Article épinglé

jeudi 24 avril 2025

Nadia Léger par Aymar de Chatenet


 

Comment les États-Unis ont financé les crimes présumés de Duterte contre l’humanité

J. Renau



L’ancien président philippin attend d’être jugé pour sa guerre brutale contre la drogue. Il l’a menée avec le soutien du gouvernement américain.

Source : Responsible Statecraft, Gideon Pardo
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’ancien président des Philippines Rodrigo Duterte a été arrêté à Manille et emmené à La Haye, où il sera jugé pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale.

De 2016 à 2022, le gouvernement de Duterte a mené une campagne d’exécutions de masse de gens soupçonnés de consommer de la drogue. On estime que 27 000 personnes, pour la plupart pauvres et indigentes, ont à sa demande, été exécutées sans procès par des policiers et des milices. Les enfants ont également été régulièrement victimes des raids antidrogue de Duterte, que ce soit en tant que victimes collatérales ou en tant que cibles.

Pendant ce temps, les États-Unis fournissaient des dizaines de millions de dollars par an à l’armée et à la police nationale philippines. Les fonds se sont déversés pratiquement sans interruption, tandis que les groupes de défense des droits humains du monde entier criaient au scandale.

Dès le début, Duterte avait fait part de son intention de mener une répression brutale contre la drogue. Avant d’accéder à la présidence, il avait été maire de Davao, la troisième ville du pays. C’est là qu’il a présidé à l’exécution de 1 400 criminels présumés et enfants des rues par un groupe de voyous justiciers connu sous le nom d’« escadron de la mort de Davao ». Duterte a d’abord nié toute implication directe dans ces mises à mort, avant de laisser entendre qu’il les avait en fait soutenues, en déclarant : « Comment ai-je obtenu ce titre de ville la plus sûre du monde ? En les tuant tous. »

 ARTICLE INTÉGRAL

Où RSF opère un retrait posthume de leur carte professionnelle aux journalistes palestiniens

 

Reporters Sans Frontières (RSF) a toutes les audaces, tous les culots. Les « salauds ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît ». L’assertion du type Bernard Blier marche pour eux en changeant le premier mot. Voilà une « ONG » qui n’en est pas une, puisqu’elle a avec constance touché de l’argent des USA et d’Israël, voilà qu’en novembre, dans son « Bilan Annuel de la liberté de la presse dans le monde », elle refuse de compter les journalistes assassinés par Israël à Gaza ! En effet pour RSF les martyrs de presse Palestiniens ne sont pas de « vrais journalistes ». Du type Robert Ménard.

Et voilà qu’aujourd’hui, à Paris et à Marseille, cette OG (organisation Gouvernementale) rejoint l’appel d’une cohorte d’honnêtes gens pour protester contre les crimes israéliens commis contre les journalistes à Gaza ! Faut vraiment être culotté.

Nous avons eu la preuve par Trump que RSF est un mistigri piloté par les US : RSF a protesté contre la coupure des crédits exigée par le blondinet qui règne à la Maison Blanche. Cette pleurnicherie était un aveu, Washington ne verse plus de sous aux héritiers de Ménard ce qui « met en danger la liberté de la presse ». Disent-ils. Il faut entendre ou lire ce paradoxe pour le croire. Donc, puisque Trump garde ses sous, la puce change d’âne et RSF entend taper la caisse de l’Europe (qui lui verse déjà un million d’euro par an).

Résumons. RSF a vécu de l’argent américain et israélien, et un peu des largesse de Bongo. En Echange RSF a toujours très bien classé Israël dans son « Palmarès mondial de la démocratie », et tant pis pour les journalistes Palestiniens, et quelques occidentaux, assassinés par Tel Aviv. Miracle et nouveau marketing, cette engeance que Macron à naguère nommée pour assurer la police au sein de la presse, s’en vient pleureur sur Gaza. Ménard reviens ils sont devenus fous !

ARTICLE EN INTÉGRALITÉ

Nadia Léger, le communisme chevillé au pinceau

 SOURCE: https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/nadia-leger-le-communisme-cheville-au-pinceau/

Qui connaît Nadia Léger ? Ou plutôt qui connaît son œuvre ? Car si elle est connue dans les milieux artistiques pour avoir été la femme de Fernand Léger, pas un musée français ne présente l’une de ses toiles. Celle qui était surnommée la milliardaire rouge dans les années 60 a pourtant été une personnalité très importante de la scène artistique parisienne, des années 1930 aux années 1970. Pourquoi ses tableaux ont-ils été invisibilisés de la sorte, boudés des spécialistes, critiques et conservateurs au point qu’ils ont été effacés de l’histoire de l’art ?

Parcours d’une femme prodige restée dans l’ombre

C’est Aymar du Chatenet qui lève le voile qui recouvrait sa très grande oeuvre. Oeuvre qu’il découvre par hasard en rendant visite aux descendants du couple Léger. Une centaine de tableaux se trouvent là, empilés dans une pièce, abandonnés à l’oubli. Editeur de jeunesse mais grand amateur d’art, celui-ci est surpris de faire cette découverte et s’adresse aux spécialistes. Il découvre alors le mépris du milieu pour cette femme, d’origine paysanne, et décrite comme une « communiste enragée »[1]. Elle a aussi pâti de l’ombre de son mari, comme beaucoup d’épouses de maîtres – pensons à Camille Claudel ou Frida Khalo dont les œuvres n’ont pas été initialement reconnues à leur juste valeur.

