehors de tout ce qui n’est pas explicitement attribué au Congrès ou au pouvoir judiciaire dans la Constitution. C’est une justification juridique de la dictature.

Bien que le projet 2025 de la Heritage Foundation n’utilise pas le terme « théorie exécutive unitaire », il  préconise  des politiques conformes aux  principes de cette théorie . Le projet 2025 recommande de licencier des dizaines de milliers d’employés du gouvernement et de les remplacer par des personnes loyalistes. La clé de ce projet est l’affaiblissement des protections et des droits du travail des employés du gouvernement, ce qui facilite leur licenciement  sur  ordre du pouvoir exécutif. Russell Vought, fondateur du Center for Renewing America et l’un des principaux architectes du projet 2025, est  revenu  au poste de directeur du Bureau de la gestion et du budget, un poste qu’il occupait également lors du premier mandat de Trump.

L’un des derniers actes de Trump au cours de son premier mandat a été  de signer  le décret « Création de l’annexe F dans le service excepté ». Ce décret a supprimé les protections d’emploi des fonctionnaires de carrière. Joe Biden l’a annulé. Il a été ressuscité avec vengeance. Il fait lui aussi écho au passé. La « Loi pour la restauration de la fonction publique professionnelle » de 1933 des nazis a vu les opposants politiques et les non-aryens, y compris les Allemands d’origine juive,  renvoyés de la fonction publique. Les bolcheviks ont également purgé  l’armée et la fonction publique des « contre-révolutionnaires ».

Saisie de données et listes d'ennemis 

Le  licenciement  de plus de 9 500 fonctionnaires fédéraux — et 75 000 autres  qui ont accepté un accord de départ différé  peu sûr  dans le cadre de projets de réduction de 70 % du personnel de diverses agences gouvernementales —, le gel de milliards de dollars de financement et  la saisie continue  de données confidentielles par  le soi-disant  Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) d'Elon Musk ne sont pas une question de réduction des effectifs et d'efficacité.

Les coupes budgétaires dans les agences fédérales ne contribueront pas à freiner les dépenses effrénées du gouvernement fédéral si le budget militaire (les républicains au Congrès réclament au  moins 100 milliards de dollars de dépenses militaires supplémentaires au cours de la prochaine décennie) reste sacrosaint.

Alors que Trump veut mettre fin à la guerre en Ukraine, dans le cadre de ses efforts pour construire une alliance avec l’autocrate de Moscou qu’il admire, il soutient le génocide à  Gaza. La purge vise à réduire les mécanismes de surveillance et de protection. Elle vise à contourner des milliers de lois qui fixent les règles du fonctionnement du gouvernement. Elle vise à pourvoir les postes fédéraux avec des « loyalistes » issus d’une base de données  compilée par  le Conservative Partnership Institute. Elle vise à  enrichir  des sociétés privées – dont plusieurs appartiennent à Elon Musk – qui se verront attribuer des contrats gouvernementaux lucratifs.

Cette déconstruction vise aussi, je le soupçonne, à accroître le capital cloud d’Elon Musk , son infrastructure algorithmique et numérique. Musk prévoit de  faire de X  l’« application universelle ». Il lance « X Money », un module complémentaire à l’application de médias sociaux, qui offre aux utilisateurs un portefeuille numérique « pour stocker de l’argent et effectuer des transferts entre pairs ».

Quelques semaines après l'annonce du partenariat entre X Money et Visa, DOGE a demandé  l'accès à des données confidentielles de l'Internal Revenue Service, notamment des millions de déclarations fiscales. Ces données comprennent les numéros de sécurité sociale et les adresses, des informations sur le revenu des personnes, le montant de leurs dettes, les propriétés qu'elles possèdent et les accords de garde d'enfants. Entre de mauvaises mains, ces informations peuvent être commercialisées et utilisées comme armes.

Manifestation anti-Musk au showroom Tesla de Berkeley, en Californie, samedi. 
 (Revel8er, Wikimedia Commons, CC0)

Elon Musk poursuit un programme « IA-first » pour accroître le rôle de l’intelligence artificielle (IA) dans les agences gouvernementales. Il construit « un référentiel de données centralisé » pour le gouvernement fédéral, selon Wired. Le fondateur d’Oracle,  associé d’affaires  d’Elon Musk et  donateur de longue date de Trump ,  Larry Ellison, qui a récemment  annoncé  un plan d’infrastructure d’IA de 500 milliards de dollars aux côtés de Trump,  a exhorté  les nations à déplacer toutes leurs données vers « une plate-forme de données unique et unifiée » afin qu’elles puissent être « consommées et utilisées » par les modèles d’IA. Ellison a  déjà déclaré  qu’un système de surveillance basé sur l’IA garantirait que

« Les citoyens se comporteront de manière optimale car nous enregistrons et signalons en permanence tout ce qui se passe. »

Comme tous les despotes, Trump a une longue liste d’ennemis. Il a retiré les informations de sécurité d’anciens responsables de son administration précédente, notamment  le général à la retraite Mark Milley, qui était l’officier le plus haut gradé de l’armée pendant le premier mandat de Trump, et Mike  Pompeo , qui était le directeur de la CIA et secrétaire d’État de Trump. Il a révoqué ou menacé de révoquer les habilitations de sécurité du président Joe Biden et d’anciens membres de son administration, dont Antony Blinken, l’ancien secrétaire d’État, et Jake Sullivan, l’ancien conseiller à la sécurité nationale. Il cible les médias  qu’il juge hostiles, empêchant leurs journalistes de couvrir les événements d’actualité dans le Bureau ovale et les expulsant de leurs espaces de travail au Pentagone.

