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mercredi 11 septembre 2024

Divertissement militarisé : quand les blockbusters hollywoodiens se laissent séduire par le Pentagone

 

Des experts expliquent comment 2 500 films et émissions ont été instrumentalisés pour promouvoir la guerre.

Source : Responsible Statecraft, Hekmat Aboukhater
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

« Le moyen le plus facile d’instiller de la propagande dans l’esprit de la plupart des gens est de la faire passer par le biais d’un film de divertissement, parce qu’alors ils ne se rendent pas compte qu’ils sont soumis à de la propagande », expliquait Elmer Davis, un célèbre animateur de la chaîne CBS, qui venait d’être nommé directeur de l’Office of War Information (OWI), un programme du Pentagone créé le 13 juin 1942, six mois après Pearl Harbor [Le Bureau d’information de guerre (OWI) des États-Unis est un service fédéral des États-Unis créé peu après l’entrée du pays dans la Seconde Guerre mondiale et dissous peu après. Il est chargé de la propagande américaine sur trois fronts : intérieur, extérieur, militaire, NdT].

Plus tard, en 1953, alors que la Guerre froide battait son plein, le président Dwight D. Eisenhower a commenté le partenariat naissant entre Hollywood et le Pentagone en déclarant : « La main du gouvernement doit être habilement dissimulée et […] entièrement éliminée », ajoutant que ce partenariat devait « se faire par le biais d’accords avec une multitude d’entreprises privées du domaine du divertissement, de la dramaturgie, de la musique et autres. »

Ainsi, le président qui a inventé l’expression « complexe militaro-industriel » a été en fait l’un des premiers grands promoteurs de ce que l’on appellera plus tard le complexe militaro-divertissant ou l’industrie du militainment [spectacle de loisir militaire, NdT].

Aujourd’hui, cette industrie de la militarisation à grand spectacle est florissante. De Top Gun à la franchise Marvel, en passant par des émissions comme Extreme Makeover, le Pentagone a réussi à influencer les récits de plus de 2 500 films et émissions de télévision. Personne ne le sait mieux que Roger Stahl, directeur du département d’études en communication de l’université de Géorgie et auteur de Militainment Inc. Avec Matthew Alford, conférencier à l’université de Bath et candidat du Parti des travailleurs, Tom Secker, journaliste d’investigation, et d’autres, Stahl a réalisé « Theaters of War », un documentaire concis de 87 minutes dans lequel il dissèque méthodiquement notre industrie moderne du militainment, montrant le mastodonte qu’elle est devenue.

Responsible Statecraft s’est entretenu avec Stahl, Alford et Secker sur la façon dont nos écrans de télévision sont militarisés grâce à la supervision et au contrôle des scénarios, des accords de production hollywoodiens par le secteur du complexe militaro-divertissement [C’est la coopération entre les militaires et les industries du divertissement dans leur intérêt mutuel, en particulier dans des domaines tels que le cinéma, le multimédia, la réalité virtuelle et la réalité augmentée multisensorielle, NdT].

Ventes à la casse : Journées privilèges sur petit écran

« Des images et des histoires diffusées devant les Américains vont remplacer tout autre calcul concernant les dépenses des contribuables », a déclaré Stahl lorsqu’on lui a demandé quelle était pour le contribuable américain moyen la charge occasionnée par le prêt d’un système d’armement à un studio. Il a ajouté que « la question du coût est noyée sous […] la dimension émotionnelle. Et l’industrie du divertissement est là pour entretenir cet aspect émotionnel. »

Dans son documentaire, Stahl explique que par le biais de l’OWI auquel a succédé l’Entertainment Liaison Office, le ministère de la Défense conditionne le prêt de systèmes de défense au fait d’avoir un accès complet au scénario lors d’un nouveau film. Une fois le script vérifié et renvoyé annoté, avec des modifications de scénario voire même de l’intrigue, le studio peut soit accepter les modifications dans leur intégralité, soit perdre son accès aux jouets de l’armée. Cette relation biaisée est susceptible de déboucher sur une propagande éhontée.

À la moitié de « Theaters of War », les spectateurs voient apparaître ce qui semble être un spot publicitaire incrusté dans le film. Dans « The Fate of the Furious », le huitième volet de la franchise Fast & Furious, le rappeur et acteur Ludacris lit à haute voix un semblant de publicité de 30 mots vantant les mérites du char télécommandé Ripsaw de Textron Systems. Il s’avère que le texte de Ludacris n’a pas été écrit par un scénariste, mais par l’Entertainment Liaison Office. La scène s’est transformée en une publicité impossible à zapper, fournie au spectateur par l’armée américaine.

On retrouve des images de marketing dissimulé de ce type dans des centaines de superproductions, qu’il s’agisse de la franchise Transformers – l’un des personnages, Starscream, est un avion de chasse F-22 – ou des films Marvel, qui suscitent tant d’enthousiasme. Alors même que le public est soumis à d’évidentes publicités de vente, on constate que,dans certains cas, le Pentagone fait également la promotion de produits défectueux et inutiles.

L’avion de combat F-35 de Lockheed Martin a été qualifié de « champion poids lourd des armes futuristes mal conçues », coûtant aux contribuables américains plus de 2 000 milliards de dollars. Et pourtant, le documentaire « Secret access : Superpower 2011 » de History Channel brosse un tableau bien différent. Cette mini série présente le F-35 comme la seule voie possible pour maintenir la domination américaine sur le plan militaire, et dans « Man of Steel », Superman lui-même vole aux côtés d’une flottille de F-35 lors de sa bataille contre les impitoyables Kryptoniens. Selon Stahl, tout cela a été rendu possible grâce au Bureau de liaison pour le divertissement.

