Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
L’administration Trump a fait une série d’aveux surprenants concernant les personnes qu’elle tue dans le cadre de sa guerre non déclarée contre les trafiquants de drogue présumés dans la mer des Caraïbes et l’océan Pacifique. Les responsables de l’administration Trump ont reconnu jeudi, lors de briefings séparés destinés aux législateurs et aux membres du personnel, qu’ils ne connaissaient pas l’identité des victimes de leurs frappes et que le ministère de la Guerre n’était pas en mesure de fournir les preuves nécessaires pour détenir ou juger les survivants de ces attaques. Les victimes qui se retrouvent dans l’eau sont désormais considérées comme des « belligérants non privilégiés », une désignation obscure en droit international humanitaire.
Depuis le 2 septembre, l’armée américaine attaque des bateaux dans les Caraïbes et l’est de l’océan Pacifique, tuant plus de 60 civils. L’administration Trump insiste sur le fait que ces assassinats sont acceptables dans la mesure où les États-Unis sont engagés dans un « conflit armé non international » avec des « organisations désignées comme terroristes » (DTO pour Designated Terrorist Organizations). Deux responsables gouvernementaux ont déclaré à The Intercept que l’administration avait secrètement déclaré un « conflit armé non international » plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant la première attaque de ladite campagne.
Dans le cadre d’un War Powers Report [loi fédérale visant à limiter le pouvoir du président américain d’engager les États-Unis dans un conflit armé sans le consentement du Congrès américain, NdT], Trump a justifié ces attaques, en vertu de l’autorité constitutionnelle que lui confère l’article II en tant que commandant en chef des forces armées américaines, et a affirmé agir conformément au droit inhérent des États-Unis à la légitime défense en vertu du droit international. Le bureau du conseiller juridique du ministère de la Justice a également rendu un avis classifié qui confère une couverture juridique à ces frappes meurtrières..
