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mardi 24 décembre 2024

Édition et presse. Gaza, symbole d’un tour de vis idéologique

https://orientxxi.info/magazine/edition-et-presse-gaza-symbole-d-un-tour-de-vis-ideologique,7866
 

Exclusif. Le jour de son arrivée en septembre aux éditions du Seuil, Coralie Piton, la patronne venue de McKinsey, voit d’un mauvais œil la sortie du Livre noir de Gaza, coordonné par Agnès Levallois. Et à Marianne, la directrice Natacha Polony, considérée comme critique de la guerre israélienne à Gaza, vient d’être débarquée. Signes de plus d’une menace sur les libertés éditoriales des milliardaires catholiques et réactionnaires. Et, bien entendu, pro-israéliens.

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C’est l’histoire d’une tentative d’effacement d’un livre, mais aussi le signe d’une défaite qui s’annonce si l’on n’y prend pas garde. À Paris, des manœuvres capitalistiques bouleversent l’édition et la presse depuis quelques années, qu’on pourrait résumer par « à droite toute ». Leitmotiv des patrons : que les universitaires, journalistes et éditeurs (évidemment woke) dégagent le terrain. Et arrêtent de bassiner avec la Palestine ces nouveaux amis d’Israël, au nom d’une tragique farce : la civilisation judéo-chrétienne qui se défendrait à Gaza.

Que les éditions du Seuil, place-forte littéraire de la gauche culturelle en France, soit le cadre de cet effacement en dit long sur les percées des nouveaux réacs sur le front des idées. Après avoir été la propriété de la famille Wertheimer, actionnaire de Chanel, plus encline aux garden-partys qu’aux joutes culturelles, cette maison est contrôlée depuis 2017 par la famille conservatrice franco-belge Montagne, qui possède les géants de la bande dessinée Dargaud et Dupuis, mais aussi Fleurus, l’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne et quelques petits éditeurs traditionalistes.

Mai 2024. Hugues Jallon, PDG des éditions du Seuil, est débarqué. Les Montagne lui reprochent des résultats financiers en baisse et des erreurs de management. La baisse touche tout le secteur de l’édition qui s’est mal remis de la fin de l’engouement pour les livres pendant les années covid. Jallon a des convictions de gauche, qu’il n’a jamais cachées. Cela n’avait pas empêché son embauche en 2018 par les Montagne. Cet ancien patron de La Découverte, lui-même auteur, est un professionnel respecté. Mais depuis, les temps ont changé.

Parmi les projets lancés par Hugues Jallon avant son limogeage : Le livre noir de Gaza1. Il est confié à Agnès Levallois, une spécialiste du Proche-Orient, vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo) et enseignante à Sciences Po. L’objectif de l’ouvrage est simple : traduire en français et éclairer des rapports d’ONG sur la situation à Gaza depuis un an. La préface est confiée à Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières (MSF) et spectateur à la fois avisé et engagé.

Malgré le départ d’Hugues Jallon, le processus de fabrication du livre suit son cours. La date de sortie du Livre noir est fixée au 4 octobre 2024. Début juillet, Coralie Piton est nommée à la tête des éditions du Seuil. Ancienne de la Fnac et de Canal+, elle a commencé sa carrière comme consultante chez McKinsey, le cabinet de conseil préféré des ultralibéraux. Il aida notamment Emmanuel Macron dans sa première campagne présidentielle. Il en fut dûment récompensé par des commandes de ministères macronisés après 2017, comme le révéla la presse début 2022. Plusieurs enquêtes judiciaires sont en cours à ce sujet.

Le « resserrement » du débat d’idées

Une ancienne de McKinsey à la personnalité glacée, selon le mot d’une salariée, contre un rêveur de gauche un peu bordélique, « cela ne pouvait pas s’inventer, mais, pour beaucoup, on a compris que la messe était dite », confie un salarié du Seuil. Vincent Montagne, le patron de Média Participations, qui contrôle le Seuil, est à la manœuvre. Il préside également le Syndicat national de l’édition (SNE), et « ne jure que par les résultats », dit un proche. Il complète en parlant de sa méfiance pour « les extrêmes », comprenez de gauche.

Coralie Piton arrive au Seuil début septembre. Immédiatement, au cours de différentes réunions avec les équipes, elle fait part de ses « interrogations » et de son « embarras » quant à la sortie du Livre noir de Gaza. « Beaucoup de choses me gênent personnellement », dit-elle. Il semble que la préface de Rony Brauman soit « problématique » à ses yeux. « Pourtant, il ne s’agit pas d’un brûlot militant, mais d’un livre de documentation », déplore une salariée du Seuil. Il est trop tard pour censurer, « le livre est alors déjà dans les camions de livraison », ironise un troisième salarié. Il ajoute : « cela serait abusif de parler de censure, mais il s’agit d’un sérieux warning. L’inquiétude est moins sur ce livre que pour les projets qui vont suivre ». « Il s’agit d’une bêtise plus que d’une volonté politique », tempère une autre salariée.

L’histoire n’est alors pas rendue publique. En interne, beaucoup s’inquiètent désormais de la nomination d’une femme « qui ne connaît pas notre métier et se demande s’il faut soutenir un livre publié par la maison ». « Elle a compris qu’elle devait s’écraser, car le pôle commercial défendait le Livre noir », poursuit un salarié. D’ailleurs, pour protéger un lancement qui s’annonce prometteur, Agnès Levallois n’est pas mise au courant des « inquiétudes » de Coralie Piton par ses éditeurs. Elle va défendre le livre dans de nombreux médias et rencontres. Elle est « tombée de l’armoire » quand elle a appris ce qui s’était joué début septembre. Agnès Levallois souligne le soutien constant des équipes du Seuil à un ouvrage qui s’est très bien vendu depuis deux mois, témoin de l’intérêt du public pour Gaza, a contrario de la doxa ambiante.

Mais Agnès Levallois n’est pas totalement surprise. Elle constate le « resserrement » du débat d’idées en France. Le 7 novembre, elle devait participer à une rencontre sur le Liban, organisé par la vénérable Association Neuilly Liban en compagnie de Joseph Maïla, professeur à l’ESSEC, et Karim Emile Bitar, professeur à l’École normale supérieure (ENS). Cette réunion devait être présentée par le journaliste du Monde Benjamin Barthe dans une salle municipale de la ville, après accord du maire, Jean-Christophe Fromentin. Mais, face à une campagne locale de dénigrement et de menaces menée notamment par le Crif et le rabbin, Neuilly prend peur, ce qui est amusant à écrire, et ne veut plus prêter sa salle. La veille de sa tenue, la rencontre est annulée… Quant à Benjamin Barthe, il fait l’objet de campagnes diffamatoires depuis des mois, dont la très réactionnaire Eugénie Bastié se fait le relais dans un article du Figarovox le 17 décembre.

Cela marque un climat, tout comme la tentative maladroite d’envoyer un ouvrage aux oubliettes. Depuis la rentrée de septembre, on ne compte plus les réunions interdites par les préfets — celles de Salah Hammouri, l’auteur de Prisonnier de Jérusalem (édition Libertalia, 2023), en particulier. Partout, des pressions, des menaces, de la surveillance policière. Du 13 au 16 décembre, l’association Histoires de se rencontrer au cinéma organisait au Mas d’Azil, un superbe village d’Ariège à l’esprit rebelle et culturel, une rétrospective du cinéaste Eyal Sivan en présence de la philosophe Marie-José Mondzain et de l’auteur de ces lignes. Salle et rencontres pleines, de longs échanges d’idées et de perspectives dans une ambiance chaleureuse. Alentour, des gendarmes se tenaient en faction dans leurs breaks bleus, observant sans discrétion les participantes et relevant les plaques d’immatriculation des voitures pendant les séances.

Alliance entre ultra-laïcs islamophobes et riches réactionnaires catholiques

Accompagnant ce climat étouffant, se trame une alliance naissante entre les riches catholiques réacs — les familles Bolloré, Montagne, Stérin notamment — et les soutiens financiers de courants politiques ultra-laïcs et islamophobes, Daniel Kretinsky en particulier.

Ce milliardaire tchèque s’est bâti en France, en moins de dix ans, un empire économique et médiatique d’une puissance inédite, de l’énergie à la grande distribution. Il s’est allié à Denis Olivennes, son homme dans les médias. Ce dernier, aux commandes de nombreux magazines, dirige en coulisses Libération, à qui Kretinsky va à nouveau avancer 15 millions d’euros. Mais il est aussi le patron de Franc-Tireur, l’hebdo de Caroline Fourest et Raphaël Enthoven. On retrouvera les mêmes, et bien d’autres, à « Réels Tv », le projet de télé qu’Olivennes pilote et entend consacrer à la lutte contre « la désinformation ». Ce chaud partisan d’Israël, qui a commencé sa carrière politico-médiatique au Parti socialiste, a en horreur tout ce qui ressemble à un syndicaliste ou à un militant de gauche. Cela promet…

Entre la chorale de Denis Olivennes et les chœurs de Vincent Bolloré, c’est la même gamme qui est chantée, les mêmes obsessions racistes, la même vision biaisée de la France, tandis que la gauche a perdu la voix.