Tom Secker, journaliste d’investigation qualifié de « revendicateur vétilleux » par le Pentagone en raison de son barrage incessant en matière de FOIA [Freedom Of Information Act, loi d’accès à l’information, NdT], a fait part du contrat jusque-là inédit de l’accord de coopération pour la production de « Mission Impossible 7 : Dead Reckoning. »

En plus de permettre à l’équipe de Mission Impossible de tourner sur les bases militaires américaines des Émirats arabes unis, le contrat prévoit que le ministère de la Défense prête à l’équipe de production un V-22 Osprey fabriqué par Boeing, afin qu’il soit utilisé dans au moins deux scènes au cours desquelles l’avion sera filmé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

L’Osprey, surnommé le « faiseur de veuves », est un désastre qui a un coût de 120 milliards de dollars dont le déclassement est imminent, dans la mesure où il a déjà causé la mort de 62 membres des forces armées.

Selon Stahl, ces scènes sont intentionnellement conçues pour « forger un lien émotionnel entre le spectateur et les différents systèmes d’armes ». Un lien qui pourrait atténuer les effets d’un éventuel scénario au cours duquel le spectateur se rendrait compte de l’inutilité et du coût du F-35, de l’Osprey et d’autres systèmes tels que le programme LCS. [Littoral Combat Ships, programme de frégates, NdT]. Cela permet de « banaliser ces dépenses colossales », a-t-il ajouté.

En créant de telles scènes, dit Alford, « ils [le Pentagone] sont en mesure de montrer à quel point leurs nouveaux produits sont sexy, merveilleux, efficaces et pertinents ». Le public, quant à lui, sera moins enclin à voir le côté « brouillon, déplaisant et cruel » de ce secteur.

Promouvoir, blanchir et justifier les accords

Alors que le Pentagone expliquait autrefois les objectifs déclarés de son implication dans l’industrie du divertissement par la volonté de promouvoir « l’authenticité de la restitution des opérations militaires » et maintenir un « niveau de dignité acceptable » en ce qui concerne la présentation de l’armée, cette volonté s’est modifiée en 1988. En vertu des nouveaux objectifs, le partenariat vise à promouvoir « la perception par le public des forces armées américaines et du ministère de la défense », à améliorer « les programmes de recrutement et de soutien aux forces armées », ainsi qu’à respecter et à promouvoir « la politique du gouvernement américain ».

L’une des scènes les plus troublantes de « Theaters of War » est tirée du film de 2017 « The Long Road Home ». Dans une des scènes, un colonel affirme que l’opération de Sadr City menée en 2004 pendant la guerre d’Irak, qui a entraîné la mort de 22 militaires et de 940 Irakiens, était indispensable pour délivrer deux millions d’Irakiens de l’oppression d’un dictateur et pour leur offrir un « avenir meilleur. »

Cette affirmation ne tient pas compte d’une série de mensonges – comme l’existence d’armes de destruction massive ou les liens supposés de l’Irak avec Al-Qaida – qui ont conduit les États-Unis à fouler le sol irakien, pas plus qu’elle ne se demande si les États-Unis étaient dans l’obligation de protéger les populations contre les dictateurs du monde entier.

Cette scène et d’autres du même genre ont, selon Alford, un objectif implicite : « convaincre davantage les gens que les engagements militaires sont formidables » et qu’ils fonctionnent. Qu’il s’agisse du film Argo de Ben Afleck, qui banalise le rôle de la CIA dans l’éviction du Premier ministre iranien démocratiquement élu, Mohammad Mossadegh, en 1953, de Black Hawk Down, qui jette un voile de courage sur la débâcle désastreuse en Somalie, ou de Top Gun, qui, en 1986, redore l’image de l’armée après deux décennies d’une campagne calamiteuse au Viêtnam, toutes ces campagnes discrètes de militainment ont largement porté leurs fruits.

Plus récemment, dans la deuxième saison de Jack Ryan, l’adorable Jim de The Office fait appel à la CIA pour renverser un dictateur vénézuélien disposant de l’arme nucléaire, et ce, en espérant installer un populiste libéral magnanime. La saison a été diffusée à peu près au moment où Washington paradait avec Juan Guaido, le nouveau dirigeant du Venezuela.

Combien coûte l’industrie du militainment

En posant un diagnostic global du problème, Stahl a indiqué que le problème réside dans la « perception des intérêts du peuple américain », ajoutant qu’alors qu’ils se concentrent sur les subventions publiques et les programmes sociaux, ils sont « aveugles aux coûts de notre engagement militariste dans le monde » – un coût qui a été brièvement résumé à la fin du documentaire et qui atteint 8 000 milliards de dollars rien que pour la période post 11 septembre 2001.

Avec un sixième audit raté, un budget militaire qui frôle les 1 000 milliards de dollars et un nouveau système de missiles balistiques intercontinentaux, l’influence de l’industrie militaire est indéniablement inquiétante et plus présente que jamais.

Néanmoins, Theaters of War offre une lueur d’espoir : la transparence. Stahl, Alford, Secker et d’autres intervenants dans le film préconisent que chaque film ou spectacle avec lequel le Pentagone travaille soit accompagné d’un avertissement bien visible dès le début, et non enfoui dans le générique, précisant que le ministère de la Défense, la CIA ou toute autre agence gouvernementale a été impliquée dans la production. Les spectateurs sauront alors que ce qu’ils s’apprêtent à regarder est, au moins en partie, « un concept de propagande », comme le dit Elmer Davis.

Hekmat Aboukhater est collaborateur au programme « Démocratiser la politique étrangère » au Quincy Institute. Précédemment, Hekmat a travaillé au Département de la consolidation de la paix et des affaires politiques des Nations unies.

Source : Responsible Statecraft, Hekmat Aboukhater, 04-07-2024

- septembre 11, 2024
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Libellés : film de guerre, Guerre froide, Hollywood, LES GUERRES DE L'HISTOIRE, MILITAINMENT, Otan culturelle

La OTAN está levantando una base aérea descomunal en Europa. Su ubicación es clave, y hace frontera con Ucrania


Mientras el asedio de Rusia a Ucrania continúa, la OTAN está construyendo una base que supera en mucho a la base aérea de Ramstein 

Miguel Jorge

La situación en Europa en clave militar está siendo, cuanto menos, convulsa. De hecho, la guerra de Ucrania y la incertidumbre de Trump parecían estar empujando al viejo continente a recuperar vestigios del pasado como la mili, o servicio militar obligatorio. Lo cierto es que Putin no está dando tregua en su cruzada con Ucrania y, mientras tanto, no muy lejos de allí, una pequeña población de Rumania se está convirtiendo en una base aérea descomunal.

