Article épinglé

Affichage des articles dont le libellé est Syrie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Syrie. Afficher tous les articles

mardi 13 mai 2025

Port de Lattaquié : les terroristes syriens signent un accord stratégique avec la France

 

 

featured image

Le terroriste d'Ahmad al-Sharaa récompense la compagnie maritime française CMA CGM en lui accordant le contrôle du principal port du pays, dans une démonstration de continuité avec la logique coloniale. Les rapports faisant état de massacres sectaires et de crimes multiples sur la côte syrienne ne constituent pas un obstacle à la cupidité européenne.

Le 1er mai, le régime de facto en Syrie a signé un contrat de concession de 30 ans avec la multinationale française CMA CGM pour l'exploitation, l'extension et la modernisation du port de Lattaquié, principal point d'accès maritime du pays. L'accord a été signé en présence du "président par intérim" autoproclamé Ahmad al-Sharaa au palais présidentiel de Damas, alors que la province dont la ville portuaire est la capitale continue d'être le théâtre de massacres et de graves violations des droits humains.

Selon les médias officiels syriens, l'entreprise française investira 30 millions d'euros la première année et 200 millions d'euros supplémentaires les trois années suivantes, dans le but de construire un nouveau quai et d'adapter l'infrastructure aux normes internationales. Le contrat stipule que les revenus seront partagés à 60% entre le gouvernement syrien et à 40% entre CMA CGM, bien que ce pourcentage puisse changer en fonction du volume de fret.

« Nous nous engageons à moderniser le port, à l'agrandir et à approfondir son bassin », a déclaré Joseph Dakak, directeur régional de la compagnie maritime, sans évoquer le contexte de répression et de violence généralisées dans la zone.

La province côtière de Lattaquié a récemment été l’épicentre de crimes perpétrés par les forces du régime imposé par l’Occident en Syrie, notamment des massacres de civils de la communauté islamique alaouite. Depuis mars, plusieurs rapports ont documenté l'enlèvement et l'asservissement de jeunes par des militants de groupes salafistes liés à Ahmad al-Sharaa, anciennement connu sous le nom de leader extrémiste Abou Mohammad al-Julani et fondateur d'Al-Qaïda en Syrie.
CMA CGM gère le terminal à conteneurs de Lattaquié depuis 2009, dans le cadre d'un contrat prolongé à plusieurs reprises sous le gouvernement de Bachar al-Assad. Le renouvellement de 2025, qui dure désormais depuis trois décennies, consolide le rôle de la France dans l’exploitation des ressources syriennes tout en ignorant les atrocités commises par le nouveau régime de facto et ses alliés.

La signature du contrat entre CMA CGM et le terroriste al-Sharaa révèle bien plus qu'une simple opération portuaire : c'est la consolidation de l'opportunisme européen dans un pays dévasté par des années d'intervention étrangère. La France, qui, comme le reste de l’OTAN, a soutenu politiquement et logistiquement pendant plus d’une décennie la destruction de l’État syrien et le renversement de Bachar al-Assad, a désormais choisi de normaliser le nouvel homme fort de Damas.
Ce changement de cap de Paris, passant d’un soutien à l’opposition civile syrienne à une négociation directe avec une figure issue de l’extrémisme armé, reflète un pragmatisme économique et géopolitique qui confine à l’hypocrisie.

CMA CGM, qui opère déjà dans des ports d'Afrique et du Moyen-Orient dans des conditions douteuses, agit ici comme un bras économique de l'Etat français. Cet accord s’inscrit dans une stratégie plus large visant à étendre l’influence française en Méditerranée orientale, en concurrence avec des puissances telles que la Russie, l’Iran et la Turquie.

Source: Diario Sirio-Libanes

 

mardi 18 mars 2025

Comunidad internacional: los padrinos de la nueva Siria


 

Lattaquié - Butcha, comparaison de l’information

 Contexte "spectaculaire" à la mi-mars 2025 au Proche-orient:

En quelques jours 7000 personnes ont été tuées en Syrie par les égorgeurs inclusifs. Que répond Bruxelles? Lundi 17 mars, le coeur du jardin mondial des saints herbivores européens versus la jungle de carnivores du monde extérieur (pour reprendre les éléments de langage de Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères de 2019 à 2024) annonce un aide de 2.500 millions d'euros pour l'égorgeur en chef (qui sait bien tailler sa barbe et mettre une cravate, pas comme Zelenski!). De quoi le tenir en laisse tout en lui lâchant suffisament la bride pour continuer.

Israel vient aujourd'hui d'assassiner 400 palestiniens, visés dans leurs voitures, tirés comme des lapins. Hier, l'US army faisait de même au Yemen (depuis le Quatar): 50 femmes et enfants versus missiles.

🇺🇦⚡🇸🇾

🔸Sur l'exemple de Lattaquié, on peut voir à quoi ressemblent les véritables massacres de masse à l'ère de l'hyper-information : tout est pratiquement en direct, et un jour ou deux plus tard, on trouve des centaines de photos et de vidéos de cadavres défigurés et de rivières de sang.

🔸Et ce, alors que les djihadistes contrôlent Lattaquié.

🔸Comparez avec Bucha : les informations indiquant qu'il s'y passait quelque chose ont commencé à arriver seulement deux ou trois jours après l'entrée des FAU dans la ville.

🔸Une semaine plus tard, les premières vidéos obscures, des photos fragmentaires, avec des cadavres anonymes soigneusement disposés, sans visages visibles.

🔸La situation en 2025 est la suivante : Les bases militaires russes abritent des citoyens syriens qui sont tués par des djihadistes soutenus par l'UE en raison de leurs croyances religieuses ou appartenance ethnique.



PS: la mission d'enquête de gendarmes français dépêchée à Butcha n'a toujours pas remis son rapport sur le dit "massacre" qui occasionna la rupture des négociations de paix entre ukrainiens (un des négociateurs reçut à une balle dans la tête, trop pro-russe) et russes en avril 2023, après que Boris Johnson vint mettre son grain de sel pour les faire capoter.

jeudi 13 mars 2025

De quoi Murray Bookchin était-il réellement le nom ?

 SOURCE: https://www.librairie-tropiques.fr/2020/10/de-quoi-murray-bookchin-etait-il-reellement-le-nom.html

Le héros anarchiste Murray Bookchin
était un sioniste

qui dissimulait le colonialisme
et les crimes de guerre israéliens

 

 

Voilà qui devrait intéresser les apologistes d’Apo (surnom d’Abdullah Öcalan) et du « Rojava », ce nouvel Israël en terre syrienne. Il est légitime de comparer la création d’Israël à celle du « Rojava » : dans les deux cas, l’idéologie gauchiste a été utilisée pour créer un état ethnique aux mains de l’Occident. Dans les deux cas, des agents d’influence ont présenté le nouvel état comme une formidable expérience d’autogestion. Des gauchistes du monde entier ont afflué en Israël pour travailler dans les kibboutz, pensant faire ainsi la révolution sociale ; des gauchistes du monde entier ont également afflué au « Rojava », dans le même but.

Notons qu’en France, c’est une orga auparavant appelée Alternative Libertaire et maintenant Union Communiste Libertaire, qui promeut cet assemblage idéologique ; l’UCL a envoyé de l’argent mais aussi des combattants vers la Syrie, elle a organisé une tournée de promotion des YPG dans toute la France pour inciter les jeunes « déters » à partir en Syrie tuer des Arabes avec des armes US, au nom de l’anarchisme.