C’est encore brumeux, mais suffisamment précis pour déclencher divers levers de bouclier. D’abord quand tous ces gens se sont alliés au début de l’automne pour reprendre l’École supérieure de journalisme (ESJ-Paris). Puis fin novembre, à l’intérieur du groupe Bayard. Les salariées se sont mis en grève contre l’embauche à un poste dirigeant d’Alban du Rostu, l’ancien bras droit du « jeune » (50 ans) milliardaire Pierre-Édouard Stérin.

Les salariées de Bayard ont obtenu, le 2 décembre, le renoncement à son entrée dans leur groupe marqué par le christianisme social et la culture populaire. On peut se réjouir avec l’intersyndicale de Bayard (CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT, SNJ) d’une « victoire sur toute la ligne ». Mais Alban du Rostu est jeune, désormais connu, et il se dit qu’il échange avec Jordan Bardella. Il ne devrait pas connaître un long passage par la case chômage. D’autant qu’il est soutenu par Denis Olivennes.

Olivennes (qui est aussi un ami de Vincent Montagne du Seuil) aime bien être le nouvel ami d’Alban du Rostu. Dans un tweet, il le juge « sympa, pro, pas sectaire ». Il a essayé de fourguer à Stérin l’hebdomadaire Marianne, à la ligne politique erratique. Et il vient de débarquer sa directrice, Natacha Polony, ce 19 décembre. Polony disait partout dans Paris ces dernières semaines que ses ennuis ont commencé quand elle s’est affrontée à Bernard-Henri Lévy, dit BHL, le 24 mars 2024, sur le plateau de Léa Salamé, à propos de Gaza. Caroline Fourest, l’amie de Denis Olivennes et de BHL (Paris est un village), elle aussi très pro-israélienne, menait campagne contre Polony, qui l’avait virée de Marianne. L’extrême droite « pas sectaire » n’a pas réussi à récupérer l’hebdomadaire après un niet de la rédaction. Mais Olivennes veut venger l’affront à BHL, un autre de ses amis.

Tout en annonçant une sévère cure d’austérité pour Marianne, avec réduction de la rédaction et de la pagination, il nomme à sa tête un Bolloré-boy, le vieux roublard de la télé Frédéric Taddéi, qui était ces derniers temps à Europe 1. Il a aussi collaboré à Cnews, dont il a d’ailleurs été viré. L’homme traine la sulfureuse réputation d’aimer ouvrir ses micros à des complotistes et à des antisémites, comme Dieudonné ou Marc-Édouard Nabe. Mais, ce n’est pas forcément pour déplaire aux amis réactionnaires d’Olivennes, qui montre avec ce petit coup de force que ce déontologue autoproclamé assume aussi le tordu. Avec Taddeï à Marianne, ce titre tombe dans l’escarcelle des nouveaux réacs, sans dépenser un sou. Kretinsky reste propriétaire et Olivennes patron. Pauvres confrères, qui vont connaître des heures noires.

Une guerre idéologique

Côté réac encore plus engagé que Taddeï, Alban du Rostu est une des têtes pensantes de cette extrême droite identitaire. Il a conçu pour Stérin le projet Pericles, dévoilé cet été par l’Humanité. Il suffit de décliner l’acronyme Pericles — Patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux, européens, souverainistes — pour comprendre de quoi il s’agit : mettre le pays sous cloche identitaire, « remporter des victoires idéologiques », et se débarrasser de ces Français qui osent les mariages mixtes et manifestent pour la Palestine.

Ces gens sont des tyrans en mots. Pour le moment, ils s’affairent avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Mais leur projet de purification est terrifiant, et ils le préparent en se débarrassant de ces affreux « islamo-gauchistes » qui selon eux pullulent. Hugues Jallon est le premier d’une liste, Natacha Polony est une cousine éloignée, mais elle n’a pas manqué de courage sur Gaza. Le mot purification n’est pas trop fort : des listes de noms d’avocats et de journalistes à purger circulent déjà sur des sites identitaires.

Le redressement « spirituel » de la France qu’appelle de leurs vœux les catholiques réactionnaires et leurs alliés les libéraux islamophobes est ainsi en marche. Flics partout, libertés nulle part est moins un slogan libertaire qu’un programme politique. Un de leurs objectifs communs : ne plus entendre parler de cette sale guerre livrée à Gaza. Mais aussi de ces libertés qui s’éteignent l’une après l’autre au pays des droits de l’homme.

C’est une guerre idéologique qui se livre en France. Elle ne fait que commencer sur les fronts éditoriaux. Julia Cagé, experte des médias et présidente de la Société des lecteurs du Monde, constate, non sans inquiétude que « le laissez-faire face à Bolloré, pour piétiner l’idée de liberté éditoriale, dans les médias et l’édition, a été le libérateur de tout ». Des « pro-business semblant sans idéologie » s’alignent, un par un, derrière Bolloré et Bardella. Leurs partisans s’échinent à nous faire croire que la France est livrée, avec France Inter, Le Monde, Médiapart et bien d’autres titres, à la croisade woke (et pro-palestinienne), alors qu’en réalité ils mettent la main sur d’énormes pactoles médiatiques et éditoriaux. « Stérin se cache à peine », ajoute d’ailleurs Julia Cagé. Olivennes non plus. Inutile de continuer à s’aveugler : les nouveaux réacs sont en train de marquer de nombreux points.

El Pentágono y sus 2 Estrategias Globales Clave: "Guerra Delegada" y "Contrainsugencia y Guerra no Convencional". Análisis

 https://tarcoteca.blogspot.com/2024/10/pentagono-la-creacion-del-enemigo-y-el.html?m=1

Estado Unidos emplea 2 estrategias Básicas de dominio global: Las "Guerras proxy" o Delegadas y  "Contrainsurgencia y Guerra no Convencional".


Lejos de ser contrapuestas, son complementarias: la primera se ejerce contra países no controlado por medio de países bajo control, la segunda se aplica en los propios países controlados. 
 

Estrategia 1: Guerras Proxy, Estrategas que enfrentan Generales


Los maestros de la guerra no son los Generales que enfrentan los ejércitos, son los Estrategas que enfrentan generales

EEUU no lucha directamente, lo hace armando a estados interpuestos. 

Hagamos una breve comparación. AQUI una lista de Conflictos Armados en los que ha intervenido EEUU. No exhaustiva, por supuesto, pero si indicativa. Tomemos como referencia el punto en que EEUU pasó a ser potencia mundial, el fin de la 1GM, y los conflictos Mayores, entre naciones, en los que ha intervenido.

-Ejércitos y naciones armados por EEUU: en la 2GM armó a Inglaterra contra Alemania, a Alemania contra la URSS, a la URSS contra Alemania, a China contra Japón. Posteriormente, en 1948 al Taiwan de Chan Kaichek contra la China de Mao. En 1950 a Corea del Sur contra Corea del Norte. En 1979 a los Talibanes de Afganistán contra el gobierno de Afganistán, después a los Talibanes en el poder contra la URSS. En 1980 Irak contra Irán, a Irán contra Irak. En 2011 en la Guerra de Libia logró derrocar al gobierno y repartir el territorio entre 3 áreas dominadas por distintos generales. En cuanto a promoción de Guerras civiles son tan numerosas que perdemos la cuenta.

-Participaciones directas de EEUU: al final de la 2GM contra Japón y Alemania. En Vietnam en 1964. En la Guerra de Irak de 1991 y 2003. En la Guerra de los Balcanes de 1991.

La conclusión es que EEUU enfrenta generales, no soldados, porque sus tropas no intervienen directamente. Suministran/invierten en armas, capacitación e inteligencia. Extraen dinero: deudas, préstamos, concesiones y recursos. Y sobre todo obtienen control de un territorio para poder explotarlo.

La maniobra es clara como el agua, como se vio con el escándalo Irán-Contra en la guerra de Iran-Irak 1980. EEUU suministraba oficialmente armas a Irak, mientras que la URSS apoyaba tácitamente Irán. El escándalo saltó cuando se supo que EEUU empleaba a la contra Nicaragüense, paramilitares formados en la Escuela de las Américas, para enviar armas a Irán a cambio de drogas... que serían vendidas en Estados Unidos. Ambos "generales", Sadam Hussein y el Ayatola Jomeini se enfrentaron mientras engrosaban las cuentas del Complejo Militar Industrial estadounidense. El trato era fácil, Armas por Petróleo. Dos marionetas entronizadas como reyes. Estados Unidos se sirvió del oportunismo del momento de ambos gobiernos. Hoy día Irak sufre la ocupación militar estadounidense e Irán está en el punto de mira como objetivo de una guerra regional en el sudoeste asiático.

