Juan Manuel de Prada a exprimé sa position sur le plagiat dans un texte programmatique, véritable manifeste, qui porte justement le titre de Plagiats (Plagios en espagnol) et qui permet de comprendre la littérature moderne en général, pleines de citations et de clins d'œil, dans son intertextualité. Dans ce texte, De Prada justifie l'appropriation de petits textes d'autres auteurs sans nécessité de citer leurs noms. Pour contrer ce qu'il appelle l'« interprétation extensive du plagiat », il cite les mots de Sainte-Beuve : « En littérature, on peut voler un auteur à condition qu'on l'assassine ».
De Prada explique : « Cela veut dire que le vol - ou si vous préférez, le plagiat - doit être utilisé à bon escient afin de créer une nouvelle forme expressive qui surpasse la précédente, la faisant oublier ».
Plus loin il affirme que « tout a été inventé par les maîtres qui nous ont précédé; notre seule mission, notre seule possibilité d'être originaux consiste à répéter les mêmes choses que nos prédécesseurs, mais d'une façon personnelle, avec un nouveau regard qui aspire à dépasser formellement ceux qui les avaient énoncées auparavant » et il conclut en rappelant ce que Valle-Inclán disait de son plagiat des Mémoires de Casanova : « En littérature, le vol avec assassinat — le plagiat qui annule ou fait oublier la source plagiée — peut parfois être la forme la plus haute d'originalité ».