Article épinglé

jeudi 4 septembre 2025

L’élite financière a massivement soutenu la montée du fascisme, ou comment l’histoire est censurée [ Annie Lacroix-Riz ]

 SOURCE: https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/lelite-financiere-a-massivement-soutenu-la-montee-du-fascisme-ou-comment-lhistoire-est-censuree-annie-lacroix-riz/

 Dans un entretien accordé le 18 juillet 2025 sur la chaîne youtube suisse Espoir et dignité TV notre camarade l’historienne Annie Lacroix-Riz apporte une brillante démonstration des falsifications de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. 


 Des falsifications qui visent à masquer combien la classe capitaliste et en particulier l’élite financière a massivement soutenu la montée du fascisme et la collaboration. Une histoire qui pourtant doit être connue en 2025 alors que les mêmes mécanismes amènent à nouveau la France, l’Europe et le monde vers le même gouffre.


 

Bibliographie :

  • David Glantz, La Guerre germano-soviétique 1941-1945 : Mythes et réalités, traduction française, Paris, Delga 2022. Bibliographie complète, https://en.wikipedia.org/wiki/David_M._Glantz
  • Joseph E. Davies, Mission to Moscow, London, Victor Gollancz Limited, 1945 (dont entrée du 23 juin 1941, pour ses confidences à Roosevelt sur les perspectives de victoire soviétique, p. 303.
  • Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, https://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2016/10/Limp%C3%A9rialisme-stade-supr%C3%A8me-du-Capitalisme.pdf et diverses versions en ligne
  • Olivier Wieviorka, exemple-type d’historien médiatique sans archives (toutes les références sont de seconde main), conseiller attitré de l’histoire télévisuelle, selon lequel les Américains ont libéré la France, https://isp.cnrs.fr/project/wieviorka-olivier/
  • Les ouvrages d’Annie Lacroix-Riz, notamment sur la Deuxième Guerre mondiale, https://www.dunod.com/livres-annie-lacroix-riz (comportant tous référence à la lettre du général Doyen (pas de Huntziger, mais le ministère de la Guerre partageait cet avis), rédigée par Armand Bérard) à Pétain, 16 juillet 1941, note annexe au rapport 556 du général Doyen à Koeltz et Pétain, DSA, Wiesbaden, 16 juillet 1941, W3, instruction et procès de la Haute Cour de Justice, vol. 210, Archives nationales).

El fondo estadounidense BlackRock se está apoderando de sectores estratégicos europeos

 

El fondo estadounidense BlackRock está llevando a cabo una ‘colonización financiera’ en Europa y actúa como una especie de ‘estado corporativo en la sombra’.

Por Sergio Meneses | 13/08/2025

En los últimos años, el fondo de inversión estadounidense BlackRock, el mayor gestor de activos del mundo, ha duplicado su cuota de mercado en Europa, consolidándose como un actor dominante en la economía del viejo continente. Con una estrategia agresiva de adquisición e inversión, BlackRock está tomando posiciones significativas en empresas clave de diversos sectores, desde la industria farmacéutica hasta la armamentística, pasando por la tecnología y la energía.

ARTÍCULO COMPLETO 

L’âge d’or des profiteurs de guerre : Trump enrichit davantage le complexe militaro-industriel

 


Washington à l’heure de Trump insuffle un nouveau souffle au complexe militaro-industriel.

Source : TomDispatch, William D. Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Lorsque, dans son discours d’adieu de 1961, le président Dwight D. Eisenhower a mis en garde contre les dangers de l’influence incontrôlée que conférait un partenariat entre l’armée et un groupe croissant de fabricants d’armes américains, il a inventé le terme inquiétant de « complexe militaro-industriel », et jamais il n’aurait pu imaginer à quel point celui-ci allait devenir gigantesque et puissant. En fait, ces dernières années, une entreprise à elle seule, Lockheed Martin, a bénéficié d’un financement du Pentagone supérieur à celui de l’ensemble du département d’État américain. Et cela, avant même que l’administration Trump ne décide de réduire considérablement les dépenses en matière de diplomatie et d’augmenter le budget du Pentagone pour atteindre un montant stupéfiant de 1 000 milliards de dollars par an.

INTÉGRALITÉ DE L'ARTICLE 

dimanche 31 août 2025

EXTRAITS À COMPLÉTER: Écologie, psychogéographie et transformation du milieu humain (Guy Debord, 1959)

 SOURCE: Guy Debord, Œuvres, Quarto Gallimard, 2006, pp. 457-462.
 
