Article épinglé

Affichage des articles dont le libellé est Eurasie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Eurasie. Afficher tous les articles

mercredi 18 décembre 2024

2015, la stratégie yankee contre l'Europe libre et propère

 George Friedman, fondateur et PDG de Stratfor:

 . Friedman "..c’est cynique, amoral, mais ça marche ». Stratfor: comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Extraits du discours de George Friedman, directeur de la société de renseignement et d’analyse Stratfor, dite la « CIA de l'ombre », au Council on Foreign Relations de Chicago. Dans son discours au Council il explique comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Il identifie également les ennemis potentiels des USA. Friedman voudrait que le monde actuel soit exclusivement sous le contrôle direct ou indirect des USA Le président de Stratfor déclare que les USA n'ont pas de relations avec l'Europe. « Nous avons des relations avec la Roumanie, la France et ainsi de suite. Il n'y a pas d'Europe avec laquelle les USA ont des relations quelconques". Cela rappelle forcément la conversation de la sous-secrétaire d'Etat Victoria Nuland avec l'ambassadeur des USA à Kiev en 2014. Nuland avait alors expliqué à son interlocuteur en des termes très crus ce qu'elle pensait de l'Europe unie et de ses dirigeants: https://www.youtube.com/watch?v=2-kbw... 33] Plus tard, elle a présenté ses excuses pour la forme de ses propos, mais pas sur le fond. Il faut savoir que Mme Nuland est une lectrice des notes analytiques de Stratfor. « Les USA contrôlent tous les océans de la terre. Personne n'avait encore réussi à le faire. Par conséquent, nous pouvons nous ingérer partout sur la planète, mais personne ne peut nous attaquer. Le contrôle des océans et de l'espace est la base de notre pouvoir", a déclaré Friedman à Chicago, Selon lui, "la priorité des USA est d'empêcher que le capital allemand et les technologies allemandes s'unissent avec les ressources naturelles et la main d'œuvre russes pour former une combinaison invincible".Créer un "cordon sanitaire" autour de la Russie permettra à terme aux USA de tenir en laisse l'Allemagne et toute l'Union européenne.


 

 

Briser l'Eurasie "dans l'oeuf"

 SOURCE: https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-la-victoire-americaine-en-252557

JPEG

Si on pose la question "qui a gagné la Seconde Guerre mondiale ?", il y a deux façons de répondre. On peut dire que c'est l'URSS, dans la mesure où c'est effectivement l'Armée rouge qui a vaincu la Wehrmacht, c'est le front de l'Est qui a absorbé l'immense majorité des ressources de l'Allemagne. Cependant, l'autre manière de répondre, certes plus cynique, mais bien plus pertinente, est de constater que ce sont les Etats-Unis qui sont les seuls vrais gagnants de la guerre. En 1945, toute la partie occidentale de l'URSS est un champ de ruines. Les Soviétiques déplorent 27 millions de morts. Les Etats-Unis en revanche n'ont connu aucune destruction sur leur territoire, ils n'ont perdu qu'un nombre très faible de soldats, ils ont évincés le Royaume-Unis de sa place de première puissance mondiale, ils disposent d'une gigantesque flotte qui contrôle l'Atlantique et le Pacifique, leur industrie est sans équivalent dans le monde, ils sont les seuls détenteurs de la bombe atomique, ils ont raflé la plus grosse partie des scientifiques allemands, ils occupent l'Europe occidentale et le Japon. Ils sont passés en 4 ans de puissance secondaire, isolationniste, sans armée ou presque, au statut de première puissance mondiale, qui a duré jusqu'à il y a peu. Si "moralement", c'est l'URSS qui devrait être désignée vainqueur, concrètement, c'est bien les E-U qui sont les bénéficiaires exclusifs du conflit, qu'ils ont d'ailleurs largement contribué à déclencher.

 

Mais plus mal interprétée encore est la guerre froide qui commence dès avant la fin du conflit mondial. Ce "conflit" est une pure fabrication des E-U. L'idée que Staline aurait menacé l'Europe occidentale en 1945 est totalement absurde. Le monde a été partagé à Yalta. Non seulement les Soviétiques ont eu leur part du gâteau, mais la tâche la plus urgente pour eux est la reconstruction. D'autre part, et c'est fondamental, comme je l'écrivais plus haut, les E-U sont les seuls possesseurs de la bombe atomique jusqu'en 1949, et même d'ailleurs les seuls possesseurs de son vecteur. Il faut aussi noter le grand déséquilibre stratégique entre URSS et E-U. Dès 1945 et jusque dans les années 1960, hormis l'Alaska, le territoire américain reste hors de portée des vecteurs soviétiques, tandis que tous les points de l'URSS sont à portée des bombardiers américains, depuis leurs bases en Alaska, en Europe (y compris l'Islande), en Asie Centrale et en Extrême-Orient. Les E-U ont objectivement une politique de provocation et de confrontation. Ils refusent l'unification de la Corée qui avait pourtant proposé un gouvernement d'unité nationale, dans lequel les communistes n'avaient pas de rôle prédominant. Ils insisteront pour maintenir la division du pays, soutiendront un régime extrêmement brutal, qui ne deviendra démocratique qu'a la fin des années 1980. Idem au Vietnam, tandis que Roosevelt avait multiplié les déclarations anti-coloniales et qu'en échange de la lutte contre les Japonais, Ho Chi Minh s'était fait promettre l'indépendance du pays, l'administration Truman change de politique et soutient la France qui cherche à reprendre le contrôle de sa colonie.