Primero fue Ramstein. Durante la Guerra Fría, EEUU tenía fijada a la Unión Soviética desde sus bases en Alemania Occidental. Una de estas instalaciones, Ramstein, sigue siendo el centro neurálgico de la OTAN, con unos 50.000 efectivos con sus familias alojadas en la zona circundante de Renania.

Sin embargo, en poco tiempo dejará de ser el espacio principal de la armada aérea. En el transcurso de las próximas dos décadas, otra base en el este de Rumania superará a Ramstein (hasta un 17% más grande), absorbiendo miles de hectáreas de tierras agrícolas para convertirse en la base más grande e imponente de la OTAN en Europa.
Si China o Rusia cortan alguno de los cables submarinos, el internet caería: la OTAN tiene un plan para evitarlo

La base aérea MK. Conocida como la Base Aérea de Mihail Kogălniceanu (un político local), el enclave es una instalación militar ubicada en Rumania. Esta base ha ganado relevancia en los últimos años debido a su papel estratégico en la región, especialmente en el contexto de la OTAN y las relaciones militares entre Estados Unidos y Rumania.

Se encuentra cerca de la ciudad de Constanza, en la costa del Mar Negro, y ha sido utilizada tanto por las Fuerzas Armadas de Rumania como por fuerzas estadounidenses (desde 1999) y de la OTAN. Su ubicación es considerada clave debido a su proximidad a zonas de interés geopolítico, como el mismo Mar Negro y la región de Europa del Este. Además, también se ha utilizado como punto de tránsito para tropas y suministros, especialmente en el contexto de operaciones militares en el Medio Oriente y otras regiones cercanas.

El gran cambio. La transformación de esta base aérea en una especie de fortaleza de la OTAN, una que pueda albergar a 10.000 soldados y bombarderos estadounidenses con capacidad nuclear, se concibió inicialmente como una respuesta a los ataques rusos a Georgia en 2008 y Crimea en 2014, pero el proyecto ha adquirido si cabe mayor importancia desde la invasión total de Ucrania en 2022.

Todo lo necesario. Según le explicó hace unos días a Euronews Nicolae Crețu, el comandante de la base aérea, la instalación ampliada requeriría "hangares de mantenimiento, depósitos de combustible, municiones, equipos, materiales técnicos de aviación, simuladores, instalaciones de alimentación, alojamiento. Todo lo que se necesita para apoyar la operación y las misiones de una base de este tamaño", dijo.

Hablamos de un proyecto de 2.700 millones de dólares donde hay un portaaviones insumergible en el Mar Negro con una segunda pista que se construye en medio de una meseta montañosa y que será el centro de control del sudeste de Europa. De hecho, estos días se espera que un escuadrón de aviones de combate rumanos F-16 comprados a Noruega, así como drones MQ-9 Reaper, llegaran a la base.

Aumento de tropas y aviones. La OTAN anunció a principios de mes que siete aviones de combate F/A-18 Hornet de la Fuerza Aérea finlandesa también habían aterrizado en la base en junio para llevar a cabo "entrenamiento y misiones en el mundo real a lo largo del flanco oriental de la costa del Mar Negro".

"Durante dos meses, los aviones finlandeses se unirán a un destacamento Typhoon de la Real Fuerza Aérea y realizarán tareas de alerta de reacción rápida y volarán junto a ellos y los F-16 rumanos para asegurar colectivamente el espacio aéreo de la OTAN y dar seguridad a la población rumana", explicó el teniente general Rami Lindström, el primer comandante del destacamento finlandés en la base.

No solo eso. La presencia estadounidense en la base también está aumentando, según explicó a la BBC el teniente de vuelo Charlie Tagg, un piloto de la Real Fuerza Aérea del Reino Unido, que agregó que había "mucha más infraestructura, alojamiento, gente y equipo".

Tensión nuclear. Ocurrió en el mes de julio. Aparecieron sobre el cielo dos B-52 estadounidenses, la primera vez que se desplegaban bombarderos pesados ​​con capacidad nuclear en Rumania, escenificando otro punto de conflicto. La ruta de vuelo se acercó peligrosamente al espacio aéreo ruso. Hablamos de bombarderos con base en Luisiana que llegaron a Rumania a través del Ártico, tras descender desde el mar de Barents hasta el mar Negro.

En un momento dado, los B-52 rodearon lugares militares sensibles en la península de Kola, en Rusia, lo que hizo que la fuerza aérea rusa enviara aviones de combate MiG-29 y MiG-31. El Kremlin dijo luego que los B-52, escoltados por aviones de combate finlandeses, se vieron obligados a dar un giro en U, una afirmación que la fuerza aérea estadounidense negó.

Amenaza rusa. ¿Y qué opina Rusia de todo esto? “Cuanto más cerca estén de las fronteras de Rusia, más probabilidades hay de que sea uno de los primeros objetivos de los ataques de represalia”, advirtió Andrei Klimov, senador ruso y vicepresidente del comité de asuntos exteriores. De hecho, la ampliación por parte de Rumania de la base aérea MK, tan cerca de la frontera con Ucrania, ya ha sido denunciada por Rusia como un ejemplo flagrante de la agresión de la OTAN.

"Si a los rumanos les gusta, es asunto suyo, por supuesto, pero el club de suicidas de la OTAN arrastra a civiles comunes a aventuras que pueden acabar muy mal para sus familias y sus hijos", subrayó Klimov. No hay que olvidar que Putin justificó su invasión a Ucrania en parte diciendo que la OTAN se había estado expandiendo agresivamente cada vez más cerca de Rusia durante las últimas décadas, y que desde hace tiempo ha advertido contra una mayor expansión.

