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jeudi 17 avril 2025

1965: la Nouvelle figuration contre l'Otan culturelle en peinture (Art conceptuel: Duchamp; Pop art: Warhol; Nouveau réalisme: Restany)

 

Vivre et laisser mourir ou la Fin tragique de Marcel Duchamp est un ensemble de huit tableaux signés collectivement par les peintres Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo et Antonio Recalcati, réalisé en 1965, dans le cadre de l'exposition « Figuration narrative dans l'art contemporain » à la galerie Creuze à Paris et aujourd'hui conservé au Musée Reina Sofia à Madrid.


Vivre et laisser mourir ou la Fin tragique de Marcel Duchamp
Vivre et laisser mourir ou la Fin tragique de Marcel Duchamp 
 
La série de huit tableaux s'attaque à l'art conceptuel et à cette figure emblématique de l'avant-garde, symbole des falsifications intellectuelles de la culture bourgeoise promue par l'Otan culturelle, qui « anesthésie les énergies vitales et fait vivre dans l'illusion de l'autonomie de l'art et de la liberté de création », ainsi qu'aux formes d'art subventionnées qui s'en réclamaient alors, le Pop art et le Nouveau réalisme. Ainsi, dans la 8e et dernière toile, on voit leurs défenseurs américain comme européen, Andy Warhol et Pierre Restany, soutenir de part et d'autre l'arrière du cercueil de Duchamp, recouvert du drapeau américain et conduit par Robert Rauschenberg, suivi d'Arman, Claes Oldenburg et Martial Raysse.
Vivre et laisser mourir ou la Fin tragique de Marcel Duchamp 
 
L'acte de naissance retenu pour la Figuration narrative est l'exposition "Mythologies quotidiennes" organisée de juillet à octobre 1964 au Musée d'art moderne de la ville de Paris (MNAM), avec les peintres Rancillac, Télémaque, Klasen, Arroyo, Recalcati, Jacques Monory, Leonardo Cremoni, Jan Voss et Öyyind Fahlström. 
 
Cependant, au mois de juin de cette même année, la nouvelle école américaine venait d'être consacrée à la Biennale de Venise par l'octroi du grand prix à Robert Rauschenberg, soit quelques jours seulement avant l'ouverture de cette exposition, ce qui en amoindrit l'impact médiatique. Il est vrai que les états-uniens avaient mis les petits plats dans les grands et pas n'importe lesquelles puisque les tableaux de l'invasion yankee, de très grandes tailles, étaient arrivés dans les soutes de l'US Navy avec le reste de l''équipement militaire pour les bases US installées en Italie.

Les "Planimétries" de Joan Vilacasas face aux plans psychogéographiques


En février 1957, le Mouvement pour un Bauhaus imaginiste, l'Internationale lettriste et le Comité Psychogeographique de Londres (c'est-à-dire les futurs situationnistes, l'Internationale situationniste se constituant formellement quelques mois après, en juillet), devaient présenter la "Première exposition de psychogéographie" à la galerie Taptoe de Bruxelles. Guy Debord n'y participera pas finalement, contrairement à Asger Jorn, car il voulait que cette exposition soit une exposition-manifeste, un lieu laboratoire et un véritable instrument de propagande, et notamment en s'appuyant sur un catalogue où aurait été publié le texte "Projet pour un labyrinthe éducatif" (Œuvres, p. 284-285).

 Entre autres "œuvres", cinq plans psychogéographiques seront présentés, dont celui de "The Naked City (illustration de l'hypothèse des plaques tournantes en psychogéographique)" qui sera tout de suite imprimé à Copenhague et donc amener à circuler dans le milieu artistique. De là l'hypothèse, sans aucune confirmation pour l'instant, que Joan Vilacasas s'en soit inspiré pour ses peintures ressemblant elles aussi à des vues aériennes de ville.

 

 Vilacasas vécu et travailla à Paris à partir de 1949, faisant des peintures abstraites, informelles, à partir de 1953. Mais ce ne fut qu'en 1957 qu'il commença à dessiner des plans nommés Planimétries, faits de lignes et configurations spatiales. En 1960, il retourna a Barcelone et devint dès lors l'une des figures de l'abstraction catalane.

▷ Planimetria 124 par Joan Vilacasas, 1973 | Édition | Artsper
  Planimetria 124, 1973
 
Obra de Joan Vilacasas Planimetria 69 65, de 1969 
Planimetria 69 65, 1969

The Way Of Lost Souls / Traquée / Son dernier tango (Paul Czinner, 1929)