Frappé par la splendeur de ses toiles, par son talent propre et par la richesse de son itinéraire artistique, il entreprend de réparer cette injustice. Au terme de dix ans de travail, il sort fin 2019 une somme de 4,7 kg, qu’il qualifie de « pavé dans la mare » pour faire exister l’oeuvre de cette femme hors pair et la sortir de l’oubli. De novembre 2024 à mars 2025, il a également coordonné une magnifique rétrospective au Musée Maillol qui retraçait la vie et l’oeuvre de cette peintre franco-soviétique jusqu’ici condamnée aux oubliettes. L’histoire de l’art est, elle aussi, victime de l’anticommunisme…

Fille de la révolution

Nadiejda Khodossievitch naît en 1904 dans une famille paysanne pauvre de neuf enfants, dans la région de Vitebsk dans l’actuelle Biélorussie. Son père vend de la vodka et sa mère tisse. Toute jeune, elle passe ses journées à planter des patates et raconte qu’elle peignait la nuit. Naturellement douée pour le dessin et déterminée à devenir artiste, elle prend des cours à l’Ecole des Beaux arts de Beliov puis intègre à seulement 16 ans l’Atelier national des beaux-arts de Smolensk[2], formations rendues gratuites par le tout jeune État soviétique. Elle est déjà à cette époque totalement portée par les idées de la Révolution bolchévik et de la construction du socialisme, sans lesquelles elle n’aurait tout simplement jamais pu étudier la peinture !

L’exposition donnait à voir quelques unes de ses œuvres de jeunesse avec des toiles peintes à 17-18 ans. Nadia faisait déjà montre d’un véritable talent. Elle est initialement influencée par le suprématisme de Kasimir Malévitch qui enseigne à Smolensk (courant abstrait qui supprime toute référence à la réalité dans une recherche d’esthétisme pur, associant couleurs et formes géométriques). Mais elle découvre bientôt, à travers la revue « L’Esprit nouveau » de Le Corbusier, empruntée à la bibliothèque municipale, le style de Fernand Léger. Celui-ci lui semble incarner le futur de la peinture. Un courant novateur qualifié de cubiste qui n’abandonne pas la figuration au contraire de ses maîtres soviétiques. Elle décide donc de se rendre à Paris pour le rencontrer et se former auprès de lui.

Elle fait une étape en Pologne, qui durera finalement quatre ans. Elle y côtoie les milieux d’avant-garde tout en se formant à l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie et se marie avec le peintre Stanislaw Grabowski. Ensemble ils viennent s’intaller à Paris en 1925 et s’inscrivent à l’Académie moderne, fondée par Fernand Léger et Amédée Ozenfant, ainsi que Nadia l’avait décidé des années aupraravant. Mais le couple se sépare deux ans plus tard, peu après la naissance de leur fille. C’est alors que Nadia entame une relation intime et plus seulement artistique avec Fernand Léger. Elle passe bientôt d’élève à directrice adjointe de son atelier, l’un des plus en vue de la capitale, d’où sortiront des artistes de renom comme Nicolas de Staël, Hans Hartung ou Louise Bourgeois. L’exposition à Maillol donnait d’ailleurs à voir des œuvres des élèves de l’atelier, illustrant la grande liberté de style qui y régnait, mais aussi l’approche collective, avec la réalisation de toiles monumentales à plusieurs mains. Mais le nom de Nadia n’est guère mis en avant, que ce soit sur la fiche Wikipédia de l’Académie où elle n’est signalée que comme élève ou sur les clichés de Robert Doisneau, alors que c’est bien elle la professeure !

Après des années de partage amoureux et professionnel, Nadia épouse Fernand en 1952. Plus âgé qu’elle, il décède en 1955. Elle hérite alors de toute sa fortune et de son œuvre. Celle qui a dormi dans des wagons stationnés en gare les premiers temps à Smolensk et fait des ménages dans une pension de famille pendant ses dix premières années à Paris devient tout à coup milliardaire. Mais plutôt que de profiter de ce patrimoine immobilier et artistique, Nadia consacre le restant de sa vie et cette fortune à valoriser l’oeuvre de son défunt mari. Avec l’aide du peintre Georges Bauquier avec qui elle s’est remariée, elle édifie à Biot le plus grand musée dédié à un artiste encore aujourd’hui en France, et en fait don à l’État en 1967 avec les 385 œuvres de Fernand en sa possession (peintures, dessins, céramiques, bronzes et tapisseries).

Elle n’aura cessé de peindre jusqu’à sa mort. Elle s’eteint en 1982 à Callian dans le Var où sa tombe est ornée d’une superbe mosaïque tirée de l’un de ses autoprotraits. Elle sera restée fidèle toute sa vie à son intense engagement communiste et à l’Union soviétique. Ce qui explique sans doute le malaise des « communistes mutants » du PCF et consorts. Ainsi la cheffe du service culture de l’Humanité titrait « Nadia Léger, une artiste dans les tourments du XXème siècle. » Bof… Je lui sais toutefois gré d’avoir attiré mon attention sur cette lumineuse exposition. Nadia est morte « stalinienne » comme le dit son résurrecteur, raison principale de son enterrement artistique, outre le machisme persistant de nos sociétés inégalitaires.