Et l’UCL, c’est quoi ? Une orga d’à peine plus de 500 militants, créée à l’origine par George Fontenis, celui qui dans les années 50 a traumatisé la Fédération Anarchiste en y créant un comité secret qui prenait toutes les décisions dans le dos des adhérents… voilà d’où vient l’anti-complotisme de l’UCL : elle a été créée par un comploteur dénué de honte (il assuma cette trahison jusqu’à la fin de sa vie). Mais Fontenis a-t-il fait ça par soif de pouvoir ou simplement parce qu’il travaillait pour d’autres forces ? L’histoire ne le dit pas. Toujours est-il que l’UCL est une orga ridiculement petite qui malgré ses discours « anarchistes », « libertaires » ou « communistes libertaires », bénéficie de la promotion du Monde, traque les horribles « conspirationnistes », a soutenu les guerres de l’OTAN en Libye et en Syrie, et à l’heure actuelle réagit à l’arrivée du technofascisme de la même manière que la CGT (dont elle est proche) : ils valident le récit officiel de la « terrible pandémie ».

Avec des amis comme ça, le prolétariat n’a pas besoin d’ennemis !

Murray Bookchin at the Toward Tomorrow Fair, mid-1970s. par Lionel Delevingne.

 

article original : https://bennorton.com/anarchist-murray-bookchin-zionist-israel-colonialism/

traduction : Pierre Royer et Vincent Lenormant

14 juin 2019 – Ben Norton

Pour les anarchistes, Murray Bookchin est une sorte de saint. Ses idées à propos de l’écologie sociale et de ce qu’il nommait le « municipalisme libertaire » et le « communalisme » ont influencé des générations de gauchistes auto-proclamés, et il était souvent cité comme l’une des forces idéologiques soutenant les mouvements anti-mondialisation ainsi que Occupy Wall Street.

Bookchin devint particulièrement influent au sein des milieux kurdophiles après qu’Abdullah Öcalan, le chef emprisonné [par la Turquie] du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a adopté sa conception du « confédéralisme démocratique ». Conception que ses partisans tenteront plus tard de mettre en pratique dans le nord-est de la Syrie – avec l’aide de l’armée américaine.

Ce que l’on omet le plus souvent de dire, cependant, c’est que - à l’instar de nombre de ses pairs anarchistes et « communistes libertaires » - Bookchin se montrait très tendre vis-à-vis de l’impérialisme, voire dans certains cas carrément élogieux.

En particulier, Bookchin, sioniste, dissimulait ou pire légitimait les crimes contre l’humanité commis par Israël. De plus, il diabolisait souvent les gouvernements issus de l’accession à l’indépendance des pays du Sud, se faisant ainsi l’écho de la propagande impérialiste et des légendes chauvines ciblant les pays dont les États-Unis entendent « changer le régime » .

En 1986, Bookchin publie un long laïus libéral-sioniste qu’un éditocrate néoconservateur du New York Times n’aurait pas renié. La tribune (intégralement reproduite ci-dessous) débite sans aucune distance critique l’argumentaire de la Hasbara [Mot hébreu qui désigne la propagande israélienne.], escamote l’histoire de l’épuration ethnique des Palestiniens indigènes et fait porter l’échec des pourparlers paix aux États arabes voisins ainsi qu’aux « irrédentistes arabes ».

L’article de Bookchin propage une vision raciste des Arabes, présentés comme une horde fanatique d’antisémites sanguinaires. Ce héros de la gauche anticommuniste présente les nations arabes indépendantes comme les véritables « impérialistes » du Proche-Orient et compare les dirigeants anti-impérialistes de cette région aux juntes militaires de droite soutenues par les États-Unis en Amérique latine.

Le chauvinisme de cette vision sommaire des pays du Sud explique peut-être pourquoi la solution mise en avant par Bookchin pour mettre fin aux carnages causés par la machine à massacrer capitaliste fut de s’installer à Burlington dans le Vermont, au sein d’une communauté presque entièrement blanche et d’y organiser des « community councils » avec ses amis anarchistes issus de la classe moyenne – pendant que son gouvernement bombardait et torturait des pauvres partout sur la planète, y compris de nombreux communistes et socialistes du Tiers-Monde qu’il dénigrait comme « autoritaires ».

Ceci explique peut-être aussi pourquoi Murray Bookchin considérait les libertariens de droite, apologètes du libre marché, comme ses alliés politiques, et pourquoi il qualifiait la gauche internationale communiste et socialiste de « totalitaire ». (« Les libertariens qui promeuvent le concept de capitalisme ne me posent aucun problème », affirmait Bookchin au magazine Reason, propriété des frères Koch. « Permettez-moi d’être très clair à ce propos : si le socialisme, ce que j’appelle la version autoritaire du collectivisme, advenait, je rejoindrais votre communauté [libertariens de droite]. » Et d’ajouter : « Que ce soient les anarcho-communistes, les anarcho-syndicalistes ou les libertariens qui croient en la liberté d’entreprendre, je considère leur héritage comme le véritable héritage de la gauche, et je me sens beaucoup plus proche idéologiquement de ces individus-là que des gens de la gauche totalitaire ou des marxistes-léninistes d’aujourd’hui. »)

Les anarchistes soutenus par l’impérialisme étasunien

Le soutien public explicite que Murray Bookchin apporte au colonialisme israélien ainsi que ses véhémentes réprobations à l’encontre des anti-sionistes de gauche sont occultés par une gauche occidentale « libertaire » avide de présenter les alliés de l’impérialisme états-unien comme les véritables forces progressistes.

Grâce à la guerre internationale par proxies interposés qui débuta en Syrie en 2011, la renommée de Bookchin atteignit de nouveaux sommets. Les Unités de Protection du Peuple (YPG), des milices kurdes liées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et dont le programme politique s’est largement inspiré de la pensée de Bookchin, ont bénéficié du soutien de l’empire américain.

En 2015, à la demande directe du Pentagone, les YPG changèrent leur nom en « Forces Démocratiques Syriennes » (FDS). Elles donnèrent par la suite leur aval pour la construction de plus d’une douzaine de bases militaires américaines dans le nord-est de la Syrie.

En 2017, le porte-parole des YPG persiste et signe : les troupes américaines resteront dans la région « pour des décennies » car le maintien de cette occupation militaire est d’intérêt stratégique pour Washington.

Il s’agit bel et bien d’un intérêt stratégique pour les États-Unis car la plupart des réserves pétrolières syriennes sont situées dans cette région qui joue aussi le rôle de grenier à blé national.

Des nationalistes kurdes soutenus par les États-Unis, fiers zélotes de l’idéologie anarchiste de Bookchin, ont même cédé aux exigences de Washington en séquestrant la production céréalière régionale et en refusant de vendre du blé à Damas, instrumentalisant ainsi la privation de nourriture comme arme politique et économique.

Dans cette région sous occupation étasunienne qui constitue environ 30 % du territoire syrien souverain, une zone composite aux plans ethnique et religieux, où vivent non seulement des Kurdes mais aussi des Assyriens, des Arméniens, des Turkmènes, des Arabes, etc...

Dans cette région, donc, des nationalistes kurdes soutenus par les États-Unis ont créé une région autonome qu’ils appellent Rojava.

Le Rojava fit l’objet d’une propagande agressive de la part de l’appareil idéologique des médias visant à le présenter comme une expérience sociale utopiste égalitaire. Pour percevoir l’ironie de la chose, rappelons que ce même appareil médiatique publie depuis des décennies la propagande servant à justifier les guerres d’agression menées contre toute trace de socialisme défiant l’impérialisme capitaliste dirigé par les États-Unis.

De larges fractions de la gauche occidentale continuent de vénérer comme un fétiche les groupes kurdes présents en Syrie, idéalisés dans le style ripoliné des orientalistes, si bien que les journalistes de la grande presse, d’habitude viscéralement hostiles à la gauche socialiste, rivalisent d’emphase, compte rendu après compte rendu, pour conter la geste incroyable, courageuse, éclairée, démocratique et féministe des YPG et de leur branche féminine (les YPJ). Ces éloges sont arrivés, comme par hasard, au moment précis où ces forces se sont alliées aux États-Unis et ont autorisé l’occupation militaire états-unienne de près d’un tiers de la Syrie. (D’ailleurs, dans l’armée syrienne aussi, il y a des femmes, et dans les milices qui lui sont alliées. Mais ces femmes-ci sont déshumanisées et qualifiées avec mépris de « combattantes de Bashar al-Assad », comme si elles lui appartenaient.)

