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mardi 13 mai 2025

Industria de guerra y socialismo

Si la industria dependiese de intereses privados, si no fuese socializada, hubiese sido imposible realizar lo que consiguieron los soviéticos durante su Gran Guerra patriótica: desplazar toda la industria a cientos de kilómetros de los invasores.

 

Solo unos días después del comienzo de la invasión nazi, en la URSS se desarrolló un procedimiento para la evacuación de empresas industriales y sus trabajadores. 



No se podían dejar instalaciones industriales en el territorio ocupado, no se podía permitir que el enemigo utilizara las capacidades de producción existentes.

De las zonas bajo amenaza de ocupación se retiraron principalmente herramientas y maquinaria, metales no ferrosos, combustibles y lubricantes y otros equipos industriales. La tarea no era sólo evacuar el equipo, sino también colocarlo en un nuevo lugar lo más rápidamente posible y comenzar a producir las armas, municiones y dispositivos que el país necesitaba tan desesperadamente.

Las empresas fueron transportadas desde Ucrania, Bielorrusia, Moscú y Leningrado a los Urales, Siberia y Asia Central a una base industrial ya existente, que tuvo que ser ampliada apresuradamente, y algunas empresas evacuadas comenzaron a trabajar en una nueva ubicación, en el pleno sentido de la palabra, al aire libre.

En total, durante un año (de 1941 a 1942), 2743 empresas de la URSS, incluidas 1523 grandes, fueron transportadas desde las regiones occidental y meridional del país hacia el este. Al principio, tanto las empresas como las personas se vieron obligadas a existir en condiciones inadecuadas para la vida: las fábricas a menudo se erigían al aire libre y la gente solía instalarse en refugios improvisados o incluso dormir junto a sus máquinas. Todos estos esfuerzos se convirtieron en una contribución integral para lograr la Victoria común.


dimanche 20 avril 2025

Révélations Blast/WikiLeaks: Quand les éléphants du PS rampaient à l’ambassade américaine

 TRADITION SÉCULAIRE: SOCIAL-TRAÎTRE UN JOUR, SOCIAL-TRAÎTRE TOUJOURS

 
 

Mon dernier article repose sur des documents rendus publics par WikiLeaks il y a quinze ans. « J’en avais repéré certains à l’époque, pris des notes, mais je n’avais finalement rien publié. Le voici donc avec un léger retard ».

Par Laurent Dauré, 19 avril 2025

François Hollande, Ségolène Royal, Lionel Jospin, Pierre Moscovici, Hubert Védrine… Les « éléphants » du Parti socialiste faisaient régulièrement de discrètes visites à l’ambassade des États-Unis à Paris lorsque George W. Bush occupait la Maison Blanche. Ils tentaient de séduire Washington en édulcorant leur opposition à la guerre en Irak. Les télégrammes diplomatiques révélés par WikiLeaks en 2010, que nous avons explorés, montrent un pathétique défilé de courtisans s’efforçant d’inciter l’Oncle Sam à favoriser leurs ambitions et l’accession au pouvoir de leur camp. Escamotées par les médias français – et en premier lieu Le Monde, pourtant partenaire de WikiLeaks à l’époque –, ces informations mettent en lumière la soumission dont est capable la « gauche » vis-à-vis de Washington, alors occupé à ravager l’Irak et l’Afghanistan.

Certains documents révélés par WikiLeaks n’ont toujours pas été exploités quinze ans après leur publication. C’est notamment le cas pour le dossier appelé « Cablegate », un lot de plus de 250 000 télégrammes confidentiels issus du réseau diplomatique états-unien portant presque tous sur la période 2003-2010. Obtenue grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, ancienne analyste du renseignement militaire de l’armée US, cette manne d’une valeur informative exceptionnelle a été confiée prioritairement à de grands journaux internationaux partenaires de l’organisation fondée par Julian Assange : The New York TimesThe GuardianDer SpiegelEl País et Le Monde.

Le quotidien français affirme fièrement fin décembre 2010 avoir publié « plus de cent vingt articles […] après étude des 251 287 télégrammes diplomatiques américains obtenus par WikiLeaks ». Le nombre peut donner l’impression que Le Monde a traité de façon sinon exhaustive, du moins très complète, des documents qui concernent la France. Il apparaît cependant que le journal a effectué une sélection étroite, survolant ou laissant complètement de côté des informations pourtant éclairantes sur la politique hexagonale.

On constate par exemple que le Parti socialiste et ses responsables ont été particulièrement ménagés. Il est normal que Le Monde ait rendu compte en détail des éléments portant sur Nicolas Sarkozy, locataire de l’Élysée au moment des publications ; surtout qu’il y avait de la matière, entre autres sur « la fascination réciproque entre le président français et les Américains » (voir cet article). Mais le quotidien classé – de manière erronée – au centre gauche a largement occulté les documents qui mettaient en évidence le tropisme pro-américain partagé par le PS, principal parti d’opposition à l’époque.

Les documents révélés par WikiLeaks montrent en effet que les « éléphants » de la rue de Solférino étaient des habitués de l’ambassade des États-Unis à Paris et y tenaient des propos d’une extrême complaisance à l’égard de Washington, jusqu’à critiquer la position de la diplomatie française à la veille de la guerre d’agression contre l’Irak en 2003.


Courtiser l’Oncle Sam en prenant le contre-pied de Chirac et Villepin sur l’Irak


1. François Hollande

Un télégramme rapporte une rencontre qui a eu lieu le 8 juin 2006 entre, d’une part, François Hollande et Pierre Moscovici, à l’époque respectivement premier secrétaire et secrétaire national aux relations internationales du PS – et par ailleurs député européen –, et d’autre part, l’ambassadeur des États-Unis en France, Craig R. Stapleton. Nommé par le président George W. Bush, celui-ci a été en poste à Paris de 2005 à 2009. Pour la petite histoire, la femme du diplomate se trouve être une cousine de George H. W. Bush, père du maître de la Maison Blanche de l’époque et ancien président lui-même, de 1989 à 1993 (il est décédé en 2018).

Lors de ce petit-déjeuner à la résidence de l’ambassadeur, François Hollande a tenu à prendre ses distances vis-à-vis du non français à la guerre en Irak clairement exprimée par le président Jacques Chirac et son ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin. On se souvient bien sûr du discours retentissant de ce dernier devant le Conseil de sécurité des Nations unies le 24 février 2003.

Craig Stapleton précise que « Hollande a donné une version légèrement différente de l’argument que nous entendons habituellement » (de la part de ses visiteurs français faut-il comprendre). L’argument en question : « Si les Français dans leur majorité sont en désaccord avec l’intervention américaine en Irak, Chirac et Villepin n’auraient cependant pas dû affronter les États-Unis aussi ouvertement. » Des interlocuteurs français défilaient donc à l’ambassade US pour critiquer le baroud d’honneur de la diplomatie d’inspiration gaulliste…

Cherchant à faire passer le message qu’une France gouvernée par le PS ne s’opposerait jamais frontalement aux États-Unis comme l’avaient fait Chirac et Villepin sur le dossier irakien, François Hollande confie à l’ambassadeur que le président français « a commis une erreur en n’indiquant pas clairement dès le départ jusqu’où il était prêt à aller pour s’opposer aux États-Unis. Si Chirac avait communiqué plus clairement sa position sur le sujet, il n’aurait pas donné l’impression erronée que la France finirait par se rallier à la cause ».

Voilà « l’originalité » de la position du finasseur François Hollande (aujourd’hui député Nouveau Front populaire après avoir été président de la République française – si, si, vous pouvez vérifier – de 2012 à 2017). Précisons pour ceux qui y verront une circonstance aggravante que c’est bien George W. Bush qui est alors à la Maison Blanche – et non Barack Obama –, quand le premier secrétaire du PS s’efforce ainsi de gagner les bonnes grâces de l’Oncle Sam.