 

Pourquoi les E-U cherchent-ils à envenimer la situation mondiale ? La réponse est très simple. Ce n'est pas l'URSS qui est la cible de cette politique, elle n'en est que l'instrument. Le véritable objectif de la guerre froide est le maintien sous tutelle des pays d'Europe occidentale et du Japon, et la continuation du déploiement international de la force militaire américaine. C'est un élément fondamental pour comprendre l'Histoire contemporaine, et c'est aussi ce constat qui est l'essence de la politique gaullienne. Ceci a donc mécaniquement été l'objet principal de la propagande des E-U, qui a fabriqué la fantomatique menace soviétique avec tous les moyens dont ils disposaient, depuis le lavage de cerveaux des militaires de l'OTAN, occupés à disserter sur la manière de repousser une très improbable attaque massive sur l'Allemagne de l'Ouest, jusqu'au lavage de cerveau des enfants via les bandes dessinées et les dessins animés. 

 

"Rassurez-vous madame, c'est pour votre sécurité".

 

 L'autre constat historique flagrant, c'est que bien que le prétexte de la "menace communiste" ait disparu avec l'URSS en 1991, la politique de fabrication artificielle de la tension s'est poursuivie depuis les années 2000. Entre l'abrogation du traité ABM, l'installation de missiles en Pologne etc, les provocations des E-U n'ont pas cessé avec la conversion de la Russie à la Vraie Foi Capitaliste.

D'où la conclusion fracassante qui va plonger certains lecteurs dans le déni et la dissonance cognitive. Lorsqu'on vous dit, "la Russie a gagné en Ukraine", c'est de la propagande américaine. Les seuls qui ont gagné quelque chose avec le conflit en Ukraine, c'est les E-U.

Comprenez que les Américains n'en ont strictement RIEN A FOUTRE des Russes, ce ne sont pas des concurrents économiques, les exportations russes sont essentiellement des matières premières, qui sont nécessaires à l'ensemble de l'économie mondiale et dont il est hors de question de se passer. D'où le fait que l'économie russe n'a pas été ébranlée, et que personne sain d'esprit n'a jamais pu envisager la chose. Prenons le pétrole, plus grosse exportation russe, l'offre et la demande mondiale sont équilibrées. Si vous décidez de ne pas acheter de pétrole russe, il faudra l'acheter ailleurs, mais le volume de l'offre et de la demande ne sera pas modifié, vous ne pourrez simplement qu'échanger vos fournisseurs avec un autre pays qui prendra le pétrole russe, ou passer par un intermédiaire qui donnera l'illusion que votre pétrole n'est plus russe, comme ça se produit avec l'Inde.

Telle n'est pas la situation avec l'Europe qui est un concurrent économique direct des E-U, pensez à Airbus contre Boeing, à la défunte industrie nucléaire française, à sa technologie d'extraction et de raffinage de pétrole, la plus avancée au monde, à ses sous-marins, à ses turbines à vapeur qui avaient les meilleurs rendements au monde, mais également à la machine outil et aux voitures allemandes, leur matériel électrique de pointe, etc, etc. Et contrairement au lavage de cerveau "décliniste" qui a été imposé en Europe, l'avenir est considéré radieux dans de nombreuses zones de la planète, où l'on attend un boum économique majeur. L’Indonésie par exemple, 4e population mondiale, et plus généralement la zone Pacifique, qui, c'est dit depuis plus de 15 ans, va être le nouveau centre de gravité du monde, après des siècles de domination atlantique. Les Américains ont parfaitement conscience que leur hégémonie ne peut pas durer éternellement sous la forme qu'elle avait auparavant. Ils savent très bien compter et prolonger une courbe pour faire des prospectives. Par contre, ils savent qu'ils peuvent se maintenir dans le peloton de tête, grâce aux formidables perspectives de développement asiatiques et dans une certaine mesure africaines. A une condition, éliminer la concurrence européenne. Et le moyen le plus simple, entre autres, c'est de faire exploser les coûts de l'énergie, garantie que les produits européens ne seront jamais compétitifs. Et accessoirement, saboter les contrats, détruire les filières technologiques etc, etc. "Mission accomplished", il est inutile de réécrire ici le martyrologe de l'industrie française.