Une œuvre indissociable de son engagement communiste et du PCF

Nadia adhère au PCF en 1933. Pour cette paysanne qui a connu la misère et évolue désormais dans les milieux intellectuels et culturels d’avant-garde, cet engagement ne tient en rien à l’air du temps. Elle va dès lors lier une partie importante de son œuvre au Parti. Elle réalise par exemple des affiches pour des appels à manifestation et dirige la production collective de fresques et grands panneaux pour des événements du front populaire et pour un rassemblement des femmes pour la paix. Son autoportrait au drapeau rouge de 1936 est un manifeste politique.

Puis les nazis soumettent la France. Fernand Léger, très menacé, parvient à s’exfiltrer aux États-Unis où il reste pendant toute l’occupation. Nadia, elle aussi recherchée mais détentrice d’un seul passeport russe, n’a d’autre choix que de rester en France avec sa fille dans la clandestinité. Et d’entrer en résistance. Sous le nom de Georgette Paineau elle produit et diffuse de nombreux tracts clandestins et sert d’agent de liaison pour les FTP-MOI, tout comme sa fille Wanda, tout juste âgée de seize ans. Quelques peintures très marquantes illustrent cette période : Autoportrait – Le serment d’une résistante (1941) (autoportrait), Wanda (1942) (glissant un message sous une porte), La mort de Tania (1942) figurant une femme pendue ou bien le portrait poignant de Fernand Léger au coq rouge, dont les traits tirés expriment la douleur de l’exil.

Autoportrait – Serment d’une résistante (1941)

A la libération, elle rejoint l’Union des patriotes soviétiques. Elle lance au profit des anciens prisonniers de guerre soviétiques une vente aux enchères de 140 tableaux qu’elle a elle-même récoltés de la part d’artistes comptant des grands noms tels que Picasso, Braque, Matisse et Fernand Léger. Nadia, elle, met véritablement son art au service du parti. Ce sont ses portraits des grandes figures communistes soviétiques et françaises qui ornent le 10e Congrès du PCF de juin 1945. Réalisés à partir de photos dont elle ne garde que les contours et restitue les contrastes par applats de couleur primaires, ces tableaux façon affiche de propagande, d’une modernité époustouflante, font de Nadia Léger une véritable précurseure du pop-art. Marx, Lénine, Staline, Maïakovski, Thorez, Duclos, Cachin, Sampaix… ; sans oublier les femmes que Nadia met beaucoup à l’honneur de manière générale dans sa peinture – Danielle Casanova, Elsa Triolet Nadejda Kroupskaia (femme de Lenine) ou encore Ekaterina Fourtseva (Ministre de la culture soviétique).

Très proche d’Aragon, beaucoup de critiques lui reprochent le même « art de parti ». Nadia a peint de nombreuses représentations de Staline, notamment une belle toile où il est à son bureau avec une petite fille, en petit père des peuples. Aymar du Chatenet précise qu’elle n’était pas payée par le KGB. C’est au contraire elle qui les a « financés », ce qui, selon ses dires, lui a permis de conserver une grande liberté artistique et culturelle. Á la mort de Fernand Léger, Nadia met la propriété dont elle hérite à Gif-sur-Yvette à la dispositions des cadres du PCF qui vont y organiser réunions et colloques. C’est même là que se tinrent, le 22 novembre 1972, les négociations entre Henry Kissinger et Le Duc Tho qui mettront fin à la guerre du Vietnam !

Nadia était aussi une infatigable travailleuse, pouvant dormir une heure par nuit à certaines périodes de sa vie paraît-il. Vie qu’elle a dédiée à son combat pour l’art populaire et la construction d’un monde meilleur. Dans les années 70, elle a envoyé en URSS quelque 2 000 œuvres classiques de maîtres de la peinture qu’elle a reproduits à l’identique pour servir à l’enseignement plastique. Un labeur titanesque ! Elle a par ailleurs fait don à la Biélorussie et à la Russie soviétique de nombre de ses œuvres dans les années 1960 et 1970. Notamment une collection de ses bijoux en or, platine et diamant, visible à Moscou, et cent immenses portraits en mosaïque de personnalités russes de la culture et de la science qui ornent encore aujourd’hui des lieux publics de diverses villes de Russie. Ce sont des peintures que l’on peut voir au Musée national des beaux-arts à Minsk.

On percevait très bien cette immense générosité mais aussi cette humilité des quelques photographies de la « cosaque » présentées à l’exposition. De ses traits rieurs se dégagent une bonhomie extrêmement sympathique et une simplicité sincère. On la voit bras dessus bras dessous avec Aragon, Elsa Triolet et Danielle Casanova dont elle était une amie proche.

Une grande artiste et remarquable portraitiste

Je ne saurais m’improviser critique d’art. Beaucoup des commentaires de l’exposition soulignent la grande évolutivité de l’oeuvre de Nadia Léger qui a adopté au cours de sa longue vie de peintre une multiplicité de styles, tout en conservant chaque fois sa marque propre. Une « capacité à se réinventer » plutôt rare, paraît-il, pour les grands artistes : suprématisme, purisme, cubisme, constructivisme, biomorphisme, surréalisme, réalisme socialiste, et enfin précurseure du pop art… Une diversité qui est, à tout le moins, signe d’une très grande maîtrise technique.