Estrategia 2: "Contrainsurgencia y Guerra no Convencional", Guerra de Bandas


¿A nadie le resulta extraño que se diga que Estados unidos pierde todas las guerras siendo la primera potencia mundial hasta el momento y gastando más en armamento que el resto del planeta junto?
¿A nadie le resulta extraño la coincidencia entre tácticas yihadistas y los narcos mexicanos? Cabezas cortadas, cuerpos desmembrados, amenazas a cámara, exhibición de armamento militar y medios. ¿Nadie se pregunta por qué se parecen tanto la puesta en escena de paramilitares colombianos y el DAESH? ¿Guerrillas camboyanas, myamarenses, tailandesas? ¿Mafia albanesa, italiana y brasileña? La convicción general es que los clanes narcos están desplazándose, lenta pero inexorablemente, de México a Guatemala, Salvador, Honduras; ahora a Colombia y pronto a Brasil. La realidad es que solo hay una organización que se está haciendo con el control de dichos territorios: Estados Unidos. Y que lo está haciendo aplicando la doctrina de la "Contrainsurgencia y Guerra no Convencional".

Si no se puede, o no se quiere, emplear a los ejércitos directamente, que a la postre generarán un rearme del estado interpelado, o cuando ya se controla completamente un territorio, el Pentágono organiza un sistema de bandas armadas conforme a las enseñanzas de la Escuela de las Américas.  Estas enseñanzas son la modernización de las prácticas coloniales empleadas desde los tiempos de la Conquista de América

Guerrilla, Narco, Bandas, Insurgencia, se confunden constantemente, atendiendo a las mismas necesidades (territorio, dinero, recursos y personal) y tácticas (contrainsurgencia y guerra no convencional). Como ejemplo, la división de Afganistán entre señores de la Guerra y la explotación industrial del opio en 2001. O últimamente el regreso de EEUU a Myanmar, y con estos el retorno de la explotación del opio y la división del territorio en bandas/guerrillas. La eliminación de las bandas en Salvador 2022, de reconocidas conexiones con EEUU, ha traído un periodo de bonanza. En 2024, durante las elecciones venezolanas, bandas criminales organizan el golpe de estado al presidente Maduro. Este es el sistema de control más empleado en Nuestramérica, África o Balcanes, aunque su proyecto más terminado sea posiblemente Haití, que desde 1915 no logra levantar cabeza debido a la constante injerencia de EEUU. 

Su producto final son principalmente los Narcoestados y los Estados Fallidos.

Necesidad Militar Estructural de Contrabando y Corrupción


Hay que hacer hincapié en la Necesidad Estructural del Contrabando para todo ejército. Con el contrabando llega la corrupción. Militarmente el Contrabando se entiende como la introducción o extracción de Recursos de un territorio sin que sea detectado. 

En "tiempos de paz" es necesario suministrar y recibir armas a las naciones amigas sin que sea percibido por adversarios, como forma de ocultar la fuerza y sorprender. 

En "tiempos de Guerra" es necesario vaciar al adversario de sus propias armas, extrayéndolas, y rearmar a los opositores internos, los quintacolumnistas. Es necesario minar la moral del enemigo, introduciendo prácticas sociales nocivas, como drogas, prostitución, corrupción generalizada y todo tipo de aberraciones con tal de desmoralizar al enemigo. Y por último hay que frenar y paralizar la maquinaria enemiga, promoviendo políticas nacionalmente nocivas o destructivas. 

No podemos extendernos en este punto, que daría para un libro, pero recalcar que la necesidad estructural de un contrabando con propósitos militares está intrínsecamente asociado a la corrupción. La corrupción es una necesidad estructural del contrabando, ergo de los ejércitos, por la propia naturaleza de la tarea. No puede darse uno sin el otro.

Relación Guerra Proxy-Contrainsurgencia y Guerra no Convencional: de Capos de la Mafia a Generales de Naciones


La Estrategia de Guerra Delegada, ni es exclusiva ni excluyente de la Guerra no Convencional, y que se emplee en un momento no significa que no se pueda abandonar y retomar posteriormente o combinar. 

En 2012, en la Guerra de Siria, armó a una miríada de guerrillas y facciones opositoras mediante las técnicas de "Contrainsurgencia y Guerra no Convencional", asociándolas a Al-Qaeda, y lanzando el proyecto ISIS/DAESH, como si de una guerra proxy se tratase. El resultado es que a día de hoy medio país sigue bajo dominio Estadounidense, la parte más rica en hidrocarburos. 

En Ucrania desde 1991, se emplearon organizaciones Nazis de todo tipo (Pravi Sektor, hinchadas fascistas del Dinamo de Kiev, partidos políticos, oligarcas, banqueros...) para promover primero el fascismo en la Rada en 2001 por medio de grupos políticos de ultraderecha, derrocamiento del gobierno de Yanucovich en el Euromaidan de 2014 por medio de la Guerra no Convencional, y después instigar la Guerra Proxy contra la Federación Rusa en 2022. Todos estos grupos y grupúsculos fascistas quedarían legalmente insertados en la estructura del estado. 

Oposición a la Guerra: Contrapoder


Como súbditos no hay defensa posible contra la guerra: si te opones eres el enemigo, si estás a favor eres carne de cañón; y si no te posicionas serás carne de cañón y enemigo; te atacarán por ambos lados.

Llegado un punto de corrupción, no hay mucho escape a las estructuras aracnoideas desplegadas por las estructuras mafiosa/corruptas, que hacen que trabajes, sin querer, para un mafioso; o que logran que el dirigente de tu país trabaje para las redes de tráfico transnacionales: Trump, Biden, Berlusconi, Uribe...  Tampoco hay escape de las corporaciones multinacionales en que se imbrican y de las que se alimentan. 

Como Insurgentes en el Occidente Decadente, podemos seguir haciendo cada una nuestra labor, y cooperar entre nosotras, de modo que la acción conjunta distribuida y descoordinada (porque no nos vamos a poner de acuerdo en la puta vida, aunque lo suyo sería que fuese coordinada) logre desbordar las capacidades punitivas de sus medios de represión. Debemos seguir exponiendo sus mafias y corruptelas y oponernos a todas y cada una de ellas. Debemos sabotear sus macabros proyectos, como el genocidio en Gaza o la el fascismo instaurado en Ucrania. Debemos contestar cada una de las mentiras emitidas por la UE, EEUU, OTAN, sus medios, sus think tanks o cualquier otra entidad difusora del belicismo y la inhumanidad. Debemos manifestarnos. Y sobre todo: debemos imponer nuestra voluntad de paz y justicia.

Pero la acción individual es tan inútil como la inacción. Solo la unión y la participación es capaz de articular una alternativa a la barbarie desplegada en los últimos tiempos. ¿Por qué sino tanta represión? ¿Por qué si no Wall Street le tiene tanto miedo a los BRICS? Nos quieren desunidos, y utilizarán cualquier método para lograrlo; como si nosotras solas no nos bastásemos. Porque la capacidad que tiene la organización, y que no tiene ninguna otra estructura que se pueda generar, es la coordinación; y de la coordinación masiva se generan el Contrapoder. Ejemplos abundantes los hemos visto a lo largo del mundo, como en la liberación de Hugo Chávez 2002, o la oposición a la usurpadora fascista J. Jañez en Bolivia 2019. Claro, que el vector puede ir en dirección contraria, como demuestran las Revoluciones de Color, incluido el Euromaidan de Ucrania 2014. 

Atención!: Cuidados con las organizaciones camufladas que trabajan para el poder establecido. Cuidado con los Oportunistas y la izquierda domesticada. Harán que trabajes para la picadora de carne como siempre. Si no tienen vocación de cambio, si su cambio es la reforma: fuera.

¿A caso no habrá una idea común y emancipadora que pueda unir a todos los pueblos del mundo en un gran esfuerzo común? Por supuesto: el obrerismo y la lucha de clases.
O nos organizamos y luchamos o nos Rendimos. Y aquí no se va a rendir nadie.


 

Pages arrachées au livre de Satan (Dreyer, 1920)

 

La France des années 1930 :"Le communisme au Collège de France" (Le Figaro contre le judéobolchévique Albert Einstein)



Aktivierung! (Bang Elektronika, 1993)


 

Le Club ouvrier d'Alexandre Rodtchenko (pavillon soviétique de l'Exposition universelle de Paris, 1925)

 

https://thecharnelhouse.org/2014/05/29/aleksandr-rodchenko-lenin-workers-club-in-paris-1925/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Club_ouvrier#

Angelina Petrosova - "Tantsuyushchiy Ostrov (Dancing Island)"

 


samedi 21 décembre 2024

La marotte de l'urbanisme révolutionnaire dans le sillage prosituationniste de 68, avec Virilio et Krivine

Une marotte pour la petite bourgeoisie intellectuelle, qui certes lui rapportait un peu, à l'université notamment, mais surtout l'a enfermé dans une impasse "romantique" et éloigné de toute velléité sur la Production: une belle opération de contre-insurrection pour l'Otan culturelle jouant sur la vanité verbeuse du milieu parisien.

Ça pouvait même donner un disque, pour bien commencer à tourner en rond.

VIRILIO PAUL (1932-2018) KRIVINE ALAIN (né en 1941) - 1968-69 Perspe ...