L’écrivain David Mizner a remarqué que l’organe de propagande Voice of America, qui depuis longtemps se fait le porte-voix des mensonges et de la guerre de désinformation orchestrée par la CIA contre la gauche internationale, avait « félicité Bookchin » [https://twitter.com/DavidMizner/status/898224991010922496] pour avoir servi d’inspiration aux alliés kurdes de Washington en Syrie.

Le penchant que le prétendu « socialisme libertaire » a pour l’impérialisme – et celui que les impérialistes ont réciproquement pour les « communistes libertaires » - explique peut-être pourquoi les figures dominantes de l’anarchisme contemporain, y compris Noam Chomsky et David Graeber, ont signé en 2018 une lettre ouverte dans la New York Review of Books pour appeler l’empire américain à « poursuivre son soutien militaire aux FDS ».

David Harvey, l’universitaire marxiste reconnu, Michael Walzer, un social-démocrate sioniste qui avait soutenu la guerre d’Irak en 2003, Gloria Steinem, sommité féministe de gauche et ancien agent de la CIA, de même que Debbie Bookchin, la fille de Murray qui a dédié sa vie au Rojava, tous ont signé l’appel militariste avec Chomsky et Graeber.

La tribune sioniste de Murray Bookchin et la déshumanisation des Arabes

A ce stade, il ne surprendra personne d’apprendre que ce « communiste libertaire » états-unien et ouvertement anti-communiste, dont les écrits ont façonné l’idéologie d’une milice ouvertement alliée à l’impérialisme états-unien, avait effectivement soutenu le sionisme et les projets impérialistes au Proche-Orient.

Le 4 mai 1986, Murray Bookchin publia un article intitulé « Les attaques contre Israël ignorent la longue histoire du conflit arabe » dans le Burlington Free Press, un quotidien du Vermont.

Une traduction de cette article est proposée ci-dessous.

À la lecture, le laïus de cette grande figure de l’anarchisme prétendument radical ne se distingue guère de la rhétorique néo-conservatrice des éditocrates de la « grande presse » bourgeoise.

Bookchin dépeint Israël comme un phare de la démocratie au milieu d’un désert obscurantiste. Ainsi la Syrie, la Libye, l’Iran, l’Irak, l’Égypte et les autres… ne sont que des bastions de l’indécrottable despotisme oriental.

Il condamne « le sentiment anti-israélien qui émerge dans la presse locale ainsi que l’équation entre sionisme et racisme anti-arabe. Il présente également les Arabes comme des sauvages violents.

Bookchin supplie le lecteur de ne jamais « oublier les hommes et les femmes juifs massacrés par les partisans du nationalisme arabe » et rend les « irrédentistes arabes » responsables de l’échec du processus de paix (que ni Israël ni son loyal protecteur l’empire étasunien ne souhaitaient sincèrement voir aboutir).

Il condamne également « l’invasion du pays par les armées arabes » sans même mentionner la Nakba : l’épuration ethnique meurtrière perpétrée entre 1947 et 1948 par les milices sionistes à l’encontre de la population indigène de Palestine, à l’origine de la crise des réfugiés qui précipita la guerre israélo-arabe de 1948-1949.

En fait, l’icône « communiste libertaire » va jusqu’à qualifier l’Égypte, la Syrie et la Jordanie d’ « impérialistes » lorsqu’il affirme que sans leur guerre contre Israël, il y aurait aujourd’hui un état palestinien indépendant.

La tribune de Bookchin renverse la réalité en présentant les colonialistes israéliens comme de malheureuses victimes de la brutalité « impérialiste » d’Arabes autoritaires.

Il assimile le dirigeant nationaliste palestinien Yasser Arafat au Grand Mufti de Jérusalem qui avait collaboré avec les nazis et compare les anciens dirigeants libyen Mouammar Kadhafi et syrien Hafez al-Assad aux dictateurs fascisants d’Amérique latine alliés à Washington.

Bookchin régurgite la propagande impérialiste mensongère lorsqu’il prétend qu’Assad « a massacré entre 6.000 et 10.000 personnes à Kama en février 1982 car elles menaçaient son pouvoir sur le pays ».

Ce qu’il ne dit pas, bien sûr, c’est que la prétendue révolte de Hama (qu’il orthographie mal) n’avait rien à voir avec la démocratie ou la liberté. Elle était dirigée par des extrémistes islamistes, violents et sectaires, et directement soutenue par une bienveillante démocratie située au nord, la Turquie, avec l’appui des services de renseignement étasunien et britannique – de même que la prétendue révolte syrienne de 2011 – avec un air de déjà-vu impérialiste…

Bookchin n’est pas de ceux qui s’embarrassent des faits têtus qui pourraient démentir son apologie du sionisme. Au contraire, Bookchin condamne ce qu’il nomme « l’impérialisme syrien », et parle d’Hafez al Assad, laïc revendiqué, comme d’un alaouite sectaire semblable au théocrate fasciste israélien Meir Kahane.

Dans l’article, Bookchin écrit même qu’il souhaitait que le projet colonial israélien soit un modèle de sa vision décentralisée de la société : « Pendant des années, j’avais espéré qu’Israël ou la Palestine puissent évoluer en une confédération de Juifs et d’Arabes sur le modèle suisse ».

Mais l’icône anarchiste ne parvient pas à cacher son profond mépris à l’égard des Arabes. Il se fait ainsi l’écho de clichés racistes lorsqu’il déplore que les Arabes se servent de la cause palestinienne pour masquer leurs propres « problèmes culturels ».

De quoi Murray Bookchin était-il réellement le nom ?

Voici l’article de Bookchin :

Les attaques contre Israël ignorent
l’histoire longue du conflit arabe


Murray Bookchin

Il y aurait certainement beaucoup à dire sur la politique israélienne, et encore plus avec le Likoud au gouvernement, parti qui a orchestré l’invasion du Liban. Mais le torrent de haine contre Israël qu’on a pu observer dans la presse locale et l’équation entre sionisme et racisme anti-arabe m’obligent à y répondre avec vigueur.

Pendant des années j’ai nourri l’espoir qu’Israël ou la Palestine puissent évoluer en une confédération de Juifs et d’Arabes, sur le modèle suisse, au sein de laquelle les deux peuples pourraient vivre en paix et développer leur culture créativement et harmonieusement.

Tragiquement, ça ne s’est pas passé comme ça. La résolution des Nations Unies de 1947, qui partagea la Palestine entre des états juif et arabe, fut suivie de l’invasion du pays pat les armées arabes, plus précisément les armées égyptienne, syrienne, et la très bien entrainée « Légion Arabe » de Jordanie, avec l’aide directe ou indirecte de l’Iraq et d’autres nations arabes.

Dans certains cas ces armées, et en particulier les milices arabes qui les accompagnaient, ne faisaient pas de prisonniers au cours de leurs assauts contre les communautés juives. En général, ils essayaient de raser systématiquement tout village juif se trouvant sur leur chemin, jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés par la résistance acharnée et coûteuse des Juifs.

L’invasion et le combat à mort qu’elle a entrainé ont créé un sentiment de peur et d’amertume difficile à oublier pour les Juifs israéliens. Le fait que quelques Juifs cinglés et fanatiques se soient comportés de la même manière avant d’être arrêtés par les toutes nouvelles forces armées israéliennes ne doit pas nous faire oublier les Juifs et les Juives massacrés par les représentants du nationalisme arabe, alors qu’ils avaient levé le drapeau blanc de la capitulation.