L’exposition avait le grand mérite de donner à voir aussi des œuvres de Fernand Léger. Ce qui permettait d’apprécier l’influence relative que celui-ci a eue sur sa peinture durant leur collaboration. Et d’attester sans équivoque que Nadia n’a pas fait du Fernand. Si on trouve une parenté manifeste dans leurs décors  industriels par exemple, la façon de peindre les sujets, elle, n’a rien à voir. Chez Fernand, les personnages sont extrêmement froids et mécaniques, comme des pantins articulés, tandis que chez Nadia ils sont toujours restés très charnels et expressifs. Même chose dans les natures mortes. Celles du maître cubiste sont planes aux formes assez géométriques, tandis que les courbes et couleurs flamboyantes de Nadia donnent aux choses un air animé et une quasi sensation de 3D. Quelque chose de très chaleureux et sensuel qui déborde de vie.

Après-guerre, elle embrasse le réalisme socialiste ce qui a donné chez elle des œuvres lumineuses telles que Les mineurs, Les constructeurs, Les baigneuses ou Les musiciens Tadjiks (qu’Aragon avait accroché dans son bureau). En effet, portraitiste hors pair, elle sait dégager des visages beaucoup d’émotions – et en l’occurence sur cette période une magnifique joie de vivre. Les regards interpellent le spectateur et expriment avec force notre commune humanité. Les personnages semblent là devant nous, comme de chair et d’os. Ils nous parlent. L’un de ses portraits de Fernand Léger, peint en hommage après sa mort, m’a d’ailleurs fait monter les larmes aux yeux tellement son regard semblait restituer tout l’amour, la tendresse et l’admiration qu’elle avait pu avoir pour lui, et lui pour elle.

Foi en l’humanité et combat pour la paix

C’est ça qui m’a le plus marquée dans cette exposition. Depuis ses débuts ou presque sa peinture est très incarnée, sensuelle et joviale. On découvre une oeuvre puissante et lumineuse, qui ne peut émaner que d’une femme chaleureuse et humaniste. Mais de sa peinture d’après-guerre transperce la foi et la confiance en un monde nouveau, un futur heureux, harmonieux, plein d’une promesse d’égalité et d’épanouissement de l’humanité. Que j’aurais aimé vivre cette époque ! Que de lueurs que nous ne voyons plus, ni dans l’art, ni dans la rue…

Fascinée par le développement spatial, Nadia revient sur le tard à ses premiers amours suprématistes qui lui semblent incarner cet élan vers le ciel comme avenir de l’homme et de l’art. Elle réalise de nombreux portraits de Gagarine, de Lenine et d’elle-même dans cette veine, que des céramistes de renom reproduiront en mosaïques. Des planches très graphiques qui s’apparentent à des collages dans lesquels la composition prend le pas sur le fond. L’agencement des symboles a plus d’importance que ces symboles eux-mêmes. Une esthétique qui plairait à beaucoup aujourd’hui – malgré la faucille et le marteau – car les couleurs et le design peuvent les muer en 2025 en un folklore amusant aux accents pop. J’ai pour ma part préféré la période « réalisme socialiste » car elle donne une forme sensible à la part la plus belle et la plus noble de notre humanité, celle qui aspire profondément à un monde de paix, de justice et de rire.


[1] https://www.youtube.com/watch?v=do_Eg_MXHEs

[2] https://fr.gw2ru.com/histoire/204163-epouse-fernand-leger


Pauline Detuncq

 

Palantir: the new deep state


 

dimanche 20 avril 2025

Operación Gladio: cómo la CIA y la OTAN llevaron a cabo ataques terroristas en Italia

 FUENTE: https://nuevarevolucion.es/operacion-gladio-como-la-cia-y-la-otan-llevaron-a-cabo-ataques-terroristas-en-italia/

A pesar de que estos hechos impactantes fueron expuestos hace 30 años y afectaron a todos los gobiernos europeos de la OTAN, siguen siendo en gran medida desconocidos fuera de Italia.

Por Massimo Innamorati | 21/01/2025

En 1990, el primer ministro italiano Giulio Andreotti se vio obligado a revelar la existencia de una vasta red paramilitar clandestina que operaba en Italia desde hacía décadas bajo el mando de la OTAN . Esta red, llamada Gladio, había sido responsable de varios atentados terroristas que habían causado cientos de víctimas civiles, así como de dos intentos de golpe de Estado (1964 y 1970).

Estas revelaciones, que implicaban a muchos países europeos, entre ellos Gran Bretaña y Estados Unidos, dieron lugar a una serie de investigaciones nacionales y durante meses provocaron una tormenta política internacional que compitió con la Guerra del Golfo por conseguir atención en la prensa. Sin embargo, hoy esas revelaciones parecen haber sido borradas de la memoria histórica.

Sin duda, las lecciones políticas que se deben extraer de estos acontecimientos son la razón de su eliminación. Los acontecimientos de la Operación Gladio demostraron cómo responde la burguesía imperialista cuando siente que su dominio está amenazado, incluso si la oposición juega según las reglas de las propias instituciones de la burguesía.