Revenons à l'Ukraine. Cette guerre est totalement absurde, hors des intérêts américains. Le simple fait qu'elle ait lieu est déjà une victoire américaine. Ce sont eux qui ont tout fait pour la déclencher, j'ai déjà cité dans un article précédent des universitaires américains qui ont, de manière parfaitement claire et non-ambiguë, validé ce point. La question est de savoir pourquoi. Comme je l'ai déjà écrit, les Américains ne sont absolument pas dérangés par les Russes, ou disons, très marginalement. Aucun individu sain d'esprit ne peut imaginer qu'ils ont envisagé une seule seconde une victoire de l'Ukraine sur la Russie. Il y a d'ailleurs des signes qui ne trompent pas. On voit ici l’imbécillité profonde d'un certain nombre d'idiots utiles de la propagande US. Vous vous souvenez de la contre-offensive ukrainienne qui allait "libérer" la Crimée ? Elle a échoué me direz-vous, certes. Quelle surprise ! Vous n'avez rien constaté de "bizarre" dans la presse occidentale ? Ils en étaient tous à discuter de comment rebaptiser les rues de Sébastopol après la victoire. Personne n'a évoqué la possibilité que l'offensive, d'ailleurs privée de tout effet de surprise, puisse ne pas être victorieuse. 

Une petite digression anecdotique pour illustrer une leçon de propagande. Lorsque les Français cherchent à mettre au point la bombe atomique, ils sont confronté à un problème. Le plutonium, qui est un matériau très curieux, à un coefficient de dilation énorme, ce qui le rend très difficile à incorporer dans le dispositif mécanique d'une bombe. Ils comprennent qu'il faut en faire un alliage pour le stabiliser dans une certaine phase cristalline. Ils décident d'analyser toutes les publications scientifiques américaines pour trouver des indices. Et ils vont effectivement trouver la réponse dans ces publications, tandis que le matériau en question est certainement le secret le mieux gardé du monde. Comment trouvent-ils la réponse ? C'est tout simple, le gallium, qui permet de faire l'alliage, est le seul élément du tableau de Mendeleïev qui n'était jamais cité dans les publications américaines. On peut souvent détecter quelque chose par sa présence, mais aussi parfois par son absence.

Et ceci marche aussi pour la propagande. Le fait que personne n'a évoqué un possible échec de la contre-offensive ukrainienne était le signe très clair que les commanditaires de cette propagande savaient pertinemment qu'elle n'avait aucune chance, et qu'ils envoyaient les troufions ukrainiens -qui n'ont rien demandé à personne- vers une mort certaine.

Je passe sur les aspects techniques du conflit, disons simplement qu'on n'a rien appris de fondamentalement nouveau. Certains font des titres tonitruants sur la défaite des matériels occidentaux, c'est du réchauffé de réchauffé. À titre d'exemple, les chars Léopard 2 de l'armée turque ont, dès les années 2015, montré qu'ils n'étaient pas plus invincibles que n'importe quel matériel, durant leurs opérations en Syrie. Un point par contre qui n'à ma connaissance jamais été relevé, c'est que l'intégralité des munitions occidentales guidées par GPS sont techniquement obsolètes depuis 2015, d'où la grande générosité manifestée par leurs détenteurs à l'égard de l'Ukraine. En effet, une série d'incidents ont montré que les Russes possèdent des matériels de guerre électroniques capables non seulement de brouiller, mais bien pire, de "spoofer" les signaux de positionnement GPS, c'est-à-dire de les truquer sans que le récepteur ne s'en rende compte. L'industrie occidentale a mis assez longtemps à développer des systèmes immunisés contre ces matériels [voir au mot-clef "M-code" si l'histoire vous intéresse], et d'autant plus longtemps que la majorité des satellites GPS doivent être remplacés pour utiliser ce nouveau protocole. La guerre en Ukraine a été l'occasion de se débarrasser des stocks de munitions obsolètes, qui malgré tout, et surtout du fait de la difficulté d'emploi des systèmes de guerre électronique, ont gardé une certaine efficacité.

Même hors obsolescence technologique, la plupart des matériels de guerre ont des dates de péremption. Au début du conflit, il a été notoire que les missiles anti-chars fournis par les Américains étaient périmés. Là encore, même stratégie, la guerre en Ukraine est un moyen de renouveler les stocks, pour la plus grande joie du complexe militaro-industriel. Et jusqu'à présent, ce sont ces stocks d'armes obsolètes ou en passe de l'être qui ont été généreusement vendues à l'Ukraine.

Tout ça pour dire, tout s'est passé comme prévu, et comme dans tout régime totalitaire qui se respecte, les propagandistes prétendus pro-Russes servent la soupe à leurs seigneurs et maîtres américains, sans même en avoir conscience. Les E-U veulent vous entendre dire qu'ils sont battus en Ukraine, que l'OTAN a subit une défaite. Je l'ai déjà largement commenté dans un article -que je devrais réécrire-, qui montre malgré tout assez clairement que DAECH est une créature américaine. Un des éléments clef de leur stratégie de propagande, ils n'ont aucun problème à se faire passer pour des cons, surtout aux yeux des abrutis. Ils en use même abondamment, et ça marche très bien surtout auprès des Français, dont l'arrogance est proverbiale.