Écrit au bas du manuscrit, resté inédit: 
"Notes envoyées à Constant, sans doute vers le printemps 59".
 
 
 
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LA PSYCHOGÉOGRAPHIE est la part du jeu dans l’urbanisme actuel. À travers cette appréhension ludique du milieu urbain, nous développerons les perspectives de la construction ininterrompue du futur. La psychogéographie est, si l’on veut, une sorte de « science-fiction », mais science-fiction d’un morceau de la vie immédiate, et dont toutes les propositions sont destinées à une application pratique, directement pour nous. Nous souhaitons donc que des entreprises de science-fiction de cette nature mettent en question tous les aspects de la vie, les placent dans un champ expérimental (au contraire de la science-fiction littéraire — ou du bavardage pseudo-philosophique qu’elle a inspiré — qui, elle, est un saut, simplement imaginaire, religieux, dans un avenir si inaccessible qu’il est détaché de notre propre monde réel autant qu’a pu l’être la notion de paradis. Je n’envisage pas ici les côtés positifs de la science-fiction, par exemple comme témoignage d’un monde en mouvement ultra-rapide.).

 

2

Comment peut-on distinguer la psychogéographie des notions voisines, inséparables, dans l’ensemble du jeu-sérieux situationniste ? C’est-à-dire les notions de psychogéographie, d’urbanisme unitaire et de dérive ?

Disons que l’urbanisme unitaire est une théorie — en formation — sur la construction d’un décor étendu. L’urbanisme unitaire a donc une existence précise, en tant qu’hypothèse théorique relativement vraie ou fausse (c’est-à-dire qui sera jugée par une praxis).

La dérive est une forme de comportement expérimental. Elle a aussi une existence précise comme telle, puisque des expériences de dérive ont été effectivement menées, et ont été le style de vie dominant de quelques individus pendant plusieurs semaines ou mois. En fait c’est l’expérience de la dérive qui a introduit, formé, le terme de psychogéographie. On peut dire que le minimum de réalité du mot psychogéographique serait un qualificatif — arbitraire, d’un vocabulaire technique, d’un argot de groupe — pour désigner les aspects de la vie qui appartiennent spécifiquement à un comportement de la dérive, daté et explicable historiquement.

La réalité de la psychogéographie elle-même, sa correspondance avec la vérité pratique, est plus incertaine. C’est un des points de vue de la réalité (précisément des réalités nouvelles de la vie dans la civilisation urbaine). Mais nous avons passé l’époque des points de vue interprétatifs. La psychogéographie peut-elle se constituer en discipline scientifique ? Ou plus vraissemblablement en méthode objective d’observation-transformation du milieu urbain ? Jusqu’à ce que la psychogéographie soit dépassée par une attitude expérimentale plus complexe — mieux adaptée —, nous devons compter avec la formulation de cette hypothèse qui tient une place nécessaire dans la dialectique décor-comportement (qui tend à être un point d’interférence méthodique entre l’urbanisme unitaire et son emploi).

 

3

Considérée comme une méthode provisoire dont nous nous servons, la psychogéographie sera donc tout d’abord la reconnaissance d’un domaine spécifique pour la réflexion et l’action, la reconnaissance d’un ensemble de problèmes ; puis l’étude des conditions, des lois de cet ensemble ; enfin des recettes opératoires pour son changement.

Ces généralités s’appliquent aussi, par exemple, à l’écologie humaine dont l’« ensemble de problèmes » — le comportement d’une collectivité dans son espace social — est en contact direct avec les problèmes de la psychogéographie. Nous envisageons donc les différences, les points de leur distinction.

 

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L’écologie, qui se préoccupe de l’habitat, veut faire sa place dans un contexte urbain à un espace social pour les loisirs (ou parfois, plus restrictivement, à un espace urbaniste-symbolique […]

 

 

vendredi 29 août 2025

De Gaza au Donbass : comment Israël et l’Ukraine ont construit une machine de guerre fasciste et transnationale

Par Sarah B. – 20 août 2025

De Bandera à Ben Gourion, un nouvel axe de suprématie ethnique s'élève, alimenté par le soutien américain. Mêmes armes. Mêmes drapeaux. Même idéologie. Gaza et le Donbass ne sont pas des guerres distinctes. Elles forment une seule et même machine.