2. Pierre Moscovici

Sur la même ligne, Pierre Moscovici, qui n’en était pas à sa première discussion avec l’ambassadeur, « a réitéré ses appels au dialogue afin d’essayer de trouver un accord lorsque les États-Unis et la France se trouvent en désaccord, ajoutant que les différences devraient être l’exception et non la règle ». La volonté de montrer patte blanche à Washington est tellement appuyée qu’on ressent de la gêne à la lecture du télégramme.

Plus embarrassant encore, l’eurodéputé s’était entretenu quelques jours plus tôt avec la néoconservatrice forcenée Victoria Nuland, alors représentante permanente des États-Unis auprès de l’Otan. Il vaut la peine de citer un large extrait du télégramme rendant compte de cette rencontre qui a eu lieu le 29 mai 2006 à Bruxelles, siège à la fois de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord et de l’Union européenne :

« Moscovici a affirmé que la direction du PS était favorablement disposée à l’égard des États-Unis et a décrit le PS comme étant en fin de compte moins anti-américain que Chirac. Bien qu’il soit susceptible d’être plus dur sur les questions de principe, il a estimé que le PS serait plus souple dans la pratique. Il a dépeint Chirac comme un dogmatique qui s’est trop plié à l’opinion nationale [sic] et l’a accusé d’avoir activement travaillé contre les États-Unis dans la période précédant la guerre en Irak et d’avoir menacé de mettre son veto “trop tôt”, avant que l’ONU n’ait eu l’occasion d’explorer toutes les voies possibles. Bien que le PS soit également opposé à la guerre en Irak, il a soutenu que, contrairement à Chirac, il n’aurait pas non plus rompu le dialogue avec les États-Unis. Moscovici a affirmé que, historiquement, c’est lorsque la gauche était au pouvoir que les relations entre la France et les États-Unis avaient été les plus fortes, principalement parce que le PS n’adoptait pas certaines attitudes négatives à l’égard des États-Unis. Le PS, a-t-il dit, fondera ses relations avec les États-Unis sur une analyse froide plutôt que sur l’émotion, en tenant compte des valeurs fondamentales que partagent l’Europe et l’Amérique. »

Au moment où le secrétaire national aux relations internationales du PS tient ces propos, la guerre soutenue par la fauconne Victoria Nuland a déjà coûté la vie à plusieurs centaines de milliers d’Irakiens (l’armée US dévastait par ailleurs l’Afghanistan depuis 2001, une intervention qui avait évidemment le plein aval de la diplomate). Mais défions-nous de « l’émotion » et enorgueillissons-nous des « valeurs » partagées…

Pierre Moscovici est aujourd’hui premier président de la Cour des comptes, nommé par Emmanuel Macron, après avoir été ministre de l’Économie et des Finances sous la présidence de François Hollande, puis commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière au sein de la commission Juncker. Gageons qu’il a ferraillé dur avec Washington dans ces fonctions.

Le Monde a expédié en une brève de 128 mots le télégramme relatant l’entrevue avec Victoria Nuland, édulcorant au passage l’asservissement atlantiste qu’il dévoile de la part d’un haut responsable du PS.


3. Ségolène Royal

Lors d’une rencontre avec l’ambassadeur Stapleton le 8 février 2006, Ségolène Royal « s’est efforcée de faire preuve d’ouverture à l’égard des États-Unis. Faisant écho aux remarques d’autres interlocuteurs politiques, elle a dûment rappelé son opposition à l’invasion américaine de l’Irak, mais s’est longuement attardée à assurer l’ambassadeur qu’un gouvernement socialiste n’aurait “jamais mené de campagne active contre les États-Unis en Afrique”, par exemple, et aurait géré les différends d’une manière plus compréhensive et moins conflictuelle que le président Chirac et le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Villepin ».

Alors en campagne pour les primaires du PS (qu’elle remportera devant Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius) en vue de l’élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal cherchait elle aussi à se montrer amène envers les États-Unis dans l’espoir probable que ceux-ci et leurs relais d’influence ne contrarient pas ses ambitions, voire les soutiennent.

Celle qui perdra finalement au second tour face à Nicolas Sarkozy – dont il était difficile de surpasser l’atlantisme – « s’est donné beaucoup de mal pour exprimer son ouverture et son amitié à l’égard des États-Unis ». Ségolène Royal est même allée jusqu’à assurer à l’ambassadeur états-unien, « en faisant une référence à la série “Desperate Housewives”, qu’elle ne rejetait pas la culture populaire américaine »


4. Lionel Jospin

Quant à l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, censément « retiré de la vie politique » après son élimination dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2002, il a lui aussi courtisé Washington lors d’un déjeuner avec l’ambassadeur Stapleton le 2 novembre 2005 : « Jospin n’a pas ménagé ses efforts pour proclamer son admiration envers les États-Unis et sa conviction que des valeurs fondamentales communes unissent les États-Unis et la France (et l’Europe), en dépit de profondes divergences sur l’Irak et le rôle des institutions multilatérales. Jospin s’est montré sceptique quant à la possibilité de créer une autonomie gouvernementale démocratique dans une société qui n’y est pas adaptée, tout en reconnaissant que le retrait américain d’Irak ne ferait qu’engendrer le chaos [sic]. Jospin a également déploré, selon ses mots, que les États-Unis “se détournent” de leur rôle historique de soutien et de légitimation des institutions multilatérales, telles que l’ONU. Malgré ces divergences, Jospin a insisté sur le fait qu’être alliés et amis impliquait la liberté de ne pas être d’accord sur des questions importantes et de le faire savoir. S’il était d’accord avec la politique française sur l’Irak, il avait fortement désapprouvé la décision du président Chirac de brandir publiquement la menace d’un veto français. »

Manifestement, un « élément de langage » avait été élaboré au sein du PS pour amadouer Washington sans aller jusqu’à se déclarer favorable à la guerre. Or, d’une part nous savons aujourd’hui que George W. Bush avait pris la décision d’envahir l’Irak dès la mi-janvier 2003, d’autre part ses visées belliqueuses étaient publiquement affirmées dans de nombreuses prises de parole (le 7 octobre 2002, le 28 janvier 2003, le 26 février 2003, etc.), par conséquent, annoncer une intention de recourir au droit de veto le 10 mars – soit dix jours avant le déclenchement de la guerre –, comme l’a fait Jacques Chirac, n’était ni prématuré ni excessif… Il était clair avec le duo illuminé Bush-Cheney que l’on était dans une marche vers la guerre.

Les caciques du PS, feignant de l’ignorer, se rendaient les uns après les autres à l’ambassade pour dire en substance : « Si nous dirigeons la France demain et que vous voulez mener une nouvelle guerre d’agression, on objectera peut-être de façon courtoise mais on vous laissera faire. »


5. Bernard Kouchner

L’atlantisme de Bernard Kouchner est plus connu et assumé. Celui qui deviendrait bientôt ministre « d’ouverture » nommé par Nicolas Sarkozy au Quai d’Orsay rencontra l’ambassadeur Stapleton le 12 octobre 2006 pour « faire du lobbying en faveur de sa candidature au poste de directeur général de l’Organisation mondiale de la santé » (le poste était vacant suite au décès soudain en mai de Lee Jong-wook, à la tête de l’OMS depuis 2003).

Dans un court télégramme, le diplomate états-unien écrit qu’il convient de « noter que Kouchner, l’une des personnalités politiques de centre gauche [hum…] les plus populaires en France depuis longtemps, a été le seul dirigeant politique de premier plan à soutenir publiquement l’intervention états-unienne en Irak, une position qu’il a continué à défendre sur une base humanitaire. Il est généralement bien disposé à l’égard des États-Unis ».