Disque vinyle LP 33 tours 30cm, Paris, Editions Claude Givaudan 1968. Alain Krivine : Comités d’action lycéens, Rédaction de « Rouge », Option libertaire. Paul Virilio parle du Mouvement Anomiste en relation avec l’urbanisme contemporain : l’apparition de nouvelles formes de déplacements dans la ville, vient remettre en question la mise en scène et l’aménagement des espaces publics urbains. En effet, cette nouvelle pratique qui consiste à tracer son chemin en étant capable de dépasser certains obstacles, met en scène la liberté de mouvement dans des espaces contraignants.
 

mercredi 18 décembre 2024

Le libéralisme, le national-socialisme et le managérialisme

 


🔸Depuis que Hannah Arendt a inventé et popularisé le terme de totalitarisme dans les années 1950, le cliché suivant s'est imposé dans les manuels d'histoire de l'Europe occidentale.

🔸Trois systèmes totalitaires ont vu le jour après le siècle de la Première Guerre mondiale :
- Le socialisme soviétique ;
- Le fascisme italien ;
- Le national-socialisme allemand.

🔸La démocratie libérale occidentale s'oppose à ces trois systèmes totalitaires. Le fascisme et le nazisme ont été vaincus pendant la Seconde Guerre mondiale et, après la chute du mur de Berlin en 1989, les démocraties libérales occidentales ont finalement vaincu le totalitarisme. Les auteurs libéraux de tendance hégélienne, comme Francis Fukuyama, parlent même de la fin de l'histoire.

🔸Il y a un "petit" mais important écueil dans cet exposé facile à comprendre : le modèle économique de ces trois régimes.
L'étude des fondements économiques du fascisme, du nazisme et du socialisme par l'école dite révisionniste américaine et d'éminents auteurs français comme Annie Lacroix-Riz, Christian Ingrao, Johan Chapoutot conduit à la conclusion que le terme de totalitarisme est excellent d'un point de vue idéologique (notamment dans la lutte contre le socialisme dans la seconde moitié du XXe siècle), mais qu'il est totalement inopérant d'un point de vue purement historique.

🔸Dans son livre Le choix de la défaite, l'historienne française Anne Lacroix Riz démontre de manière convaincante, en s'appuyant sur des archives d'un volume et d'un contenu impressionnants, les liens étroits entre les capitaux français et allemands avant et pendant la Première Guerre mondiale. Cette collaboration fructueuse s'est poursuivie pendant la Seconde Guerre mondiale.

🔸La Banque de France a soutenu économiquement le mouvement fasciste en Italie avec un objectif strictement défini : le remboursement des dettes des industriels et aristocrates italiens. Le mouvement fasciste promet la destruction des syndicats italiens, l'imposition par la force de bas salaires et d'une "haute productivité" comme programme économique pour le remboursement des dettes.

🔸Les "réparations de Versailles" sont l'une des explications les plus courantes de l'émergence du national-socialisme en Allemagne.
On parle rarement du fait que les principaux bailleurs de fonds qui ont financé la France et l'Angleterre pendant la Première Guerre mondiale - les banques américaines Morgan, National City Bank.

🔸First National Bank, Rothschild Bank, n'ont pas permis de rembourser plus de 15% des réparations imposées à l'Allemagne, car en plus de financer une partie de l'effort de guerre allemand, les banques en question ont financé l'industrialisation d'après-guerre qui a couvert les nouveaux armements de la République de Weimar.


🔸Depuis le mardi noir du 29 octobre 1929 à Wall Street, l'un des problèmes des banques mentionnées est le remboursement des emprunts dits "allemands".

🔸La politique "réussie" menée par B. Mussolini qui, s'appuyant sur une idéologie de nature nationaliste, a réussi à détruire les syndicats ouvriers, à réduire les salaires de 50 % dans l'intérêt du capital transnational et, en ce sens, à mener une défense efficace contre le "péril rouge" qui est édifiante.

🔸Sans le soutien financier crucial d'un capital intrinsèquement transnational, le parti national-socialiste d'Hitler aurait eu des chances similaires à celles de Mussolini en 1922 sans le soutien du capital français.

🔸Une autre chose dont on parle peu est le fait que les dettes aux banques américaines pendant la Seconde Guerre mondiale ont été payées "religieusement" grâce aux réserves d'or des pays conquis par le Troisième Reich (par exemple, en 1939, la Belgique a placé ses réserves d'or en "lieu sûr" auprès de la Banque de France, qui n'a pas hésité, quelques mois avant l'offensive allemande, à remettre ces fonds à Hitler, qui en a profité pour continuer à payer ses "dettes américaines"). Le plus intéressant est que le dernier paiement qui clôturait les dettes susmentionnées auprès des banques américaines a été transféré par la Reichsbank en avril 1945 !

🔸Après ce tableau général, il convient de s'attarder sur certains détails de la politique et de la pratique économique du Troisième Reich qui semblent curieusement "modernes".

🔸La République de Weimar a créé l'un des systèmes éducatifs les plus brillants d'Europe et du monde. Il "produit" un grand nombre de super-diplômés pour lesquels il n'y a tout simplement pas d'emplois décents, que ce soit dans les universités ou dans les entreprises privées.

🔸L'un des rares débouchés possibles pour leur développement "professionnel" était de faire partie de l'élite du mouvement SS national-socialiste allemand.

🔸Dans son livre "Croire et détruire. Les intellectuels dans la machine de guerre SS", Christian Ingrao se penche sur la biographie de 40 docteurs en sciences qui sont devenus l'élite de la SS et se sont même élevés au rang de généraux SS.


🔸À partir de ses recherches approfondies, je voudrais me concentrer sur quelques faits : ces intellectuels (docteurs en droit, en histoire, en géographie, en économie, en philosophie) ne sont pas seulement devenus des idéologues intellectuels et des architectes de la structure économique et politique du Troisième Reich.

🔸Nombre d'entre eux ont participé directement aux commandos Einsatzgruppen dont la tâche directe était l'extermination physique des Juifs et des Slaves. Comment des pelotons de paisibles « hamburgers » ont-ils pu se transformer en tueurs en série, tuant chacun entre 100 à 3 000 personnes par jour ? Comment peut-on être convaincu qu'il faut tuer des femmes et des enfants sans défense ? Au nom de quoi ?

🔸Une telle transformation nécessite une motivation intellectuelle, idéologique et "scientifique" sérieuse, qui ne peut être fournie que par des intellectuels qui semblent "toucher à la réalisation" d'une utopie. Ils se sentent les acteurs directs de la construction de l'histoire et parviennent à convaincre massivement le reste de la société, usant pour ce faire d’un fanatisme hurlant, qu'ils ont eux aussi un rôle décisif et tangible à jouer dans la création du Reich de mille ans.

🔸Que valent les morts de quelques milliers, de quelques millions de femmes et d'enfants par rapport à la possibilité "concrète" de réaliser une utopie ?


🔸Ces intellectuels allemands, comme le national-socialisme lui-même, ne sont pas la création des Indiens Nambiquara ou des Zoulous. Ils font partie de la culture européenne. Ils y sont profondément enracinés et en sont même l'un des fruits les plus visibles.

🔸Il n'est donc pas étonnant que l'on puisse facilement reconnaître dans leurs paroles le colonialisme, le racisme et le darwinisme social inhérents à leurs idéologies néolibérales contemporaines.

🔸La seule différence est que les Espagnols, les Belges, les Néerlandais, les Français et les Anglais les ont appliquées en Amérique du Sud, en Afrique, en Inde et en Asie du Sud, alors que l'impulsion coloniale allemande a eu pour cadre l'Europe de l'Est et en particulier les territoires de la Pologne, de l'Ukraine, de la Biélorussie et de la Russie.

Partie 1. Partie 2. Partie 3. Partie 4👇

🔸Depuis le XIIe siècle, la mission sacrée de l'Ordre Teutonique n'est plus tant la défense de Jérusalem que la conversion des barbares d'Europe de l'Est au catholicisme.

🔸Quoi de plus normal que le Troisième Reich cherche "légitimement" son espace vital ("Lebensraum") à l'Est ?
Les nouveaux docteurs en sciences sociales sont ceux qui non seulement développeront ce rêve sur le plan idéologique, historique et économique, mais participeront concrètement à sa réalisation.

🔸Il est peu connu que lorsque l'armée d'Hitler, forte de cinq millions d'hommes, a attaqué l'URSS en 1941, pas un seul pfennig n'a été prévu pour sa subsistance - elle devait non seulement subvenir à ses besoins, mais aussi envoyer de la nourriture en Allemagne pour éviter que la population du Reich ne connaisse la famine pendant la guerre.

🔸Dans les calculs et les plans de guerre, il est admis comme un prix tout à fait raisonnable que cela entraînera la mort par famine de plus de 30 millions de Slaves, qui sont considérés plus ou moins comme des sous-hommes (Untermensch) par rapport aux "maîtres allemands" (Herrenmensch).

🔸Herbert Backe, secrétaire du ministère de l'agriculture puis ministre (à partir de 1942) dans le cadre du plan quadriennal qu'il a élaboré pour le développement des terres d'Europe de l'Est, appelé "Plan Faim", a accepté ce fait assez froidement.