Raíces de la operación

Durante la mayor parte del siglo XX, los comunistas en Italia gozaron de un apoyo masivo, siendo reconocidos como la primera línea de la resistencia partidista contra el fascismo , y el Partido Comunista Italiano (PCI) creció hasta tener más de dos millones de miembros (más que cualquier otro partido en Europa durante la mayor parte del período de posguerra), obteniendo más del 34 por ciento del voto electoral en su apogeo y desempeñando un papel clave en la vida social y cultural de la clase trabajadora.

Tras la caída del fascismo, el PCI contó también con el apoyo de miles de hombres y mujeres armados, antiguos miembros de la resistencia partisana y también de las fuerzas policiales de la nueva república. Si bien esa base podría haberse movilizado para hacer avanzar la posición de la clase obrera, el líder del PCI, Palmiro Togliatti, optó por mantener la línea de guerra de un frente único con las fuerzas democrático-burguesas, que se había establecido como parte de la lucha contra el fascismo.

Según su línea, que convertía de manera oportunista el frente único de una táctica antifascista en un principio general, el partido debía obtener el poder por medios parlamentarios burgueses y sólo entonces sus fuerzas armadas serían movilizadas defensivamente. Pero para la burguesía incluso estas condiciones eran inaceptables.

Esta fue la situación en la que el imperialismo intentó montar una ofensiva aprovechando las fuerzas más reaccionarias de la sociedad italiana: el fascismo, la mafia y la Iglesia.

Tras el desembarco aliado en Sicilia en 1943 durante la Segunda Guerra Mundial, Estados Unidos había reclutado los servicios de la mafia a través de la Operación Underworld. En 1945, el comandante fascista Príncipe Junio ​​Valerio Borghese, que había sido capturado por los partisanos y estaba a la espera de ser ejecutado, fue rescatado por la predecesora de la CIA (la OSS) y absuelto de sus crímenes de guerra.

Muchos de estos casos de colaboración permitieron a Estados Unidos establecer una red de agentes fascistas en el país que podrían emplear como fuerzas anticomunistas. Licio Gelli fue otro de los camisas negras fascistas que escapó de la justicia partidaria gracias a la protección de Estados Unidos. Más tarde, la CIA le encargó que dirigiera el ala política secreta de Gladio, una sociedad secreta conocida como Propaganda Due o P2, que fue descubierta en 1981 y que contaba con más de 900 miembros, entre los que se encontraban altos oficiales del ejército, la policía y los servicios secretos, así como industriales, políticos y jueces (uno de los miembros más conocidos fue el ex primer ministro Silvio Berlusconi).

En las elecciones de 1948, las primeras desde la caída del fascismo, compitió el Frente Democrático Popular (FDP) del PCI contra los Demócratas Cristianos (DCI), respaldados por Estados Unidos. Aunque aparentemente se le dio al pueblo la opción de elegir entre dos coaliciones, en la práctica quedó claro que la elección era entre la continuación del gobierno burgués bajo el DCI o la guerra civil, ya que la dirección del DCI dejó en claro que no concedería la victoria al PCI ni siquiera si obtenía la proporción necesaria de votos.

Tras las revelaciones de los años 90, el presidente Francesco Cossiga admitió que la DCI había creado su propia organización paramilitar, lista para entrar en acción en caso de una victoria comunista, y que él mismo estaba “armado hasta los dientes”.

La victoria del DCI en estas elecciones dudosas, caracterizadas por una tremenda injerencia norteamericana , fue seguida por una larga serie de protestas, durante las cuales más de 60 trabajadores, la mayoría de ellos comunistas, fueron asesinados por el Estado. El líder del PCI, Togliatti, sobrevivió a un intento de asesinato durante este período, pero mientras los militantes comunistas se rebelaban, Togliatti llamó a la calma.

Ya en los años 50, los “Gladiadores” (como se denominaba internamente a los agentes de Gladio) empezaron a recibir entrenamiento en Gran Bretaña y armas de los Estados Unidos. Se hicieron planes para iniciar un conflicto e incluso invadir el país si los comunistas ganaban las elecciones o se les permitía participar en algún gobierno. Se instaló una base de Gladio en Cerdeña donde los gladiadores podían recibir entrenamiento británico y estadounidense.

A medida que la organización de la clase trabajadora aumentaba y el PCI continuaba ganando mayor apoyo en las elecciones siguientes, amenazando finalmente el monopolio del DCI en los puestos del gabinete en 1963, la clase dominante dependió de sus activos de Gladio para responder con una violencia cada vez mayor, tanto de manera dirigida como indiscriminada.

Golpes de Estado, atentados y asesinato de Aldo Moro

En 1963, por primera vez en la historia de la República, la DCI tuvo que ceder puestos en el gabinete al Partido Socialista Reformista (PSI) y al PCI. Preocupada por que el líder de la DCI, Aldo Moro, estuviera haciendo demasiadas concesiones al PSI reformista, un sector de la burguesía organizó un golpe de Estado conocido como «Piano Solo», con la colaboración de la CIA, el jefe de la policía paramilitar De Lorenzo y los servicios secretos italianos, encargados de dirigir las operaciones de Gladio bajo el mando del coronel Renzo Rocca.