Respuesta de la OTAN. A las palabras de Putin, la OTAN no solo no ha hecho caso, sino que ha seguido avanzando hacia el este mientras Finlandia se unía a la OTAN en abril del año pasado y Suecia le seguía en marzo pasado. En este contexto, Putin lanzó nuevas amenazas a Occidente, prometiendo ir "hasta el final" en la guerra con Ucrania.

Fuente: https://www.xataka.com/magnet/otan-...

 

- septembre 11, 2024
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Libellés : industrie de la tuerie de masse, OTAN, Roumanie, Russie, Ukraine, USA, WWIII

Le cinéma comme art anticipé: l'exemple de "Rigadin peintre cubiste" (Georges Monca, 1912)


 Rigadin peintre cubiste étend le cubisme à la vie quotidienne en créant des costumes cubistes "avant"  Picasso et Léger. Des anticipations artistiques on les voit également dans d'autres films fictionnels. Dans Le peintre néo-impressionniste d'Émile Cohl, film d'animation produisant des monochromes vert, bleu, jaune à partir de la satire d'Alphonse Allais, donc "avant" Malévitch ou Roctchenko. Ainsi que dans Aélita de Protazanov où Alexandre Exter expérimente des costumes de plexiglas grâce au contexte de science-fiction du sujet. Mais aussi chez Mallet-Stevens, qui exprime cette dimension expérimentale du cinéma grâce à son travail de décorateur de film en construisant des maquettes de bâtiments ou d'intérieur en taille réelle. L'expérience de Léger dans L'inhumaine est du même ordre: c'est sa première expérience de "peinture" dans l'espace, comme celle de Rodtchenko dans La journaliste de Kouléchov, banc d'essai de ses meubles transformables.

Le cinéma n'a aussi cessé d'anticiper la sortie du cinéma de la salle de cinéma, c'est en partie ce que fait l'Expanded Cinema et, définitivement, le cinéma supertemporel situationniste (dont De l'Espagne 95).

- septembre 11, 2024
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Libellés : comédie, cubisme, De l'Espagne, François Albera, Guy Debord, Rigadin, supertemporalité situationniste

Roger Caillois et la passion des pierres, 1974


 

- septembre 11, 2024
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Libellés : 1974, MINÉRAUX, Roger Caillois, surréalisme

lundi 9 septembre 2024

La Viena roja de Jean Numa Ducange

FUENTE: https://mondiplo.com/la-viena-roja

Tras la Primera Guerra Mundial, triunfa en Viena el llamado austromarxismo. Sin alinearse con el régimen soviético ni con la socialdemocracia alemana, esta corriente desarrolla una política social en fiscalidad, vivienda y cultura. Su enfoque influirá más tarde en un sector del Partido Socialista francés.

La política en Austria está atravesada por la fuerza de las corrientes conservadoras, el peso de la Iglesia católica y su desnazificación absolutamente insuficiente. No obstante, entre los años 1890 y 1934, fecha de la llegada al poder de los austrofascistas (1), se desarrolló en este país una de las corrientes marxistas más peculiares de su tiempo, que recuperó la cuestión del nacionalismo y de la “identidad nacional”. Su capital, Viena, no solo fue el hogar de la dinastía de los Habsburgo, sino que también acogió uno de los partidos obreros más poderosos del mundo.

 

Karl Marx Hof hacia 1930. En primer plano, la escultura Der Sämann (El sembrador), realizada en 1920 por Otto Hofner y situada en Heiligenstädter Straße 82-92/ 12. Februar Platz (imagen de la exposición Das Rote Wien 1919-1934, en el Wien Museum Musa 2019-2020)

En 1907, la socialdemocracia austríaca (SDAP) (2) lanzó una nueva revista teórica, Der Kampf (“La lucha”). Poco tenía que ver aquella “socialdemocracia” con lo que hoy consideramos como tal. Nació de los ideales de las revoluciones de 1848 y se arraigó con fuerza entre la clase obrera con el objetivo de acabar con el capitalismo. Otto Bauer, un joven militante de origen austrocheco y judío, desempeñó un papel fundamental. El vasto imperio austrohúngaro de principios del siglo XX era un amalgama de múltiples nacionalidades, entre las cuales se encontraba una fuerte minoría checa. Siguiendo los pasos de Karl Renner, otro socialdemócrata que sería canciller de Austria en 1918 y 1945, Bauer consideró que era necesario plantear la cuestión de la nación desde un punto de vista marxista. Ese mismo año, en 1907, publicó La cuestión de las nacionalidades y la socialdemocracia (3). Constatando que eran múltiples las nacionalidades que confluían en un solo lugar, propuso un modelo de “autonomía personal” según el cual cada individuo podría ver reconocidos sus derechos en todo el Imperio. Es decir, cada individuo, allá donde estuviera, podría gozar de derechos culturales que estarían reconocidos por una estructura supranacional. Esta audaz teoría desató un debate sobre qué puede constituir una “nación” desde un punto de vista socialista. ¿Podía seguir respetándose “el derecho de los pueblos a la autodeterminación”? Muchos internacionalistas creían que este derecho podría provocar que surgieran pequeños Estados y micronacionalismos, por lo que defendían el desarrollo de grandes entidades territoriales. Por otra parte, al no haber definido de forma precisa los límites de una nación, los austríacos recibieron críticas de los socialdemócratas rusos, entre los cuales sobresalió un tal Stalin, poco conocido por aquel entonces (4).