Ces listes d’ennemis s’allongeront à mesure que des segments de plus en plus larges de la population se rendront compte qu’ils ont été trahis, que le mécontentement général deviendra palpable et que la Maison Blanche de Trump se sentira menacée.

Vestiges  

Une fois le nouveau système en place, les lois et réglementations deviendront ce que la Maison Blanche a décidé de faire. Les agences indépendantes comme la Commission électorale fédérale, le Bureau de protection financière des consommateurs et la Réserve fédérale perdront leur autonomie.

Les déportations massives, l’enseignement des valeurs « chrétiennes » et « patriotiques » dans les écoles – Trump a  promis  de « se débarrasser des radicaux, des fanatiques et des marxistes qui ont infiltré le ministère fédéral de l’Éducation » – ainsi que la suppression des programmes sociaux, notamment  Medicaid , les logements sociaux, la formation professionnelle et l’aide aux enfants, créeront une société de serfs et de maîtres. Les entreprises prédatrices, comme les industries de la santé et pharmaceutiques, seront autorisées à exploiter et à piller un public démuni. Le totalitarisme exige une conformité totale. Le résultat, pour citer Rosa Luxemburg, est la « brutalisation de la vie publique ».

Les vestiges vidés de leur substance de l’ancien système – les médias, le Parti démocrate, le monde universitaire, les coquilles vides de syndicats – ne nous sauveront pas. Ils débitent des platitudes creuses, se recroquevillent dans la peur, recherchent des réformes progressives et des compromis inutiles, et diabolisent les partisans de Trump quelles que soient les raisons qui les ont poussés à voter pour lui. Ils sont en train de disparaître. Cet ennui est le dénominateur commun de la montée des régimes autoritaires et totalitaires. Il engendre l’apathie et le défaitisme.

La loi sur l'anniversaire de Trump et le Jour du drapeau, présentée par la députée Claudia Tenny, est un signe avant-coureur de ce qui nous attend. Cette loi désignerait le 14 juin comme jour férié fédéral pour commémorer « l'anniversaire de Donald J. Trump et le Jour du drapeau ». La prochaine étape consistera en des défilés chorégraphiés dans les États avec des portraits surdimensionnés du grand leader.

Joseph Roth  fut l’un des rares écrivains allemands à comprendre l’attrait et la montée inévitable du fascisme. Dans son essai « L’autodafé de l’esprit », qui traite du premier brûlage de livres en masse par les nazis, il conseilla à ses confrères juifs d’accepter qu’ils avaient été vaincus :

« Nous qui combattons en première ligne, sous la bannière de l’esprit européen, accomplissons le plus noble devoir du guerrier vaincu : reconnaissons notre défaite. »

Roth, mis sur la liste noire des nazis, contraint à l’exil et réduit à la pauvreté, ne s’est pas fait d’illusions.

« À quoi servent mes paroles », demanda Roth,

« Contre les armes, les haut-parleurs, les meurtriers, les ministres dérangés, les intervieweurs et les journalistes stupides qui interprètent la voix de ce monde de Babel, brouillée de toute façon, à travers les tambours de Nuremberg ? »

Il savait ce qui allait arriver.

« Vous comprenez maintenant que nous allons vers une grande catastrophe »,  écrivait Roth  à  Stefan Zweig après son exil en France en 1933,  à propos de la prise du pouvoir par les nazis. « Les barbares ont pris le pouvoir. Ne vous y trompez pas. L’enfer règne. »

Mais Roth a également soutenu que même si la défaite était certaine, la résistance était un impératif moral, une manière de défendre sa dignité et le caractère sacré de la vérité.

« Il faut écrire, même quand on se rend compte que la parole imprimée ne peut plus rien améliorer », insistait-il.

Je suis aussi pessimiste que Roth. La censure et la répression étatique vont s’étendre. Ceux qui ont une conscience deviendront des ennemis de l’État. La résistance, lorsqu’elle se produira, s’exprimera par des éruptions spontanées qui se rassembleront en dehors des centres de pouvoir établis. Ces actes de défiance seront réprimés par la répression brutale de l’État. Mais si nous ne résistons pas, nous succombons moralement et physiquement à l’obscurité. Nous devenons complices d’un mal radical. Cela, nous ne devons jamais le permettre.

Chris Hedges est un journaliste lauréat du prix Pulitzer qui a été correspondant à l’étranger pendant 15 ans pour  le New York Times,  où il a été chef du bureau du Moyen-Orient et chef du bureau des Balkans. Il a auparavant travaillé à l’étranger pour  le Dallas Morning News, le Christian Science Monitor et NPR. Il est l’animateur de l’émission « The Chris Hedges Report ».