La primera fase del golpe consistió en atentados con bandera falsa contra las oficinas de la DCI, de los que se atribuyó la culpa a grupos comunistas. La segunda fase, en junio de 1964, comenzó bajo la apariencia de un desfile militar. Después del desfile, las tropas permanecieron en Roma con el falso pretexto de «cuestiones logísticas», preparándose para llevar a cabo el golpe. Tras una reunión entre Aldo Moro y el general De Lorenzo, el golpista, el gobierno anunció la intención del PSI de renegar de muchas de sus demandas reformistas. Esta genuflexión ante la clase dominante por parte del PSI socialdemócrata fue suficiente para calmar la situación y abortar el golpe.

A finales de los años 60, cuando la lucha de clases se intensificó, las huelgas masivas exitosas permitieron a la clase obrera italiana obligar al Estado a hacer varias concesiones, entre ellas, protección legal contra el despido por razones políticas (como la actividad sindical) y protección contra la vigilancia en el lugar de trabajo. Al mismo tiempo, los operadores de Gladio llevaron a cabo varias acciones terroristas.

Una de ellas fue la masacre de la Piazza Fontana (1969), un atentado indiscriminado contra los trabajadores agrícolas del Banco Nacional de Agricultura. En un principio se atribuyó la acción a grupos anarquistas, pero, aunque más tarde se descubrió a los autores fascistas, ninguno fue castigado. Como testificó más tarde Vincenzo Vinciguerra, miembro de la organización fascista responsable, Ordine Nuovo (Orden Nuevo):

“Había que atacar a los civiles, a la población, a las mujeres, a los niños, a gente inocente, a gente desconocida, alejada de cualquier juego político. El motivo era muy sencillo: se pretendía obligar a esa gente, a la opinión pública italiana, a dirigirse al Estado para pedir más seguridad.

“Éste fue precisamente el papel de la derecha en Italia: ponerse al servicio del Estado, que creó una estrategia llamada acertadamente “Estrategia de la tensión”, en la medida en que tuvo que hacer aceptar a la gente común que en cualquier momento durante un período de 30 años, desde 1960 hasta mediados de los años ochenta, podía declararse el estado de excepción.

“Así, la gente estaría dispuesta a cambiar parte de su libertad por la seguridad de poder caminar por la calle, viajar en tren o entrar en un banco. Ésta es la lógica política que se esconde detrás de todos los atentados. Quedan impunes porque el Estado no puede condenarse a sí mismo.” [1]

En documentos desclasificados de la P2, Renzo Rocca también afirmó: “Una acción anticomunista eficaz y global… requiere la creación de grupos activistas, grupos de jóvenes, pandillas que puedan utilizar todos los métodos, incluidos los no ortodoxos como la intimidación, las amenazas, el chantaje, las peleas callejeras, los asaltos, el sabotaje y el terrorismo”. [2]

En el frente político, la clase dominante también encargó al ex fascista y agente de la CIA Junio ​​Valerio Borghese que liderara otra operación golpista en diciembre de 1970. Bajo el nombre clave Tora Tora, varios grupos armados se reunieron en Roma y Milán con el plan de ocupar edificios gubernamentales, arrestar a figuras políticas y reprimir la resistencia en zonas obreras.

Pero el golpe fue abortado en el último momento en circunstancias misteriosas. El agente de la CIA y mafioso Tommaso Buscetta especuló más tarde que el golpe había sido detenido debido a la presencia de barcos soviéticos en el Mediterráneo. De hecho, durante las investigaciones sobre la masacre de Gladio en Piazza Fontana, se supo que el golpe había sido abortado por órdenes de los EE.UU.

Durante las investigaciones también se descubrió la complicidad de la sociedad secreta P2 y de los grandes grupos mafiosos. De los más de 100 conspiradores, todos fueron finalmente absueltos, mientras que el líder del golpe Borghese pudo huir a España, demostrando una vez más la complicidad de todas las instituciones del Estado burgués.

Tras las elecciones de 1976, el PCI y el DCI estaban empatados, obteniendo alrededor del 34% y el 38% de los votos respectivamente. Incapaz de marginar legítimamente al PCI en ese momento, el líder del DCI, Aldo Moro, se abrió a la teoría revisionista del PCI de lo que llamó el «Compromiso Histórico» (Compromesso Storico).

Esta teoría, creada por el líder del PCI Enrico Berlinguer, sostenía que la experiencia chilena del líder marxista Salvador Allende, que había sido asesinado en un golpe de estado tras su victoria electoral, demostraba la necesidad de que los comunistas impidieran una alianza entre el “centro” y la “derecha” burguesa “colaborando con fuerzas de orientación católica u otra orientación democrática”. [3]

En otras palabras, el PCI pretendía cortejar al ala “moderada” de la burguesía para impedir que se aliara con los golpistas fascistas (lo que no sabía era que todos los jefes de gobierno habían sido informados secretamente de Gladio, y más tarde incluso Bettino Craxi del supuestamente “izquierdista” PSI).

Para este propósito, el partido rompió oficialmente sus vínculos con el Partido Comunista de la Unión Soviética (PCUS), dando paso a la tendencia corrupta y traidora del eurocomunismo.

A pesar de la debilidad de esa posición antimarxista, el gobierno estadounidense seguía insistiendo ante Moro en que no se toleraría ninguna apertura hacia el PCI. No obstante, Moro decidió desafiar las directivas estadounidenses e incluir al PCI en su gobierno. Sin embargo, el 16 de marzo de 1978, Moro fue secuestrado y asesinado después de 55 días de cautiverio por el grupo guerrillero urbano comunista conocido como las Brigadas Rojas (BR).