🔸Dans ce plan, on peut lire : "L'important est d'agir", de "prendre des décisions rapidement sans scrupule bureaucratique (keine Aktenwirtschaft). "Les dirigeants fixent un objectif (Endzeil) que les exécutants doivent atteindre sans perdre de temps, sans exiger de ressources supplémentaires... Ce qui importe, c'est que la mission soit accomplie, sans se soucier de la façon dont elle est accomplie. Becke recommande " la plus grande élasticité possible dans les méthodes utilisées ".

🔸Le choix de ces "méthodes est laissé à l’appréciation de chaque individu". ... Backe se considère comme un "homme performаnt" (Leistungsmensch) et regrette que son prédécesseur Darré ait été trop mou, c'est-à-dire un "loser" (Versager), terme que l'on pourrait facilement traduire par "perdant". "p.14-15 - "Libres d'obéir" J. Chapoutot.

🔸Faut-il s'étonner de la présence d'une terminologie néolibérale bien connue comme les oppositions : gagnant - perdant ; initiative - inertie ; flexibilité - rigidité, adaptation - bureaucratie ?

🔸Si nous continuons à lire les écrits d'éminents intellectuels allemands devenus cadres dans les SS et SD, nous trouverons une utilisation extensive de termes qui nous sont familiers dans le management néolibéral moderne, tels que "efficacité", "prise de responsabilité", "délégation de responsabilité", "joie dans le travail", "objectifs" et "missions".
Dans le "travail" de ces intellectuels nazis, nous trouverons leur intérêt particulier pour "l'organisation du travail" (Menshenfürung), que nous pourrions facilement traduire par "gestion".

🔸L'accent est mis sur la capacité à assurer une direction et une gestion efficaces - Fürung - ainsi que sur la délégation des responsabilités afin d'accomplir les missions aussi rapidement et efficacement que possible grâce à la gestion des "ressources humaines" et du "matériel humain". Dans un régime de guerre totale où il y a de moins en moins de personnel qualifié disponible et où il faut faire plus avec "moins", le problème très concret qui se pose est le suivant : "comment administrer un Reich en expansion constante avec de moins en moins de ressources et de personnel" ?

🔸Werner Best (l'un des chefs de la SS, conseiller juridique de la Gestapo) déclare: "Il faut administrer un peu, à bon prix, et dans l'intérêt du peuple", en d'autres termes: "Administrer à bon prix signifie administrer au coût le plus bas possible"
Mais comment cela se traduit-il dans la pratique ?

🔸Reinhard Höln (1904-2000), l'un des juristes et théoriciens juridiques les plus éminents du Troisième Reich, nous donne des réponses intéressantes et étrangement actuelles: en réduisant la charge de l'administration de l’État; en confiant ces missions à des "agences privées" qui entrent en concurrence les unes avec les autres afin d'être en mesure d'accomplir les missions assignées de la manière la plus efficace et au coût le plus bas possible.

🔸En d'autres termes, le Troisième Reich soutient intrinsèquement le "darwinisme social", qui est censé minimiser le "fardeau" de l'appareil d'État.

🔸D'autre part, le parti national-socialiste soutient le développement des entreprises privées et de l'industrie allemande, en créant les conditions optimales pour leur développement, en apportant une solution radicale à l'une des questions les plus délicates pour les entreprises, celle de la main-d'œuvre.

🔸Le paiement des salaires et de la sécurité sociale est l'une des principales dépenses de toute grande entreprise. Dans le Troisième Reich, le problème des mouvements syndicaux et des demandes d'amélioration sociale a été résolu encore plus rapidement et plus efficacement qu'en Italie.

🔸Mais cela ne semble pas suffire : il reste le problème des salaires, qui doivent toujours être payés pour éviter que les travailleurs ne meurent de faim.

🔸Ce "problème" trouve également sa solution dans l'utilisation d'une main-d'œuvre esclave provenant de toute l'Europe et en particulier de Pologne, d'Ukraine, de Biélorussie et de Russie. Les travailleurs peuvent mourir de faim et d'épuisement simplement parce qu'on leur trouve un remplaçant rapide dans les camps de travail et de concentration.

🔸D'autre part, les travailleurs allemands qualifiés doivent être motivés et efficaces pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions.

🔸L'organisation DAF qui a remplacé les syndicats allemands a pour mission d'optimiser le lieu de travail. Sa section loisirs, le KdF, "vise à rendre le lieu de travail beau et heureux et à permettre ainsi aux travailleurs de retrouver leur force productive". Le Kdf - a initié des activités telles que des excursions organisées, des compétitions sportives dans la nature, des croisières maritimes et fluviales, des vacances dans des stations de montagne et des stations balnéaires.

🔸Ainsi, les vacances ne sont pas seulement destinées à permettre au travailleur qualifié de se reposer, de revenir avec joie et force sur son lieu de travail, mais aussi de se sentir partie prenante du collectif, de s'engager dans le processus de travail, de faire preuve d'initiative. En d'autres termes, d'être LIBRE D’OBEIR.

🔸Le Troisième Reich est devenu un laboratoire fructueux pour les expériences néolibérales. Dans les années 1930 et 1940, les actions des entreprises allemandes constituaient l'investissement le plus rentable pour le capital "démocratique".


🔸Faut-il se demander pourquoi des entreprises comme Rhein Metal, Porsche, Zeiss, Bayern, malgré leur collaboration évidente avec le Troisième Reich et l'utilisation de "main-d'œuvre esclave", n'ont pas disparu après la Seconde Guerre mondiale, mais se sont contentées de verser à leurs actionnaires des compensations limitées, sans commune mesure avec les milliards de bénéfices qu'ils ont engrangés au cours des douze années de national-socialisme ?

🔸Les relations entre les cadres de la SS et les entreprises allemandes se sont poursuivies après 1945.
Pour contrer la menace soviétique, qui de mieux que les anciens cadres de la SS et du SD?

🔸Le modèle économique allemand et les pratiques économiques néolibérales du national-socialisme se sont développées, et trouvent leur continuité en devenant l'ordo-libéralisme.

🔸Il peut être intéressant de retracer le destin du professeur de droit constitutionnel et économique à l'université de Berlin, général dans la SS, Reinhard Höln.

🔸Après 1945, il s'est vu retirer son doctorat, ce qui l'a amené à en rédiger un nouveau.
Dans la mesure où il n'a pas participé directement à des meurtres de masse, il n'a pas été condamné.

🔸Grâce à l'aide d'Ernst Ashenbah, qui s'occupe de la réhabilitation et de l'aménagement du travail des anciens cadres SS et SD, Reinhard Höln, deviendra en 1953 directeur de la Société allemande de politique économique (Deutche Volkswirstschaftliche Gesellshaft, DVG), dont l'objectif est de "développer et enseigner des stratégies de gestion des ressources humaines adaptées à notre époque" - en d'autres termes, des managers sur le modèle américain. Le modèle, c'est la Harvard Business School, l'INSEAD en France.

🔸Campus de la DVG à Bad Harzburg. Sous la direction charismatique de Reinhard Höln, une école a été créée, par laquelle plus de 500 000 employés allemands d'Audi, Aldi, Bayern, Porche, etc... sont passés de 1953 à 1980 (date à laquelle un scandale a éclaté concernant son passé de général SS). En outre, un contrat-cadre a été signé pour rationaliser l'administration allemande.


🔸Le professeur Höln a publié plus de 40 livres qui sont devenus des best-sellers tels que : "Le pain quotidien du management", "La secrétaire et son patron", "Un guide de la société anonyme", dont la pierre angulaire est le concept de "management par délégation de responsabilités", qui est devenu la carte de visite de la méthode dite de Bad Harzburg.

🔸Ne nous méprenons pas : nous ne voulons en aucun cas dire qu'il existe un lien de cause à effet entre la gestion néolibérale et ses stratégies, et le national-socialisme.

🔸Tout ce que nous essayons de faire, c'est de dissiper le nuage rose qui fait du néolibéralisme un combattant de la liberté et des droits de l'homme s'opposant au totalitarisme.

🔸Nous avons essayé de montrer que ces pratiques économiques peuvent parfaitement exister et se développer dans le cadre d'un régime autoritaire de Führung (direction), qui peut facilement conduire à la "nécessité" d'un Führer.

🔸Un regard attentif et idéologiquement impartial sur le passé devrait nous donner les moyens d'une autodéfense intellectuelle face aux mécanismes et pratiques économiques néolibérales qui conduisent à la transformation des citoyens en un troupeau de travailleurs dociles et complaisants.

🔸Loin d'être une garantie de démocratie et de liberté, le libéralisme peut parfaitement exister au sein d'un régime autoritaire qui, grâce à une habile propagande, nous permet de baigner dans une illusion de liberté. LIBERTÉ D'OBÉIR.