Je n’ai pas beaucoup entendu parler de ces terrifiantes façons de « combattre », qui ont entaché les invasions arabes de la Palestine et qui ont si profondément influencé la confiance des Juifs envers les « pourparlers » et les accords de paix avec les irrédentistes arabes. En effet, les frontières établies après les invasions de 1948 sont le fruit de combats sanglants, elles ne sont pas le fait des « sionistes impérialistes » « voleurs de terre », pour utiliser le langage en vogue aujourd’hui.

Je n’entends pas non plus parler des tentatives sincères de la Haganah (la milice citoyenne juive de la zone de partition) pour encourager les Arabes à rester dans leurs quartiers et leurs villes, ni des véhicules israéliens qui circulaient avec des hauts parleurs à Jaffa par exemple, pour exhorter les Arabes à ne pas succomber au sentiment de panique engendré par la guerre et par les extrémistes des deux côtés.

Le fait que de nombreux Arabes soient restés en Israël remet clairement en cause le mythe des Juifs israéliens vidant le pays de ses habitants musulmans. Ce qui est passé sous silence, c’est la certitude qu’il aurait pu y avoir un état arabe en Palestine, côte à côte avec l’état juif, si les armées égyptienne au sud, syrienne au nord, et jordanienne à l’est n’avaient pas tenté d’envahir les deux zones délimitées par l’ONU, avec leurs propres intérêts impérialistes, et si après leur échec elles n’avaient pas utilisé les réfugiés palestiniens pour négocier avec Israël et ses soutiens occidentaux.

Un autre mythe doit être abattu : celui selon lequel la situation délétère actuelle découlerait des conflits israélo-arabes ; la relation entre Juifs et Arabes aurait été « parfaite » avant d’être empoisonnée par les « ambitions sionistes ». Si on met de côté l’image simpliste du Moyen-Orient véhiculée par cette idée, il s’agit d’une très grave distorsion des faits au sujet des relations israélo-arabes.

Doit-on oublier que la persécution arabe des Juifs, bien que moins génocidaire que son pendant européen, est vieille de plusieurs siècles, à l’exception de l’Espagne musulmane et de la Turquie ottomane ? Que les pogroms contre les Juifs n’ont jamais cessé dans la Palestine d’avant-guerre, culminant dans l’extermination de la très vieille communauté juive d’Hébron (l’ancien siège de la confédération des tribus hébraïques) à la fin des années 20 ? Que dans les années 30, le Grand Mufti de Jérusalem (précurseur de Yasser Arafat deux générations plus tôt) était un admirateur d’Hitler et appelait à une « guerre sainte » d’extermination des Juifs de Palestine, avant et pendant la seconde guerre mondiale ? Que la Légion Arabe jordanienne a rasé Jérusalem Est en 1948, et a transformé le mur occidental du Temple d’Hérode en écurie, profanant l’endroit le plus sacré du judaïsme ?

Doit-on oublier que le général Hafez Assad, le soi-disant « président » syrien (élu par une « majorité » de 99 ,97 % de l’ « électorat » syrien) a massacré entre 6000 et 10000 personnes à Kama en février 1982, pour avoir osé défier son pouvoir ?

On se demande pourquoi il n’y a pas eu de protestations quand Amnesty International déclara en 1983 que « les forces de sécurité syriennes violaient systématiquement les droits humains, pratiquaient la torture et l’assassinat politique en toute impunité grâce aux lois d’exception ? Pourquoi personne ne s’inquiète de l’impérialisme syrien ? Assad nourrit le fantasme d’absorber le Liban et la Palestine, Israël inclus, s’il vous plaît, au sein d’un empire syrien ; un objectif que tout expert du Moyen-Orient reconnaît comme la version arabe du projet fou de « Grand Israël » de Rabi Kahane, qui est vigoureusement rejeté par les organisations juives et sionistes responsables, en Israël comme ailleurs.

Au Moyen-Orient, si le « coeur du problème » est la confiscation des territoires palestinien par Israël, à quoi ressemblerait la région entière si Israël et toute la population juive disparaissait d’un coup de baguette magique ? La Syrie serait-elle un état moins policier ? Sa majorité sunnite se sentirait-elle moins dominée, exploitée, manipulée par le général Assad, qui représente la minorité alaouite du pays ?

Les princes saoudiens arrêteraient-ils de gaspiller la richesse de leur pays en limousines, en palais, en bijoux, en biens immobiliers à l’étranger, apporteraient-ils un minimum de liberté à leur peuple ? Les propriétaires égyptiens, qui vivent dans l’opulence au milieu d’une misère noire, rendraient-ils une partie de leurs terres à la paysannerie égyptienne affamée ? L’Iraq libérerait-il sa population kurde, pour ne parler que de sa minorité la plus rebelle, lui accorderait-il une véritable autonomie ?

La guerre Iran-Iraq, qui a emporté un million de vies au cours des dernières années, prendrait-elle fin ? Le colonel Kadhafi cesserait-il d’être un militariste vaniteux qui essaye de grapiller le territoire de ses voisins ? Khomenei et son fondamentalisme musulman, qui se dresse contre toute forme de modernité et de culture occidentale, donnerait-il l’égalité aux femmes et la liberté aux critiques du régime théocratique actuel ?

Le plus perturbant avec ces attaques continues contre Israël, c’est qu’elles contribuent à brouiller le vrai « coeur du problème » du peuple palestinien. Ce peuple abandonné est utilisé de manière déraisonnable par les états arabes pour escamoter leurs graves problèmes économiques, sociaux et culturels chez eux et au Moyen-Orient en général. Il va sans dire que les différents entre Israéliens et Palestiniens doivent être résolus de manière équitable afin que chaque peuple puisse vivre en sécurité et en oubliant les traumatismes du passé pour atteindre une harmonie constructive.

Je ne sais pas quelle sera la solution. Mais on ne la trouvera ni dans les actes de terrorisme de l’OLP contre des maires arabes indépendants qui cherchent à négocier des arrangements entre les deux peuple, ni chez des fous comme Rabi Kahane qui veulent expulser les Palestiniens de leurs propriétés et de leurs communautés.

Même si un accord de paix est crucial, il ne faut pas oublier le véritable « coeur du problème » du Moyen-Orient : ses politiciens cyniques, ses propriétaires, ses barons du pétrole, ses juntes militaires, ses religieux fanatiques, ses prédateurs impérialistes qui profitent de la confusion, et les problèmes tragiques qui sont apparus entre Israéliens et Palestiniens.

Ceci étant posé, on serait bien avisé de se souvenir que les deux peuples ont plus d’intérêts en commun que de différences. Ce serait un splendide exemple d’indépendance politique si ceux qui ont légitimement conspué les juntes militaires d’Amérique Latine se rendaient compte que la situation est exactement la même au Moyen-Orient, du colonel Kadhafi au général Assad.

 

Pour en savoir plus : sur le "ROJAVA"

"Rojava toi d'là que j'm'y mette ! " proclament aujourd'hui haut et fort les libertaires, les post-trotskystes citoyens, et la gauche morale (et "radicale") française, à l'unissons des émirats, des sionistes israéliens les plus cyniques, du Pentagone,...

mardi 11 mars 2025

Al Nosra fait du bon boulot

 La chef de l'égoût européen, Von der Leyen a invité le leader de HTS, Al Julani, a Bruxelles le lundi 17 mars. Et elle l'a fait pendant que les hordes de Al Julani massacraient des familles entières d'alaouites et de chrétiens en Syrie. 

Le gars est invité un jour avant l'anniversaire de la date anniversaire du 11 mars 2004 en Espagne, quand à la gare d'Atocha  200 travailleurs et étudiants espagnols furent assassinés par Al-Qaeda. Or, le président jihadiste syrien y avait déjà les responsabilités les plus hautes.