Más allá de la cuestión nacional, fueron muchos los teóricos que publicaron importantes aportes. La aparición del neologismo “austromarxista” demuestra que los austríacos estaban, efectivamente, en vías de construir una auténtica escuela de pensamiento. En 1910, Rudolf Hilferding publicó El capital financiero, una vasta obra que abordaba por primera vez la cuestión de la financiarización del capitalismo y sus consecuencias (5). Lenin recurrió a esta obra para formular su pensamiento sobre el imperialismo. En cuanto a Jean Jaurès, tomó nota minuciosamente de cara a un extenso informe sobre el imperialismo que habría presentado en agosto de 1914 en Viena para el Congreso de la Internacional Socialista.

Desfile de las juventudes socialistas (foto: revista Profil)

Pero Jaurès fue asesinado el 31 de julio y el congreso de Viena nunca pudo celebrarse. La guerra arruinó una de las grandes esperanzas del socialismo internacional. Cuatro años después, se barrió del mapa a los antiguos imperios de Europa. Austria quedó reducida al tamaño de una región francesa. El 12 de noviembre de 1918 se proclamó la República en Viena. Antes de la guerra, los austromarxistas querían democratizar el Imperio de los Habsburgo y transformarlo en una vasta república centroeuropea. Podría haber sido el origen de una especie de “Mitteleuropa” socialista, pero ya nunca fue posible. Durante un tiempo, los socialdemócratas albergaron la esperanza de unirse a Berlín. Soñaban con una gran República alemana democrática, que retomaría un revolucionario proyecto de 1848. No obstante, los aliados, especialmente Francia, impusieron estrechos límites territoriales a Austria.

A partir de entonces, la cuestión de las nacionalidades cambió de sentido. Los checos y los polacos, entre otros, tuvieron su propio Estado. Sin embargo, el “austromarxismo” aún tenía un ­brillante futuro por delante. En primer lugar, los austríacos intentaron fundar una nueva Internacional Socialista que no estuviera alineada ni con Moscú ni con la línea del SPD berlinés. Aunque fracasaron en su intento, durante los años 1920 siguieron defendiendo, con Otto Bauer, la idea de un “socialismo integral”. Este pretendía aunar, con el tiempo, lo mejor de la socialdemocracia y del comunismo. Se negaron tanto a condenar la experiencia soviética en bloque, como a alinearse con la socialdemocracia alemana en el poder, que había masacrado a los espartaquistas (los primeros comunistas alemanes) en enero de 1919. Los más ­izquierdistas de los austromarxistas, alrededor de Max Adler, apostaron por los consejos obreros que se habían desarrollado entre 1918 y 1919 en el centro de Europa, sobre todo en Viena (6). ­Veían en ellos el origen de una nueva democracia obrera. Esta dinámica político-teórica en torno a la socialdemocracia impidió el surgimiento de un partido comunista poderoso, a diferencia de lo que ocurrió en Alemania o en Francia. Se mantuvo como un pequeño grupo militante.

Estas particularidades ideológicas iban de la mano de una presencia del partido sin parangón en la Europa de la época. En los años veinte, casi uno de cada seis austríacos estaba en una asociación vinculada con el SDAP. En 1929, contaba con casi 720.000 miembros. El SDAP tenía una fuerte presencia en las grandes ­ciudades industriales, pero no era muy activo en el resto del país. La crisis económica y política redujo el numero de afiliados, ­pero en 1932 todavía sumaba cerca de 650.000, de los cuales más de la mitad eran trabajadores. La combatividad de estos últimos pasó a un primer plano (y provocó una sangrienta represión) en 1927 tras la absolución de los asesinos de activistas obreros en el pequeño pueblo de Schattendorf. Austria estaba en ese momento a las puertas de una guerra civil. Estos acontecimientos se reflejan en varias obras literarias importantes, como Los demonios de Heimito von Doderer o Masa y poder de Elias Canetti.

Trabajos de construcción de viviendas sociales 
(imagen de la exposición Das Rote Wien 1919-1934, en el Wien Museum Musa 2019-2020)

La fuerza de este movimiento está estrechamente relacionada con el papel que tuvo en la capital. Desde 1919 y hasta febrero de 1934, los socialdemócratas gobernaron la ciudad sin interrupción. La “Viena Roja” se convirtió en un escaparate de sus logros a nivel internacional. Se introdujeron impuestos sobre el “lujo”, lo que permitió, principalmente, financiar un amplio proyecto de construcción de viviendas sociales. Su diseño, llevado a cabo por el ­arquitecto Adolf Loos, tuvo una gran influencia sobre Le Corbusier. Fuera de la Unión Soviética, era el único país en el que una gran capital desarrollaba una ambiciosa política socialista. El partido no solo apoyó la cultura como nunca antes se había hecho (cines, teatros, etc.), sino que también respaldó las actividades deportivas de la clase obrera. Viena fue pues un importante centro artístico e intelectual. Allí se desarrollaron múltiples corrientes, entre ellas el famoso Círculo de Viena (Wiener Kreis). Uno de sus fundadores, Otto Neurath, estaba estrechamente vinculado con el austromarxismo. Además, muchos intelectuales que no eran socialistas, como Sigmund Freud, apoyaron la política del municipio.

Sin embargo, todo esto se vino abajo en 1934. Viena era roja, pero el resto del país seguía dominado, en gran medida, por los socialcristianos (movimiento del que es heredero el actual partido conservador), mientras que los pangermanistas nazis estaban al acecho. En febrero de 1934, los socialcristianos se deshicieron por la fuerza de la socialdemocracia para construir un nuevo régimen corporativista semejante al de la Italia fascista. Muchos militantes obreros se armaron y lucharon en las calles de las grandes ciudades para resistir, pero los “austrofascistas” fueron capaces de superarlos. El poder que tuvo la socialdemocracia en Viena escondía otras realidades. Una gran parte del país odiaba que su capital estuviera en manos de los “rojos”. El antisemitismo visceral y el antimarxismo primario iban de la mano: se hablaba, sin pelos en la lengua, de Viena como una “creación judía” por parte del “austrobolchevismo”. La dirección del SDAP tardó mucho en reaccionar a estos ataques de la extrema derecha, que propició un clima de guerra civil desde finales de los años veinte.