Commentaire final de l’ambassadeur adressé à la maison-mère : « Washington est en mesure de juger les candidatures concurrentes pour ce poste-clé qui s’est retrouvé vacant de façon inattendue, mais les antécédents, l’expérience et la vision de Kouchner méritent d’être examinés sérieusement. » Le « French doctor » rejoindra bien la liste des candidats en lice pour diriger l’OMS, mais ne sera finalement pas élu.


6. Michel Rocard

Autre figure « socialiste » dont la tendresse à l’égard de Washington n’était pas dissimulée, à tel point qu’il s’évertua à transformer le PS en Parti démocrate (la fameuse « gauche américaine ») : Michel Rocard. Celui-ci évoqua également l’Irak lors d’une entrevue avec Craig Stapleton le 24 octobre 2005. Alors député européen et nourrissant toujours des ambitions présidentielles, l’ancien Premier ministre de François Mitterrand critiqua lui aussi la position française : « Rocard, qui n’a pas soutenu la guerre en Irak, a déclaré que s’il avait été président, il aurait expliqué en privé son point de vue au président Bush, mais serait ensuite resté aux côtés des États-Unis. »

Auprès de l’ambassadeur, il « a également exprimé sa “colère” à l’égard de Villepin pour le discours de 2003 devant le Conseil de sécurité des Nations unies, qui, selon lui, a été contre-productif, en particulier vis-à-vis du secrétaire d’État de l’époque, [Colin] Powell. “Nous aurions dû soutenir Powell ; au lieu de cela, Villepin l’a poussé dans ses retranchements.” Rocard a déclaré que s’il avait été le président de la France à ce moment-là, il aurait écrit une lettre de quatre ou cinq pages au président Bush dès le début, exposant ses réticences à l’égard d’une solution militaire. Cette lettre serait restée confidentielle. Une fois que les États-Unis ont décidé d’agir contre l’Irak, il aurait cependant gardé le silence et n’aurait pas pris la tête de l’opposition internationale, comme l’ont fait Chirac et Villepin ».

Michel Rocard affirmait ainsi en privé qu’il fallait « soutenir Powell » et par conséquent approuver la fable criminelle des armes de destruction massive de Saddam Hussein, une fausse information aux conséquences cataclysmiques que le secrétaire d’État US (décédé en 2021) avait assénée – en brandissant une capsule censée contenir de l’anthrax – devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 5 février 2003. Avec de pareils « opposants à la guerre en Irak » à la tête de la France, les néoconservateurs de Washington et Londres (Anthony Blair) auraient eu encore plus les coudées franches pour déclencher leur projet de dévastation. Michel Rocard a carrément « insisté sur la nécessité pour les États-Unis de maintenir le cap, avertissant que l’Irak sombrerait dans la guerre civile si les États-Unis quittaient le pays avant 2010-2012 »…

Là encore, Le Monde, grand admirateur de Michel Rocard (décédé en 2016), traite par-dessus la jambe ce télégramme : quatre petites phrases anecdotiques qui occultent totalement l’inféodation pro-américaine de l’ancien Premier ministre dans un article superficiel intitulé « Les visiteurs de l’ambassade » se délectant des « petites phrases » vachardes que les interlocuteurs français confiaient à Washington sur tel ou tel responsable politique hexagonal.


7. Hubert Védrine

Dans ses interventions médiatiques, Hubert Védrine cultive une image d’analyste équilibré et nuancé en matière de géopolitique. L’ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de cohabitation Jospin (1997-2002) voudrait apparaître au-dessus de la mêlée. Quand il déjeune le 11 mars 2005 avec l’ambassadeur Howard H. Leach, prédécesseur de Stapleton également nommé par George W. Bush, la teneur de ses propos sur la situation en Irak ne cadre pas trop avec sa parole publique : « Les élections législatives ont été un succès. Si les États-Unis parvenaient également à réconcilier les sunnites et les chiites autour d’une constitution – la question la plus importante pour l’avenir de l’Irak –, la plupart des Européens seraient prêts à reconnaître que la politique des États-Unis a toujours été la bonne en Irak. »

Hubert Védrine envisage ici qu’une guerre d’agression barbare qui a ravagé un pays puisse un jour être considérée comme légitime et opportune… La « realpolitik » dans sa version non censurée n’est pas pour toutes les oreilles.

Les élections qu’évoque le diplomate du PS ont eu lieu le 30 janvier 2005. Les premières depuis l’invasion états-unienne de 2003, elles étaient entièrement sous le contrôle des forces d’occupation. Elles furent boycottées par les principaux partis sunnites, sachant que la proportion de la population s’identifiant à cette branche de l’islam se situe autour de 35 % en Irak. Le pays connaissait une situation de violence extrême, l’agression militaire de Washington ayant ouvert un boulevard aux affrontements entre différentes factions armées (le contexte favorisant le développement d’Al-Qaïda, puis plus tard l’émergence de l’État islamique). Le jour du scrutin, plus de cent attaques ciblèrent des bureaux de vote, tuant au moins 44 personnes. Un « succès » donc, qui d’ailleurs sera confirmé par les nombreuses années de guerre et d’occupation états-unienne qui suivront.

Notons au passage qu’Hubert Védrine a confié à l’ambassadeur Leach qu’« il appréciait personnellement [Ariel] Sharon, le trouvait sincère et pensait donc que l’on pouvait travailler avec lui ». L’ancien Premier ministre israélien (2001-2006) était un grand criminel de guerre, ce qui, il est vrai, est peu original si l’on considère le personnel politique et militaire de l’État hébreu. Et puis il faut savoir séparer l’homme du boucher.

Le commentaire final de l’ambassadeur Craig Stapleton après un petit-déjeuner avec Hubert Védrine le 25 janvier 2006 est éloquent quant à l’indépendance de cette « éminence grise » : « Comparé à une grande partie de l’élite politique française, peut-être précisément parce qu’il n’occupe plus de fonction gouvernementale, il est remarquablement dépourvu de ressentiment à l’égard des États-Unis et accepte à la fois la réalité de la puissance américaine et le fait d’utiliser celle-ci pour atteindre les objectifs des États-Unis. » Quand un éloge accable…


8. Alain Richard

Moins connu aujourd’hui, Alain Richard était ministre de la Défense dans le gouvernement de cohabitation Jospin et membre des instances dirigeantes du PS pendant de nombreuses années. Il s’est lui aussi entretenu avec l’ambassadeur Stapleton. Le télégramme relatant cette rencontre qui a eu lieu le 9 mars 2016 est là encore édifiant : « Comme la quasi-totalité des personnalités politiques françaises – qui nous ont parlé en privé de ce sujet –, Richard a dénoncé “la folie” de Chirac et du ministre des Affaires étrangères de l’époque Villepin, qui se sont opposés de façon grandiloquente aux États-Unis et à l’opération Iraqi Freedom (OIF). Selon Richard, les actions de Chirac et Villepin ont peut-être offert “quelques semaines de satisfaction psychique” aux Français [sic], mais au prix d’un affaiblissement de l’influence et de la position de la France sur la scène internationale. »

Lui aussi sur la position « contre la guerre en Irak, mais passionnément pour les États-Unis », Alain Richard « a souligné son respect, voire son amour, pour les idéaux américains et a longuement décrit son admiration – et celle de ses compatriotes – pour le dynamisme de l’Amérique. Il a également fait l’éloge de l’expertise américaine, déclarant que “sur n’importe quel sujet, vous avez les meilleurs experts – y compris sur l’Irak”. Mais il s’est demandé à haute voix pourquoi les États-Unis ont “ignoré leurs experts et fait une si grosse erreur” ».

Il n’y a pas eu d’« erreur », c’est une agression militaire pure et simple, qui sera en bonne place parmi les plus grands crimes du xxie siècle. Mais quand on cherche à amadouer l’administration qui en est à l’origine, mieux vaut euphémiser. Imaginons un instant ce que penserait Jean Jaurès, fondateur du Parti socialiste, de telles compromissions avec « le plus grand pourvoyeur de violence dans le monde », comme le disait Martin Luther King à propos du gouvernement états-unien.