Aujourd'hui et hier, les égorgeurs inclusifs ont jetté les corps des massacrés du haut des falaises. De ce "7 octobre syrien" on ne connaitra même pas le nombre des tués.

SOURCE: https://www.librairie-tropiques.fr/2025/03/al-nosra-fait-un-bon-boulot.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

LE CHAOS EST DE RETOUR

Des familles syriennes trouvent refuge dans une base russe

Plus de 1 300 civils auraient été tués suite à la résurgence des massacres
dans ce pays déchiré par la guerre.

Des centaines de civils ont trouvé refuge sur la base aérienne russe de Khmeimim, dans l'ouest de la Syrie, cherchant à se mettre à l'abri des violents affrontements qui ont éclaté la semaine dernière, comme le montrent plusieurs vidéos obtenues par RT. Selon les images, des centaines de personnes déplacées, dont des femmes et des enfants, se sont réfugiées dans des bâtiments et dans des espaces ouverts.

Plus de 1.300 personnes ont été tuées en Syrie en trois jours jusqu'à dimanche, dont au moins 973 civils, selon des informations de presse. La région côtière du pays, où vit une majorité de membres de la communauté alaouite, est en proie à des violences depuis mercredi, après le déclenchement d'une rébellion armée, au cours de laquelle des groupes décrits par les médias occidentaux comme "fidèles à l'ancien président Bachar al-Assad" se sont affrontés à des milices de mercenaires jihadistes alliés au nouveau gouvernement "provisoire" syrien.


Plus tôt lundi, le ministère de la Défense du pays a annoncé l'achèvement d'une « opération militaire », a écrit le journal Asharq Al-Awsat, citant le porte-parole du ministère de la Défense, Hassan Abdul Ghany (alias le terroriste d'Al Qaïda : Al Jolani).

Alors que les combats s'intensifiaient, les civils ont été autorisés par les russes à pénétrer dans la base de Khmeimim. Selon des sources de RT, l'armée russe a installé des tentes, une cuisine de campagne et un centre médical.

Le nouveau dirigeant syrien, Ahmed al-Sharaa aka Abou Mohammed al-Jolani, a accusé les factions pro-Assad soutenues par des "alliés étrangers" d'avoir "incité à la violence".

S'exprimant sur les relations avec la Russie lors de la même interview accordée à Reuters lundi, al-Sharaa a déclaré que les nouvelles autorités « ne veulent pas de rupture avec la Russie », mais qu'elles ne veulent pas non plus que « sa présence en Syrie constitue une menace pour un quelconque pays ».

DIMANCHE 16 MARS 16 H

RENCONTRE SPÉCIALE
STRATÉGIE DU CHAOS

LE RETOUR DU CHAOS EN SYRIE
Sur la situation des minorités et des populations de Syrie
après la chute d'Assad.

 

mercredi 18 décembre 2024

La fin de la Syrie

 SOURCE: https://www.vududroit.com/2024/12/la-fin-de-la-syrie/

Alastair Crooke est un ancien diplomate britannique installé à Beyrouth. Il sait de quoi il parle. Il a fait le boulot concernant la disparition de la Syrie.

Merci à lui.

Régis de Castelnau

La Syrie est entrée dans l’abîme : les démons d’Al-Qaïda, de l’EI et des éléments les plus intransigeants des Frères musulmans rôdent dans le ciel. Le chaos règne, les pillages, la peur et une terrible soif de vengeance fait bouillir le sang. Les exécutions de rue sont monnaie courante.

Peut-être que Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) et son chef, Al-Joulani, (suivant les instructions turques), pensaient contrôler les choses. Mais HTS est un groupe-cadre comme Al-Qaida, ISIS et An-Nusra, et ses factions ont déjà sombré dans des combats entre factions. « L’État » syrien s’est dissous au milieu de la nuit ; la police et l’armée sont rentrées chez elles, laissant les dépôts d’armes ouverts aux shebabs pour qu’ils les pillent. Les portes des prisons ont été ouvertes (ou forcées). Certains, sans aucun doute, étaient des prisonniers politiques ; mais beaucoup ne l’étaient pas. Certains des détenus les plus vicieux errent désormais dans les rues.

En quelques jours, les Israéliens ont totalement éviscéré l’infrastructure de défense de l’État dans plus de 450 frappes aériennes : défense antimissile, hélicoptères et avions de l’armée de l’air syrienne, marine et armureries – tous détruits dans la « plus grande opération aérienne de l’histoire d’Israël ».

La Syrie n’existe plus en tant qu’entité géopolitique. A l’est, les forces kurdes (avec le soutien militaire des Etats-Unis) s’emparent des ressources pétrolières et agricoles de l’ancien Etat. Les forces d’Erdogan et ses mandataires tentent d’écraser complètement l’enclave kurde (bien que les Etats-Unis aient désormais négocié une sorte de cessez-le-feu). Et au sud-ouest, les chars israéliens se sont emparés du Golan et de terres au-delà, jusqu’à 20 km de Damas. En 2015, le magazine The Economist écrivait : « De l’or noir sous le Golan : les géologues israéliens pensent avoir trouvé du pétrole – dans un territoire très délicat ». Les pétroliers israéliens et américains pensent avoir découvert une mine d’or dans ce site des plus inconfortables.

Et un obstacle majeur aux ambitions énergétiques de l’Occident – ​​la Syrie – vient de disparaître.

Le contrepoids stratégique et politique que constituait la Syrie depuis 1948 pour Israël a disparu. Et l’apaisement des tensions entre la sphère sunnite et l’Iran a été perturbé par l’intervention brutale des renoms de l’EI et par le revanchisme ottoman en collaboration avec Israël, via des intermédiaires américains (et britanniques). Les Turcs ne se sont jamais vraiment réconciliés avec le traité de 1923 qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, par lequel ils ont cédé ce qui est aujourd’hui le nord de la Syrie au nouvel État syrien.

En quelques jours, la Syrie a été démembrée, divisée et balkanisée. Alors pourquoi Israël et la Turquie continuent-ils à bombarder ? Les bombardements ont commencé au moment du départ de Bachar el-Assad, car la Turquie et Israël craignent que les conquérants d’aujourd’hui ne soient éphémères et ne soient bientôt eux-mêmes déplacés. Il n’est pas nécessaire de posséder une chose pour la contrôler. En tant qu’États puissants de la région, Israël et la Turquie souhaiteront exercer un contrôle non seulement sur les ressources, mais aussi sur le carrefour et le passage régional vital qu’est la Syrie.

Il est cependant inévitable que le « Grand Israël » se heurte un jour ou l’autre au revanchisme ottomaniste d’Erdogan. De même, le front saoudo-égypto-émirati n’accueillera pas favorablement la résurgence des refontes de l’EI, ni celle des Frères musulmans, inspirés par la Turquie et ottomanisés. Ces derniers représentent une menace immédiate pour la Jordanie, désormais limitrophe de la nouvelle entité révolutionnaire.

Ces inquiétudes pourraient pousser ces États du Golfe à se rapprocher de l’Iran. Le Qatar, fournisseur d’armes et de financements au cartel HTS, pourrait à nouveau être ostracisé par les autres dirigeants du Golfe.

La nouvelle carte géopolitique pose de nombreuses questions directes sur l’Iran, la Russie, la Chine et les BRICS. La Russie a joué un rôle complexe au Moyen-Orient : d’un côté, elle mène une guerre défensive contre les puissances de l’OTAN et gère ses intérêts énergétiques clés ; de l’autre, elle tente de modérer les opérations de la Résistance contre Israël afin d’empêcher que ses relations avec les États-Unis ne se détériorent complètement. Moscou espère – sans grande conviction – qu’un dialogue avec le nouveau président américain pourrait émerger, à un moment ou à un autre.