Français Le lien Ukraine-Israël : des alliances pragmatiques entre paradoxes et défis communs
De Bandera à Ben Gourion, les échos du renouveau ethno-nationaliste résonnent dans les trajectoires modernes de l'Ukraine et d'Israël, deux États forgés par la guerre, endurcis par des mentalités de siège et alimentés par des récits historiques de luttes existentielles. Mais ces similitudes ne sont pas le fruit d'un développement parallèle. Elles reflètent un alignement croissant façonné par des adversaires communs comme la Russie et l'Iran, soutenus et négociés par les mêmes mécènes occidentaux.

jeudi 28 août 2025

L’État profond des géants de la Tech

La technologie numérique a été présentée comme un outil libérateur capable de soustraire les individus au pouvoir de l’État. Pourtant, l’appareil sécuritaire de l’État a toujours eu un point de vue différent – et aujourd’hui, il reprend le contrôle de sa propre création.

Source : Jacobin, Paolo Gerbaudo
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 
Adam Goldstein, PDG d’Archer Aviation Inc. (à gauche), et Alexander Karp, PDG de Palantir Technologies Inc., lors de la conférence AIPCon à Palo Alto, en Californie, le 13 mars 2025. (David Paul Morris / Bloomberg via Getty Images)

Dans les années 1990, marquées par le néolibéralisme effréné, le techno-optimisme a atteint des sommets embarrassants. Imprégnés de l’imaginaire futile de ce que Richard Barbrook a qualifié « d’idéologie californienne », les travailleurs du secteur technologique, les entrepreneurs et les idéologues techno-visionnaires ont identifié la technologie numérique comme une arme de libération et d’autonomie personnelle. Cet outil, proclamaient-ils, permettrait aux individus de vaincre le Goliath honni de l’État, alors largement dépeint comme le géant défaillant du bloc soviétique en pleine implosion.

Pour quiconque ayant une connaissance superficielle des origines de la technologie numérique et de la Silicon Valley, cela aurait dû être, dès le départ, une croyance risible. Les ordinateurs étaient le produit des efforts de guerre du début des années 1940, développés comme moyen de décoder les messages militaires cryptés, avec la célèbre participation d’Alan Turing à Bletchley Park.

ENIAC, ou Electronic Numerical Integrator and Computer, considéré comme le premier ordinateur polyvalent utilisé aux États-Unis, a été développé pour effectuer des calculs d’artillerie et faciliter la mise au point de la bombe à hydrogène. Comme l’a tristement fait remarquer G. W. F. Hegel, la guerre est l’Etat dans sa forme la plus brutale : l’activité dans laquelle la puissance d’un État est mise à l’épreuve face à celle d’autres États. Les technologies de l’information sont devenues de plus en plus centrales dans cette activité typiquement étatique.

Certaines personnes croient peut-être encore au mythe selon lequel la Silicon Valley serait née naturellement de hackers soudant des circuits dans leurs garages. Mais la réalité est qu’elle n’aurait jamais vu le jour sans le soutien infrastructurel de l’appareil de défense américain et ses marchés publics garantissant la viabilité commerciale de nombreux produits et services que nous considérons aujourd’hui comme acquis. Cela inclut Internet lui-même, avec la Defense’s Advanced Research Projects Agency ou DARPA (Agence pour les projets de recherche avancée de défense) chargée de développer la technologie de commutation par paquets qui sous-tend encore aujourd’hui l’architecture de communication du web.

C’est vrai : à partir de cette incubation dans le secteur militaire, la Silicon Valley a progressivement évolué pour se concentrer principalement sur des applications civiles, des réseaux sociaux et le commerce électronique aux jeux vidéo, à la cryptographie et à la pornographie. Mais elle n’a jamais rompu ses liens avec les appareils de sécurité. Les révélations d’Edward Snowden en 2013 sur le programme Prism ont mis au jour une coopération profonde et presque inconditionnelle entre les entreprises de la Silicon Valley et les appareils de sécurité de l’État, tels que l’Agence nationale de sécurité (NSA). Les gens ont pris conscience que pratiquement tous les messages échangés via les grandes entreprises technologiques telles que Google, Facebook, Microsoft, Apple, etc. pouvaient être facilement espionnés grâce à un accès direct par une porte dérobée : une forme de surveillance de masse sans précédent par son ampleur et son omniprésence, en particulier dans les États démocratiques. Ces révélations ont suscité l’indignation, mais la plupart des gens ont finalement préféré détourner le regard de cette vérité dérangeante qui avait été mise à nu.

Les technologies vendues comme des outils de libération et d’autonomie se révèlent être des moyens de manipulation, de surveillance et de contrôle hiérarchique.

 

Question juive, problème arabe (1798-2001) : une synthèse de la question de Palestine, par Henry Laurens