2015, la stratégie yankee contre l'Europe libre et propère

 George Friedman, fondateur et PDG de Stratfor:

 . Friedman "..c’est cynique, amoral, mais ça marche ». Stratfor: comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Extraits du discours de George Friedman, directeur de la société de renseignement et d’analyse Stratfor, dite la « CIA de l'ombre », au Council on Foreign Relations de Chicago. Dans son discours au Council il explique comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Il identifie également les ennemis potentiels des USA. Friedman voudrait que le monde actuel soit exclusivement sous le contrôle direct ou indirect des USA Le président de Stratfor déclare que les USA n'ont pas de relations avec l'Europe. « Nous avons des relations avec la Roumanie, la France et ainsi de suite. Il n'y a pas d'Europe avec laquelle les USA ont des relations quelconques". Cela rappelle forcément la conversation de la sous-secrétaire d'Etat Victoria Nuland avec l'ambassadeur des USA à Kiev en 2014. Nuland avait alors expliqué à son interlocuteur en des termes très crus ce qu'elle pensait de l'Europe unie et de ses dirigeants: https://www.youtube.com/watch?v=2-kbw... 33] Plus tard, elle a présenté ses excuses pour la forme de ses propos, mais pas sur le fond. Il faut savoir que Mme Nuland est une lectrice des notes analytiques de Stratfor. « Les USA contrôlent tous les océans de la terre. Personne n'avait encore réussi à le faire. Par conséquent, nous pouvons nous ingérer partout sur la planète, mais personne ne peut nous attaquer. Le contrôle des océans et de l'espace est la base de notre pouvoir", a déclaré Friedman à Chicago, Selon lui, "la priorité des USA est d'empêcher que le capital allemand et les technologies allemandes s'unissent avec les ressources naturelles et la main d'œuvre russes pour former une combinaison invincible".Créer un "cordon sanitaire" autour de la Russie permettra à terme aux USA de tenir en laisse l'Allemagne et toute l'Union européenne.


 

 

Briser l'Eurasie "dans l'oeuf"

 SOURCE: https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-la-victoire-americaine-en-252557

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Si on pose la question "qui a gagné la Seconde Guerre mondiale ?", il y a deux façons de répondre. On peut dire que c'est l'URSS, dans la mesure où c'est effectivement l'Armée rouge qui a vaincu la Wehrmacht, c'est le front de l'Est qui a absorbé l'immense majorité des ressources de l'Allemagne. Cependant, l'autre manière de répondre, certes plus cynique, mais bien plus pertinente, est de constater que ce sont les Etats-Unis qui sont les seuls vrais gagnants de la guerre. En 1945, toute la partie occidentale de l'URSS est un champ de ruines. Les Soviétiques déplorent 27 millions de morts. Les Etats-Unis en revanche n'ont connu aucune destruction sur leur territoire, ils n'ont perdu qu'un nombre très faible de soldats, ils ont évincés le Royaume-Unis de sa place de première puissance mondiale, ils disposent d'une gigantesque flotte qui contrôle l'Atlantique et le Pacifique, leur industrie est sans équivalent dans le monde, ils sont les seuls détenteurs de la bombe atomique, ils ont raflé la plus grosse partie des scientifiques allemands, ils occupent l'Europe occidentale et le Japon. Ils sont passés en 4 ans de puissance secondaire, isolationniste, sans armée ou presque, au statut de première puissance mondiale, qui a duré jusqu'à il y a peu. Si "moralement", c'est l'URSS qui devrait être désignée vainqueur, concrètement, c'est bien les E-U qui sont les bénéficiaires exclusifs du conflit, qu'ils ont d'ailleurs largement contribué à déclencher.

 

Mais plus mal interprétée encore est la guerre froide qui commence dès avant la fin du conflit mondial. Ce "conflit" est une pure fabrication des E-U. L'idée que Staline aurait menacé l'Europe occidentale en 1945 est totalement absurde. Le monde a été partagé à Yalta. Non seulement les Soviétiques ont eu leur part du gâteau, mais la tâche la plus urgente pour eux est la reconstruction. D'autre part, et c'est fondamental, comme je l'écrivais plus haut, les E-U sont les seuls possesseurs de la bombe atomique jusqu'en 1949, et même d'ailleurs les seuls possesseurs de son vecteur. Il faut aussi noter le grand déséquilibre stratégique entre URSS et E-U. Dès 1945 et jusque dans les années 1960, hormis l'Alaska, le territoire américain reste hors de portée des vecteurs soviétiques, tandis que tous les points de l'URSS sont à portée des bombardiers américains, depuis leurs bases en Alaska, en Europe (y compris l'Islande), en Asie Centrale et en Extrême-Orient. Les E-U ont objectivement une politique de provocation et de confrontation. Ils refusent l'unification de la Corée qui avait pourtant proposé un gouvernement d'unité nationale, dans lequel les communistes n'avaient pas de rôle prédominant. Ils insisteront pour maintenir la division du pays, soutiendront un régime extrêmement brutal, qui ne deviendra démocratique qu'a la fin des années 1980. Idem au Vietnam, tandis que Roosevelt avait multiplié les déclarations anti-coloniales et qu'en échange de la lutte contre les Japonais, Ho Chi Minh s'était fait promettre l'indépendance du pays, l'administration Truman change de politique et soutient la France qui cherche à reprendre le contrôle de sa colonie.

 

Pourquoi les E-U cherchent-ils à envenimer la situation mondiale ? La réponse est très simple. Ce n'est pas l'URSS qui est la cible de cette politique, elle n'en est que l'instrument. Le véritable objectif de la guerre froide est le maintien sous tutelle des pays d'Europe occidentale et du Japon, et la continuation du déploiement international de la force militaire américaine. C'est un élément fondamental pour comprendre l'Histoire contemporaine, et c'est aussi ce constat qui est l'essence de la politique gaullienne. Ceci a donc mécaniquement été l'objet principal de la propagande des E-U, qui a fabriqué la fantomatique menace soviétique avec tous les moyens dont ils disposaient, depuis le lavage de cerveaux des militaires de l'OTAN, occupés à disserter sur la manière de repousser une très improbable attaque massive sur l'Allemagne de l'Ouest, jusqu'au lavage de cerveau des enfants via les bandes dessinées et les dessins animés. 

 

"Rassurez-vous madame, c'est pour votre sécurité".

 

 L'autre constat historique flagrant, c'est que bien que le prétexte de la "menace communiste" ait disparu avec l'URSS en 1991, la politique de fabrication artificielle de la tension s'est poursuivie depuis les années 2000. Entre l'abrogation du traité ABM, l'installation de missiles en Pologne etc, les provocations des E-U n'ont pas cessé avec la conversion de la Russie à la Vraie Foi Capitaliste.

D'où la conclusion fracassante qui va plonger certains lecteurs dans le déni et la dissonance cognitive. Lorsqu'on vous dit, "la Russie a gagné en Ukraine", c'est de la propagande américaine. Les seuls qui ont gagné quelque chose avec le conflit en Ukraine, c'est les E-U.

Comprenez que les Américains n'en ont strictement RIEN A FOUTRE des Russes, ce ne sont pas des concurrents économiques, les exportations russes sont essentiellement des matières premières, qui sont nécessaires à l'ensemble de l'économie mondiale et dont il est hors de question de se passer. D'où le fait que l'économie russe n'a pas été ébranlée, et que personne sain d'esprit n'a jamais pu envisager la chose. Prenons le pétrole, plus grosse exportation russe, l'offre et la demande mondiale sont équilibrées. Si vous décidez de ne pas acheter de pétrole russe, il faudra l'acheter ailleurs, mais le volume de l'offre et de la demande ne sera pas modifié, vous ne pourrez simplement qu'échanger vos fournisseurs avec un autre pays qui prendra le pétrole russe, ou passer par un intermédiaire qui donnera l'illusion que votre pétrole n'est plus russe, comme ça se produit avec l'Inde.

Telle n'est pas la situation avec l'Europe qui est un concurrent économique direct des E-U, pensez à Airbus contre Boeing, à la défunte industrie nucléaire française, à sa technologie d'extraction et de raffinage de pétrole, la plus avancée au monde, à ses sous-marins, à ses turbines à vapeur qui avaient les meilleurs rendements au monde, mais également à la machine outil et aux voitures allemandes, leur matériel électrique de pointe, etc, etc. Et contrairement au lavage de cerveau "décliniste" qui a été imposé en Europe, l'avenir est considéré radieux dans de nombreuses zones de la planète, où l'on attend un boum économique majeur. L’Indonésie par exemple, 4e population mondiale, et plus généralement la zone Pacifique, qui, c'est dit depuis plus de 15 ans, va être le nouveau centre de gravité du monde, après des siècles de domination atlantique. Les Américains ont parfaitement conscience que leur hégémonie ne peut pas durer éternellement sous la forme qu'elle avait auparavant. Ils savent très bien compter et prolonger une courbe pour faire des prospectives. Par contre, ils savent qu'ils peuvent se maintenir dans le peloton de tête, grâce aux formidables perspectives de développement asiatiques et dans une certaine mesure africaines. A une condition, éliminer la concurrence européenne. Et le moyen le plus simple, entre autres, c'est de faire exploser les coûts de l'énergie, garantie que les produits européens ne seront jamais compétitifs. Et accessoirement, saboter les contrats, détruire les filières technologiques etc, etc. "Mission accomplished", il est inutile de réécrire ici le martyrologe de l'industrie française.