Moscou en conclura probablement que les accords de cessez-le-feu tels que l’accord d’Astana sur le confinement des djihadistes dans les frontières de la zone autonome d’Idlib en Syrie ne valent pas le papier sur lequel ils ont été rédigés. La Turquie, garante d’Astana, a poignardé Moscou dans le dos. Il est probable que cela rendra les dirigeants russes plus intransigeants à l’égard de l’Ukraine et de toute discussion occidentale sur un cessez-le-feu.

Le guide suprême iranien a déclaré le 11 décembre : « Il ne fait aucun doute que ce qui s’est passé en Syrie a été planifié dans les salles de commandement des États-Unis et d’Israël. Nous en avons la preuve. L’un des pays voisins de la Syrie a également joué un rôle, mais les principaux planificateurs sont les États-Unis et le régime sioniste ». Dans ce contexte, l’ayatollah Khamenei a mis un terme aux spéculations sur un éventuel affaiblissement de la volonté de résistance.

La victoire par procuration de la Turquie en Syrie pourrait néanmoins se révéler pyrrhique. Le ministre des Affaires étrangères d’Erdogan, Hakan Fidan, a menti à la Russie, aux États du Golfe et à l’Iran sur la nature de ce qui se tramait en Syrie. Mais le bazar est désormais aux mains d’Erdogan. Ceux qu’il a trahis devront à un moment ou à un autre se venger.

L’Iran va vraisemblablement revenir à sa position antérieure, qui consiste à rassembler les différents éléments de la résistance régionale pour combattre la réincarnation d’Al-Qaïda. Il ne tournera pas le dos à la Chine, ni au projet BRICS. L’Irak – rappelant les atrocités commises par l’EI lors de sa guerre civile – se joindra à l’Iran, tout comme le Yémen. L’Iran sera conscient que les éléments restants de l’ancienne armée syrienne pourraient bien, à un moment donné, entrer dans la lutte contre le cartel HTS. Maher Al-Assad a emmené toute sa division blindée avec lui en exil en Irak la nuit du départ de Bachar Al-Assad.

La Chine ne sera pas ravie des événements en Syrie. Les Ouïghours ont joué un rôle important dans le soulèvement syrien (on estime qu’il y avait 30 000 Ouïghours à Idlib, formés par la Turquie (qui considère les Ouïghours comme la composante originelle de la nation turque). La Chine aussi verra probablement le renversement de la Syrie comme une mise en évidence des menaces occidentales qui pèsent sur ses propres lignes de sécurité énergétique qui passent par l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Irak).

Enfin, les intérêts occidentaux se disputent depuis des siècles les ressources du Moyen-Orient – ​​et c’est précisément ce qui se cache derrière la guerre d’aujourd’hui.

Est-il ou n’est-il pas favorable à la guerre ? C’est ce que les gens demandent à propos de Trump, puisqu’il a déjà indiqué que la domination énergétique serait une stratégie clé de son administration.

Les pays occidentaux sont lourdement endettés, leur marge de manœuvre budgétaire se réduit rapidement et les détenteurs d’obligations commencent à se mutiner. On assiste à une course pour trouver de nouvelles garanties pour les monnaies fiduciaires. C’était autrefois l’or ; depuis les années 1970, c’est le pétrole, mais le pétrodollar a vacillé. Les Anglo-Américains aimeraient bien récupérer le pétrole iranien – comme ils l’ont fait jusqu’aux années 1970 – pour le garantir et construire un nouveau système monétaire lié à la valeur réelle inhérente aux matières premières.

Mais Trump affirme vouloir « mettre fin aux guerres » et non les déclencher. Le remaniement de la carte géopolitique rend-il plus ou moins probable une entente mondiale entre l’Est et l’Ouest ?

Malgré tous les débats autour d’éventuels « accords » de Trump avec l’Iran et la Russie, il est probablement trop tôt pour dire s’ils se concrétiseront – ou pourront se concrétiser.

Apparemment, Trump doit d’abord conclure un « accord » intérieur avant de savoir s’il dispose des moyens nécessaires pour conclure des accords de politique étrangère.

Il semble que les structures dirigeantes (notamment l’élément « Never-Trump » au Sénat) accorderont à Trump une latitude considérable sur les nominations clés des départements et agences nationaux qui gèrent les affaires politiques et économiques américaines (ce qui est la principale préoccupation de Trump) – et permettront également une certaine discrétion sur, disons, les départements de « guerre » qui ont ciblé Trump au cours des dernières années, comme le FBI et le ministère de la Justice.

Le prétendu « accord » semble être que ses nominations devront encore être confirmées par le Sénat et devront globalement être « en phase » avec la politique étrangère inter-agences (notamment sur Israël).

Les hauts dignitaires de l’Inter-Agency auraient cependant insisté sur leur droit de veto sur les nominations touchant aux structures les plus profondes de la politique étrangère. Et c’est là que réside le nœud du problème.

Les Israéliens célèbrent généralement leurs « victoires ». Cette euphorie aura-t-elle un écho auprès des élites du monde des affaires américain ? Le Hezbollah est contenu, la Syrie est démilitarisée et l’Iran n’est pas à la frontière d’Israël. La menace qui pèse aujourd’hui sur Israël est d’un ordre qualitatif inférieur. Cela suffit-il en soi à apaiser les tensions ou à faire émerger des accords plus larges ? Beaucoup dépendra de la situation politique de Netanyahou. Si le Premier ministre sort relativement indemne de son procès pénal, devra-t-il prendre le grand « pari » d’une action militaire contre l’Iran, alors que la carte géopolitique s’est soudainement transformée ?

 

lundi 9 décembre 2024

¿SIRIA AL FILO DEL TRUEQUE?: LAS CLAVES DE UN POSIBLE INTERCAMBIO GEOPOLÍTICO ENTRE ESTADOS UNIDOS Y RUSIA

 FUENTE: https://canarias-semanal.org/art/34761/siria-al-filo-del-trueque-las-claves-posibles-de-un-intercambio-geopolitico-entre-estados-unidos-y-rusia

"El país árabe queda en una situación crítica y podría acabar convertido en un Estado fallido como Libia"

La repentina y sorprendente caída del gobierno de Bashar al-Assad en Siria ha dejado a analistas, observadores y medios alternativos intentando descifrar un posible reajuste en el tablero geopolítico. Mientras la nueva administración de Estados Unidos, liderada por Donald Trump, se apresta para asumir el mando, surgen indicios de que el destino sirio podría estar siendo utilizado como una pieza de negociación con la Federación Rusa. ¿Se trata de un “toma y daca” en el que Washington cedería en Ucrania a cambio de una retirada táctica rusa en Oriente Medio?

Por CRISTÓBAL GARCÍA VERA PARA CANARIAS SEMANAL.ORG.-

       La situación en Siria, con la repentina caída del Gobierno de Bashar al-Assad, ha provocado un escenario de incertidumbres, con movimientos y respuestas desconcertantes y difíciles de interpretar.

      Mientras la información oficial brilla por su ausencia, el terreno se encuentra plagado de conjeturas y especulaciones. Estos indicios sugieren una posible reconfiguración de las esferas de influencia en Oriente Medio, potencialmente ligada al relevo presidencial en Estados Unidos y a las posiciones estratégicas que mantiene la Federación Rusa en otros escenarios, particularmente en Ucrania.

      Una hipótesis que gana terreno y que, no obstante, debe manejarse con absoluta prudencia, apunta a un posibleintercambio” entre  estas  dos grandes  potencias capitalistas. Bajo esta lógica, Washington podría estar dispuesto a tolerar algunas de las realidades impuestas por Moscú en el conflicto ucraniano, a cambio de que Rusia modere su proyección militar o retroceda parcialmente en Siria. Esto implicaría una suerte de trueque geopolítico, en el que Oriente Medio y Europa del Este se convertirían en tableros conectados, intercambiando concesiones tácticas y reconocimiento mutuo de esferas de influencia.