Dans son commentaire final sur Alain Richard, Craig Stapleton note : « Son attachement sincère aux États-Unis était évident ».

Alors sénateur, Alain Richard quittera le PS en 2017 pour rejoindre LREM et faire campagne pour Emmanuel Macron.


La duplicité du PS

Mais, au fait, quelle était la position officielle du Parti socialiste en 2003 quant à la stratégie Chirac-Villepin et au veto français ? Les diplomates états-uniens qui ont rédigé les télégrammes ont fait preuve de négligence en omettant de rappeler que Solférino soutenait le recours à celui-ci. Ainsi, voici ce que déclarait François Hollande au Parisien le 6 janvier 2003 : « Jacques Chirac a été étrangement discret sur la question irakienne lors de ses voeux du 31 décembre. Or, la France préside depuis le début de l’année le Conseil de sécurité de l’ONU. Elle doit donc tout faire pour qu’aucune initiative ne soit prise unilatéralement, c’est-à-dire hors du cadre des Nations unies. Et si le Conseil de sécurité est saisi, elle doit s’opposer à toute intervention militaire dès lors qu’aucune preuve n’est apportée par les inspecteurs sur la présence en Irak d’armements interdits. C’est-à-dire qu’elle doit user de son droit de veto pour empêcher un conflit dont le motif tient, chacun le voit, moins au terrorisme qu’au pétrole, et dont les effets dépasseront le seul territoire irakien. »

Le premier secrétaire du PS confirmera cette ligne le 26 février 2003 dans une déclaration à l’Assemblée nationale lors d’un débat sur la question irakienne : « La France doit aller, le cas échéant, jusqu’au bout : jusqu’à user de son droit de veto, pour éviter l’aventure, la fuite en avant et le déchaînement des passions et des armes. Le veto, ce n’est pas seulement une arme de dissuasion, une menace, un chantage ou une agression. C’est le fait de dire non à la guerre préventive. C’est le moyen de refuser une couverture légale à une intervention illégitime, de ne pas couvrir du drapeau des Nations unies une cause qui n’est que celle de l’administration Bush ! […] Exclure, dès à présent, a priori le veto, comme certains le font, serait affaiblir notre position dans la négociation diplomatique qui s’engage. On nous objectera que notre opposition entraînerait une rupture irréversible avec les États-Unis. Mais ce ne serait pas la première de notre histoire récente : souvenons-nous de notre départ de l’organisation militaire en 1966 ou de notre contentieux à l’époque de la guerre du Vietnam. »

Relisons maintenant ce que François Hollande dira en catimini trois ans plus tard à la résidence de l’ambassadeur états-unien autour d’un petit-déjeuner « Chirac et Villepin n’auraient […] pas dû affronter les États-Unis aussi ouvertement ». Une colonne vertébrale en caoutchouc. Celle de Lionel Jospin est également très souple. Il écrit dans une tribune publiée le 28 février 2003 : « Notre pays devrait […] faire usage de son droit de veto au Conseil de sécurité ». Or, comme on l’a vu, lors du déjeuner avec l’ambassadeur Stapleton en novembre 2005, « il avait fortement désapprouvé la décision du président Chirac de brandir publiquement la menace d’un veto français »

Le double discours de Pierre Moscovici est tout aussi renversant. Quand Libération lui demande fin février 2003 de s’expliquer sur le fait que le PS invite Chirac à recourir au veto, il répond : « La guerre en Irak n’a pas d’objet. Elle n’est ni justifiée ni justifiable. Il faut donc tout tenter pour l’éviter. […] La menace de l’usage du droit de veto s’inscrit dans cette cohérence du refus de la guerre. C’est une arme de dissuasion. » Trois années passent et lors du tête-à-tête avec Victoria Nuland, Pierre Moscovici « a dépeint Chirac comme un dogmatique qui s’est trop plié à l’opinion nationale et l’a accusé d’avoir activement travaillé contre les États-Unis dans la période précédant la guerre en Irak et d’avoir menacé de mettre son veto “trop tôt” ».

Ces revirements à 180° sont-ils sincères ou purement tactiques, afin d’obtenir pour le PS et eux-mêmes la faveur de Washington sous direction néoconservatrice ? Le degré de duplicité est tel qu’il devient impossible de savoir ce que ces grosses légumes politiciennes pensent vraiment. Peut-être les deux… en même temps, selon les circonstances et l’objectif. Quoi qu’il en soit, on perçoit parfois un certain scepticisme chez les diplomates états-uniens quant à la bonne foi de leurs interlocuteurs.


Le Monde « couvre » le PS

Le Monde a eu l’obligeance de ne pas pointer les contradictions et volte-face des éléphants, ce qui a épargné à ceux-ci des justifications acrobatiques. Plus généralement, la rédaction du « quotidien de référence » a choisi d’occulter les serments pro-américains que les dirigeants du Parti socialiste venaient glisser à l’ambassade lors de la présidence de George W. Bush. Le journal a jugé plus digestes pour ses lecteurs des articles sur « Sarkozy l’Américain » (le scoop…) ou, lorsqu’il était question du PS, sur la rivalité entre Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn.

Plus intéressé par les observations critiques, voire ironiques, des diplomates états-uniens sur les responsables français que par les propos enjôleurs que ces derniers leur tenaient, Le Monde s’est détourné d’informations pourtant d’intérêt public. En ce qui concerne le traitement du PS, on peut parler de dissimulation, tant les documents révélés par WikiLeaks sont impitoyables sur la fausseté de ses caciques et leur servilité à l’égard des États-Unis. Le journal des élites a ainsi « couvert » le parti politique qui avait sa préférence.

Par Laurent Dauré



dimanche 16 mars 2025

Des soldats israéliens admettent écraser des Palestiniens morts ou vivants avec leurs bulldozers, selon CNN

 SOURCE: https://www.les-crises.fr/des-soldats-israeliens-admettent-ecraser-des-palestiniens-morts-ou-vivants-avec-leurs-bulldozers-selon-cnn/

Le réserviste de l’armée israélienne est revenu différent, traumatisé par ce qu’il avait vu dans la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré sa famille à CNN. Six mois après avoir été envoyé au combat, il luttait contre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) une fois rentré chez lui. Avant son redéploiement, il s’est suicidé. « Il est sorti de Gaza, mais Gaza n’est pas sortie de lui. Et il en est mort, à cause du post-traumatisme », a déclaré sa mère, Jenny Mizrahi.

Source : CNN, Nadeen Ebrahim, Mike Schwartz
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Eliran Mizrahi, qui s’est suicidé en juin, photographié à Gaza. Famille d’Eliran Mizrachi

Note de la rédaction : cette histoire contient des détails sur le suicide et la violence qui pourraient déranger certains lecteurs.

Tel Aviv et Ma’ale Adumim (CNN) – Eliran Mizrahi, 40 ans et père de quatre enfants, a été déployé à Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Le réserviste de l’armée israélienne est revenu différent, traumatisé par ce qu’il avait vu dans la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré sa famille à CNN. Six mois après avoir été envoyé au combat, il luttait contre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) une fois rentré chez lui. Avant son redéploiement, il s’est suicidé. « Il est sorti de Gaza, mais Gaza n’est pas sortie de lui. Et il en est mort, à cause du post-traumatisme », a déclaré sa mère, Jenny Mizrahi.

L’armée israélienne a déclaré qu’elle fournissait des soins à des milliers de soldats souffrant de SSPT ou de maladies mentales causées par les traumatismes subis pendant la guerre. Le nombre de ceux qui se sont suicidés n’est pas clair, car les Forces de défense israéliennes (FDI) n’ont pas fourni de chiffres officiels.