Los BR pensaron que acorralando a la DCI podrían hacer estallar las contradicciones entre la base proletaria del PCI y su dirección oportunista. Sin embargo, el PCI se mantuvo firme junto a la DCI y al Estado al negarse a cualquier compromiso para rescatar a Moro. Cerca del momento de su ejecución, Moro, que comprendió que las instituciones del Estado no tenían intención de organizar su liberación, exigió que nadie de su propio partido, la DCI, pudiera asistir a su funeral.

Un informe oficial de 1995 afirmaba que las Brigadas Rojas habían sido convertidas en instrumentos de un complot político más amplio. En 1979, Carmine Pecorelli, periodista de investigación y miembro de la P2, fue asesinado por la mafia por su trabajo, lo que indicaba la complicidad del Estado en el caso Moro (el líder de la DCI, Andreotti, fue posteriormente juzgado y condenado por ordenar el asesinato, pero fue absuelto en 2003).

Hasta el día de hoy, el panorama completo del caso de Moro sigue siendo oscuro. No obstante, es revelador comparar el caso de Moro con el secuestro del oficial de la OTAN estadounidense James L. Dozier por parte de los BR en 1981. En el caso de Dozier, el Estado movilizó todas las fuerzas e incluso llevó a cabo una campaña de tortura salvaje contra los brigadistas encarcelados, con el fin de lograr la liberación del cautivo.

El terrorismo de Estado continuó, a menudo con motivos poco claros, y alcanzó su punto álgido en la masacre de la estación de trenes de Bolonia en los años 80. Un grupo de fascistas atacó a la gente que esperaba en la sala de espera de la clase económica y colocó una bomba que mató a más de 80 personas. El jefe de la P2, Licio Gelli, fue acusado de intentar desbaratar las investigaciones, mientras que los dos fascistas encarcelados por el crimen, Francesca Mambro y Valerio Fioravanti, fueron liberados en 2004 y 2008. Aunque admitieron otros asesinatos, siguen negando cualquier implicación en la masacre de Bolonia.

El revisionismo del PCI acabó dando sus frutos amargos. El número de miembros del partido había ido disminuyendo de forma lenta y constante desde el XX Congreso del PCUS de 1956, en el que Nikita Khrushchev denunció el legado de Stalin . Creció en la década posterior a las exitosas luchas de finales de los años 1960, pero volvió a declinar a partir de finales de los años 1970.

En aquella época, el ritmo acelerado de las exportaciones de capital, que trasladaban al exterior una proporción cada vez mayor de la producción, estaba llevando a un desempoderamiento constante del proletariado en todos los países imperialistas occidentales. Durante los años eurocomunistas de 1980, el PCI perdió apoyo y finalmente se liquidó con la caída de la URSS en 1991.

Tras estos acontecimientos, la estrategia de tensión y terrorismo de Estado también llegó a su fin.

Cómo se deshizo el nudo

A partir de los años 60, los funcionarios de la OTAN comenzaron a cultivar relaciones con organizaciones terroristas fascistas como Ordine Nuovo (ON), entre otras. En esa época, ya se había formado una división dentro del campo fascista entre los llamados «fascistas» y los «neofascistas». Los primeros acusaban a los segundos de traicionar al fascismo al convertirse en agentes de la OTAN y del régimen liberal burgués.

Estos fascistas, a diferencia de los «neofascistas», expresaban una posición estrictamente nacionalista burguesa y consideraban al régimen liberal de posguerra como un enemigo (a pesar de que tanto los estados fascistas como los liberales eran formas de gobierno burgués). Como resultado, también entraron ocasionalmente en conflicto armado con las fuerzas estatales. A este grupo pertenecían Valerio Fioravanti, su esposa Francesca Mambro y Vincenzo Vinciguerra.

En 1972, Vinciguerra colocó una bomba en la ciudad nororiental de Peteano (muy cerca de la frontera con Eslovenia) que mató a tres policías, una acción que él consideraba parte de una lucha contra el Estado y una ruptura con el movimiento neofascista que estaba “dirigido por el Estado y los poderes internacionales”. Esta acción fue encubierta por un agente de la ON que operaba dentro de las fuerzas policiales y reutilizada como una operación de bandera falsa.

Durante diez años estuvo atribuido oficialmente a un grupo militante comunista, hasta que el juez de instrucción Felice Casson, al revisar el caso, descubrió sus irregularidades y ordenó la detención de Vinciguerra.

La desilusión de Vinciguerra con el «neofascismo» de ON lo motivó a revelar lo que sabía sobre la operación Gladio, la naturaleza organizada de la violencia política y el terrorismo y los vínculos profundos e insolubles entre las organizaciones fascistas y el aparato estatal italiano. Sus declaraciones se destacan porque no fueron realizadas a cambio de una reducción de la pena, sino por convicción política.

Fue el trabajo del juez Casson el que acabó implicando al propio primer ministro Andreotti. Las revelaciones de Andreotti también introdujeron una narrativa oficial, según la cual esta red secreta existía para “ser activada en caso de agresión soviética”. De hecho, la clase obrera italiana organizada era el objetivo de la operación, que no estaba latente sino extremadamente activa, y la clase dominante italiana y sus amos imperialistas estadounidenses estaban dispuestos a calificar cualquier avance de los trabajadores de “intervención soviética”.