El movimiento obrero fue aplastado en 1934 y rematado por el Anschluss nazi de 1938. Un sector se involucró en la resistencia. En 1945, los socialdemócratas volvieron al poder en la ciudad y mantuvieron una política que, al menos en materia de vivienda, se inspiró en sus predecesores. De 1970 a 1983, gobernaron Austria con Bruno Kreisky. Pese a que su política siguió siendo moderada en el plano social, en un contexto en el que la izquierda radical tenía cierto eco, reactivó las referencias al austromarxismo.

Postal conmemorativa de los mártires de febrero, dirigentes socialdemócratas ejecutados 
por el régimen de Dollfuss tras los hechos de febrero de 1934

En Francia, en el seno del nuevo Partido Socialista refundado en 1971, una corriente de izquierdas, el CERES (7), mostró un gran interés por Otto Bauer y su “socialismo integral”, ya que lo veían como precursor de una alternativa. Didier Motchane y ­Jean-Pierre Chevènement, sus líderes, soñaron con una tercera vía en un momento en que el modelo soviético parecía agotado y en el que muchos socialdemócratas eran anticomunistas. En Italia, el Partido Comunista Italiano publicó varios ensayos austromarxistas. Tras convertirse en ministro de François ­Mitterrand, Chevènement inauguró un coloquio en febrero de 1982 dedicado al austromarxismo (8). Sin embargo, este interés desapareció con las medidas de austeridad de 1983.

Desde entonces, a Viena –que sigue siendo socialdemócrata– se la suele conocer como “la mejor ciudad para vivir” (9). En algunos indicadores, especialmente el de la vivienda, no tiene rival. La actual alcaldesa de París, Anne Hidalgo, suele referirse, aunque vagamente, a la gestión de Viena. Las ambiciones de reconstrucción política de los años 1970 parecen quedar bien atrás.

En Graz, la segunda ciudad más grande de Austria, las elecciones municipales las ganó en septiembre de 2021 el Partido Comunista de Austria (KPÖ), aunque a nivel nacional sea muy minoritario. Su campaña se centró en el tema de la vivienda. Parece que ciertos estratos de la sociedad siguen recordando aquellos ideales que surgieron en la Viena Roja.

Notas

(1) El término “austrofascista” designa una doctrina y al régimen que la encarnaría: antimarxista y antinazi, inspirado en el fascismo de Mussolini y basado en el partido único.

(2) SDAP es el acrónimo del partido Sozialdemokratische Arbeiter Partei (Partido Obrero Socialdemócrata). En 1945 pasó a llamarse SPÖ.

(3) Otto Bauer, La cuestión de las nacionalidades y la socialdemocracia, Ediciones Akal, Madrid, 2020.

(4) Jean-Numa Ducange, Quand la gauche pensait la nation. Nationalités et socialismes à la Belle époque, Fayard, París, 2021.

(5) Rudolf Hilferding, Le capital financier: étude sur le développement récent du capitalisme, Éditions de Minuit, París, 1970.

(6) Hans Hautmann, Die österreichische Revolution. Schriften zur Arbeiterbewegung 1917 bis 1920, Promedia Verlag, Viena, 2018.

(7) Centro de estudios, investigación y educación socialista, fundado en 1966. Se integró en el Partido Socialista en 1971.

(8) “L’austro-marxisme: nostalgie et/ou renaissance?”, Austriaca, n.°15, 1982.


(9) https://www.eiu.com/n/campaigns/global-liveability-index-2021/

Jean-Numa Ducange

Université de Rouen Normandie



 

- septembre 09, 2024
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Libellés : austromarxisme, Autriche, Jean Numa Ducange, Vienne

dimanche 8 septembre 2024

Sobre el lanzamiento del Partido Comunista Americano

 
 Archivo:American Communist Party Logo (Vector).svg
 
FUENTE: https://intervencionycoyuntura.org/sobre-el-lanzamiento-del-partido-comunista-americano/

agosto 14, 2024

Carlos L. Garrido

En todo el país, los estadounidenses normales de clase trabajadora se hacen una pregunta: ¿por qué? ¿Por qué me cuesta llegar a fin de mes? ¿Por qué el precio que pagué por los mismos comestibles hace un par de años se ha duplicado hoy, mientras que mi sueldo o salario se ha estancado? ¿Por qué me vi obligado a endeudarme por haberme enfermado, por atreverme a recibir una educación, por querer un hogar para mi familia? ¿Por qué los políticos en mis pantallas están tan interesados en librar una guerra contra medio mundo con el dinero de nuestros impuestos, pero tan reacios a invertir dinero en la gente y en la infraestructura decadente del país? ¿Por qué mi día está impregnado de estrés cuando dejo a mis hijos en la escuela, sin saber si pueden ser la próxima víctima de los horrendos tiroteos tan comunes en nuestro país? ¿Por qué a ninguna de las personas que gobiernan el país parece importarle las condiciones desesperadas y deterioradas de personas como mi familia, vecinos y compañeros de trabajo?

Pobre, endeudada y desesperada, la clase obrera estadounidense ha comenzado a cuestionar orgánicamente los supuestos del orden capitalista dominante. Si bien han sido alimentados generacionalmente con la idea de que Estados Unidos es el mejor país de la tierra, donde reinan la libertad, la democracia y la igualdad, hoy la desesperación que experimentan en su vida cotidiana ha hecho necesaria una reflexión crítica, por espontánea que sea. ¿Puede haber alguna igualdad real entre los de su clase y los que se benefician de su trabajo, su endeudamiento y su inestabilidad? ¿Puede haber alguna libertad para los hombres y mujeres encadenados de por vida a una deuda que tienen con un gran banco? ¿Puede haber libertad e igualdad para los millones de niños que se van a dormir hambrientos cada noche en Estados Unidos, o para los 600.000 sin hogar que deambulan en un país con 33 veces más casas vacías que personas sin hogar? ¿Puede haber democracia en un sistema en el que las personas que controlan las grandes corporaciones, los bancos y las empresas de inversión tienen poder sobre el Estado, utilizándolo para imponer su voluntad, es decir, la acumulación de capital, como el resultado final y el valor más supremo en todas las relaciones sociales?