La tombe d’Eliran Mizrahi est ornée de fleurs et du drapeau israélien lors de son enterrement militaire à Jérusalem le 13 juin 2024. Famille d’Eliran Mizrachi

Un an après, la guerre d’Israël à Gaza a fait plus de 42 000 morts, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, et les Nations unies signalent que la plupart des morts sont des femmes et des enfants.

La guerre, lancée après que le Hamas a tué 1 200 personnes et en a pris plus de 250 en otage, est déjà la plus longue qu’ait connue Israël depuis la création de l’État juif. Alors qu’elle s’étend désormais au Liban, certains soldats disent redouter d’être enrôlés dans un nouveau conflit.

« Beaucoup d’entre nous ont très peur d’être à nouveau enrôlés dans une guerre au Liban », a déclaré à CNN un infirmier des FDI qui a servi quatre mois à Gaza, sous le couvert de l’anonymat en raison du caractère sensible de la question. « Beaucoup d’entre nous ne font pas confiance au gouvernement en ce moment. »

À de rares exceptions près, les autorités israéliennes ont interdit l’accès à Gaza aux journalistes étrangers, à moins qu’ils ne soient escortés par les FDI. Il est donc difficile de rendre compte de l’ampleur des souffrances des Palestiniens ou de l’expérience des soldats sur place. Les soldats israéliens qui ont combattu dans l’enclave ont déclaré à CNN qu’ils ont été témoins d’horreurs que le monde extérieur ne pourra jamais vraiment comprendre. Leurs récits offrent un rare aperçu de la brutalité de ce que les critiques ont appelé la « guerre éternelle » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et du tribut intangible qu’elle prélève sur les soldats qui y participent.

Pour de nombreux soldats, la guerre à Gaza est une lutte pour la survie d’Israël et doit être gagnée par tous les moyens. Mais cette bataille a également des conséquences psychologiques qui, en raison de la stigmatisation, restent largement cachées. Des entretiens avec des soldats israéliens, un médecin et la famille de Mizrahi, le réserviste qui s’est suicidé, permettent de comprendre le fardeau psychologique que la guerre fait peser sur la société israélienne.

Le bilan en matière de santé mentale

Mizrahi a été déployé à Gaza le 8 octobre de l’année dernière et a été chargé de conduire un bulldozer D-9, un véhicule blindé de 62 tonnes qui peut résister aux balles et aux explosifs.

Il a passé la majeure partie de sa vie dans la vie civile, travaillant comme directeur dans une entreprise de construction israélienne. Après avoir été témoin des massacres commis par le Hamas, il a ressenti le besoin de se battre, a déclaré Jenny à CNN.

Le réserviste a passé 186 jours dans l’enclave jusqu’à ce qu’il soit blessé au genou et qu’il subisse des lésions auditives en février lorsqu’une grenade propulsée par une roquette (RPG) a touché son véhicule, a indiqué sa famille. Il a été retiré de Gaza pour être soigné et, en avril, on lui a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique, pour lequel il suit une thérapie hebdomadaire.

Son traitement n’a rien donné.

« Ils ne savaient pas comment les traiter (les soldats) », a déclaré Jenny, qui vit dans la colonie israélienne de Ma’ale Adumim, en Cisjordanie occupée. « Ils (les soldats) ont dit que la guerre était très différente. Ils ont vu des choses qui n’ont jamais été vues en Israël. »

Lorsque Mizrahi était en permission, il souffrait d’accès de colère, de transpiration, d’insomnie et de retrait social, a déclaré sa famille. Il disait à sa famille que seuls ceux qui étaient à Gaza avec lui pouvaient comprendre ce qu’il vivait.

« Il disait toujours que personne ne comprendrait ce que j’ai vu », a déclaré sa sœur, Shir, à CNN.

Jenny se demande si son fils a tué quelqu’un et s’il n’a pas pu le supporter.

Des Palestiniens déplacés marchent sur un chemin de terre bordé de décombres de bâtiments dans le quartier Shejaiya de la ville de Gaza, le 7 octobre 2024. Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

« Il a vu beaucoup de gens mourir. Il a peut-être même tué quelqu’un. (Mais) nous n’apprenons pas à nos enfants à faire ce genre de choses », a-t-elle déclaré. « Alors, quand il a fait ça, quelque chose comme ça, peut-être que ça a été un choc pour lui. »

Guy Zaken, l’ami de Mizrahi et copilote du bulldozer, a apporté des précisions sur leur expérience à Gaza. « Nous avons vu des choses très, très, très difficiles », a déclaré M. Zaken à CNN. « Des choses difficiles à accepter. »

L’ancien soldat a parlé publiquement des traumatismes psychologiques subis par les troupes israéliennes à Gaza. Lors d’un témoignage devant la Knesset, le parlement israélien, en juin, Zaken a déclaré qu’à de nombreuses reprises, les soldats ont dû « écraser des terroristes, morts ou vivants, par centaines. »

« Tout gicle », a-t-il ajouté.

Zaken dit qu’il ne peut plus manger de viande, car cela lui rappelle les scènes horribles dont il a été témoin depuis son bulldozer à Gaza, et qu’il a du mal à dormir la nuit, le bruit des explosions résonnant dans sa tête.

« Lorsque vous voyez beaucoup de viande à l’extérieur, et du sang… à la fois le nôtre et le leur (Hamas), cela vous affecte vraiment lorsque vous mangez », a-t-il déclaré à CNN, faisant référence aux corps comme à de la « viande. »

Il affirme que la grande majorité des personnes qu’il a rencontrées étaient des « terroristes. »

« Les civils que nous avons vus, nous les avons arrêtés et leur avons apporté de l’eau à boire, et nous les avons laissés manger de notre nourriture », a-t-il rappelé, ajoutant que même dans de telles situations, les combattants du Hamas leur tiraient dessus.

« Il n’y a donc pas de citoyens », a-t-il déclaré, faisant référence à la capacité des combattants du Hamas à se fondre dans la population civile. « C’est du terrorisme. »

Cependant, lorsque les soldats rencontrent des civils, beaucoup sont confrontés à un dilemme moral, selon l’infirmier des FDI qui a parlé à CNN sous le couvert de l’anonymat.

Les soldats israéliens avaient une « attitude collective très forte » de méfiance à l’égard des Palestiniens de Gaza, en particulier au début de la guerre, a déclaré l’infirmier.

Il y avait l’idée que les habitants de Gaza, y compris les civils, « sont mauvais, qu’ils soutiennent le Hamas, qu’ils aident le Hamas, qu’ils cachent des munitions », a déclaré l’infirmier.

Sur le terrain, cependant, certaines de ces attitudes ont changé « lorsque l’on a des civils gazaouis sous nos yeux », ont-ils déclaré.

Les FDI ont déclaré qu’elles faisaient tout leur possible pour minimiser les pertes civiles à Gaza, notamment en envoyant des messages textuels, en passant des appels téléphoniques et en larguant des tracts d’évacuation pour avertir les civils avant les attaques.

Malgré cela, les civils de Gaza ont été tués à plusieurs reprises et en grand nombre, y compris lorsqu’ils s’abritaient dans des zones que l’armée a elle-même désignées comme des « zones de sécurité. »

Le bilan en matière de santé mentale à Gaza risque d’être énorme. Les organisations humanitaires et les Nations unies ont souligné à plusieurs reprises les conséquences catastrophiques de la guerre sur la santé mentale des civils de Gaza, dont beaucoup avaient déjà été marqués par un blocus de 17 ans et plusieurs guerres avec Israël. Dans un rapport publié en août, les Nations unies ont déclaré que les expériences des habitants de Gaza défiaient « les définitions biomédicales traditionnelles des troubles de stress post-traumatique (TSPT), dans la mesure où dans le contexte de Gaza, le mot post de post-trumatique n’a pas le loisir d’exister.