A principios de los años 90, cuando la batalla legal se intensificó, Andreotti se dio cuenta de que sus superiores podrían estar preparándose para sacrificarlo como chivo expiatorio para poner fin al creciente escándalo. Para protegerse, comenzó a quitarle la alfombra a otros funcionarios estatales involucrados, así como a los gobiernos de Estados Unidos y otros países europeos. Se reveló que la CIA había distribuido alijos de armas por todo el país para que las usaran gladiadores seleccionados ideológicamente. Además, los líderes de todos los países de la OTAN estaban al tanto de las reuniones de Gladio y habían participado en ellas .

Al final, incluso el Parlamento Europeo se vio obligado a reconocer la existencia de Gladio, sus vínculos con los servicios secretos europeos, la OTAN y los Estados Unidos, así como sus arsenales de armas. En 1990, una resolución exigía que se realizaran investigaciones parlamentarias en todos los Estados miembros, así como procesos judiciales y el desmantelamiento de todas las redes de Gladio. Como era de esperar, ninguna de esas demandas se llevó a cabo.

Una profunda lección política

La Operación Gladio demuestra claramente el vínculo inquebrantable que existe entre el poder burgués y las instituciones burguesas, que la clase dominante está dispuesta a proteger mediante los crímenes más atroces. También pone al descubierto los cuentos de hadas revisionistas sobre «vías parlamentarias al socialismo» como ingenuos e idealistas temerarios.

Mientras el Partido Comunista italiano se ocupaba de la reconciliación de clases, el Estado burgués llevaba a cabo acciones terroristas para evitar incluso reformas socialdemócratas moderadas. Mientras el revisionismo quería dejar de lado el antagonismo de clases, la clase dominante nunca cuestionó ni por un momento su necesidad de aplastar a la clase obrera organizada por cualquier medio necesario.

Al promover la idea de que el parlamento burgués podía ofrecer a los trabajadores un camino hacia el socialismo, el PCI no sólo desvió las energías de sus miembros y del movimiento en general, sino que también concedió un argumento ideológico central de la burguesía: que la democracia formal que se había restaurado después de la guerra era lo suficientemente buena para todas las clases. En el contexto de una militancia generalizada de la clase obrera, no es difícil entender que la renegación de la dirección del PCI contribuyó a la formación espontánea de grupos guerrilleros urbanos comunistas como las Brigadas Rojas, que al final estaban desesperadamente mal equipados para participar en una confrontación prolongada con el Estado.

Los acontecimientos de Gladio también pusieron de manifiesto la íntima relación entre el Estado, las organizaciones fascistas y la mafia. Estas últimas eran instrumentos utilizados en la lucha de clases, a veces sin saberlo, pero a menudo con complicidad explícita. Se podía confiar en ellas para llevar a cabo operaciones que las fuerzas estatales oficiales no podían permitirse asumir sin dañar su legitimidad, como ataques violentos contra trabajadores y manifestantes e incluso actos de terrorismo.

Esta actividad requería un apego ideológico inquebrantable a la clase dominante y un desprecio absoluto por el proletariado (es decir, anticomunismo). Por esta razón, surgió un sistema de dos capas dentro de las instituciones estatales italianas, una de las cuales era encubierta y operaba sobre una base anticomunista y otra que abierta pero ciegamente buscaba defender nociones burguesas de legalidad y democracia que, de hecho, ya no eran sostenibles ni siquiera para la propia burguesía.

Fueron las contradicciones dentro del propio sistema burgués las que finalmente llevaron a los activos fascistas como Vinciguerra a volverse contra el Estado. La clase dominante pretendía representar los intereses de «la nación», pero en realidad actuó como un voluntario asistente de una burguesía extranjera más fuerte con el fin de mantener su lugar en la mesa del capital financiero global y su papel en la cadena imperialista. Esto alienó a los elementos pequeñoburgueses del movimiento fascista que adherían a un nacionalismo puramente idealista muy similar a los «pequeños ingleses» que imaginan que hay algún camino de regreso a los «días de gloria» del imperio británico.

Para las masas italianas, estos acontecimientos expusieron la perversidad de las instituciones estatales y la vacuidad de su democracia. Nociones como el «estragismo di stato» (doctrina de las masacres estatales) ganaron popularidad y quedaron grabadas en la comprensión popular de la historia italiana. El papel de liderazgo de la CIA en la supervisión de la Operación Gladio expuso la naturaleza limitada de la soberanía italiana desde la Segunda Guerra Mundial, y de los países de Europa occidental en general.

Si queremos honrar a los trabajadores que perdieron la vida durante esas décadas, y si queremos evitar una repetición de las terribles calamidades causadas a nuestro movimiento por la traición revisionista, debemos recordar y difundir la conciencia de la memoria de esta historia y sus profundas lecciones.


Notas:

[1] Allan Francovich, entrevista con Vinciguerra para BBC2 Timewatch, 1992.

[2] Informe sobre la masacre de Piazza della Loggia expediente n. 1962-2-21-32: “Aspetti dell’azione anticomunista in Italia e suggerimenti per attuare una politica anticomunista”.

[3] Enrico Berlinguer, Riflessioni sull’Italia dopo i fatti del Cile , publicado en Rinascita, 12 de octubre de 1973.