Lo que ha surgido, entonces, es una grave crisis de legitimidad. La fe en las instituciones dominantes de la clase capitalista está disminuyendo rápidamente. Solo el 11 por ciento del público estadounidense confía en los medios de comunicación, las principales instituciones ideológicas de la clase dominante capitalista. A los políticos que defienden los intereses de los dueños del gran capital no les va mucho mejor, ya que sólo el 19 por ciento de los estadounidenses sostiene que sus representantes electos realmente los representan. Está claro para el pueblo estadounidense, aunque en una forma que todavía es abstracta y embrionaria, que los medios de comunicación simplemente están ahí para manipularlos para que consientan la agenda de la clase dominante: tergiversando los hechos, mintiendo y eliminando el contexto para invertir la realidad sobre los acontecimientos mundiales en curso. Es evidente para ellos que sus supuestos representantes son en realidad los representantes de sus explotadores, opresores y acreedores parásitos.

De este rechazo general y espontáneo del estado actual de las cosas han surgido diversas formas de disidencia en la clase obrera estadounidense. Algunos fueron movilizados por el movimiento de Bernie Sanders en 2016 y 2020, viendo en él el potencial de una verdadera revolución política (aunque no social) que pudiera garantizar los derechos básicos otorgados en las socialdemocracias, pero ausentes en nuestro país. En los mismos años, algunos fueron cautivados por Donald Trump y su llamado a Hacer que Estados Unidos Vuelva a Ser Grande (Make America Great Again – MAGA), que para muchas personas de clase trabajadora en el país significaba un esfuerzo por regresar a una época pasada, donde sus padres y abuelos podían asegurar comodidad en la vida y un alto nivel de vida con un trabajo normal de clase trabajadora. Otros han tomado diversas rutas apolíticas, mostrando antipatía frente a un escenario político en el que observan con razón que, como actualmente existe la situación, no tienen capacidad para cambiar nada.

Si bien es cierto que otros están presentes, estos tres han sido los principales canales para que los trabajadores expresen su descontento con el orden gobernante. Muchos, muchos defectos están evidentemente presentes en cada ruta. Pero todos comparten un núcleo racional común: el rechazo al statu quo y, en los dos primeros, la fe y la voluntad de trabajar para cambiarlo. Sin embargo, tal como existe actualmente, un camino conduce a la parálisis frente a la tarea de construir algo nuevo, mientras que los otros dos han llevado a que los falsos profetas sean elevados como representantes de los intereses del pueblo, mientras que, en realidad, simplemente han expresado formas más novedosas y disfrazadas de mantener el mismo orden dominante. Estamos en un período en el que se hace evidente que las esperanzas de hace 8 años son huecas, que hay que buscar una nueva forma de enmarcar y articular el descontento.

Para nosotros, sólo un partido comunista puede estar a la altura de esta tarea. Un partido comunista es fundamentalmente el vehículo para que el destacamento más avanzado de la clase obrera gane la fe de la masa crítica y guíe sus luchas hasta la línea de meta: la conquista del poder político. Es el partido comunista el que tiene el potencial de dar a estas diferentes formas de disidencia cierta coherencia, unidad y dirección. La coherencia surge de la comprensión sistemática de los males a los que se enfrentan los individuos, males que no son fallos morales individuales, sino de carácter sistémico. La unidad se basa en esta coherencia, en la comprensión de nuestros intereses comunes y nuestra fuente compartida de descontento. Y la dirección surge de los dos anteriores: solo cuando podemos comprender coherentemente el orden social en el que se basan nuestros problemas, podemos ver que en sus propias contradicciones ya hay un camino hacia adelante. En la correcta comprensión del problema, encontramos las premisas a través de las cuales se puede buscar la solución. Cuando se comprende el sistema capitalista en decadencia que tenemos ante nosotros, también se comprende el hecho de que los trabajadores, los productores de todo el valor de la sociedad, tienen el poder, como clase, de construir un mundo nuevo a su imagen y semejanza. Una vez que se logre este reconocimiento de nuestra realidad fundamental compartida y se unifiquen las diversas formas de disidencia, entonces los pasos hacia adelante se mostrarán en el proceso de una lucha clara sobre su dirección.

Lamentablemente, el Partido Comunista histórico en nuestra nación se ha mostrado incapaz de estar a la altura de la tarea de la organización que lleva ese nombre. Ha buscado la colaboración de clases en una época en la que la lucha de clases es una realidad inminente. Se ha alineado, bajo los cínicos auspicios de ‘luchar contra el fascismo’, con el Partido Demócrata, mientras que dicha organización ha enviado cientos de miles de millones de dólares de los contribuyentes estadounidenses a los neonazis en Ucrania para una guerra de poder contra Rusia. Ha apoyado a este partido mientras que financia y apoy el sangriento genocidio de la entidad sionista en Palestina. Es un partido «comunista» que objetivamente ha apoyado el fascismo y la colaboración de clases bajo la justificación de luchar contra lo que precisamente apoyan. El fascismo, para ellos, es simplemente los conservadores sociales que no están de acuerdo con los valores sociales más liberales recientemente aceptados por las fuerzas de la hegemonía. Para ellos, la amenaza fascista emana de nuestros compañeros de trabajo conservadores y no del estado capitalista que utiliza a ambos partidos para financiar la guerra y el genocidio. Pero, debemos preguntarnos, ¿qué puede ser más fascista que apoyar, financiar y equipar un genocidio llevado a cabo por un estado de apartheid supremacista blanco?

