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jeudi 20 mars 2025

Châteaux en Espagne (René Wheeler, 1955)


 

Espagnolade otanesque typique alors que les USA ont fait rentrer l'Espagne de Franco à l'ONU cette même année (1955), les bases US s'installant dans le pays depuis les accords de Madrid de 1953. Après le génocide de l'Espagne rouge, la nouvelle Espagne reconquise fut le premier laboratoire d'une Riviera sous contrôle politico-militaire yankee (prélude à la même opération, bestialement concentrée, qu'envisage Trump pour Gaza): les classes moyennes européennes allaient déferler sur la côte méditerranéenne et la paysannerie espagnole –rendue ignorante par les curés après la tuerie de masse des maîtres d'écoles–  remonter bien "résiliente" vers l'Europe industrielle.  

 Châteaux en Espagne

 

 

Lorsque la séduisante Française Geneviève Dupré (Danielle Darrieux), secrétaire d'un homme d'affaires espagnol, se rend à Madrid pour annoncer le décès de son patron au frère de celui-ci, le célèbre torero Mario Montes, (Pepín Martín Vázquez) c'est le coup de foudre. Ce mélodrame plein de lumières de trahisons et de sang, tourné en Espagne, se déroule dans le monde trouble des corridas. 

Il va y en avoir des Montes dans la décennie. La même année, la Lola Montès de Max Ophuls qui plaira tant à Guy Debord: orientalisme, femme ardente, Carmen bis...Une vision dont il ne va pas se départir, et à laquelle contribue ce genre de film. 

Le château situationniste est sous cet aspect tributaire des projections romantico-ringardes du Nord sur le Sud comme territoire de toutes les débauches: ça se termine avec des Rosbifs qui sautent des balcons de leur hôtel, à Palma ou ailleurs, et des fois la piscine n'y est pas.