Dans la mesure où l'on se fait totalement dépouiller, pigeonner, arnaquer par les E-U, ça ne leur coûte pas cher de déclarer qu'ils sont humiliés, battus à plate couture par les russes en Ukraine, tandis qu'ils se sont débarrassé de leur principal concurrent économique, l'Europe, et ont renouvelé la légitimité de leur présence militaire massive sous prétexte de menace russe.

Devinez aux dépens de qui le dollar s'est maintenu comme monnaie internationale ? Du rouble ? Certainement pas, ça n'a jamais été son ambition d'ailleurs. Voyez les graphiques suivant, et comprenez l'ampleur du désastre, et surtout qui sont les dindons de la farce.

PNG

PNG

Il y a bien eu une augmentation des transactions en devises autres que le dollar, mais le dollar s'est maintenu aux dépens... De l'Euro.

 

Parler de victoire russe dans un conflit qui n'aurait jamais du exister est tout autant délirant. Le plus gros problème de la Russie, c'est sa démographie. Ne serait-ce qu'un seul mort dans une classe d'âge jeune est une tragédie pour le pays. On ne connaît pas le nombre de victimes directes du conflit, les crétins qui viennent avec leurs chiffres les sortent d'un chapeau et nous ordonnent d'y croire. Ils s'ajoutent à ceux qui ont fui la conscription, certainement pas aussi nombreux que ce que la presse occidentale raconte, mais nombreux tout de même. Je suis convaincu que les Russes n'avaient pas d'autres choix que de déclencher le conflit, ils ont été poussé à la guerre aussi grâce à la complicité de dirigeants européens traîtres. Le conflit a traîné en longueur, au-delà des espérances américaines, je pense.

Comprenez-le, les Etats-Unis adorent les Jacques Baud, les Xavier Moreau, etc. Le dernier est clairement un idiot utile, pour l'autre, j'ai un doute, je penche plutôt pour le traître au service des E-U. Quoi qu'il en soit, ayez l'humilité de comprendre que nous sommes, en France, réduit à l'état de colonie, et que c'est bien parce que nous subissons l'influence d'une puissance supérieure. Et que l'hégémonie consiste à contrôler ses partisans et ses opposants. C'est ce qu'on appelle l'opposition contrôlée. 

En conclusion, nos chers alliés américains ont condamné l'Europe au marasme économique en nous privant d'énergie et de matières premières bon marché, en nous séparant des Russes à long terme, en détruisant notre diplomatie, en montrant aux yeux du monde entier que nous n'avons plus aucune souverainteté. Ils ont liquidé leurs stocks de matériel obsolètes et rempli leurs carnets de commandes pour du matériel neuf. Ils ont marginalement affaibli la Russie en ponctionnant un peu de sa population jeune. Le dollar se maintien sur le dos de l'Euro. Et vous trouvez encore des crétins pour parler de défaite américaine.

mardi 5 novembre 2024

30 ans de préparation USA - « Les 6 méthodes de la Rand »

🔸Brzezinski a été conseiller des administrations des présidents américains J. Kennedy et L. Johnson, ainsi que  d'Obama pendant la période électorale. Responsable de la politique internationale USA sous Carter (1977-1980), il envoya Ben Laden en Afghanistan et développa le terrorisme « islamiste » pour renverser le gouvernement de gauche et attirer l'URSS dans un piège.

🔸Synthétisant les concepts géopolitiques de MacKinder et des géopoliticiens américains Admiral Mahan et Spykman, il créa la doctrine d'un nouvel expansionnisme américain. Dans Le Grand échiquier, paru en 1997, il expose les moyens de perpétuer la domination mondiale des USA. L'essentiel est de contrôler l'Eurasie. Il faut donc la diviser et empêcher les alliances entre Moscou, Berlin et Pékin. Brzezinski annonce les stratégies que suivront toutes les administrations USA jusqu'à aujourd'hui.

- dominer l’Eurasie

🔸« L'Eurasie demeure l'échiquier sur lequel se déroule le combat pour la primauté globale. La façon dont les États-Unis gèrent l'Eurasie est d'une importance cruciale. Le plus grand continent à la surface du globe en est aussi l'axe géopolitique. Toute puissance qui le contrôle, contrôle par là même deux des trois régions les plus développées et les plus productives. 75% de la population mondiale, la plus grande partie des richesses physiques, sous forme d'entreprises ou de gisements de matières premières, quelque 60% du total mondial. »

🔸Il s’agit donc de briser les partenariats et les échanges économiques pouvant renforcer les rivaux. Tous doivent être affaiblis méthodiquement et pour cela il faut diviser et paralyser l’UE tout en affaiblissant durablement la Russie qui doit être divisée en trois. Intégrer l'Ukraine dans l'OTAN et la retourner contre Moscou doit être la clé de la stratégie USA dont ce livre annonce les différentes étapes. Et même la date approximative des événements qui surviendront effectivement.
 