     Es importante subrayar que hasta el momento no existen pruebas concluyentes ni declaraciones oficiales que puedan respaldar esta hipótesis. La situación exige cautela y una lectura crítica, ya que el hermetismo informativo obliga a trabajar con conjeturas no confirmadas. Sin embargo, la sola posibilidad de que la situación siria esté siendo utilizada como moneda de cambio en negociaciones más amplias refuerza la necesidad de entender el papel de las potencias capitalistas y sus maniobras estratégicas en el actual orden mundial.

 

    "La historia nos enseña que una vez que un Estado se rige por las reglas del capital, la expansión, la búsqueda de áreas de influencia y la defensa de intereses empresariales internos se convierten en la norma"

 

 LA HIPÓTESIS DEL "INTERCAMBIO GEOPOLÍTICO"
 

    A pesar de que las fuentes primarias permanecen difusas, algunas páginas especializadas en análisis político internacional, - por ejemplo, los digitales alternativos de noticias y blogs de seguimiento diario a la situación siria y ucraniana, así como foros de discusión entre analistas independientes-, han comenzado a sugerir la existencia de un posible “intercambio” entre las potencias implicadas.

   Según comentan, y siempre con la debida prudencia, se baraja la posibilidad de que Washington esté dispuesto a “cerrar los ojos” ante determinadas realidades territoriales impuestas por Moscú en Ucrania, aceptando o al menos normalizando de facto la situación resultante tras la intervención rusa, a cambio de que Rusia ceda parte de sus intereses o al menos su proyección militar más visible en Siria.

   Estas afirmaciones, que no dejan de ser especulativas, encuentran eco en fuentes diversas. Por ejemplo, en algunos hilos de discusión del portal Moon of Alabama, crítico de la narrativa del establishment occidental,  se ha debatido —con posiciones dispares— la posibilidad de que ante la incertidumbre del relevo presidencial en Estados Unidos, Rusia también pueda mover sus piezas de un modo calculado.

   Asimismo, analistas que se expresan en medios como The Saker o SouthFront, conocidos también por brindar cobertura a conflictos bélicos desde una perspectiva no alineada con el discurso occidental mayoritario, han considerado el escenario de un toma y daca: dejar cierto margen a las aspiraciones de Trump de reacomodar la política exterior estadounidense y, a cambio, consolidar determinadas ventajas logradas en Europa del Este.

  Cuentas de Twitter (X) como ECSSaharaui parecían apuntar en la misma dirección, con comentarios como: "Tras 13 años de resistencia al imperialismo, Siria ha sido traicionada y vendida al enemigo sionista, ha caído en manos del yihadismo financiado por EE.UU., Reino Unido, Europa, Turquía, "Israel", Qatar y Arabia Saudí, entre otros”.

  En ColonelCassad, un blog ruso de análisis militar, se han mostrado recientemente mapas y comentarios que, sin afirmar nada de manera directa, insinúan también un reordenamiento táctico en el terreno sirio. Aunque no constituyan pruebas definitivas, estos indicios y testimonios contribuyen a dar cierta plausibilidad a las hipótesis planteadas.

[Img #81630]

 Fotografía difundida como, supuestamente, la primera instantánea de al-Assad y su esposa tras su llegada a Moscú, donde se le ha concedido asilo a él y a su familia. Fuente: colonelcassad.livejournal.com

  La rendición sin apenas resistencia del Ejército sirio y el Gobierno de al-Assad (*), así como las declaraciones conformistas de la cancillería rusa, instando "a todas las partes  a pactar", justo después de la toma de poder por parte de los grupos yihadistas, parecen apuntar, igualmente, a un posible acuerdo, del que podría formar parte el propio exilio de al-Ásad y su familia en Moscú, mientras el país árabe queda en una situación crítica que podría desembocar en un Estado fallido como Libia.  

 "Sería una imperdonable imprudencia olvidar que Vladimir Putin,  formó parte del engranaje que presenció y facilitó el tránsito del socialismo hacia  el actual capitalismo oligárquico"

 

 EL FACTOR TEMPORAL Y EL NUEVO GOBIERNO EN WASHINGTON


     En este escenario, se debe prestar especial atención al factor temporal: la asunción de una nueva administración en Washington puede servir de catalizador para replantear alianzas, presiones y repartos informales de “zonas de interés”. Dentro de las hipótesis en circulación, la idea del “trueque” geopolítico colocaría a Siria como una suerte de moneda de cambio en una transacción de gran calado.

     Según esta versión, una vez que Trump se haga con las riendas del poder podría  conceder algo en el tablero ucraniano —acaso una aceptación tácita del nuevo status quo— a cambio de reducir la participación rusa en Oriente Medio, en particular en Siria, donde Moscú mantiene una presencia militar significativa.

   Esta situación, de consolidarse, permitiría a la nueva administración norteamericana canalizar su agenda externa hacia otros objetivos, tal vez más vinculados a las disputas comerciales con China o a las tensiones con Irán. Por su parte, el Kremlin podría salir “ganando” en el frente ucraniano —un escenario estratégico fundamental para sus intereses inmediatos— sacrificando posiciones más lejanas o costosas en términos logísticos y políticos. 

 LECTURAS POSIBLES DE LA MANIOBRA


    Una maniobra de este tipo podría tener varias lecturas: una, que podríamos denominar diplomática, buscaría aliviar la presión sobre el Gobierno ruso en relación con su apoyo al Gobierno sirio, reduciendo la necesidad de  Rusia de mantener una presencia activa y costosa en esta zona para centrarse en la consolidación de sus logros en Ucrania.

  Otra, más cruda, pondría de manifiesto cómo las grandes potencias hacen y deshacen alianzas olvidando las retóricas humanitarias cuando resulta más conveniente y colocando a poblaciones enteras en la posición de simples fichas intercambiables. En este escenario, las aspiraciones democráticas o las luchas internas por la soberanía en Siria quedarían subordinadas a un acuerdo entre fuerzas foráneas cuyo objetivo crucial es el de salvaguardar zonas de influencia e intereses corporativos.

[Img #81629]

Abu Mohamed al Jolani, líder yihadista y ex militante de la organización terrorista Al Qaeda que se perfila como el nuevo “hombre fuerte” en Siria y que Occidente ya ha blanqueado, presentándolo como “pragmático” y “moderado”

 

 RUSIA: DE LA URSS A LA OLIGARQUÍA CAPITALISTA


   El decisivo papel desestabilizador de los Estados Unidos, Israel y sus aliados regionales y europeos en esta confrontación es de sobras conocido. Menos claridad suele existir, sin embargo, a la hora de categorizar el rol que desempeña la Federación Rusa. Aunque una parte significativa de la opinión pública internacional le atribuye un papel de contrapeso frente al poder estadounidense, y la propia hostilidad de Washington ha empujado a Moscú a este enfrentamiento, es necesario recordar que estamos ante una potencia que —desde el fin de la Unión Soviética— opera abiertamente bajo lógicas capitalistas.

    Lejos del modelo social y económico que proclamaba la propiedad común de los medios de producción, la Rusia actual es gobernada por una élite oligárquica que se enriqueció tras el derrumbe de la URSS. Esta élite se consolidó al apropiarse de la propiedad colectiva que correspondía al pueblo soviético, mediante procesos de privatización brutales, desiguales y amañados.

   Sería una imperdonable imprudencia olvidar que Vladimir Putin, el actual presidente ruso, antes de convertirse en figura central en la proyección internacional de su país, formó parte del engranaje que presenció y facilitó el desmantelamiento de la URSS y el tránsito hacia  el actual capitalismo oligárquico y que posteriormente llegó a expresar al presidente Bill Clinton su deseo de que Rusia se incorporase a la OTAN justo después de que la coalición bélica occidental hubiera perpetrado la destrucción de Yugoslavia.