Après que Mizrahi a mis fin à ses jours, des vidéos et des photos ont fait surface sur les médias sociaux montrant le réserviste en train de raser des maisons et des bâtiments à Gaza et posant devant des structures vandalisées. Certaines de ces images, qui auraient été postées sur ses comptes de médias sociaux aujourd’hui supprimés, sont visibles dans un documentaire au cours duquel il avait été interviewé sur la chaîne israélienne Channel 13.

Sa sœur, Shir, a déclaré avoir vu de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux accusant Mizrahi d’être « un meurtrier », l’injuriant et réagissant par des émojis hostiles.

« C’était difficile », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle faisait de son mieux pour l’oublier. « Je sais qu’il avait bon cœur. »

Dégager les morts des débris

Ahron Bregman, politologue au King’s College de Londres, qui a servi dans l’armée israélienne pendant six ans, notamment lors de la guerre du Liban en 1982, a déclaré que la guerre de Gaza ne ressemble à aucune autre guerre menée par Israël.

« C’est très long », a-t-il dit, et c’est une zone urbaine, ce qui signifie que les soldats se battent au milieu de nombreuses personnes, « dont la grande majorité sont des civils. »

Les conducteurs de bulldozers font partie de ceux qui sont le plus directement exposés à la brutalité de la guerre, a déclaré M. Bregman. « Ce qu’ils voient, ce sont des morts, et ils les dégagent (avec) les débris », a-t-il déclaré à CNN. « Ils passent par dessus. »

Des femmes palestiniennes pleurent un parent tué lors d’un bombardement israélien sur la bande de Gaza, dans un hôpital de Deir al-Balah, le 22 mars 2024. Abdel Kareem Hana/AP

Pour beaucoup, la transition du champ de bataille à la vie civile peut être accablante, surtout après une guerre urbaine qui a entraîné la mort de femmes et d’enfants, a déclaré Bregman.

« Comment pouvez-vous mettre vos enfants au lit alors que vous avez vu des enfants tués à Gaza ? »

Malgré le syndrome de stress post-traumatique de Mizrahi, sa famille a déclaré qu’il avait accepté de retourner à Gaza lorsqu’il a été rappelé. Deux jours avant son redéploiement, il s’est suicidé.

Dans sa maison, Jenny a consacré une pièce à la mémoire de son fils décédé, avec des photos de son enfance et de son travail dans le bâtiment. Parmi les objets que sa mère a conservés figure la casquette que portait Mizrahi lorsqu’il s’est tiré une balle dans la tête, dont les impacts sont clairement visibles.

La famille de Mizrahi a commencé à parler de sa mort après que les Forces de défense israéliennes (FDI) lui ont refusé un enterrement militaire, arguant qu’il n’avait pas été « en service de réserve actif ». Elles sont ensuite revenues sur leur décision.

Eliran Mizrahi, enfant, dans un collage de photos encadré dans la maison familiale, en Cisjordanie occupée. Famille d’Eliran Mizrachi

Le journal israélien Haaretz a rapporté que 10 soldats ont mis fin à leurs jours entre le 7 octobre et le 11 mai, selon des données militaires obtenues par le journal.

Interrogé par CNN sur le nombre de suicides au sein des FDI depuis la guerre, Uzi Bechor, psychologue et commandant de l’unité de réponse au combat des FDI, a déclaré que le corps médical n’était pas autorisé à fournir un chiffre et que l’armée considérait que le taux de suicide n’avait pratiquement pas changé.

« Le taux de suicide dans l’armée est plus ou moins stable au cours des cinq ou six dernières années », a déclaré Bechor, précisant qu’il avait en fait diminué au cours des dix dernières années.

Même si le nombre de suicides est plus élevé, a-t-il dit, le ratio jusqu’à présent « est assez semblable à celui de l’année précédente parce que nous avons plus de soldats. »

« Cela ne signifie pas qu’il y a une tendance à l’augmentation des suicides », a déclaré Bechor à CNN.

Il n’a pas communiqué à CNN le nombre de suicides ni leur taux. « Chaque cas nous brise le cœur », a-t-il déclaré.

Pourtant, plus d’un tiers des soldats éloignés du combat souffrent de problèmes de santé mentale. Dans une déclaration faite en août, la division de réhabilitation du ministère israélien de la défense a indiqué que chaque mois, plus de 1 000 nouveaux soldats blessés sont rappelés des combats pour être soignés. 35 % d’entre eux se plaignent de leur état mental, et 27 % développent « une réaction mentale ou un syndrome de stress post-traumatique. »

Elle ajoute que d’ici la fin de l’année, 14 000 combattants blessés seront probablement admis pour être soignés, et qu’environ 40 % d’entre eux devraient être confrontés à des problèmes de santé mentale.

Plus de 500 personnes meurent par suicide en Israël et plus de 6 000 autres tentent de se suicider chaque année, selon le ministère de la santé du pays, qui note que « les chiffres mentionnés sont sous-estimés d’environ 23 %. »

En 2021, le suicide a été la principale cause de décès parmi les soldats de Tsahal, a rapporté le Times of Israel, citant des données militaires qui montrent qu’au moins 11 soldats ont mis fin à leurs jours cette année-là.

Au début de l’année, le ministère de la santé a cherché à « démentir les rumeurs d’augmentation des taux de suicide depuis le 7 octobre », affirmant que les cas signalés sont des « incidents isolés dans les médias et les réseaux sociaux ». Sans fournir de chiffres, le ministère a déclaré qu’il y avait eu une « diminution du nombre de suicides en Israël entre octobre et décembre par rapport aux mêmes mois de ces dernières années. »

M. Bregman, vétéran de la guerre du Liban, a déclaré qu’il était désormais plus facile de parler du syndrome de stress post-traumatique et d’autres problèmes de santé mentale que dans les années 1970 et 1980, grâce à la diminution de la stigmatisation. Néanmoins, il a ajouté que les soldats qui sortent de Gaza « porteront (leurs expériences) pour le reste de leur vie. »

L’infirmier des FDI qui a parlé à CNN a déclaré qu’un responsable de la santé mentale était désigné pour chaque unité de l’armée pendant et après le déploiement. L’impact de la guerre persiste néanmoins, a déclaré l’infirmier, avec des soldats aussi jeunes que 18 ans souffrant de traumatismes mentaux à Gaza. Ils pleuraient souvent ou semblaient émotionnellement engourdis, a ajouté l’infirmier.

Normaliser l’anormal

Bechor, le psychologue de Tsahal, a déclaré que l’un des moyens utilisés par l’armée pour aider les troupes traumatisées à reprendre leur vie est d’essayer de « normaliser » ce qu’elles ont vécu, en partie en leur rappelant les horreurs commises le 7 octobre.

« Cette situation n’est pas normale pour les êtres humains », a déclaré Bechor, ajoutant que lorsque les soldats reviennent du champ de bataille avec des symptômes de stress post-traumatique, ils se demandent : « Comment puis-je rentrer chez moi après ce que j’ai vu ? Comment puis-je m’engager avec mes enfants après ce que j’ai vu ? »

« Nous essayons de normaliser la situation et de les aider à se souvenir de leurs valeurs et des raisons pour lesquelles ils sont allés là-bas (à Gaza) », a-t-il déclaré à CNN.

Pour les dizaines de milliers d’Israéliens qui se sont portés volontaires ou qui ont été appelés à combattre, la guerre à Gaza a été perçue non seulement comme un acte d’autodéfense, mais aussi comme une bataille existentielle. Cette notion a été vantée par les principaux dirigeants politiques et militaires israéliens, ainsi que par les alliés internationaux d’Israël.

Des soldats portent le cercueil d’un capitaine israélien tué lors de combats dans le sud de la bande de Gaza, lors de ses funérailles à Beit Jann, Israël, le 16 juin 2024. Amir Levy/Getty Images

Netanyahu a qualifié le Hamas de « nouveaux nazis » et le président américain Joe Biden a déclaré que « l’ancienne haine des Juifs » entérinée par les nazis avait été « ramenée à la vie » le 7 octobre.