- diviser les « vassaux »

🔸« Les trois grands impératifs géostratégiques des USA: éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l'état de dépendance que justifie leur sécurité; cultiver la docilité des sujets protégés; empêcher les barbares de former des alliances offensives. »

🔸« Si l'espace central [ndlr: la Russie] rompt avec l'Ouest et constitue une entité dynamique, capable d'initiatives propres; si dès lors, il assure son contrôle sur le Sud ou forme une alliance avec le principal acteur oriental [ndlr: La Chine], alors la position américaine en Eurasie sera terriblement affaiblie. À l'Est, l'union des deux principaux acteurs aurait des conséquences similaires. Enfin, sur la périphérie occidentale, l'éviction des USA par ses partenaires [ndlr: L'Europe] signerait la fin de la participation américaine au jeu d'échecs eurasien. »

- jouer la France contre l’Allemagne, contrôler l’UE

🔸« La France n'est pas assez forte pour faire obstacle aux objectifs géostratégiques fondamentaux des USA en Europe, ni pour construire une Europe conforme à ses vues. De ce fait, ses particularismes et même ses emportements peuvent être tolérés. »

🔸« L'Allemagne pose des problèmes d'une autre nature. Si l'on ne peut nier sa prééminence régionale, il serait imprudent de l'entériner officiellement. À long terme, toutefois, le leadership allemand ne saurait être le moteur de la construction européenne. »

- contrôler l’Ukraine grâce à l’OTAN

🔸« En 2010, la collaboration franco-germano-polono-ukrainienne, engageant quelque 230 millions de personnes, pourrait devenir la colonne vertébrale géostratégique de l'Europe. .... L'intégration des États balkaniques pourrait amener la Suède et la Finlande à envisager leur candidature à l'OTAN. Au cours de la période suivante (soit de 2005 à 2010), l'Ukraine pourrait à son tour être en situation d'entamer les négociations en vue de rejoindre l'UE et l'OTAN. »

- « l’expansion de l'OTAN est essentielle.

🔸À défaut, les USA n'auraient plus les moyens d’élaborer une politique d'ensemble en Eurasie. Si, en dépit des efforts investis l'élargissement de l'OTAN ne se réalisait pas, leur échec aurait des conséquences désastreuses. It remettrait en cause leur suprématie, paralyserait l'expansion de l'Europe, démoraliserait Europe centrale et pourrait allumer les aspirations géopolitiques, aujourd'hui dormantes, de la Russie. »

🔸Pourquoi ce « programme Brzezinski » n’est-il jamais cité par les médias occidentaux ?

🔸Brzezinski a expliqué comment Washington devrait agir pour contrôler l'UE. De nombreux responsables politiques US du plus haut niveau ont exprimé la même hostilité envers l'Europe.

🔸1992 - Le président George Bush (1989 - 1993): « Contre l’Europe, nous gagnerons. »
« La Communauté européenne se cache derrière « un rideau de fer » de protectionnisme. Nous avons gagné la guerre froide et nous gagnerons aussi la guerre économique. »

🔸Ayant obtenu le soutien des puissances européennes pour sa guerre contre l'Irak, on aurait pu s'attendre à davantage de bienveillance de Bush père. Pourquoi cette agressivité? La crise économique. Les profits des multinationales sont en baisse. Pour s'en sortir, c'est chacun pour soi. Y compris voler aux « amis » leurs clients et leurs marchés, s'emparer d'entreprises rivales ou les priver d'un accès bon marché aux matières premières africaines. Tout est permis.

🔸1992 - Paul Wolfowitz, le vice-ministre de la Guerre de Bush fils (2001 2005): « Décourager l’Europe occidentale. »
« Les USA doivent s'appuyer sur leur écrasante supériorité militaire et l'utiliser préventivement et unilatéralement. Notre premier objectif est d'empêcher qu'émerge une nouvelle fois un rival. [Il faut] empêcher toute puissance hostile de dominer une région. [...] Ces régions englobent l'Europe de l'Ouest, l'Asie de l'Est, le territoire de l'ancienne USSR et l'Asie du Sud-Est. Nous devons nous occuper suffisamment des intérêts des nations industrielles avancées, de façon à les décourager de défier notre leadership ou de renverser l'ordre politique et économique établi. »

🔸Théoricien du courant néo-con républicain, Wolfowitz estime qu'une fois acquise la victoire sur l'URSS, Washington doit en profiter pour dominer le monde et cesser de ménager ses alliés européens.

🔸Pourquoi les médias européens ne communiquent-ils pas aux citoyens européens des informations qui les concernent tant?

🔸1989. La Guerre froide contre l'ennemi commun soviétique prend fin. Du coup, la rivalité USA - UE va se renforcer. En Irak, pour le pétrole du Moyen-Orient dont l'Europe dépend. En Yougoslavie que Berlin souhaitait coloniser. En Afrique, réservoir de minerais stratégiques et de super-profits des multinationales françaises. Là aussi, les médias européens ne mentionnent pas cette guerre économique et politique « entre amis ».