    Esta breve mención resulta fundamental a la hora de enmarcar las verdaderas motivaciones de estos actores políticos. Tal y como reconoció abiertamente el ideólogo del imperialismo estadounidense Zbigniew Brzezinski, en su obra El gran tablero mundial, el control de un país como Siria, situado en un punto geopolítico de conexión entre Asia, Europa y África, tenía como uno de sus objetivos estratégicos debilitar a Rusia e Irán, razón por la cual el país árabe pudo beneficiarse de una ayuda de Moscú que años antes nadie prestó a Libia para evitar que fuera destruida por la OTAN, y sus aliados yihadistas, y conducida a su dramática situación actual. Esta es, obviamente, una realidad geoestratégica que cualquier país o gobierno amenazado debe tratar de capitalizar en su favor.  Sin embargo,  es absurdo esperar de una potencia como Rusia, cuyo gobierno representa los intereses de la nueva burguesía rusa,  un rol “liberador” en el sentido transformador que muchos, desde posiciones ideológicas supuestamente radicales, desean ver en la actuación de Moscú. No es lógico esperar de Moscu el mismo  tipo de solidaridad internacionalista, sin contrapartidas, que en su día pudo ofrecer un país como Cuba a los pueblos de Asia, África y América Latina que luchaban contra la opresión y la explotación colonial.

  EL GRAVE ERROR DE IDEALIZAR A RUSIA


     A este respecto, conviene señalar que algunas corrientes políticas que se autodefinen de izquierdas, antiimperialistas e incluso "revolucionarias",  han depositado una confianza excesiva en la capacidad de Rusia para actuar como baluarte frente a la hegemonía occidental.

    Aunque esta visión se puede llegar  a comprender por  la necesidad de buscar un contrapeso geopolítico a las potencias imperialistas tradicionales, idealizar el papel de la Federación Rusa constituye un grave error de análisis. Como los hechos se han encargado de demostrar históricamente, no existe una potencia capitalista que no atienda, ante todo, a sus propios intereses materiales.

    La posibilidad de que Moscú ceda posiciones en Siria a cambio de consolidar sus adquisiciones en Ucrania, entregando al pueblo sirio a un gobierno de integristas islámicos, debería servir como seria llamada de atención: toda confianza excesiva en una oligarquía capitalista que antaño se benefició del desmantelamiento de un sistema igualitario constituye, en el mejor de los casos, una ingenuidad que más tarde o más temprano se acaba pagando.

 REACCIONES DESDE POSTURAS ANTICAPITALISTAS
 

    No es extraño, pues, que algunos comentarios en la red, provenientes de foros de discusión con simpatizantes del anticapitalismo, muestren desconcierto ante lo que está ocurriendo.

     Algunos participantes en espacios virtuales de debate (por ejemplo, en ciertos canales de Telegram especializados en análisis internacional desde posturas autodenominadas “progresistas” o en páginas de Facebook cuyos editores se definen como herederos de tradiciones combativas) han expresado perplejidad y preocupación.

    Estos comentaristas manifiestan que, de confirmarse la hipótesis del intercambio geoestratégico, quedarían en entredicho las ilusiones depositadas en el papel que supuestamente Rusia podría haber jugado a favor de proyectos soberanos en el Medio Oriente.

   Estos testimonios, aunque dispersos y no centralizados, muestran un sentir creciente: el de quienes se ven obligados a reconsiderar un análisis demasiado simplista de las dinámicas internacionales, recordando que el capitalismo, en cualquiera de sus variantes nacionales, no actúa por razones altruistas ni defiende intereses populares a no ser que ello coincida con su conveniencia.

 EL VALOR DE UN ANÁLISIS DESMITIFICADOR


       En este sentido, el caso sirio recuerda el valor de analizar las dinámicas globales sin caer en visiones románticas de la política internacional. La implicación rusa en Siria respondió en gran medida a la búsqueda de asegurar su presencia en el Mediterráneo Oriental, a través de instalaciones militares estratégicas, así como a la necesidad de proyectar su poder más allá de sus fronteras inmediatas y de evitar la toma de posiciones en la región de un nuevo régimen que respondiera a los interes de Estados Unidos e Israel.

    Asimismo, su presencia apuntaló al Gobierno sirio, enemistado con las fuerzas opositoras respaldadas por otros actores internacionales, incluidos aquellos apoyados, directa o indirectamente, por potencias occidentales o regionales.

  Sin embargo, si las circunstancias exigen un replanteo y es posible obtener un “premio mayor” en otro tablero —como el ucraniano—, no debería sorprender que Rusia opte por recalibrar sus prioridades, aun a costa de dejar atrás su retórica previa, pretendidamente "antiimperialista".

 UN “TIRÓN DE OREJAS” A QUIENES CONFÍAN INGENUAMENTE


     En este punto es donde cobra relevancia un necesario “tirón de orejas” a quienes, considerándose herederos de corrientes emancipatorias radicales, han visto en esta potencia una esperanza liberadora, sucumbiendo a la tentación de sustituir el clásico -pero plenamente vigente- análisis marxista de clase por las consideraciones meramente geopolíticas actualmente en boga. 

   La historia nos enseña que una vez que un Estado se rige por las reglas del capital, la expansión, la búsqueda de áreas de influencia y la defensa de intereses empresariales internos se convierten en la norma. Pretender que un régimen así actúe en función de los intereses populares de otro país sin una ganancia tangible es una ilusión peligrosíma.

     Esto no significa, ni por asomo, alinearse con las interesadas tesis occidentales que retratan a Rusia como el origen de todos los males, sino comprender que su política exterior - como la de las propias potencias occidentales con EE.UU. a la cabeza - responde también a la lógica del beneficio, la acumulación y el control geopolítico, y no a la búsqueda de la liberación de ningún pueblo ajeno.

 UNA LECCIÓN PARA QUIENES BUSCAN LA EMANCIPACIÓN DE LOS PUEBLOS


     Aunque resulte incómodo es necesario destacar este punto ante quienes se reclaman defensores de proyectos emancipadores. La historia no se escribe con sueños ni con consignas, sino con relaciones materiales y correlaciones de fuerza. Un Estado capitalista, por muy adverso que resulte al poder hegemónico occidental, no deja de moverse por esta lógica del beneficio y la consolidación de su élite interna.

     Esa pulsión no depende de la maldad o la bondad  de los personajes que rigen los destinos de un país, sino que la genera la propia dinámica del sistema económico que lo rige. Las poblaciones que han padecido las consecuencias de las intervenciones militares, en Siria, en Ucrania o en tantos otros rincones del mundo, requieren análisis serios y no idealizaciones infundadas.

    De momento, solo queda reiterar la cautela: nos encontramos en este momento concreto ante hipótesis y conjeturas. No hay certezas absolutas, pero sí indicios, testimonios y análisis que apuntan hacia la posibilidad de un acuerdo tácito entre las nuevas autoridades norteamericanas y el Kremlin.   

    Es hora ya, en cualquier caso, de abandonar las ingenuidades y de comprender que mientras no existan  fuerzas políticas realmente comprometidas con la emancipación de los pueblos éstos seguirán siendo meros peones, siempre sacrificables, en el juego del ajedrez geopolítico de las potencias capitalistas,

Nota:

(*) Obviamente, la propia rendición de Al-Assad y su ejército sin presentar ningún tipo de batalla ante este último ataque de las fuerzas yihadistas, tras más de una década de guerra, también deben ser objeto de un análisis global que tenga en cuenta, en su interrelación, tanto los factores internos como los relacionados con los actores externos involucrados en  el conflicto.