Les menaces extérieures qui pèsent sur leur pays ont unifié de nombreux Israéliens, mettant en veilleuse les querelles politiques internes qui divisaient la société depuis des mois. Pendant ce temps, les souffrances des Palestiniens ont été largement absentes des écrans de télévision israéliens, dominés par les nouvelles concernant les otages de Gaza.

Après les attaques du Hamas, les sondages ont montré que la plupart des Israéliens soutenaient la guerre à Gaza et ne voulaient pas que leur gouvernement arrête les combats, même en négociant la libération des otages kidnappés. À l’occasion du premier anniversaire de l’attaque du 7 octobre, un sondage publié par l’Institut israélien de la démocratie a révélé que seuls 6 % des Israéliens pensent que la guerre à Gaza devrait être arrêtée en raison du « coût élevé en vies humaines. »

Certains soldats, cependant, ne pouvaient rationaliser les horreurs qu’ils ont vues.

À son retour de Gaza, Mizrahi disait souvent à sa famille qu’il sentait un « sang invisible » sortir de lui, a déclaré sa mère.

Shir, sa sœur, accuse la guerre d’être à l’origine de la mort de son frère. « À cause de l’armée, à cause de cette guerre, mon frère n’est pas là », a-t-elle déclaré. « Il n’est peut-être pas mort d’une balle (de combat) ou d’une grenade, mais d’une balle invisible », a-t-elle ajouté, faisant référence à ses souffrances psychologiques.

*

Qu’est-ce que le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ? Le SSPT est un trouble de la santé mentale causé par des événements très stressants, effrayants ou pénibles, selon le Service national de santé britannique. Une personne atteinte de SSPT revit souvent l’événement traumatique sous forme de cauchemars et de flashbacks, et peut éprouver des sentiments d’isolement, d’irritabilité et de culpabilité. Le SSPT peut se développer immédiatement après l’expérience d’un événement perturbant, ou se manifester des semaines, des mois, voire des années plus tard.

Source : CNN, Nadeen Ebrahim, Mike Schwartz, 21-10-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

vendredi 7 mars 2025

Con Euroejército o Euro-OTAN, Europa será la próxima Ucrania 2.0 de EEUU contra Rusia. Análisis

 

El presupuesto destinado al rearme debe servir, tanto a reponer los arsenales vaciados por la guerra de Ucrania como para pagar las deudas de la guerra a EEUU. Huelga decir que, sin industria, rearmarse y empobrecerse son sinónimos. El objetivo último: volver a transformar a Europa en un ariete contra Rusia, esta vez del tamaño de un continente. Ante la incapacidad manifiesta para tal propósito, podemos asegurar que esta maniobra es otra distracción mediática que lo único que oculta es la manipulación especulativa más grande vista desde la Pandemia de 2020 entorno a la industria militar y una nueva guerra delegada contra Rusia.



Como Euroejército, OTAN, EuroOTAN o Europa Plus, Europa seguirá siendo dependiente de EEUU y amenaza con sustituir a Ucrania en la confrontación con Rusia.

Hechos

Unamos puntos, los titulares representativos de 3 días nos bastan. Observad las secuencias, porque todo está guionizado:
Europa se vuelve a preparar para la guerra rearmándose: 

EEUU tímidamente se retira de Europa:

Resultado final: la misma guerra

Impedimentos al Ejército Europeo

Para que un Ejército Europeo fuera posible, todos los ejércitos nacionales deberían: 
-Estratégicamente - adoptar y producir un modelo de armamento uniforme; no solo estandarizado, como el sistema OTAN. 
-Logísticamente - producir armamento a escala mundial. Con líneas de suministro confiables. Lo cuál en la práctica implica recursos propios.
-Estructuralmente - resolver un gran problema: la concentración de capacidades militares. Si las tendencias civilizadoras, la robotización y producción industrial a escala planetaria, se mantuviesen, haría que, a la postre, un solo país albergarse toda la producción armamentística. Este país sería el nuevo amo.

1 Impedimento Estratégico

Un ejército Europeo no sería real si no se uniformiza. Si Europa quiere uniformidad, esta será la aportada por los equipos estadounidenses.

La función estratégica de la OTAN para EEUU es de Mando y Control sobre Europa. La OTAN impide la uniformidad, impone un estándar adaptado a las necesidades del ejército. Es decir, a las del ejército de EEUU. Como se ha visto en la guerra de Ucrania, esta estandarización es totalmente inadecuado para su uso real, la guerra colonial y el saqueo a escala mundial. Solo sirve para lo que sirve, mantener a los aliados divididos e incapaces de unirse como una sola entidad. No controlados, sino sometidos

2 Impedimento Logístico

Europa carece de recursos para abastecer a la maquinaria bélica, como se ha visto en la misma guerra. Y, si los tuviese, le saldría tan caros que la producción sería inasumible. Europa siempre fue a la zaga en la carrera, ya que la fragmentación industrial-militar impedía tanto la competencia como la cooperación real. Pero seguía en la Carrera Armamentística Mundial ocupando cuotas de mercado. Carrera que Definitivamente perdió el día 27 de febrero de 2022, día de la voladura del Nordstream2.

Hagámos números: Si Rusia produce 4 veces más armamento que el Occidente Colectivo (M. Rutte 2025), y más de la mitad del armamento era producido por EEUU, significa que la la estructura que soporte al euroejeército, se llame como se llame, debe producir al menos 8 veces más armamento, y de mejor calidad, que el actual. Simplemente imposible.

3 Impedimento Estructural

La concentración de la producción bélica ya ha producido Amos, y evitado que estos se instalasen en Europa. La producción militar mundial ya está irrevocablemente concentrada en tres países: Rusia, China y EEUU. 

En Europa occidental manda EEUU. Para seguir mandando debe evitar que ningún país Europeo logre un grado de desarrollo industrial que le permita el ascenso a la Escala mundial. Por eso EEUU ha decretado la desindustrialización, no solo de Alemania, sino de Europa. Tanto como la de Japón, y en breves Corea del Sur. Si quieren luchar las guerras estadounidenses, tendrán que hacerlo con armas estadounidenses. 

Discusión

No entendemos muy bien la lógica estadounidense de desmontar una región totalmente cooptada y entregada al imperialismo anglosajón. Tampoco el porqué se le da la libertad de organizar un ejército propio, cuando realmente no lo puede ser. Veamos:

¿Por qué EEUU podría presentar al nuevo Ejército Europeo como Independiente?

La única explicación es el no ser responsable de las consecuencias de sus actos. Y el ejemplo lo tenemos tanto en Ucrania como en Israel. 

1- Ambigüedad estratégica: Mantener una distancia entre el actor y el controlador permite a este la acción sin sufrir las consecuencias. Por ejemplo, si se le ordenase a la EuroOTAN atacar de nuevo a Rusia, EEUU no estaría en la obligación de defender ningún territorio, como si lo estaría con la OTAN. Lo mismo sucede si Israel ataca a Irán, o en caso de confrontación entre Taiwán y China.

2- Casus Belli/Black Hat contra Europa: El controlador puede dar una orden al actor mientras se opone públicamente a la misma. Si la Europa política dispusiese de ejército propio, EEUU podría oponerse a sus acciones hostiles contra Rusia, a pesar de ordenarlas. Podría generar tal casus belli que permitiese a EEUU intervenir militarmente en suelo Europeo, emulando el Día-D de 1944. Esto mismo sucede ya en Ucrania, cuando EEUU la acusa de tráfico de armas y malversación, retirando su ayuda militar; cuando realmente todo ha sido un esquema del pentágono para pertrechar a Israel y Hamás. 