🔸1999 - Strobe Talbott, secrétaire d'État adjoint de Bill Clinton (1994-2001): « Pas d’euro-armée! »
« Nous ne voudrions pas voir une initiative européenne de sécurité et de défense qui grandirait d'abord au sein de l'OTAN puis grandirait en dehors de l'OTAN et finalement grandirait en s'éloignant de l'OTAN. Car elle pourrait éventuellement entrer en compétition avec l'OTAN.»

🔸Bill Clinton obtint le soutien des Européens pour sa guerre contre la Yougoslavie en 1999. Récompensa-t-il ses alliés ? Nullement. Il voulait les empêcher de créer l’Euroarmée dont rêvaient Chirac, Schröder et quelques industriels de l'armement.

🔸À chaque guerre, les Etats-Unis s'emparent de nouveaux marchés au détriment de leurs rivaux européens. Pas question donc que l'Europe puisse être militairement autonome. C'est pour ça que Washington torpilla les efforts de certains Européens pour une solution négociée avec la Yougoslavie et imposa les bombardements de l'OTAN.

🔸2003 - Richard Perle, figure de proue du think tank PNAC (Projet pour le Nouveau Siècle Américain):  « Berlin et Paris, vous êtes trop solidaires! »

🔸« Les Français et les Allemands ont tendance en chaque circonstance à vouloir être mutuellement solidaires. La profondeur du partenariat franco-allemand s'avérera préjudiciable aux relations avec Washington. »

🔸Novembre 2003. Principal conseiller du ministère de la Défense de Reagan, Perle participe à Berlin à une conférence internationale sur les questions militaires. Il enjoint à l'Allemagne de cesser d'être de mèche avec la France. L’amiral Jacques Lanxade, chef d'état-major français, riposte: les Etats-Unis ne doivent pas essayer de semer la discorde entre Paris et Berlin. Finie, l'amitié ? En fait, la chute de l'URSS et la victoire de l'Occident en 1990 ont laissé le champ libre à la concurrence économique, politique et militaire entre les Alliés d'hier, qui le sont de moins en moins.

🔸En 2014, Nuland lancera « F*ck the EU ! ». Ce n'était pas une grossièreté accidentelle d'une femme surmenée. C’est l’expression claire de la véritable stratégie de Washington. En exprimant aussi élégamment son mépris et son hostilité envers les Européens, Nuland, envoyée d'Obama, ne se doutait pas que sa conversation avec l'ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt, autour du 25 janvier 2014, était interceptée (sans doute par des hackers russes). Le plus étonnant sera ensuite la discrétion totale des médias européens: on aurait pu s'attendre à une analyse sérieuse des véritables relations entre les « amis » USA et UE. D'autant que Nuland, qui a travaillé pour les républicains aussi bien que pour les démocrates, est un personnage-clé de la politique USA. Elle était numéro 2 des Affaires étrangères dans l'administration Biden.

🔸Toute la crise ukrainienne a-t-elle été annoncée dès 2015 par George Friedman ? Il dirige l'agence de renseignement Stratfor Global Intelligence, la plus influente aux USA et très proche du pouvoir. Elle conseille le gouvernement USA, des personnalités et 4 000 entreprises. Étonnant: 8 ans auparavant, Friedman annonçait ce qui allait se passer en Ukraine.

🔸1. « Nous voulons tenir en laisse l’Allemagne et toute l’EU »
« La priorité des USA est d'empêcher que le capital allemand et les technologies allemandes s'unissent avec les ressources naturelles et la main d'œuvre russes pour former une combinaison invincible. Créer un « cordon sanitaire » autour de la Russie permettra à terme aux USA de tenir en laisse l'Allemagne et toute l'UE.

🔸La préoccupation primordiale des USA, pour laquelle nous avons livré des guerres depuis un siècle - la Première, la Seconde, la guerre froide - a été la relation entre l'Allemagne et la Russie. Car, unies, elles sont la seule force qui pourrait nous menacer. »

🔸2. « Empêcher l’Allemagne d’exporter »
« L'Allemagne est extrêmement puissante économiquement, mais en même temps elle est très fragile géopolitiquement. Et elle ne sait jamais comment ni où elle peut vendre ses exportations. Depuis 1871, cela a toujours été la question allemande et la question de l’Europe. »

🔸Retenant les leçons des défaites USA (Vietnam, Irak, Afghanistan), Friedman expose que les USA ne doivent pas envoyer leurs troupes mais contrôler l'armée ukrainienne et s'en servir pour provoquer et affaiblir la Russie...

🔸3. « Un cordon sanitaire pour blesser la Russie »
« Le principal dans toute cette affaire, c'est que les USA établissent un « cordon sanitaire » autour de la Russie. Et la Russie en a conscience. Elle croit que les USA envisagent de la détruire. Nous ne voulons pas la tuer, juste la blesser un peu.»