Revenons à l'Ukraine. Cette guerre est totalement absurde, hors des intérêts américains. Le simple fait qu'elle ait lieu est déjà une victoire américaine. Ce sont eux qui ont tout fait pour la déclencher, j'ai déjà cité dans un article précédent des universitaires américains qui ont, de manière parfaitement claire et non-ambiguë, validé ce point. La question est de savoir pourquoi. Comme je l'ai déjà écrit, les Américains ne sont absolument pas dérangés par les Russes, ou disons, très marginalement. Aucun individu sain d'esprit ne peut imaginer qu'ils ont envisagé une seule seconde une victoire de l'Ukraine sur la Russie. Il y a d'ailleurs des signes qui ne trompent pas. On voit ici l’imbécillité profonde d'un certain nombre d'idiots utiles de la propagande US. Vous vous souvenez de la contre-offensive ukrainienne qui allait "libérer" la Crimée ? Elle a échoué me direz-vous, certes. Quelle surprise ! Vous n'avez rien constaté de "bizarre" dans la presse occidentale ? Ils en étaient tous à discuter de comment rebaptiser les rues de Sébastopol après la victoire. Personne n'a évoqué la possibilité que l'offensive, d'ailleurs privée de tout effet de surprise, puisse ne pas être victorieuse. 

Une petite digression anecdotique pour illustrer une leçon de propagande. Lorsque les Français cherchent à mettre au point la bombe atomique, ils sont confronté à un problème. Le plutonium, qui est un matériau très curieux, à un coefficient de dilation énorme, ce qui le rend très difficile à incorporer dans le dispositif mécanique d'une bombe. Ils comprennent qu'il faut en faire un alliage pour le stabiliser dans une certaine phase cristalline. Ils décident d'analyser toutes les publications scientifiques américaines pour trouver des indices. Et ils vont effectivement trouver la réponse dans ces publications, tandis que le matériau en question est certainement le secret le mieux gardé du monde. Comment trouvent-ils la réponse ? C'est tout simple, le gallium, qui permet de faire l'alliage, est le seul élément du tableau de Mendeleïev qui n'était jamais cité dans les publications américaines. On peut souvent détecter quelque chose par sa présence, mais aussi parfois par son absence.

Et ceci marche aussi pour la propagande. Le fait que personne n'a évoqué un possible échec de la contre-offensive ukrainienne était le signe très clair que les commanditaires de cette propagande savaient pertinemment qu'elle n'avait aucune chance, et qu'ils envoyaient les troufions ukrainiens -qui n'ont rien demandé à personne- vers une mort certaine.

Je passe sur les aspects techniques du conflit, disons simplement qu'on n'a rien appris de fondamentalement nouveau. Certains font des titres tonitruants sur la défaite des matériels occidentaux, c'est du réchauffé de réchauffé. À titre d'exemple, les chars Léopard 2 de l'armée turque ont, dès les années 2015, montré qu'ils n'étaient pas plus invincibles que n'importe quel matériel, durant leurs opérations en Syrie. Un point par contre qui n'à ma connaissance jamais été relevé, c'est que l'intégralité des munitions occidentales guidées par GPS sont techniquement obsolètes depuis 2015, d'où la grande générosité manifestée par leurs détenteurs à l'égard de l'Ukraine. En effet, une série d'incidents ont montré que les Russes possèdent des matériels de guerre électroniques capables non seulement de brouiller, mais bien pire, de "spoofer" les signaux de positionnement GPS, c'est-à-dire de les truquer sans que le récepteur ne s'en rende compte. L'industrie occidentale a mis assez longtemps à développer des systèmes immunisés contre ces matériels [voir au mot-clef "M-code" si l'histoire vous intéresse], et d'autant plus longtemps que la majorité des satellites GPS doivent être remplacés pour utiliser ce nouveau protocole. La guerre en Ukraine a été l'occasion de se débarrasser des stocks de munitions obsolètes, qui malgré tout, et surtout du fait de la difficulté d'emploi des systèmes de guerre électronique, ont gardé une certaine efficacité.

Même hors obsolescence technologique, la plupart des matériels de guerre ont des dates de péremption. Au début du conflit, il a été notoire que les missiles anti-chars fournis par les Américains étaient périmés. Là encore, même stratégie, la guerre en Ukraine est un moyen de renouveler les stocks, pour la plus grande joie du complexe militaro-industriel. Et jusqu'à présent, ce sont ces stocks d'armes obsolètes ou en passe de l'être qui ont été généreusement vendues à l'Ukraine.

Tout ça pour dire, tout s'est passé comme prévu, et comme dans tout régime totalitaire qui se respecte, les propagandistes prétendus pro-Russes servent la soupe à leurs seigneurs et maîtres américains, sans même en avoir conscience. Les E-U veulent vous entendre dire qu'ils sont battus en Ukraine, que l'OTAN a subit une défaite. Je l'ai déjà largement commenté dans un article -que je devrais réécrire-, qui montre malgré tout assez clairement que DAECH est une créature américaine. Un des éléments clef de leur stratégie de propagande, ils n'ont aucun problème à se faire passer pour des cons, surtout aux yeux des abrutis. Ils en use même abondamment, et ça marche très bien surtout auprès des Français, dont l'arrogance est proverbiale.

Dans la mesure où l'on se fait totalement dépouiller, pigeonner, arnaquer par les E-U, ça ne leur coûte pas cher de déclarer qu'ils sont humiliés, battus à plate couture par les russes en Ukraine, tandis qu'ils se sont débarrassé de leur principal concurrent économique, l'Europe, et ont renouvelé la légitimité de leur présence militaire massive sous prétexte de menace russe.

Devinez aux dépens de qui le dollar s'est maintenu comme monnaie internationale ? Du rouble ? Certainement pas, ça n'a jamais été son ambition d'ailleurs. Voyez les graphiques suivant, et comprenez l'ampleur du désastre, et surtout qui sont les dindons de la farce.

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Il y a bien eu une augmentation des transactions en devises autres que le dollar, mais le dollar s'est maintenu aux dépens... De l'Euro.

 

Parler de victoire russe dans un conflit qui n'aurait jamais du exister est tout autant délirant. Le plus gros problème de la Russie, c'est sa démographie. Ne serait-ce qu'un seul mort dans une classe d'âge jeune est une tragédie pour le pays. On ne connaît pas le nombre de victimes directes du conflit, les crétins qui viennent avec leurs chiffres les sortent d'un chapeau et nous ordonnent d'y croire. Ils s'ajoutent à ceux qui ont fui la conscription, certainement pas aussi nombreux que ce que la presse occidentale raconte, mais nombreux tout de même. Je suis convaincu que les Russes n'avaient pas d'autres choix que de déclencher le conflit, ils ont été poussé à la guerre aussi grâce à la complicité de dirigeants européens traîtres. Le conflit a traîné en longueur, au-delà des espérances américaines, je pense.

Comprenez-le, les Etats-Unis adorent les Jacques Baud, les Xavier Moreau, etc. Le dernier est clairement un idiot utile, pour l'autre, j'ai un doute, je penche plutôt pour le traître au service des E-U. Quoi qu'il en soit, ayez l'humilité de comprendre que nous sommes, en France, réduit à l'état de colonie, et que c'est bien parce que nous subissons l'influence d'une puissance supérieure. Et que l'hégémonie consiste à contrôler ses partisans et ses opposants. C'est ce qu'on appelle l'opposition contrôlée. 

En conclusion, nos chers alliés américains ont condamné l'Europe au marasme économique en nous privant d'énergie et de matières premières bon marché, en nous séparant des Russes à long terme, en détruisant notre diplomatie, en montrant aux yeux du monde entier que nous n'avons plus aucune souverainteté. Ils ont liquidé leurs stocks de matériel obsolètes et rempli leurs carnets de commandes pour du matériel neuf. Ils ont marginalement affaibli la Russie en ponctionnant un peu de sa population jeune. Le dollar se maintien sur le dos de l'Euro. Et vous trouvez encore des crétins pour parler de défaite américaine.

La fin de la Syrie

 SOURCE: https://www.vududroit.com/2024/12/la-fin-de-la-syrie/

Alastair Crooke est un ancien diplomate britannique installé à Beyrouth. Il sait de quoi il parle. Il a fait le boulot concernant la disparition de la Syrie.

Merci à lui.

Régis de Castelnau

La Syrie est entrée dans l’abîme : les démons d’Al-Qaïda, de l’EI et des éléments les plus intransigeants des Frères musulmans rôdent dans le ciel. Le chaos règne, les pillages, la peur et une terrible soif de vengeance fait bouillir le sang. Les exécutions de rue sont monnaie courante.

Peut-être que Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) et son chef, Al-Joulani, (suivant les instructions turques), pensaient contrôler les choses. Mais HTS est un groupe-cadre comme Al-Qaida, ISIS et An-Nusra, et ses factions ont déjà sombré dans des combats entre factions. « L’État » syrien s’est dissous au milieu de la nuit ; la police et l’armée sont rentrées chez elles, laissant les dépôts d’armes ouverts aux shebabs pour qu’ils les pillent. Les portes des prisons ont été ouvertes (ou forcées). Certains, sans aucun doute, étaient des prisonniers politiques ; mais beaucoup ne l’étaient pas. Certains des détenus les plus vicieux errent désormais dans les rues.