El partido «comunista» EE.UU. escupe sobre el legado de Stalin, Dimitrov y los grandes luchadores antifascistas del movimiento comunista mundial cuando los cita irónicamente para apoyar al estado fascista estadounidense. Olvida que, como escribió Michael Parenti, «la amenaza fascista no proviene de la derecha cristiana ni de las milicias ni de este o aquel grupúsculo de cabezas rapadas, sino del propio Estado de seguridad nacional, el Estado policial dentro del Estado».[1] Estas son las fuerzas que imponen la «dictadura terrorista abierta de los elementos más reaccionarios, más chovinistas y más imperialistas del capital financiero», central para la comprensión marxista del fascismo, elaborada en la brillante obra de Georgi Dimitrov.[2] El partido «comunista» de EE.UU. opera, por lo tanto, con una comprensión idealista y antimarxista del fascismo cuando ignora el papel del fascismo como forma de gobierno capitalista en períodos de crisis. Reduce el fascismo a un problema de ideas en la mente, y es incapaz de ver cómo, como una forma de gobierno capitalista en crisis, ha estado presente aquí en ambos partidos todo el tiempo. El entendimiento básico de la dialéctica espuria de demócratas y republicanos, del interminable y performativo tira y afloja que se utiliza para enmascarar la continuidad del estado imperialista y servir a su reproducción continua, se les escapa por completo a estos «comunistas». Es un partido “comunista” que se pone del lado de los capitalistas, imperialistas y fascistas. Al hacerlo, en realidad no luchan contra la «amenaza fascista» que tan a menudo invocan, sino que la refuerzan. Alimentan el espectáculo de la politiquería estadounidense; se convierten en cómplices de sus operaciones.

Pero los errores en las líneas del partido son enmendables cuando se mantiene el método operativo de un partido comunista. El centralismo democrático, cuando está realmente presente, le da al partido el potencial para rectificar, para mejorar su comprensión de la situación y sus fallas. Permite que los deslizamientos hacia el socialchovinismo, el oportunismo y el ultraizquierdismo (tan evidentes en el cpUSA) sean corregidos. Pero también en este caso, el Partido «Comunista» de los Estados Unidos ha violado completamente sus obligaciones. Amplia evidencia ha demostrado que en la 32ª Convención Nacional se frustró la democracia y se tiró por la ventana el centralismo democrático.[3] Y cuando valientes cuadros trataron de rectificar esta usurpación del partido, este golpe a la organización histórica de la clase obrera estadounidense por parte de una pequeña camarilla de burócratas de por vida, se pusieron de pie por medios constitucionales para compartir una petición que solicitaba la consulta democrática frustrada en la convención, todos los verdaderos comunistas fueron purgados, a veces con varios clubes enteros siendo expulsados también. Las pruebas han sido documentadas y se han hecho públicas. Como se hizo evidente, la camarilla dirigente del Partido Comunista de los Estados Unidos de América, entonces, ha destruido completamente la democracia del partido para defender su apoyo a la colaboración de clases con un partido que apoya a los nazis y lleva a cabo guerras genocidas contra pueblos nativos.

Pero por mucho que traten de sujetar el desarrollo de las luchas de clases, no llegaran a detener el movimiento de la historia, del cual estas luchas son el corazón. Una organización de la clase obrera, basada no en profesionales y burócratas de la clase media, sino en la clase obrera misma, guiada por el marxismo-leninismo y no por el fetiche de la pureza, estaba destinada a surgir. El 7 de julio de 2024 nació esta organización. Su nacimiento, como señaló el presidente ejecutivo Haz Al-Din, fue en sí mismo un triunfo de hecho, no sólo de palabra.[4] Reunió a un amplio grupo de diferentes fuerzas comunistas, derivadas de las que fueron purgadas inconstitucionalmente por el Partido Comunista de los Estados Unidos, para llevar adelante la lucha juntos, para reconstituir el Partido Comunista Estadounidense que nuestro pueblo necesita tan desesperadamente. No está unido por doctrinas abstractas y puras, sino por la ciencia viva del marxismo-leninismo, que ve la verdad en los hechos, en los resultados prácticos y en los logros organizativos. Nuestro estándar de éxito no será la construcción de una teoría desarrollada a partir de las ideas abstractas más puras. Nuestro estándar de éxito será nuestra capacidad de cumplir el papel que la historia ha asignado al Partido Comunista Americano: proporcionar la coherencia, la unidad y la dirección que puedan sacar a nuestro pueblo de las crisis perpetuas que han impregnado nuestro decadente y salvaje modo de vida capitalista, y establecer en su lugar una sociedad de, por, y para el pueblo trabajador – ósea, una sociedad socialista.

 

Carlos L. Garrido es un profesor de filosofía cubanoamericano. Es el director del Instituto Midwestern Marx y el secretario de Educación del Partido Comunista Americano. Es autor de muchos libros, entre ellos El fetiche de la pureza y la crisis del marxismo occidental  (2023), Por qué necesitamos el marxismo estadounidense (2024), El marxismo y la visión dialéctica materialista del mundo  (2022), y los próximos Sobre Losurdo y el marxismo occidental (2024) y Hegel, marxismo y dialéctica (2025). Ha escrito para docenas de publicaciones académicas y populares en todo el mundo y dirige varios programas de transmisión en vivo para el Instituto Midwestern Marx en YouTube. Puedes suscribirte a su Substack de Filosofía en Crisis  AQUÍ.

 

[1] Michael Parenti, América asediada (San Francisco: City Lights Books, 1998), 119.

[2] Georgi Dimitrov, Contra el fascismo y la guerra (Nueva York: International Publishers, 1986), 2.

[3] Nuestro Instituto tiene una lista de reproducción completa que habla sobre la 32ª Convención Nacional y entrevista a alrededor de una docena de miembros purgados. Puedes ver los seis videos de esa lista de reproducción aquí:

https://www.youtube.com/watch?v=wk7JuLxXsW8&list=PLxhlh6ux6zSnGUbwuHGusdJTTyYkNie_C&pp=gAQBiAQB

[4] Primer discurso al público del Presidente Ejecutivo Haz Al-Din:

https://x.com/ACPMain/status/1815807197806248215

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