 🔸4. « Faisons la guerre, mais n’envoyons pas de troupes »

« Une intervention militaire est pour nous un cas particulier, la dernière possibilité. Nous ne pouvons pas envoyer des troupes USA à la première étape, mais quand nous envoyons des troupes - et ceci nous l'avons bien compris par l'expérience - cette intervention doit s'opérer de façon limitée et non parvenir à des dimensions gigantesques. »

🔸5. « L’armée ukrainienne, c’est notre armée »

En 2015, « …le général Hodges, commandant de l'armée des USA en Europe s'est rendu en Ukraine. Il a annoncé que des formateurs USA allaient maintenant venir officiellement, et non plus seulement officieusement. Il a remis des médailles à des combattants ukrainiens. Dans le protocole militaire, vous savez, des étrangers ne remettent pas des médailles. Mais il l'a fait. Montrant que c'était son armée. »

🔸6. « Le but n’est pas que l’Ukraine gagne la guerre, mais de faire mal à la Russie »

« Les USA ne peuvent pas occuper l'Eurasie. Dès le moment où les premières bottes touchent le sol, la différence démographique fait que nous sommes totalement en infériorité numérique. […] Donc nous n'avons pas la capacité d'aller là-bas mais, en revanche, on a la capacité de, premièrement, soutenir diverses puissances rivales (un soutien politique, économique, militaire, des conseillers) et en dernier recours, des attaques de déstabilisation : les spoiling attacks ne visent pas à vaincre l'ennemi, mais à le déstabiliser.»

Friedman confirme ici la stratégie de Brzezinski de 1997: empêcher à tout prix une alliance Berlin - Moscou et tenir l'Europe en laisse. Ce sont bien les USA qui prennent l'initiative. Leur but: affaiblir la Russie mais aussi l'Allemagne! Il s'agit d'empêcher ces relations commerciales « naturelles »: les Allemands ont besoin d'exporter et la Russie peut absorber ces exportations, les Allemands pourraient fournir du gaz à l'Europe par le Nord Stream-2 [ndlr: l'une des deux branches du pipeline est intacte]! Les sanctions décidées à Washington visent en réalité à affaiblir l'industrie allemande et toute l'Europe. L'Ukraine là-dedans n'est qu'un pion, sacrifié sans état d'âme sur le grand échiquier de la domination mondiale.

🔸Pourquoi les médias européens n'en disent pas un mot?

🔸Les médias présentent chaque crise internationale (Ukraine, Syrie, Biélorussie, Caucase, Asie centrale, Moldavie et Transnistrie) comme un événement isolé, pour lequel ils pointent chaque fois la responsabilité des « méchants » locaux ou globaux (Moscou). Ce document présente l'avantage de replacer tout cela dans le contexte général. Toutes ces crises ont été fomentées ou attisées par Washington.Toujours avec le même objectif: affaiblir les rivaux (définis par Brzezinski) et renforcer la domination régionale et mondiale des USA.

🔸Depuis 2019, toutes les propositions de la Rand ont été réalisées. Les USA ont livré des armes mortelles à l'Ukraine, augmenté leur soutien aux forces islamistes en Syrie, tenté un changement de régime en Biélorussie, exacerbé le conflit Azerbaïdjan - Arménie, tenté de prendre le contrôle du Kazakhstan (riche en minéraux et étape importante de la Route de la Soie), et ils s'efforcent d'intégrer la Moldavie dans l'OTAN.

🔸4 mesures pour affaiblir l’économie russe:
✔️augmenter la production de gaz US
✔️renforcer les sanctions commerciales et financières
✔️augmenter la capacité de l'Europe à importer du gaz d'autres fournisseurs que la Russie
✔️encourager l'émigration de la force de travail qualifiée et de la jeunesse diplômée.

🔸4 mesures pour la guerre de l’information 

 🔸Écoutez toujours votre adversaire. Lisez ses documents stratégiques fondamentaux. Aux USA, des organismes officiels publient des analyses exposant sans pudeur les mauvais coups à organiser. La Rand Corporation, financée par le gouvernement et l’armée, est le plus important bureau d’études du pouvoir USA: 1850 employés à son siège de Santa Monica et dans ses bureaux de Cambridge, Bruxelles et Canberra.

🔸En 2019, elle a publié Extending Russia - résumé ensuite dans Overextending and Unbalancing Russia. (Obliger la Russie à s'étendre et la déstabiliser). 47 mesures concrètes pour provoquer et affaiblir Moscou. Toutes les six mesures «géopolitiques» ont été mises en pratique.

👉«Amener la Russie à se battre»! La préface est cynique et instructive : «Les étapes que nous proposons n'auraient pas pour objectif premier la défense ou la dissuasion [...] mais sont plutôt conçues comme des mesures qui amèneraient la Russie à se battre dans des domaines ou des régions où les USA ont un avantage concurrentiel, obligeant la Russie à outrepasser ses limites sur le plan militaire ou économique ou en faisant perdre au régime son prestige et son influence au niveau national et/ou international.»