En quelques jours, les Israéliens ont totalement éviscéré l’infrastructure de défense de l’État dans plus de 450 frappes aériennes : défense antimissile, hélicoptères et avions de l’armée de l’air syrienne, marine et armureries – tous détruits dans la « plus grande opération aérienne de l’histoire d’Israël ».

La Syrie n’existe plus en tant qu’entité géopolitique. A l’est, les forces kurdes (avec le soutien militaire des Etats-Unis) s’emparent des ressources pétrolières et agricoles de l’ancien Etat. Les forces d’Erdogan et ses mandataires tentent d’écraser complètement l’enclave kurde (bien que les Etats-Unis aient désormais négocié une sorte de cessez-le-feu). Et au sud-ouest, les chars israéliens se sont emparés du Golan et de terres au-delà, jusqu’à 20 km de Damas. En 2015, le magazine The Economist écrivait : « De l’or noir sous le Golan : les géologues israéliens pensent avoir trouvé du pétrole – dans un territoire très délicat ». Les pétroliers israéliens et américains pensent avoir découvert une mine d’or dans ce site des plus inconfortables.

Et un obstacle majeur aux ambitions énergétiques de l’Occident – ​​la Syrie – vient de disparaître.

Le contrepoids stratégique et politique que constituait la Syrie depuis 1948 pour Israël a disparu. Et l’apaisement des tensions entre la sphère sunnite et l’Iran a été perturbé par l’intervention brutale des renoms de l’EI et par le revanchisme ottoman en collaboration avec Israël, via des intermédiaires américains (et britanniques). Les Turcs ne se sont jamais vraiment réconciliés avec le traité de 1923 qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, par lequel ils ont cédé ce qui est aujourd’hui le nord de la Syrie au nouvel État syrien.

En quelques jours, la Syrie a été démembrée, divisée et balkanisée. Alors pourquoi Israël et la Turquie continuent-ils à bombarder ? Les bombardements ont commencé au moment du départ de Bachar el-Assad, car la Turquie et Israël craignent que les conquérants d’aujourd’hui ne soient éphémères et ne soient bientôt eux-mêmes déplacés. Il n’est pas nécessaire de posséder une chose pour la contrôler. En tant qu’États puissants de la région, Israël et la Turquie souhaiteront exercer un contrôle non seulement sur les ressources, mais aussi sur le carrefour et le passage régional vital qu’est la Syrie.

Il est cependant inévitable que le « Grand Israël » se heurte un jour ou l’autre au revanchisme ottomaniste d’Erdogan. De même, le front saoudo-égypto-émirati n’accueillera pas favorablement la résurgence des refontes de l’EI, ni celle des Frères musulmans, inspirés par la Turquie et ottomanisés. Ces derniers représentent une menace immédiate pour la Jordanie, désormais limitrophe de la nouvelle entité révolutionnaire.

Ces inquiétudes pourraient pousser ces États du Golfe à se rapprocher de l’Iran. Le Qatar, fournisseur d’armes et de financements au cartel HTS, pourrait à nouveau être ostracisé par les autres dirigeants du Golfe.

La nouvelle carte géopolitique pose de nombreuses questions directes sur l’Iran, la Russie, la Chine et les BRICS. La Russie a joué un rôle complexe au Moyen-Orient : d’un côté, elle mène une guerre défensive contre les puissances de l’OTAN et gère ses intérêts énergétiques clés ; de l’autre, elle tente de modérer les opérations de la Résistance contre Israël afin d’empêcher que ses relations avec les États-Unis ne se détériorent complètement. Moscou espère – sans grande conviction – qu’un dialogue avec le nouveau président américain pourrait émerger, à un moment ou à un autre.

Moscou en conclura probablement que les accords de cessez-le-feu tels que l’accord d’Astana sur le confinement des djihadistes dans les frontières de la zone autonome d’Idlib en Syrie ne valent pas le papier sur lequel ils ont été rédigés. La Turquie, garante d’Astana, a poignardé Moscou dans le dos. Il est probable que cela rendra les dirigeants russes plus intransigeants à l’égard de l’Ukraine et de toute discussion occidentale sur un cessez-le-feu.

Le guide suprême iranien a déclaré le 11 décembre : « Il ne fait aucun doute que ce qui s’est passé en Syrie a été planifié dans les salles de commandement des États-Unis et d’Israël. Nous en avons la preuve. L’un des pays voisins de la Syrie a également joué un rôle, mais les principaux planificateurs sont les États-Unis et le régime sioniste ». Dans ce contexte, l’ayatollah Khamenei a mis un terme aux spéculations sur un éventuel affaiblissement de la volonté de résistance.

La victoire par procuration de la Turquie en Syrie pourrait néanmoins se révéler pyrrhique. Le ministre des Affaires étrangères d’Erdogan, Hakan Fidan, a menti à la Russie, aux États du Golfe et à l’Iran sur la nature de ce qui se tramait en Syrie. Mais le bazar est désormais aux mains d’Erdogan. Ceux qu’il a trahis devront à un moment ou à un autre se venger.

L’Iran va vraisemblablement revenir à sa position antérieure, qui consiste à rassembler les différents éléments de la résistance régionale pour combattre la réincarnation d’Al-Qaïda. Il ne tournera pas le dos à la Chine, ni au projet BRICS. L’Irak – rappelant les atrocités commises par l’EI lors de sa guerre civile – se joindra à l’Iran, tout comme le Yémen. L’Iran sera conscient que les éléments restants de l’ancienne armée syrienne pourraient bien, à un moment donné, entrer dans la lutte contre le cartel HTS. Maher Al-Assad a emmené toute sa division blindée avec lui en exil en Irak la nuit du départ de Bachar Al-Assad.

La Chine ne sera pas ravie des événements en Syrie. Les Ouïghours ont joué un rôle important dans le soulèvement syrien (on estime qu’il y avait 30 000 Ouïghours à Idlib, formés par la Turquie (qui considère les Ouïghours comme la composante originelle de la nation turque). La Chine aussi verra probablement le renversement de la Syrie comme une mise en évidence des menaces occidentales qui pèsent sur ses propres lignes de sécurité énergétique qui passent par l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Irak).

Enfin, les intérêts occidentaux se disputent depuis des siècles les ressources du Moyen-Orient – ​​et c’est précisément ce qui se cache derrière la guerre d’aujourd’hui.

Est-il ou n’est-il pas favorable à la guerre ? C’est ce que les gens demandent à propos de Trump, puisqu’il a déjà indiqué que la domination énergétique serait une stratégie clé de son administration.

Les pays occidentaux sont lourdement endettés, leur marge de manœuvre budgétaire se réduit rapidement et les détenteurs d’obligations commencent à se mutiner. On assiste à une course pour trouver de nouvelles garanties pour les monnaies fiduciaires. C’était autrefois l’or ; depuis les années 1970, c’est le pétrole, mais le pétrodollar a vacillé. Les Anglo-Américains aimeraient bien récupérer le pétrole iranien – comme ils l’ont fait jusqu’aux années 1970 – pour le garantir et construire un nouveau système monétaire lié à la valeur réelle inhérente aux matières premières.

Mais Trump affirme vouloir « mettre fin aux guerres » et non les déclencher. Le remaniement de la carte géopolitique rend-il plus ou moins probable une entente mondiale entre l’Est et l’Ouest ?

Malgré tous les débats autour d’éventuels « accords » de Trump avec l’Iran et la Russie, il est probablement trop tôt pour dire s’ils se concrétiseront – ou pourront se concrétiser.

Apparemment, Trump doit d’abord conclure un « accord » intérieur avant de savoir s’il dispose des moyens nécessaires pour conclure des accords de politique étrangère.

Il semble que les structures dirigeantes (notamment l’élément « Never-Trump » au Sénat) accorderont à Trump une latitude considérable sur les nominations clés des départements et agences nationaux qui gèrent les affaires politiques et économiques américaines (ce qui est la principale préoccupation de Trump) – et permettront également une certaine discrétion sur, disons, les départements de « guerre » qui ont ciblé Trump au cours des dernières années, comme le FBI et le ministère de la Justice.

Le prétendu « accord » semble être que ses nominations devront encore être confirmées par le Sénat et devront globalement être « en phase » avec la politique étrangère inter-agences (notamment sur Israël).

Les hauts dignitaires de l’Inter-Agency auraient cependant insisté sur leur droit de veto sur les nominations touchant aux structures les plus profondes de la politique étrangère. Et c’est là que réside le nœud du problème.

Les Israéliens célèbrent généralement leurs « victoires ». Cette euphorie aura-t-elle un écho auprès des élites du monde des affaires américain ? Le Hezbollah est contenu, la Syrie est démilitarisée et l’Iran n’est pas à la frontière d’Israël. La menace qui pèse aujourd’hui sur Israël est d’un ordre qualitatif inférieur. Cela suffit-il en soi à apaiser les tensions ou à faire émerger des accords plus larges ? Beaucoup dépendra de la situation politique de Netanyahou. Si le Premier ministre sort relativement indemne de son procès pénal, devra-t-il prendre le grand « pari » d’une action militaire contre l’Iran, alors que la carte géopolitique s’est soudainement transformée ?