¿Por qué EEUU considera a Europa un Rival, y no aliada? Ideología

Si EEUU considerase a UE como un aliado hubiese creado estructuras comunes, conjuntas. Podía haber completado la absorción de los mismos como verdaderos estados, que se hubiesen unido federalmente. Este era el deseo de algunas élites en Canadá, Reino Unido o Irlanda principalmente. Incluso podía haber utilizado a la ONU para impulsar una unión aún más amplia y sólida entorno suyo. Posibilidades había múltiples. Entonces, ¿Por qué no lo hizo? ¿Por qué prefirió la vía de la confrontación y la rivalidad? Vasallaje.

Con otra ideología, puede, pero bajo la ideología estadounidense, la alianza no es conceptualmente posible. Porque EEUU proviene de una tradición colonial y excepcionalista mesiánica de Pueblo Elegido. EEUU se creía excepcional, y desplegó una política internacional basada en las Reglas. Esta concepción jerárquica y supremacista, supone el privilegio sobre el derecho internacional y justifica que una nación subyugue a otra, esto es, total impunidad para explotarla. Por lo tanto, no aliándose evita la extensión de su propia ley a terceros países, y excluye la igualdad entre naciones y pueblos. Repele, la unión. Excepcionalismo es explotación. Europa, como tantos territorios, se mantuvo como una competidora, controlada pero independiente. Subyugada.

EEUU consideraba a Europa como un competidor, eso es claro. Un competidor al que pertrechó durante la 1º Guerra Mundial contra Rusia, quedando destruida. Proveyó el appasement alemán de los años 1920, lo cual llevaría a la 2ºGM; quedando destruida de nuevo. Volvió a reconstruirla durante el Plan Marshal conforme a 3 procesos bien conocidos: OTAN, unión neoliberal y cooptación de élites, el Occidente Político. Proyecto que comienza a desmontar en 2014 a favor del Intermare/3SI, con el fin de frenar la unión euroasiática promovida por el proyecto BRI 2013 chino. Después de la voladura del Nordstream2, Europa ha vuelto a ser destruida, ahora a cámara lenta.

En Europa, el país más beneficiado por la organización de un ejército pseudoeuropeo sería el Reino Unido. Debido a su debilidad estructural e imposibilidad material para si quiera defenderse con Rusia, ya propuso la creación de la OTAN en su momento. Apoyará cualquier proyecto que signifique vender armas, enfrentarse a Rusia, y mantenerla alejada de sus costas por medio de un conflicto que a demás la debilite.

¿Por qué permitir a Europa tener un ejército propio?

Eso no pasará. Esa ilusión forma parte de la ambigüedad estratégica estadounidense, como hemos mencionado.

Empobrecer a Europa y forzarla a comprar material bélico es parte de la misma estrategia. Es generar la posibilidad de usar a Europa de nuevo contra Rusia sin verse envuelta. Una Ucrania 2.0, donde Europa haría el papel de Ucrania. Así, las armas serían totalmente uniformes, lo que aumenta el rendimiento. Y solo americanas, lo que aseguraría su control, no serían usadas en contra de EEUU, y otorgaría a Washington todos los beneficios económicos e industriales.

Finalmente, si el impulso ruso fuera demasiado potente y arrasase Europa, encontraría una tierra descapitalizada y tercermundista, que es el estado en que se encontrará ahora Ucrania. Europa Tierra quemada. Así piensan.

Lo que más nos tiene que preocupar es si esta casta de genozidas europeos logra unificar un ejército europeo (no estandarizar). 
- El ejército dependiente de EEUU sin tropas de EEUU es la realidad de hoy día y del futuro.
- El Ejército Europeo independiente no es posible ni en corto ni medio plazo, improbable en el largo plazo.  De uno u otro modo, el Euroejército, Europa Plus o la Euro-OTAN, serán dependientes de EEUU, China o Rusia.

¿Qué probabilidades hay de que Europa como continente se enfrente a Rusia?

En igualdad de condiciones, Remotas. Dudamos de hecho el que pueda continuar con sus prácticas colonialistas.

1 El volumen requerido de armamento es totalmente insuficiente. EEUU se ajusta a una producción para el mantenimiento de stocks y fronteras, pero se aleja de la producción de armamento para conflictos de alta intensidad y extensivos. No da de si.

2 La reposición de arsenales para un proyecto de tal calado llevaría, a ritmo actual, décadas; que es el tiempo que se requeriría para ajustar la producción. Recordando que la producción europea ha sido desmantelada y fragmentada, por lo que EEUU ya no puede contar con ella.

3 La calidad del armamento es totalmente subestandar e inadecuado para las nuevas condiciones bélicas. 

4 La variedad del equipamiento europeo lo descarta para el pertrechamiento de una guerra a gran escala. Estos impedimentos multiplicarían el tiempo de desarrollo de un ejército de agresión viable.

5 El precio del armamento también es prohibitivo. El armamento es un artículo de especulación que a penas sirve como herramienta bélica real: F-35, Patriot, Himars, JDAM, Abrams, portaviones..., ya no sirven.

Por todo ello, creemos que es más probable la generación de un conflicto proxi, al estilo Ucrania, en cualquier frontera rusa, que a una escalada continental de Europa contra Rusia hasta que se subsanen estos problemas.

Conclusiones

Europa ha sido desarmada tras la guerra de Ucrania y desindustrializada tras la voladura del Norstream2, apartada de la escala productiva mundial, y por tanto de la carrera mundial por la hegemonía. Lo que oculta el aparente rearme europeo es la mayor acción especulativa desde la Pandemia.

La viabilidad de la OTAN es irrelevante en estos momentos, su inoperancia se demostró durante la guerra de Ucrania. Solo sirve para contener a Europa. La conformación de un ejército propio supondría, o bien una estructura militar sin la participación de EEUU, alternativa a la OTAN, una EuroOTAN, como apuntaba Macron con la "Europa Plus".

La independencia militar europea le permitiría combatir a Rusia sin afectar a EEUU, como ya sucedió en la 2ªGM

El escenario más posible es la intención de organizar otra guerra delegada contra Rusia. Ya no hay necesidad de destruir militarmente a Europa, porque está desmontada.

Solo un viraje radical de las dinámicas entre potencias podría generar la independencia militar de Europa. Ej. el deterioro de EEUU es evidente, y su repliegue a su Fortress America posible. En tal caso, Rusia podría impulsar el Balance Estratégico por medio de garantías de seguridad. Aun así, se encontraría con el problema estructural del nazismo y colonialismo de las élites europeas.

Para Rusia, reconstruir el Eje Moscú-Berlín es una necesidad estratégica. Eurasia es su jugada en el Gran Juego. Para ello aún debe superar otros escollo, los países del 3SI, altamente nazificados, aunque igualmente desarmados. Es ahí donde se rifa la siguiente guerra europea.

Europa será conquistada, porque está siendo vendida al mejor postor por la Europa Política, como cualquier país del tercer mundo. China ya avanza económicamente sobre el continente. Rusia avanza militarmente y promete un marco de seguridad común. EEUU promete botines de guerra y colonialismo sin fin; Irak, Libia, Siria, Palestina...

La pregunta crucial es, viendo lo que ha hecho con sus ejércitos, ¿Para qué necesita la Europa Política un Ejército? ¿Para continuar con sus ínfulas imperialistas? ¿Para arrasar con sus prácticas colonialistas como hace ahora EEUU? ¿Para continuar la matanza? ¿Para empobrecer a sus pueblos? No, para crear otra burbuja especulativa que les permita mantener el control sobre el continente.

Ni si quiera el forzar a Europa a respetar el derecho internacional pondrá fin a los desmanes del occidente colectivo. Estos solo acabarán cuando los pueblos se liberen de sus yugos y las élites corporativas pierdan todas sus posesiones.

Estamos contemplando los coletazos del viejo mundo. Manotazos de ahogado.

Ni Guerra entre Pueblos, Ni paz entre Clases!