🔸Il ne s'agit pas pour les USA de se défendre, ni de préserver la paix, mais au contraire d'entraîner et d'enliser Moscou dans des conflits militaires. Provoquer la Russie pour qu'elle veuille s'étendre, puis l'accabler de reproches.

❓Pourquoi les médias européens cachent-ils ce rapport au public ?

🔸La Rand examine «une série de mesures non violentes qui pourraient exploiter les vulnérabilités et les anxiétés réelles de la Russie afin de mettre sous pression son armée et son économie ainsi que la position politique de son régime à l'intérieur et à l'extérieur.»

🔸6 mesures pour provoquer militairement la Russie:
✔️fournir une aide létale à l'Ukraine
✔️augmenter le soutien aux rebelles syriens
✔️promouvoir un changement de régime en Biélorussie..
✔️exploiter les tensions dans le Caucase du Sud.
✔️réduire l'influence russe en Asie centrale
✔️contester la présence russe en Moldavie

🔸Il est évidemment paradoxal de qualifier de «non violentes» la fourniture d'armes mortelles aux milices néo-nazies d'Ukraine, l'assistance aux terroristes islamistes en Syrie, l'exacerbation de la guerre Arménie-Azerbaïdjan, etc. «Non violentes» signifie en fait que l'armée USA ne s'engagera pas directement dans ces pays. Trop risqué. Mais il s'agit bien de stimuler des guerres pour affaiblir la Russie!

🔸Toute première mesure «géopolitique»: fournir des armes mortelles à l'Ukraine! Plutôt cynique alors que, depuis cinq ans, Kiev opprime et agresse les populations du Donbass (10 000 victimes selon les observateurs de l'OHCHR dont plus de 3 000 civils). Les «avantages» sont ainsi exposés par la Rand : «Renforcer l'assistance USA à l'Ukraine, y compris en lui fournissant des armes létales, augmenterait probablement les coûts pour la Russie, en vies humaines et en trésorerie pour tenir la région du Donbass.»

🔸Refaire le coup de l'Afghanistan? La Rand explique: «Davantage d'aide russe aux séparatistes [Ndlr: Ce qu'ils n'étaient pas: jusqu'en 2022, ils demandaient l'autonomie et le respect des droits humains] et une présence supplémentaire de troupes russes serait probablement nécessaire, menant à de plus fortes dépenses, des pertes de matériel, et à des victimes russes.»

🔸Ce que la Rand propose, c'est donc de pousser la Russie à entrer en guerre en Ukraine. Provoquer un nouvel Afghanistan (un nouveau Vietnam) pour nuire à la Russie.

🔸Dès 2019, la Rand consacre un chapitre très détaillé aux « mesures idéologiques et informationnelles ». Étonnamment, la Rand doute de l'efficacité de certaines de ses propositions et y voit des risques importants. Elle ne croit donc guère aux campagnes de promo d'un opposant comme Navalny et semble admettre que Poutine, quoi qu'on pense de lui, bénéfice d'un soutien important et stable dans la population russe. Cependant force est de constater que la campagne de propagande médiatique a réussi à installer une image très négative de Poutine en Europe.

🔸Quel rapport ! Sanctions et guerre économique pour ruiner l'économie d'un pays rival. Provocations géopolitiques pour enliser son armée dans divers conflits régionaux. Guerre psychologique et informationnelle pour isoler ce pays. Plus trois longs chapitres de mesures purement militaires (course aux armements dans l'espace, augmentation de la présence navale, augmentation des forces de l'OTAN en Europe, retrait du traité de non-utilisation des armes nucléaires, etc.). Après les échecs en Irak et en Afghanistan, les gouvernements US n'envoie plus leurs soldats en zone risquée, mais c'est toujours la guerre. Hybride et totale. Contre la Russie, contre ses alliés, et même contre l'Europe qu'ils veulent aussi affaiblir.

🔸Face aux caméras, Washington travaille à « renforcer la paix », « apaiser les tensions », « éviter l'escalade ». Dans les coulisses, elle fait exactement le contraire. Elle ne respecte ni le droit international ni la coexistence pacifique entre des régimes différents. Aussi bien pour Obama que Trump ou Biden, le seul principe est : « America First ». Seuls comptent les intérêts US et tous les coups sont permis.

🔸On s'étonne donc du silence total des médias européens. Pourquoi cachent-ils ce rapport qui permet de comprendre ce qui est arrivé? Un rapport qui ridiculise le refrain sans cesse ressassé «Poutine parano - Personne ne menace la Russie ». Bien sûr que si ! Les très officiels experts de la Rand, grassement payés par leur gouvernement, ont rédigé 47 mesures pour miner la Russie, et toutes sont appliquées.

Source: Michel Colon, Ukraine. La guerre des images